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Nuno OLIVEIRA

46 réponses [Dernière contribution]
nelly valère
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Inscrit: 10/09/2011

Mon analyse, celle qui a été ressentie par Hilary Clayton comme "absolutely" pertinente, (mais qui reste à tester scientifiquement, et c'est mon job) est que les forces de l'arrière-main que le cavalier "récupère" dans sa main (cheval sur la main, on the bit, en Anlehnung)" tombe" dans la main ("la poire tombe" de Decarpentry)par une cession de mâchoire.  Ceci libère les forces  qui, au lieu de rester en possession du cheval, avaient été déviées et récupérées par la main du cavalier. Alors les forces de l'arrière-main libérées de la main du cavalier par la cession sont redonnées en pleine possession au cheval au niveau de sa nuque, dernière (ou première) articulation du rachis...."Et le cheval va, comme de lui-même". "la main légère est celle qui ne sent point l'appui du mors sur les barres" , "alors le cheval se retrouve tout à fait libre, sans bride". Baucher et La Guérinière main dans la main. 
Certains objecteront qu'il suffirait peut-être de cesser de tirer ou même de soutenir la bouche, sans demander de cession de mâchoire. C'est peut-être possible, mais ce serait très certainement grâce à des contractions de l'encolure à laquelle on impose une attitude relevée. Parions que les muscles mis en oeuvre dans cette "attitude" obligée ne sont pas exactement ceux qui travaillent quand une cession de mâchoire a eu lieu. Mais ça aussi , c'est mon job, avant de l'affirmer.
Félix Brasseur s'exprime ainsi:" l'articulation temporo-mandibulaire est le première articulation en relation avec la colonne vertébrale".  Champion du Monde d'attelage à 4, la cession de mâchoire est son outil dans les virages serrés. "Je les mets dans le vide" ose-t-il dire. Mais, ne nous inquiétons pas, MrFranqueville parle de la descente de main dans ces termes dans l'échelle de progression:"descente de main où le contact est rompu" Rigolot, non?

VOCHE Jacques
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Inscrit: 17/03/2006

Chère Nelly,

C'est une véritable richesse pour AI que d'avoir parmi ses membres des personnes comme vous.

" l'articulation temporo-mandibulaire est le première articulation en relation avec la colonne vertébrale" : j'invite les cavaliers à lire " La Vérité sortirait elle de la bouche des chevaux" ( X éme colloque de l'ENE 16.07.2007 ) afin de se convaincre que l'on ne peut faire l'impasse sur le cession de machoire.

PODER Catherine
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Inscrit: 17/03/2006

Extrait d'un dossier AI:

« Depuis quelque temps, la mode en dressage consiste à raccourcir l’encolure des chevaux et abandonner les principes traditionnels de l’équilibre. Je pense que toute perte d’une définition claire de l’équilibre est au centre des problèmes comportementaux responsables du taux élevé de gâchis chez les chevaux.

 Un autre élément déterminant est l’indifférence face à ce qui a toujours été considéré comme l’une des maximes du dressage : l’indépendance des aides.
Aujourd’hui, même au plus haut niveau, les cavaliers agissent simultanément sur les mains et les jambes. Quelques siècles en arrière, des écuyers visionnaires avaient déjà compris qu’il ne fallait pas dissocier les effets psychologiques qui découlaient d’un travail demandé. Le « jambes sans mains et mains sans jambes » de Baucher n’est plus qu’une relique dans les archives poussiéreuses de l’histoire de l’équitation. Or ce devrait pourtant être un fil conducteur pour les cavaliers, une théorie amplement soutenue par ce que les scientifiques nomment « théorie de l’apprentissage ». On ne peut demander simultanément deux actions opposées au cheval : « stop – en avant » par exemple. Les cavaliers doivent éviter les ordres conflictuels. Plus un cheval progresse plus il peut comprendre des aides rapprochées mais jamais simultanées. »

