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BLUP ? une bonne nouvelle pour l'élevage.

16 réponses [Dernière contribution]
Bruno dLB.
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Inscrit: 24/11/2007

Enfin la fin du BLUP

SEC – Le savez-vous ? 27/10/13

AC : Je n’ai plus le temps de commenter point par point les propos qui suivent, argumentés par Luc Tavernier au sujet du BLUP, quoique si vous êtes un lecteur régulier de cette newsletter, vous ne serez pas étonnés de mon plus grand soutien donné, cette fois-ci, à Bernard Le Courtois.

Si Bernard Le Courtois fait disparaître le BLUP, ce sera la décision la plus constructive qu’un Président du Stud-Book SF puisse prendre. Le BLUP a été le lobby installé par les Haras Nationaux pour garder la main sur l’élevage du Cheval de Sport dans le but de pérenniser leur avenir face au succès de l’étalonnage privé et de faire croire que leurs étalons indicés allaient devenir des chefs de race. Citez-moi un chef de race des HN depuis le lancement du BLUP, ce n’est pas faute que les étalons les plus indicés aient inondé la France de sujets de loisirs divers et variés !!!! Bien sûr, des étalonniers ont suivi les HN en soutenant leur choix (car les HN ne faisaient que des achats BLUP), mais par un malheureux hasard leurs élevages ne se sont que rarement distingués à l’international … Par contre, ils étaient champion national du BLUP lorsque d’autres étaient champion international du WBFSH !

 
La sélection, c’est la performance qui l’organise dans le Sport, car tous les critères qui font un croisement ne pourront JAMAIS s’exprimer dans ce type d’indice restrictif : http://www.larelationchevalcavalier.com/File/CARACTERISATION.pdf
(Fiche de caractérisation réalisée avec l’aide de Fernand Leredde).C’est avoir fait croire le contraire aux nouveaux éleveurs des années 90 qui a développé « une vision erronée » de l’élevage du Cheval de Sport en France. Bernard le Courtois n’est pas le premier à se confronter au lobbying de Mr Tavernier. Dans les années 2000, Fernand Leredde s’est élevé pour la nième fois pour remplacer ce fichu indice, dans la catégorie des chevaux d’âge, par un système de Groupes similaire aux courses… qui fait aujourd’hui la grandeur de l’élevage des PS et des AQPS français dans le monde entier malgré tous les désavantages fiscaux ! Rappelons que les Courses ont refusé les indices d’’Anne Ricard, promus par Luc Tavernier, les Pur-Sangs de manière définitive et Le Trotteurs Français après un  essai des plus brefs ! Les justifications de Mr Tavernier dans le courrier qui suit, sont aussi nulles qu’hilarantes. D’ailleurs, le BLUP est aussi confus que son argumentation…

Source : Adeline Cancre, la relation Chevalcavalier.com
(Extrait de la lettre du 9 novembre 2013)

 

MAUREL Bernard
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Inscrit: 17/03/2006

Merci à Bruno de la Bonnelière de nous transmettre cet article de Mme Adeline Cancre . Ce qui est dommage c'est que la rédaction de ce papier me semble retarder de plusieurs années ! Elle ferait mieux de se tenir au courant de l'évolution de l'élevage français . Hier 9 Novembre 2013 se sont vendus un bon nombre de ce qui restait des étalons nationaux, et la dernière monte de France Haras aura lieu en 2014 . Les affirmations sur le lobby des Haras Nationaux sont des combats d'arrière garde de personnes qui ne peuvent pas s'empêcher de polémiquer car elles ne connaissent que très approximativement leur sujet !
Le BLUP est un indice génétique qui aurait pu être utile dans l'élevage des chevaux de sport . L'erreur des HN de l'époque et de L.Tavernier est d'avoir voulu faire d'un outil d'information sur la valeur génétique d'une famille un outil de sélection, et d'avoir voulu imposer cette sélection aux éleveurs . Aujourd'hui cet outil, comme les indices individuels de performance, est un renseignement de plus, et l'ANSF l'a fort justement comme les responsables des races de courses remis à sa place normale de simple outil d'information...

Bruno dLB.
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Inscrit: 24/11/2007

Merci M Maurel pour ces informations.

Je ne voudrais pas ouvrir un débat polémique mais m’adresser aux éleveurs curieux.
Comme beaucoup, je me suis longtemps interrogé sur les moyens disponibles en élevage pour produire un champion.
Comme beaucoup, j’ai commencé par suivre les pistes que l’on m’ouvrait et principalement celles de HN.

