Évolution de l'appuyer
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Suite à la discussion sur le/la rollkür dans laquelle Denis a cité le blog de Lydie K., je suis tombé sur cet intéressant montage qui montre l'évolution de l'appuyer entre 1932 et nos jours.
Que pensez-vous des observations qui y sont faites ?
1932 : à cette époque on avait encore la chance de savoir que sur le champ de bataille un cheval qui a le nez dans le poitrail et qui n'a plus aucune allure dynamique-utile fait un cavalier mort.
Ensuite on a de plus en plus de l'équitation de salon, je veux dire boxe-rectangle-boxe. Et on s'adjoint l'aide indispensable des aiguilles et des infiltrations assorties d'un panel de vétérinaires.
C'est certain que les chevaux de dressage ne feraient plus maintenant des montures recherchées pour les campagnes...
Je suis peut être de mauvaise humeur ce soir, mais je réponds au post ^^
On dit que les américains sont toujours en avance sur la vieille europe, peut être rattraperons-nous finalement le nouveau continent à force d'effort :
c'est vrai que l'on voit une progression
progression due aux éleveurs ou aux cavaliers ?
Ou aux 2, Denis ?
Marit, l'excès d'amplitude des antérieurs qui vous dérange est somme toute assez récent. Cependant entre Lesage et Klimke ou Uphoff, ont voit quand même une nette progression technique sans que le geste des antérieurs ne me paraisse le moins du monde dénaturé.
Quant à la notion du cheval de guerre, même en 1932, elle était déjà désuète.
http://www.youtube.com/watch?v=MWboIe-V6z8
Olivier-A je n'ai pas vu ce film, je parle de l'idée précise du cheval que l'on considérait comme utile hors chevaux de labour.
J'évalue pour ma part les chevaux un peu ainsi : si demain je devais traverser une zone de guerre, prendrais-je ce cheval ? Cela me donne une bonne idée intrinsèque de l'animal. Le style c'est bien mais si le style n'est pas animé d'une fonction fondamentale que j'appelle "cheval de guerre" cela ne sert à rien.
:)
Marit, j'imagine que vous êtes ironique en disant que nous sommes en retard sur les USA. Je pense que même en Europe les gens savent ce que les saddlebred subissent pour avoir ses allures. Ce n'est pas le progrès, c'est du barbarisme...inimaginable....
Olivier,
C'est bien pour le plaisir de discuter avec toi que je propose mon avis, parce que ce film me semble bien prétentieux, et plutôt trompeur sur le fond.
La «reconstitution» d'une histoire à partir de cas particuliers non significatifs n'a guère de sens.
On ne peut certainement pas défendre les appuyers de notre Lesage national, mais ils ne sont pas non plus représentatifs de son époque; écrire qu'en 1932 l'appuyer n'était pas encore codifié relève de l'ignorance crasse, on peut renvoyer l'auteure à n'importe quel écrit depuis (mettons) Eisenberg (deux siècles avant les exploits peu convaincants de Lesage), La Guérinière, Hunersdorf ... et bien d'autres, où elle pourrait lire, sous des appellations certes variables, la codification de l'appuyer qu'elle croit dater de la fin du XXème siècle.
Chez Neckermann (où les appuyers me semblent très bons), elle voit les épaules passer parfois devant les hanches? Comment peut-elle voir cela alors que la caméra n'est pas dans l'alignement?
Cette spécialiste mondiale de l'appuyer a l'air de trouver normal, voire souhaitable, que «les critères de jugement [puissent] évoluer d'une année à l'autre», et pense d'ailleurs qu'on fait appuyer les chevaux pour répondre à la «commande des juges» ... Quel progrès par rapport au temps où l'appuyer était une gymnastique utile au cheval!
Bref, je ne reccommanderais pas cette misérable production à quelqu'un qui chercherait à s'informer.
Merci Jean.
Pour ma part, quand je regarde un cheval monté, je me souviens que le cheval est un être vivant dont TOUT le corps bouge.
