Comportements et apprentissage
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Olivier-A:
les défauts principaux chez l'espèce en question : aggressivité chez l'humain et lâcheté chez le cheval
L'humain serait donc "naturellement" agressif et le cheval "naturellement" lâche ?
Delphine Drory:
"mais ce n'est jamais une raison pour que le cheval ne fasse pas les efforts que j'attend de lui."
Donnez-moi une seule raison valable, du point de vue équin, pour qu'il travaille pour vous ? Du point de vue humain, donnez moi une seule raison moralement valable pour forcer un membre d'une autre espèce à faire ce que voulez ?
Ce n'est pas comme si nous avions encore besoin des chevaux pour allez à la guerre, pour le labour ou pour le transport en commun.... Il n'y a plus de raison militaire ou économique à la domination et à la l'exploitation des équidés.
Delphine Drory:
"L'humain serait donc "naturellement" agressif et le cheval "naturellement" lâche ?"
D'un point de vue statistique.... oui. Ce ne sont pas les chevaux qui démarrent les guerres et pratiquent la violence conjugale, et ce ne sont pas les humains qui ont peur d'une flaque d'eau ou d'un sac en plastique.
Olivier-A:
La nature humaine n'étant pas le sujet du forum, je ne discuterai pas votre point de vue sur l'humain, mais pour en rester aux chevaux, il me semble que qualifier de "lâcheté" un réflexe naturel de prudence qui a permis à une espèce de subsister aussi longtemps, c'est un peu réducteur et ça ressemble quand même beaucoup à de l'anthropomorphisme, qui n'est peut-être pas la meilleure façon d'essayer de comprendre le cheval.
Cela dit, je pense aussi que JP, en parlant du cheval qui s'amuserait à avoir peur, lui prête peut-être des sentiments qu'il n'a pas. Il me semble que les travaux des éthologues sur le comportement ne semblent pas aller vers de telles suppositions.
Delphine :
Pour moi l'éducation c'est la culture d'une pensée indépendante
Frapper un cheval pour le faire avancer confirme à la fois le cavalier dans son instinct de violence/domination, et le cheval dans son instinct de fuite/soumission/résignation. Personne n'en sort grandi.
Le cheval n'est pas 'content d'avoir retrouvé Daddy', mais juste résigné à son impuissance journalière et habituelle.
En exterieur où pourtant l’éducatif passe au second plan, je fais attention à décider des allures et des arrêts pour brouter. Parce que si je suis laxiste quelques temps (et ça m’arrive), rapidement, je perdrai le contrôle des évènements et le cheval, sa quiétude. Cultiver l’indépendance de sa pensée me parait dangereux.
Il m’arrive de donner (gentiment) de la badine pour remettre en avant mon cheval qui a reluqué une belle touffe d’herbe, simplement pour rester le chef qui décide, je crois qu’il faut assumer ce rôle pour « utiliser » le cheval en sécurité et pour développer une relation harmonieuse.
Comme partout, il y a plein de cavaliers(ères) autour de chez moi, et parmi le peu que je connaisse, il y a un fort pourcentage de relations trés problématiques .
J'estime que dans une relation harmonieuse où le cheval à son mot à dire, il ne s'offusquera pas d'une décision/interdiction nette, de temps à autre. Les chevaux sont accommodants !
Mais il ne faudrait pas confondre celà avec une relation où l'humain à toujours raison et le cheval jamais rien à dire. Le cheval peut être "docile", ce n'est pas pour autant une relation harmonieuse.
J'espère m'adresser à des personnes qui ne martyrisent pas leur chevaux, mais tout de même lorsqu'on regarde les chevaux en pâture on voit parfois des méchants coups échangés sans constater de symptômes post traumatiques chez l'animal.
Un coup de cravache peut être équivalent à une morsure, et ceci est compris par le cheval, même s'il ne comprend pas d'ou vient la morsure, c'est un signal qu'il peut reconnaitre dans ses programmes d'espèce. J'ai aussi vu des poulinières mordre soudainement un jeune qui stationnait trop près d'elle. Ces nenettes là ont aussi leurs humeurs.
Le mieux du mieux à mon sens est d'apprendre à connaître par les éthogrammes les comportements et "langages" d'espèce et les utiliser autant que possible dans nos relations avec l'animal.
Le reste est souvent source de stress, et le stress est fortement source de pathologie chez le cheval.
à mon sens Delphine, la hiérarchie clairement établie , comme dit JP G. une certaine "présence" est gage de tranquilité pour le cheval et donc de non violence dans la relation, et idéalement de relation harmonieuse.
Le cheval a son libre arbitre 23h/24, mais quand on est ensemble, du pansage au travail monté, je contrôle autant que possible.
Ce qui peut inquiéter le cheval c'est la fragilité d'attitude du dresseur, les trucs pas clairs et timides, jusqu'à transformer le dresseur aux yeux du cheval en source de danger.
et à l'opposé bien sûr, les excès d'autorité.
ceci dit , je ne suis pas non plus hyper rigoureux, un peu de légèreté et de bonne humeur , c'est bon pour l'ambiance...
La hierarchie, c'est un concept humain inconnu du cheval. C'est un concept vendeur, pour sûr...
Delphine Drory:
Frapper un cheval pour le faire avancer confirme à la fois le cavalier dans son instinct de violence/domination, et le cheval dans son instinct de fuite/soumission/résignation. Personne n'en sort grandi.
Le cheval n'est pas 'content d'avoir retrouvé Daddy', mais juste résigné à son impuissance journalière et habituelle.