Il faut d’abord différencier l’élevage d’animaux de rente et de sujets affectés au sport.
les règles de sélection des uns ne sont pas transposables aux autres (tout le monde ne l’a pas encore compris)
Trop d’éleveurs de chevaux avaient d’abord une expérience d’élevage acquise auprès d’animaux de rente (viande et/ou lait majoritairement). L’étude de l’élevage des chevaux ne fait que balbutier !

Il faut mettre en évidence que la génétique pour obtenir des performances sportives ne se manipule pas comme de la peinture.
Les critères de performances sont assez abstraits : courage, ténacité, tempérament, adresse, stabilité psychique, métabolisme digestif, musculaire, etc..) et aussi quelques autres plus physiques taille, solidité tissulaire, cardio, etc..

La performance potentielle est aujourd’hui présente dans 80 % des sujets de sport et 98 % chez ceux destinés aux courses, (saluons le travail des HN) et cependant, seulement 10 à 15 % déclarent des performances significatives. En courses, on ne relève plus de records battus, au contraire, il y aurait un certain recul.

Je pense que le sujet mérite d’être abordé sans aucun ménagement, de la qualité de nos chevaux, découle la santé économique de toute la filière.
Les critères physiques ont leur importance, mais seul, ils ne sont pas déterminants.

Un cheval de sport ou de courses doit être un combattant, un gladiateur.
Le regretté docteur vétérinaire André et d’autres étaient déjà sur ces pistes avec des résultats surprenant.
Il faut investiguer sur l’eugénisme : état de santé, vitalité des reproducteurs, développement anténatal (pas seulement la croissance ou les pathologies comme chez les humains), et aussi l’environnement….
En plus court : ne pas s’intéresser qu'au "bien-être" mais aussi au "bien-naître".

 

Bruno dLB.
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Inscrit: 24/11/2007

Suite…

A l’état sauvage, les animaux, par leurs comportements alimentaire et pro-créatif, veillent au maintien de leur espèce et, s’exposent à la sélection naturelle face aux prédateurs, parfois aux disettes alimentaires.

Loin des soins attentionnés des éleveurs, les espèces sauvages sont très pérennes le meilleur cas est celui des rats. Il est probable que l’instinct guide ces populations sauvages pour résister aux agressions de toutes sortes.
Dans la nature, par leur comportement, les animaux sauvages trouvent des ressources de toutes natures pour garantir leurs performances de fuite ou d’attaque.
les combats entre mâles au moment des accouplements et les choix alimentaires font partie de cette panoplie.

je suis intimement convaincu que le rôle de l’éleveur s’il était enrichi d’une bonne connaissance phytothérapique pourrait intervenir sur le psychisme et la physiologie de leurs futurs champions.

L’homme a emprisonné ses chevaux au risque de les voir dépérir, il doit leur apporter les compensations alimentaires pour leur maintien d’espèce. (qu’est-ce qu’un lion sans défense ? un cheval sans fuite ?)
Les médicaments utilisés en médecine ne sont-ils pas issus de la copie des molécules végétales ?
Les sciences modernes, font de la prophylaxie mais ne s’intéressent pas à la santé.

On élèvera les animaux de rente avec une alimentation quantitative et qualitative pour les animaux de sport.
Les bédouins éleveurs de chevaux dans les déserts ont très vite pris conscience de cette problématique.

 

Bruno dLB.
Déconnecté
Inscrit: 24/11/2007

Complément :

La finalité de cette démarche est de ne pas entraver le processus d'information de l'ADN des cellules embryonnaires pour la meilleure expression des critères de performance des géniteurs.
Les critères de performance ne sont pas tous visibles ni mesurables.
Se limiter à un descriptif physique entaché de subjectivisme est un jeu dangereux voué à l'échec. Les standards doivent évoluer avec la connaissance

A quoi bon posséder une Ferrari sans essence ?

 

upwelling
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Inscrit: 23/11/2011

 si je peux me permettre ;

plus l'éleveur sera attentif à la qualité de l'ossature et à ce que le squelette du cheval se rapproche des proportions du canon de Bourgelat , plus votre cheval sera bien dans son psychique , l'ossature ayant alors un role de soutien optimal de l'appareil locomoteur . Plus le canon de Bourgelat est respecté , plus le cheval possede en lui les forces naturelles necessaires pour l'equitation .

