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Les Pur-sang et les A.Q.P.S

21 réponses [Dernière contribution]
Arnaud Twister
Déconnecté
Inscrit: 02/12/2014

 Bonjour à tous, 

Je m'appelle Arnaud, mon métier et mon secteur d'activité c'est la reconversion des chevaux issus des courses hippiques au galop.

Afin d'éviter tout malentendu, je ne crée pas ce post pour vendre des chevaux (.. Quoique, si intéret je suis à votre dispo..), dans tous les cas il ne s'agit pas d'effectuer une promotion quelquonque..

Je voudrais savoir si certains d'entre vous apprécient les stud-books des PS et des A.Q.P.S..?
Evidemment, on est très loin du modèle allemand mais les vraies qualités se retrouvent à mon sens chez certains individus issus de ces stud-book.

J'ai beaucoup de mal à comprendre le " désamour" dont ces chevaux sont victimes, nous accueillons des cavaliers niveau Saint Georges et International au sein des écuries et ils ne reconnaissent pas les chevaux qu'ils ont sous la selle par rapport à ce qu'il imaginaient ou pensaient du PS. 

Alors bien sur, une sortie d'entraînement sèche ou un PS destiné au loisir ne leur feront pas le même effet...
La reconversion est bel et bien un métier qui demande des compétences spécifiques, quel est votre avis à ce sujet ?

En souhaitant avoir le " pur plaisir " de discuter avec les intervenants au combien intéressants de ce forum..


Bruno dLB.
Déconnecté
Inscrit: 24/11/2007

 Bonjour,

C'est une belle activité que la vôtre, "recycler" les malheureux Ps qui hélas n'ont pas de résultat.

Dans quelle région êtes-vous installé 
Twister, twist ....  me dit quelque chose ....

Cela dit, les Ps sont de merveilleuses montures souples, intelligentes et très élégantes.
Il y a quelques années, une cavalière de grand renom dans le microcosme du dressage, avait écrit une page entière d'acusations sur ce pauvre cheval dans l'éperon! A quelle fin ?

Il est vrai q' un PS ne supportera pas ce qu'endurent les modèles allemands .... le Ps est capable de dresser bien des cavaliers en leur imposant la légèreté.

On n'a jamais autant parlé de légèreté que depuis que les "lourdeaux" occupent les rectangles.

Félicitations pour votre démarche.

bruno

 

Bruno dLB.
Déconnecté
Inscrit: 24/11/2007

 double

 

Olivier-A
Déconnecté
Inscrit: 23/12/2013

Je vous trouve bien sévère avec les chevaux allemands.
Je crois savoir que vous connaissez très bien les PS. Connaissez-vous aussi bien les chevaux allemands ?
Je n'ai certes pas votre expérience mais il me semble que les deux autorisent la "légèreté" (dont la définition reste toujours très discutable) et que l'un n'est pas moins intéressant que l'autre. Ils sont différents, bien sûr, mais prendre les demi-sangs allemands pour des "lourdeaux" me paraît quand même tendancieux.
Par simple curiosité, j'aimerais savoir si vous écririez la même chose à propos des SF ?

PODER Catherine
Déconnecté
Inscrit: 17/03/2006

Bienvenue  Arnaud.

J’apprécie beaucoup les PS.
J’ai monté des AQPS et des anglos en concours.

Je suis en contact avec une personne qui s’occupe de placer les PS réformés sur ma région et j’en ai accueilli deux cette année (elle en a donné 34 !!!).

Dans les années 70, nos cavaliers de dressage  brillaient en concours avec les PS : Cramique et Patrick le Rolland, Solitaire et Quavalcadour (AQPS) avec Christian Carde tandis que Dominique Flament montait un anglo-arabe, Vol au Vent, en équipe de France.
Dans le livre de Christian Carde « Le dressage et la compétition », on peut voir leurs photos ainsi que le piaffer de Mirmos PS,  avec le colonel de Saint André.

J’ai également sous les yeux la photo de Talar au trot allongé avec Nuno Oliveira (merci Piotr). NO a d’ailleurs choisi un PS russe (Budyonny), Bunker, à la fin de sa vie : ce n’est pas anodin dans sa quête d’une équitation de légèreté.
Ce sont aussi des PS ou des AA que l’on retrouve chez Patrice Franchet d’Espérey.

Effectivement pour moi ce sont les chevaux de la Légèreté qui, comme le dit justement Bruno sont les maîtres « capables de dresser bien des cavaliers en leur imposant la légèreté. »

Le sang, la trempe, l’influx nerveux, l’équilibre…ces qualités des PS qui leur rendent insupportables les méthodes coercitives du « dressage moderne » tandis que le marketing des élevages nordique a largement œuvré à les mettre « hors concours ».

Olivier-A
Déconnecté
Inscrit: 23/12/2013

Oui, enfin, même si nous avons eu des cavaliers admirables sur des PS non mons admirables, il faut quand même se rappeler que la dernière médaille d'or française en Dressage aux J.O. date de 1948 et la dernière d'argent de 1988... sur un Holsteiner.
Je n'ai rien contre les PS, j'en monte un, mais ce n'est peut-être pas seulement du fait des méchants allemands s'ils ne sont pas présents au plus haut niveau du Dressage. Peut-être faut-il aussi envisager qu'ils ne sont probablement pas les chevaux les mieux lotis pour répondre aux exigences de la discipline.
De tout temps, les écuyers ont cherché à utiliser les chevaux les mieux conformés pour répondre à leurs attentes. Rien de nouveau sous le soleil.
On a vu que des ibériques pouvaient concurrencer les chevaux allemands au plus haut niveau. Rien d'étonnant vu leur morphologie, leurs aptitudes et le travail entrepris par certains éleveurs.
En France, il y a un moment qu'on se préoccupe surtout de faire des chevaux pour le CSO. Peut-être que des PS sélectionnés par un travail d'élevage spécifique seraient plus aptes à séduire les cavaliers de dressage ?

