Contact et appui
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Avec sa permission, je partage avec vous ce texte de Luc Piric :https://www.facebook.com/luc.pirick?fref=nf
« La différence entre le contact et l’appui est une de ces subtilités qui font passer les enseignants pour des coupeurs de cheveux en quatre aux yeux de leurs élèves.
Le contact est une qualité et l’appui est toujours un défaut.
Quand l’appui est ferme et le contact léger ce n’est pas difficile à comprendre, mais quand c’est l’inverse, c’est une autre histoire !
Ce qui les différencie n’est pas leur intensité, mais leur nature.
L’appui est une relation figée entre la main et la bouche, tandis que le contact est une relation souple.
Ces relations dépendent à la fois de la légèreté de la main et de la réponse du cheval car les deux partenaires y participent.
Un cheval qui se déplace, à n’importe quelle allure, sur des rênes complètement longues n’a pas d’appui, mais il n’a pas non plus de contact si l’encolure est figée avec une nuque qui recule et un bout du nez qui se pousse en avant.
Et le même cheval sur les rênes à la couture peut avoir un contact léger qui se résume au poids du cuir si son encolure s’arrondit et que sa nuque avance.
C’est dans la définition de la mise sur la main qu’on trouve la réponse ; une relation entre la main et la bouche telle qu’à une contraction des doigts répond une décontraction de mâchoire.
Si cette relation élastique existe le cheval est au contact, si elle n’existe pas il s’appuie. »
tiens ! on a les mêmes références ;) je viens de partagé ceci sur FB !
J'aime beaucoup les textes édités par Mr Luc Piric sur son compte FB, toujours clairs et explicites.
J'aimerais vraiment l'entendre "en vrai" un jour.
Les chevaux qui ont trop d'appui, sont ceux qui s'appesantissent sur la main : l'appui à pleine main, qui fait la meilleure bouche, c'est lorsque le cheval, sans peser ni battre à la main, a l'appui ferme, léger et tempéré ; ces trois qualités, sont celles de la bonne bouche d'un cheval, lesquelles répondent à celles de la main du cavalier, qui doit être légère, douce et ferme.
Est-ce que c’est une citation, Olivier ?
La suite, par Luc Piric :
" Plusieurs commentaires d’hier soulignaient à juste titre que la notion de l’appui n’avait pas toujours été définie de la même façon à toutes les époques, et qu’elle ne l’est d’ailleurs toujours pas dans toutes les écoles.
L’équitation classique et le bauchérisme qui en découle considèrent l’appui du cheval sur la main comme un défaut, mais l’équitation d’origine militaire voyait dans cet appui une qualité, gage de tension et de fixité.
Elle préconisait par exemple de tendre les jeunes chevaux en les poussant sur une main fixe et attendait du rassembler un allégement progressif de cet appui jusqu’à obtenir, en fin d’éducation, une légèreté considérée comme un aboutissement.
Cela reste encore une opinion répandue dans les compétitions de dressage, et certaines figures comme le trot en hyperextension sont mécaniquement impossibles sans appui.
Il est à remarquer qu’une opinion contraire a toujours existé, ainsi toutes les équitations de travail avec le bétail ont toujours refusé l’appui ; pour une recherche de mobilité mais aussi pour une raison très pragmatique, comment envisager de monter de longues heures sans fatigue un cheval contre la main ?"
Catherine, je pensais tellement que les férus d'équitation de tradition française reconnaitraient cette citation de La Guérinière que je ne l'ai pas nommé.
J'avoue que ce sujet, entre autres, me fait quand même drôlement penser que, décidément, l'équitation de tradition française qui vous intéresse est nettement "bauchérisée" (au point d'en oublier ses classiques).
Ainsi, quand, après vous avoir vu citer complaisamment la prise à partie d'un cheval sur son origine, je lis cette nouvelle citation :
L’équitation classique et le bauchérisme qui en découle considèrent l’appui du cheval sur la main comme un défaut
...je suis très surpris.
D'une part, je pensais, comme le rappelle d'ailleurs Pierre Beaupère dans son intervention, que le Bauchérisme s'était avant tout voulu comme une rupture avec l'école classique. Si maintenant, on décide que le bauchérisme découle de l'équitation classique, peut-être que ça vous semble clair et évident, mais pour moi, c'est assez déroutant à plus d'un titre et j'aimerais beaucoup qu'on m'explique ce qui permet d'affirmer une telle chose.