 

Bruno dLB.
Déconnecté
Inscrit: 24/11/2007

Merci Upwelling, j’attendais une réaction pour savoir dans quelle direction argumenter.
le sujet est très très vaste et contient une multitude réponses.

En effet, dans les efforts sportifs, c’est la douleur qui démobilise l’effort du cheval. (ossature insuffisante, articulations grasses, etc….)
c’est à cause d’elle que beaucoup ont été sortis de la compétition.
Le canon de Bourgelat est aussi ignoré de trop d’éleveurs, combien de SF munis d'épaule verticale et d’un garrot court, sont sellés trop en avant, avec un pincement des coudes sur la sangle.
C'est ainsi, que les selliers ont inventé une sangle ergonomique pour eux !! (largeur amincie pour éviter le contact)
De mon point de vue, c’est à cause de leur conformation que si peu de SF évoluent sur le rectangle.

mais ne nous trompons pas, ce que vous déplorez avec Bourgelat, n’est que le constat des carences d’élevage.
Les conséquences d’un mauvais choix des géniteurs, ou d’une défaillance d’élevage, ou d’une souffrance anténatale.
Le constat est simple, le métier d’éleveur demande beaucoup subtilités.

 

MAUREL Bernard
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Inscrit: 17/03/2006

J'hésite à intervenir après les informations érudites données par  Bruno ... Il me semble que l'évolution de l'élevage des chevaux de sport ces dernières années en Europe s'est faite dans la pratique, et malgré les sructures existantes, sans tellement s'inspirer de science génétique, ou morphologique ... c'est aujourd'hui le marché qui fait la sélection, les éleveurs ( en majorité amateurs ) allant vers les étalons qui brillent en compétition ; cela leur apporte la garantie d'un potentiel de résultats, ou du moins le croient-ils ! La communication et la présence des étalons sur les sites de promotion ont aussi remplacé les concours d'élevage traditionnels .
Pour revenir à la sélection, il reste que les critères de psychologie animale sont largement méconnus ( d'où le côté "bouillant" ou pas toujours "facile" de certaines origines allemandes ou hollandaises de dressage pourtant très à la mode) . Ce qui m'amène à croire que la sélection va maintenant s'orienter vers le mental, puisque tous les autres critères sont en amélioration nette sur ces vingt dernières années . Le Selle Français avec le testage actuellement en cours sous la houlette de Serge Cornut est sur le plan pratique une évolution qui va certainement permettre à cette race de mieux sélectionner grâce à une meilleure connaissance des jeunes reprducteurs males .
Il restera à aller vers une amélioration de la voie femelle, pour éviter l'élevage affectif ( même si cette dimension est essentielle mais gagne à être raisonnée ) ou la contre sélection ( mise à l'élevage car les autres utilisations sont impossibles ! ).

Bruno dLB.
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Inscrit: 24/11/2007

Merci, Monsieur Maurel, pour votre intervention lucide sur l’élevage du cheval de sport. Vos constats sont bien représentatifs de la situation nouvelle dans laquelle seront "plongés" les éleveurs de demain.

Cette situation me rappelle étrangement ce qui s’est passé avec le PS au lendemain de la 2e guerre. Durant ce temps, l’occupant avait réquisitionné les meilleurs de nos étalons pour constituer un élevage germanique. (En fait d’élevage, nous n’avons pas vu beaucoup de champions)
Tous les étalons "moyens" de performances ou de modèle sont restés en France (dont Rialto) mais aussi le génie de quelques éleveurs (une dizaine). C’est éleveurs, (Rothschild, Duprès, Boussac, Wertheimer, Del Duca, Volterra, Couturié, Noailles, Aga Khan, etc.) avaient des moyens financiers, des convictions personnelles et chacun fut capable de remonter une écurie avec ce que l’occupant leur avait laissé.
Sur un champ de courses, les initiés s’amusaient à identifier l’élevage et les origines des poulains en les voyant passer, (comme d’autres identifient un vin)…… quelle époque ! cela durera jusque dans les années 60 − 65.

La mode du cheval américain réputé précoce, performant, économique pour les nouveaux "investisseurs" remplaçant les "propriétaires-éleveurs", a fini par se répandre dans tous les élevages. Les grandes maisons se sont raréfiées, et ont abandonné leurs standards devenus moins recherchés car pas assez précoces : il faut courir à 2 ans ou rien ! (Time is money !). 