upwelling
Déconnecté
Inscrit: 23/11/2011

 je crois que le probleme de fond des PS réformés , est qu'ils ont un dos douloureux ,

du au fait que , chez eux , par la mécanique de l'allure un des posterieurs n'agit pas integralement vers l'avant mais vers l'avant et vers le coté ,  
et qu'ils finisent avec une hanche excentrée et un dos anormalement sensible lateralement et longitudinalement , ce qui les rend caracteriels ... 

un pur sang qui n'a pas connu les courses de plat et de haies sera surement ardent , la peau fine , le toucher extremement chatouilleux , comme tous les chevaux qui ont un fort influx nerveux , mais ils auront un dos et des membres sains ... 

 

Bruno dLB.
Déconnecté
Inscrit: 24/11/2007

 Merci chère Catherine pour votre riche complément d'informations.

Olivier-A, je n'ai rien contre les allemands mais c'est après les avoir montés que ce sentiment de lourdeur se fait sentir. Comparaison n'est pas raison, je vous l'accorde.
On ne va pas revenir sur les conditions de l'équitation de rectangle qui a pour but les médailles et une équitation plus artistique vouée à la légèreté.

Upwelling, je vous en prie, de traduisez pas les faiblesses de certains sujets en caricature d'espèce.
Un mauvais cheval déficient ne sera pas capable de gagner une course ni de gagner une médaille.
Par contre, un cheval athlète vainqueur de courses sera plus que apte a une reconversion au dressage sans troubles de dorsalgie.
Les expériences de reconversion se font trop souvent avec des chevaux dont le physique est trop faible pour l'activité sportive et souvent mis entre des mains inexpertes. 
Une réforme des courses doit être contrôlée avec soins et compétences.





Merci à vous pour ces échanges mais je dois vite retourner à mon labeur ..... (snif)
Bruno

 

upwelling
Déconnecté
Inscrit: 23/11/2011

 vous avez raison d'appeler à ne pas tomber dans l'exces , mais je crois qu'une des difficultes du monde des courses de plat est qu'ils font galoper les chevaux tres jeunes , et que les chevaux sont galopés sans flexion ,  ( sans épaule en dedans ) , et quand le cheval est galopé sans flexion et sans etre sur les hanches  , la mécanique de l'allure fait que les membres anterieurs manquent de promptitude pour se lever et pour laisser la place aux membres posterieurs , Bourgelat disait que l'essentiel des problemes du galop venait du fait de faire galoper les chevaux sans discernement et bien trop tôt ... même avec un poids leger le cheval a besoin de la flexion afin d'éviter que la croupe ne dévie de sa piste , du moins il me semble . 

le galop reste toujours une allure complexe , avec deux temps sur l'avant main , probablement que tel jockey tres doué sachant sentir sa monture et donner beaucoup de soutien à l'avant main permettra à l'arriere main - malgré l'absense de flexion - de prendre le meilleur developpement possible , mais sur le temps long , je crains que les courses de plat ne creent des difficultés sensibles ... 

 

Nicole Lahm
Déconnecté
Inscrit: 20/09/2011

J'ai une amie qui a une jument pur-sang, réformée des courses, depuis 2 ans. Après quelques passages de l'ostéo, un travail progressif (on a la chance d'avoir un instructeur compétent) pour attendre que la jument termine sa croissance,  elle se régale maintenant avec un cheval très à l'écoute, équilibré physiquement et mentalement, aussi bien sur le plat qu'à l'obstacle.

Nicole Lahm - Compétences équestres

Bruno dLB.
Déconnecté
Inscrit: 24/11/2007

 A vos remarques justes, je ne peux resister à la tentation d'une suite ....

Que les PS courent beaucoup trop tôt c'est un fait que les éleveurs regrettent amèrement. Certains poulains prometteurs y ont été détruits.
Le travail sur deux pistes mais aussi le pas d'école seraient des plus profitables. Hélas je n'ai jamais pu me faire entendre sur ces points.
Les entraineurs imaginent que cela n'est pas directement profitable à la vitesse : leur obsession de tous les jours.

Maintenant, le galop c'est une autre affaire.
A l'élevage, on produit des chevaux de 3 catégories
les sprinteurs : 1000 à 1400 m : assis sur les hanches (les américains leur maintiennent la tête en hauteur dans les boites au départ)
les classiques 1600 à 2800 m : équilibre plus horizontal
les stayers plus de 3000 m : les meilleurs ont les épaules dégagées
Notons qu'un athlète bien entrainé peut gagner sur toutes ces longueurs selon son âge et son travail.

3 distances, 3 trains de course, 3 vitesses et 3 physiologies.

Plus les distances sont courtes (sprinter), plus le cheval travaille en anaérobie et plus il est assis avec des foulées courtes et répétées
Le classique s'oxygène durant la course (sans tension) et finit violemment 150 mètres avant le poteau
Le stayer est comme un diesel et finit sans accélération mais en maintenant son train avec tenacité. Il doit avoir du souffle, des articulations solides et consomme beaucoup d'oxygène.

Les entraineurs ne cherchent pas à équilibrer un cheval. Tous ces chevaux ont "leur corde favorite" (entendez : main) gauche ou droite en fonction de leurs raideurs et compensations musculaires. 

Cordialement.