Andrew Mc Lean

nelly valère
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Inscrit: 10/09/2011

merci, Jacques! ça change des rodomontades de ceux qui n'ont pas envie de revisiter leurs certitudes, et qui mettent leur incompréhension sur le dos de mon absence de clareté.
Le colloque dont vous parlez a été organisé par Patrice Franchet d'E. sur une initiative de Laetitia Bataille pour m'aider à alerter les scientifiques sur le sujet, et initier les recherches que j'aurais bien voulu voir effectuer par les vétos. Denoix m'a refilé le bébé: "pas de temps, pas de chercheur, pas d'argent". C'est comme ça que je m'y suis mise, aidée et soutenue par le Dr Francis Desbrosse dont l'honnêteté intellectuelle et l'absence d'ego ne se sont jamais démenties. Ma démarche n'a pas été du livre à la pratique, mais absolument l'inverse: j'ai du mal à lire les traités, et ne le fais que pour essayer de décrypter, en bonne lettreuse que je suis, rompue à l'exercice de l'explication de texte, ce qui n'est pas toujours aisé à décrypter si on ne lit pas soigneusement .  ça, j'aime bien, heureusement. (Heureusement que je ne cherche pas à savoir monter à cheval par les livres, parceque là, je n'arriverais pas à suivre. )
J'ai livré ici mes sujets de recherche; On m'a dit qu'il ne faudrait pas m'étonner si un jour je voyais des publications sur mes sujets, sous le nom d'autres chercheurs, mais ça m'est égal: si c'est fait, c'est bien. C'est tout ce que je veux: qu'on fasse la lumière sur ce que disait déjà Xénophon, et qui reste un truc mystérieux, on ne sait pourquoi, car j'ai vraiment eu l'impression d'enfoncer une porte ouverte, quand, après 40 ans d'observation et de pratique, et 3 ans de réflexion, je me suis retrouvée devant l' explication que je donne dans le post précédent... 
La porte pour vos analyses est ouverte! ne vous privez pas! ça m'aidera à affiner! 

Bruno dLB.
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Inscrit: 24/11/2007

Le travail de l'ATM permet de décongestionner le cerveau en permettant au liquide rachidien de partir par le canal de la dure-mère.
C'est le rapport entre le mouvement du maxilaire (ATM) et les effets ressentis sur le rachis. (Travaux de Upledger)
Ce qui fait dire à d'autres que la première articulation est située entre le mors et les barres. Vu par le cavalier.
pour le cheval je pense que la premirère articulation est coxo-fémorale ou lombo-sacrée.

Refroidir la tête de certains chevaux, apporte une demi solution aux chevaux en souffrance.
Palliatif au manque de mouvement (flexion)

 

nelly valère
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Inscrit: 10/09/2011

Merci Bruno, de me faire penser à une communication d'Andrew McLean à l'ISES 2011 qui cite un neurologue Japonais. Ce neurologue a mis en évidence de très fortes interactions entre la mâchoire du cheval et le cerveau reptilien, siège de la peur, entre autre. Le calme et la séreinité du cheval relevés par les cavaliers qui utilisent la cession de mâchoire pourrait être en lien avec ce phénomène. l'humain connait bien ce phénomène également...
Par ailleurs, l'espace aile de l'atlas- mandibule s'élargit de façon significative lors de cessions de mâchoire (la mandibule glisse vers l'avant en s'ouvrant). On croit généralement que les chevaux plaqués le sont par conformation. L'expérience montre que cet espace peut s'élargir (constaté par un véto ostéo), laissant un espace suffisant pour que les parotides restent dans leur logement, et que tout le réseau sanguin et nerveux reliant la tête au reste du corps ne soit pas compressé.
Catherine, de quand date ce texte d'Andrew McL?
Sur ce sujet, Frank Odberg (éthologue et cavalier) et Leopold Gombeer (directeur technique de l'Académie Belge d'Art Equestre) ont fait 2 articles pour C S dont l'un justement sur "jambe sans main..."

Bruno dLB.
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Inscrit: 24/11/2007

Bonjour Nelly,

Ce qui est aussi intéressant sur le sujet de l'ATM :
Le cheval statique (au box) qui semble dormir debout, plaque sa langue au palais et ne salive pas.
Si on introduit un doigt pour les décoller (langue - palais), un appel d'air libère la langue, le cheval produit une flexion ATM et son dos se décontracte .....
je n'ai pas observé le même état chez le cheval au box mais derrangé par les mouches.

A suivre.

L'idée du colloque sur la flexion de machoire donné à l'ENE est né d'un entretien téléphonique que j'ai eu avec Laetitia Bataille, tel que nous l'avons évoqué récemment dans les murs du manège Margueritte.
Bruno

 

PODER Catherine
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Inscrit: 17/03/2006

Ce texte d’ Andrew Mac Lean fur présenté dans les dossiers AI en mars 2006 sous l’intitulé :

L'importance de la légèreté et d'une définition claire

 Texte dans lequel il commente les interventions du Professeur Frank Ödberg et du Dr Marie-France Bouissou  au Waltham symposium qui s’est tenu en 1998 en Grande Bretagne. Et il regrette que  « leur appel est tombé sur des oreilles de sourds. Tous les scientifiques concernés par ce sujet étaient dûment informés mais ceux qui avaient le plus besoin d’entendre ces informations – les entraîneurs et cavaliers d’aujourd’hui – n’ont pratiquement rien entendu. »