C’est ce que l’on peut voir sur les chevaux présentés jusqu’à Corlandus.
Après, les corps sont figés et seules les « pattes » s’agitent car il faut bien avancer.
Avec Valegro en dernier, on recommence à voir un cheval dont TOUT le corps fonctionne ce qui laisse un peu l’espoir de ne pas voir l’humour noir de Marit se réaliser en dressage.
Le commentaire sur les critères de jugement variables : cette personne ne voit-elle le cheval que comme une marionnette articulée, dont on tirera certaines ficelles et pas les autres, en fonction de l’envie du jour ?
Quant à la soi-disant évolution des chevaux par l’intervention des éleveurs : j’ai hérité d’un KWPN par Gribaldi (père de Totilas) et toisant son 1.76 m.
Depuis qu’il a récupéré son intégrité physique et mentale, je ne vois rien qui soit d’une « évolution génétique (sic) » et il ressemble à nombre de selles français avec « du sang sous la masse » comme j’ai pu en monter en concours et qui ressemblent aux beaux chevaux que fait naître Marit.
Encore une intox…
Par contre en mettant trop vite au travail et en nourrissant trop (mal) les nordiques fabriquent des chevaux qui ont l’air, à 2 ans, d’en avoir 5 ou 6 et dont cet excès de « masse musculaire » sur une ossature non consolidée produit la casse que l’on connait vers 7/8 ans mais aussi des chevaux stressés dont on veut nous faire croire qu’ils sont chauds et donc difficiles à gérer et donc à utiliser un moyen de contrôle comme l'encapuchonnement ( là, mes anglos rigolent en regardant le KWPN :)..)
Pour terminer avec la notion de « cheval guerrier » (que je préfère à cheval de guerre), c’est comme cela qu’on les aime en saut d’obstacle : ceux qui rentrent sur le tour la tête haute, les oreilles en avant, le feu dans les yeux, dont nous disons qu’ils connaissent leur métier, qu’ils « savent lire et écrire », qu’il suffit de leur « donner le plan du parcours et de les laisser faire ».
Ceux qui ont été éduqués comme partenaires et qui, hop, d’un coup de dos, sont capables de récupérer leur cavalier en déséquilibre à l’entrée sur une combinaison et d’en sortir sans faute.
Bref, des chevaux autonomes et non sous contrôle, des chevaux responsables et non soumis, des chevaux qui savent parce qu’ils ont appris et non des chevaux conditionnés.
Pour une équitation jubilatoire.
Quelques mots encore: il est indéniable que la pratique des appuyers en concours a évolué vers plus d'exigence. Dans les années 70 on voyait essentiellement des appuyers sur la grande diagonale, ce qui correspond à une obliquité modérée dans les rectangles où les proportions sont 3:1.
À la même époque, montant dans le manège d'Oliveira dont les proportions étaient 2:1, on pouvait être critiqué par le maître des lieux si on ne maintenait pas son cheval parallèle au grand côté, et je me souviens bien d'avoir reçu une telle critique sous la forme «Jean, ce que vous venez de faire c'est un appuyer "fédération", mais moi je veux plus de marche sur le côté».
Aujourd'hui, les appuyers dans les concours de haut niveau sont tous plus prononcés qu'avant, sur de petites diagonales, donc effectivement plus exigeants.
Mais la qualité des appuyers n'est évidemment pas faite que de l'angle de déplacement!
Je suis étonné que cette vidéo ne suscite aucun commentaire.
Ce travail qui permet de suivre l'évolution d'une figure au cours du dernier siècle (grosso-modo) me paraissait pourtant intéressant.
Les images et les commentaires qui les accompagnent vont quand même à l'encontre de tout ce qui se dit sur le "déclin" de l'équitation.
On y voit que les exigences techniques et la maîtrise du mouvement ont véritablement évolué.
Il serait intéressant de faire le même travail sur d'autres figures des reprises de Grand Prix.
www.blog-equitation.fr