D'autre part, la citation de La Guérinière sur l'appui me paraît infirmer l'affirmation de Luc Piric.
Il me semble aussi qu'il y aurait des choses à dire sur la "légèreté" supposée des équitations de travail.
Oui les prétendues légèretés des équitations de travail, ou la poulie et le bras de levier vient soulager la main qui empoigne.
Pour ma part, quand j'entends "contact" et "appui", je pense d'avantage au cheval qu' à La Guérinière ou Baucher :)
Trois questions à se poser :
En 2014 :
1/ Que sais-je de l’anatomie et de la physiologie de la tête et de la bouche du cheval ( et surtout du phénomène de déglutition)?
2/ Quelle est l’importance de la décontraction de la mâchoire dans ma pratique de l’équitation ?
3/ Ai-je appris l’équitation avec un enseignant formé avant ou après 1980 ?
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J’ai partagé ces textes avec vous parce que cette notion de "contact" et "d'appui" fait ressortir la somme des questionnements à l’issue des Rencontres de l'Equitation de Tradition Française:
La connaissance et le respect du cheval (intégrité physique et mentale) dans la pratique de l’équitation de tradition française, les divergences entre les différents courants qui s’en réclament et qui devront bien se fédérer pour que cette équitation continue à vivre (La Guérinière, Baucher,Saumur), le problème de la compétition (vitrine de quoi ?) et le souci de transmettre cette équitation, par quel enseignement (forme et contenu) ?
Il ne s'agit pas que de penser Baucher ou La Guérinière mais de penser à la façon dont on souhaite travailler avec son cheval.
Comme je n'ai pas la prétention de réinventer l'équitation, il me semble que se référer aux écuyers qui ont largement influencé l'équitation n'est pas plus mal.
Je ne suis pas un écuyer mais je suis pourtant certain d'une chose, les chevaux n'aiment pas l'incohérence. On ne peut pas faire avec eux tout et son contraire.
En 2014, on peut se poser tout un tas de questions, lire les ouvrages scientifiques et les ouvrages de référence des différentes équitations, regarder les résultats qu'elles donnent à voir (quand elles en donnent) telles qu'elles sont pratiquées pour se faire une idée. On peut aussi expérimenter par soi-même, sentir les sensations que donnent tel ou tel travail sur tel ou tel cheval.
Quelle est l’importance de la décontraction de la mâchoire dans ma pratique de l’équitation ?
Y a-t-il une seule façon de trouver une bouche moelleuse ? Suggérez-vous que l'équitation de La Guérinière se faisait sur une machoire crispée ?
Ai-je appris l’équitation avec un enseignant formé avant ou après 1980 ?
Ah, il y a donc une date limite, une barrière. Il y a eu avant 1980 et après. Au moins, c'est précis ! C'est sûr que cette façon de déconsidérer tous les enseignants formés après cette année charnière et tous les équitants n'ayant pas eu pour enseignant une personne formée avant cette même date, c'est très fédérateur et ça va énormément aider à sensibiliser les jeunes cavaliers. De là à leur faire penser que l'équitation de tradition française est une affaire de vieilles barbes, il n'y a qu'un pas...
Je comprends bien votre souci en reproduisant ces textes, mais je trouve un défaut à votre raisonnement : ces textes sont loin d'être neutres, suivent tous le même point de vue tendancieux qui ne représente, à mes yeux, qu'une vision réductrice de l'équitation française, et s'appuient sur des affirmations pour le moins dicutables comme, par exemple, celles que j'ai relevées dans ce sujet.
Du coup, au lieu d'être fédérateurs comme peut l'être le texte de Pierre Beaupère, ces textes sont plutôt sources de division.
haha bien vu Olivier , encore que 1980 c'est généreux , mes enseignants disaient que après 1969 ça a été la débâcle ! lol
heureusement qu'on s'accroche quand même !!
Luc Piric devait intervenir pendant les Rencontres de l'équitation de tradition française mais des ennuis de santé l'ont retenu en Belgique.
C'est Pierre Beaupère qui l'a remplacé.