 Il dit aussi  ceci sur la notion de contact :

« Certains diront peut-être que la sensibilité de chaque cheval est différente et que certains ont donc « besoin » de contacts plus forts que d’autres. Mais celui qui a dressé de nombreux jeunes chevaux reconnaîtra que la sensibilité de la bouche du jeune cheval n’est pas aussi étendue qu’elle semble l’être plus tard. Plus le cavalier se pend à la bouche du cheval plus elle se « meurt ». Les scientifiques nomment ce phénomène « accoutumance » ; dans les pires cas, cela s’appellera « impuissance acquise ».
Tous les chevaux ont des lèvres et une langue sensibles ; une nécessité chez les herbivores. Ainsi, le poids qui pèse sur la bouche du cheval en mouvement ne devrait pas excéder celui du léger contact de la langue et des lèvres, soit à peu près 100gr. Une aide légère de la main ou des jambes avoisine les 250gr. Le travail des chevaux n’est pas un combat physique dans lequel, munis d’armes, nous sommes voués à gagner !

Et sur l’apprentissage des airs de Haute Ecole :

Il est cependant fréquent de constater que l’indépendance des aides n’est pas toujours respectée lors de l’apprentissage de ces exercices. On voit des chevaux perturbés par une « concurrence des aides » : cravache/éperons et rênes. Ils en perdent toute sensibilité vis à vis des indications de la main et des jambes. Ils manifestent ensuite de sérieux troubles comportementaux : cabrades, ruades, écarts intempestifs et, si ces conflits persistent, ils peuvent mener à des conflits chroniques dont les conséquences seront pathologiques. Le système immunitaire peut être mis à l’épreuve et induire de manifestations d’auto mutilation (plus fréquents chez les étalons), de coliques parfois fatales (le taux de décès par coliques chez les chevaux de dressage est supérieur à celui des autres disciplines).
...
La dernière erreur dans les méthodes de dressage contemporain est de vouloir travailler trop de choses à la fois au lieu de progresser par étapes. L’obsession des entraîneurs sur le placer du cheval leur fait oublier l’existence de l’arrière-main tant ils se concentrent sur la ligne du dessus...
La science tend à décréter qu’une approche systématique est essentielle. Tous les dresseurs d’autres espèces animales suivent une méthode progressive. Cela s’appelle le « modelage », à savoir l’enseignement d’une donnée après l’acquisition de la précédente. »

 

MAUREL Bernard
Déconnecté
Inscrit: 17/03/2006

Bravo à tous les intervenants , le niveau de compétence de ces discussions est élevé . Désolé pour Isa avec qui j'aurais plaisir à échanger lors de la rencontre pédagogique avec chevaux ( qui s'annoncera  dans quelques jours en page d'accueil ) mais je défends le travail de Nuno Oliveira sur cette vidéo en notant bien qu'il ne réussit "qu'autant que faire se peut " ... Désolé pour Jacques qui a perdu du temps et quelque argent en allant voir ce livre mal traduit et adepte d'une équitation primaire contre laquelle A I va continuer à se battre . Merci à Catherine pour les excellentes citations d'Andrew Mac Lean . Et merci à Emilie qui encourage les forumeurs à aller vers des actions concrètes . Ce soir le temps manque un peu, mais on avance !

FARNAULT Philippe
Déconnecté
Inscrit: 25/07/2006

 Bonsoir,

" Qu'entendez vous par " qualités instinctives d'équilibre" du cheval ? " me demande Jacques Voche. Merci.
Ce serait ce qui lui appartient et qu'il ne faut pas contrarier...

Il s'agit d'une expression (prise chez Jean Saint-Fort Paillard)  dont je subis l''influence depuis la sortie de son livre... " Si un cheval ne fait pas preuve de ses qualités instinctives d'équilibre, la responsabilité en incombe au cavalier. " et " ... un cheval bien monté qui accepte les actions de son cavalier sans résistance, ni désordre, dispose de toutes ses qualités instinctives d'équilibre. "

Pour faire simple, il faut donc veiller à ne pas créer avec son corps d'opposition aux déplacements du cheval, source en compensation de déséquilibre; puis plus son éducation avance, rendre ensuite le cheval " capable d'équilibre " dans l'exercice de l'équitation afin de ne pas l'empêcher de se soumettre... 

Je me surprends à ne pas savoir bien développer ma pensée...

Amicalement.