Qu’arriva-t-il ?
Une nouvelle génération d’éleveurs (nombreux et standards) aptes à répondre au marché, a produit en quantité, les chevaux demandés qui se vendent bien à Deauville. Sachant que tous les investisseurs veulent tous les mêmes origines, on produira en nombres durant des années, les chevaux du marché. Les "papiers" sont parsemés de grands étalons aux lignées prestigieuses et de moins en moins performantes.
Impossible aujourd’hui d’identifier une origine… fin des souches "maisons".

Dès qu’un étalon fait ses preuves, il devient économiquement inabordable, à Deauville, si le poulain est correct, il se vendra pour l’étranger.
La jumenterie française est dégénérescente (petits modèles), les performances accidentelles, les grosses primes allouées aux courses n’alimentent plus les caisses de nos élevages mais partent à l’étranger. D’anciens grands éleveurs réduisent leur production pour raison économique !

Quelle réaction ? : se rabattre sur les jeunes étalons, le "coup de pocker" qui ruine plus qu’il n'enrichit……..

Et maintenant la mode : les papiers allemands pour chevaux de dressage !
Puissent les éleveurs s’épargner ce triste spectacle et rechercher d’autres ressources pour des chevaux de qualité que le standard du BLUP n’a pu faire naître.

Tout repose sur la connaissance approfondie du cheval selon sa discipline, alors oui, la fin du BLUP serait une chance.
Doit-on alors produire des "F1" : chevaux de première génération ou des chevaux de souches ?

En attendant un prochain constat, je m'en remets aux directives de Serge Cornut

 

MAUREL Bernard
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Inscrit: 17/03/2006

Passionnant parallèle avec l'évolution du marché des chevaux de pur-sang !
C'est un peu ce que craignent les tenants du BLUP et de l'élevage encadré ... et en matière d'élevage de chevaux de dressage, un domaine qui m'est cher, il est vrai que les  éleveurs sont avant tout sensibles aux grands noms et aux modes, car la commercialisation des produits en sera plus facile . Sinon, il faudra prendre le temps (et supporter le coût qui va avec) d'éduquer les poulains, de travailler les jeunes chevaux, et ensuite de les présenter pour en faire la promotion ... et vendre ensuite, ce qui est malheureusement un des buts de l'élevage !
Certains comme l'élevage Massa croisent des lusitaniens bien choisis avec des étalons allemands ou hollandais de sport pour faire des produits F 1 qui semblent correspondre aux attentes des amateurs de dressage .
Quant aux Selle Français dont s'ocupe notre ami Serge Cornut, la grande majorité des éleveurs n'a que l'objectif obstacle, même s'ils sont nombreux à aller chercher de la génétique étrangère pour améliorer la locomotion .
Nous sommes de plus en plus confrontés au fait que la connaissance est secondaire, la promotion et les résultats en concours ayant beaucoup plus de poids sur le marché ...
Bref, je suis bien d'accord avec Bruno, mais notre constat désenchanté à quelque chose à voir avec cet autre combat que nous menons pour la défense du patrimoine de la tradition équestre française !

Bruno dLB.
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Inscrit: 24/11/2007

Merci monsieur marel pour cette intéressante conversation.

Les ressources génétiques chez les chevaux de sport sont beaucoup plus étendues (les différentes disciplines) que cher le PS où le cheval d’obstacles est toujours un PS.

C’est probablement ce qui sauvera cette espèce car il semble difficile de saturer tous les papiers avec les 15 ou 2 meilleurs géniteurs à vouloir fabriquer de F1 ; la dégénérescence semble donc écartée.
"il est vrai que les éleveurs sont avant tout sensibles aux grands noms et aux modes, car la commercialisation des produits en sera plus facile" mais c’est aussi, en l’absence de connaissances approfondies, une question de facilité.
Les performances sont proportionnelles à la qualité tissulaires et au modèle des chevaux. Obtenir et entretenir ces critères doivent être le premier souci de l’éleveur, mais cette prise de conscience est peu répandue.
Les directives d’élevage, il me semble, ne sont que peu compatibles avec la production de F1. Le choix des géniteurs demande de l’audace, du feeling, la connaissance approfondie de son effectif et un sens aigu de l’élevage. ce n’est pas à la portée de tout le monde.
Il faudra refaire le point dans 10 ans.
cordialement