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Le travail au pas chez Oliveira

1 réponse [Dernière contribution]
Olivier-A
Déconnecté
Inscrit: 23/12/2013

JPG (et tout le monde, bien entendu),
J'aimerais bien, si cela n'est pas indiscret, que vous me disiez ce que vous comprenez de tout ce travail au pas que l'on voit chez Oliveira (et ce qu il en attendait).
Merci d' avance.

JP
Déconnecté
Inscrit: 21/05/2013

Olivier,

Le travail au pas est fondamental a tout le dressage parce que, en tant que "la mere de toute les allures", elle contient toute les variances de la locomotion - sauf la suspension. Le pas est l'allure dans lequel le cheval peut faire le geste avec le plus d'etendue, en particulier lateralement.  C'est aussi l'allure avec la cadence la plus lente donc celle qui permet d'influencer chaque membre efficacement et aussi, de par sa nature ni diagonale ni laterale, d'etre ajustee dans l'approximaiton de ces deux rhythmes (plutot 4 temps un peu lateral dans l'extension pour creer le mejugement des posterieurs et presque 2 temps dans le pas rassemble qui tend vers la diagonalisation).

C'est l'allure de l'apprentissage car elle est calme et n'a que peu de vitesse. Elle permet le plus de relaxation du cheval et du cavalier car le chevsl n'a pas la tension cree par l'effort de la suspension des allures sautees.

Avec les transitions de l'EED a l'appuyer dans tous les sens, de la marche avant a la marche arriere, d'un pli a l'autre, d'une direction a l'autre, des tournants autour des hanches ou des epaules, du rassembler a l'allongement, tout les gymanstiques sont possibles au pas. Chaque membre peut etre travaille sur un rayon de 360 degres (les epaules en dedans let les appuyers se font meme en arriere, delicatement). La symmetrie y gagne beaucoup pour un cavalier attentif et meticuleux. 

D'autre part, comme il n'y a pratiquement pas de momentum au pas, tout le mouvement du cheval est du a l'impulsion transmise. D'un autre cote, ce manque de dynamisne du pas doit etre compense par le travail au trot et au galop. Chaque fois que ceux-ci perdent leur qualite de calme, un retour au pas arrange bien les choses.

Il n'y a pas de limites a la finese du travail au pas. La legerete de la reponse du cheval aux aides peut etre developee a l'infini et tous les mouvements peuvent etre fait eventuellement en descente des aides.

Le pas, c'est l'allure dans laquelle cheval et cavalier peuvent mediter ensemble sur la vrai poesie de l'equitation, celle qui permet de s'emouvoir sur la qualite de notre relation et d'entendre la musique interieure de chaque cheval.   

Je me souviens de regarder le travail au pas et au galop d'Harpalo Prince, l'anglo-arabe de Phyllis Field (mere de Bettina D.). Son pas ample et rasant avec une encolure tres longue et libre, sa cadence, ses departs au galop et ses retours au pas qui ne permettait pas de se rappeler l'allure qu'il venait juste de quitter, ses changements de pied au temps sur le cercle, issus de ce pas serein, etaient magiques.

Tout cela est bien beau, mais en fait,  le pas, c'est un peu comme la peinture tranquille et incandescente d'Agnes Martin. C'est tres simple, fait sans idees preconcues ou theories, d'un artiste qui attend l'inspiration sans se mettre entre elle et le tableau que le cheval tracera dans le manege. C'est la peinture/dressage la plus proche d'une musique lente comme un pavane de Lully.

Je n'ai pas d'idee de ce que vous aurait dit Oliveira, mais je suis sur qu'il l'aurait dit mieux que moi car le pas etait sa vraie passion. "La foulee la plus lente qui contient le plus d'energie".

JP   


JP  Giacomini
Lexington Kentucky USA
www.jpgiacomini.com
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www.equusacademy.com