L'éperon
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Catherine,
J'ai deja repondu a votre question de comment et quand eduquer un cavalier a l'eperon. Pour apprendre au cavalier a se servir des eperons, il faut, comme je l'ai deja indique qu'il/elle est la jambe fixe (voyez le poste la dessus), c'est a dire une assiete fixe d'abord (aides independantes comme l'a dit Bernard Maurel), un genou relaxe qui ne fasse pas balader la jambe et le sentiment de l'appui sur l'etrier. "Jambes sans os", NO. Comme le dos et le ventre du cheval se deplacent comme un pendulum inverse, l'assiette doit suivre le dos et la cheville doit suivre le ventre. Ca implique que le genou absorbe le mouvement et que le cavalier apprenne a empecher son talon de descendre a chaque foulee en amortisseur (le genou amortit en se pliant mais pas la cheville). De cette facon, l'eperon de frotte pas le cheval de haut en bas et de bas en haut, mais peut commencer a rester fixe a une place determinee sur le flanc. Le cavalier doit utiliser des bottes qui ne soient pas trop dures afin de sentir dans son talon la pression de l'eperon sur lui.meme et ainsi pouvoir en doser petit a petit la force et la constance.
Vous commencez avec des eperons innofensifs (eperons a boules) qui amortissent toutes les fautes . Leur "rouler" n'irrite pas le cheval. Apres les molletes lisses marchent tres bien Molletes de la taille d'une piece de monnaie (US $ quarter).
Quand vous apprennez au cheval a se deplacer lateralement avec un eperon et a s'arreter sur l'autre au pas, allure a laquelle tout le monde arrive a se debrouiller, vous arriverz a sentir ce qui se passe. Continuez au petit trot pour quelques foulees et vous vous concentrez sur vos chevilles jusqu'a ce que vous les maitrisiez de plus en plus, une ou 2 foulees a la fois. C'est plus facile au galop.
Comme tout a cheval, il faut dveloper le sentiment (qui s'acquiere en y faisant attention) et la pratique qui est comment on acquiere qui que ce soit qui nous interesse vraiment. Lisez Malcolm Gladwell et la theorie des 10 000 heures. Vous passez 10 000 a faire quelques chose en y portant assez d'attention et vous allez y arriver. Ces trucs la ca ne se trouvent pas dans les pochettes surprises :) . Si vous n'avez pas le temps dans cette vie, ca sera dans la prochaine.
Upwelling, je ne sais pas qui vous etes, mais vous en avez de bonnes. Les jarrets vigoureux comme vous dites, ne font pas avancer les chevaux qui n'ont pas encore appris a aller de l'avant. Le desir d'avancer vient de la chambriere et du stick. DLG et tout le monde apres lui sait ca. Mettre les jambes a un poulain qui n'est pas pret dans mon experience lui apprendra a se retenir plus qu'autre chose par la contraction prematuree des flancs. Je voudrais vous voir sur un cheval retif le pousser avec "des jarrets vigoureux" et mesurer combien vous avancerez.
J'ai monte recemment un cheval de GP qui avait ete pousse en avant avec des jarrets TRES vigoureux (et des eperons ineduques) et il etait retif, avec un flanc gauche douloureux et une mauvaise attitude (langue sortie, etc.). 2 jours de longe et travail a pied, reeducation a l'eperon et il fait tout ce qu'on veut avec des eperons delicats, inclus le piaffer et les pirouettes sur lesquels il rechigniait tout le temps en se defendant parfois brutalement.
Le secret des jambes, comme de toutes autres aides est de s'en servir peu et de ne jamais laissez le cheval comprendre combien vous avez peu de pouvoir sur lui. Se servir des jambes vigoureusement sur un cheval qui n'avance pas lui apprendra que vos jambes sont plus faibles que l'objet qui le fait s'arreter (si il en a peur). DLG dit bien la meme chose que ce que j'ai ecrit: l'impulsion vient d'abord de la chambriere, meme avec des chevaux deja "dresses" mais qui ont un laps de bonne volonte. Simplement soulever une chambriere vers un cheval qui se retient suffit souvent a retablir l'impulsion et la credibilte des jambes.
Avec certain chevaux qui ont perdu le geste devant (elevation et avance des anterieurs), quelques attaques vigoureuses pres des sangles peuvent y remedier pour corriger le geste sur un cheval qui avance deja, mais il faut etrre parcimonieux dans ces actions. Elles marchent un jour et pas si bien le lendemain, donc il faut retourner rapidement a la descente des jambes ou a la cravache/chambriere qui est la mais n'est pas forcement utilisee.
Quand a dire que les eperons sont le fait des "cavaliers souffreteux", c'est une insulte a tous les cavaliers du passe et du present qui se sont servis d'eperons tous les jours. Il est un peu drole de qualifier Oliveira de souffreteux et je ne l'ai jamais vu monter sans eperons. Je ne suis pas tres souffreteux moi meme et je dois penser que de dire que l'eperon est une notion depassee aujourd'hui est juste quelque chose que vous dites pour nous amuser (ou vous amuser :).
Je suis d'accord avec vous qu'un degre de flexion du rachis du cheval peut etre impulsif (Racinet a explique ca assez bien), tout autant qu'il peut arreter l'impulsion. Un cheval trop plie n'avancera plus (D'Auvergne au 18 eme l'a dit en reaction aux exces de l'ecole classique, et Boiguilbert - ecole Baucher - l'a dit au 19 eme aussi pour les memes raisons). Ils preconisent tout deux une encolure bien rigide (mais une nuque flexibe) pour maintenit la franchise du cheval d'exterieur, toujours vrai pour les chevaux de complet ou de CSO. Camarche donc dans les 2 sens, it all depends.
La position flechi droit ne fait pas pousser la masse du cheval particulierement mieux que la position droite absolue, Vienne aime ca a l'image de LA Gueriniere, c'est un choix dogmatique, mais quand ils font les changements de pied au temps inventes par le Diable Baucher, le passage, le piaffer ou les sauts d'ecole, ils remettent les chevaux droits comme tout le monde. L'impulsion a ses propres regles, et tant que les anterieurs avancent (particulierement le gauche), le reste suit. C'est la bonne volonte du cheval qui compte, les aides sont personelles et peuvent justifier tout ce qu'on veut.
En attendant, je repete avec NO qu'il n'y a pas d'equitation sophistiquee sans eperons. Ils servent a eduquer les chevaux et les cavaliers. Ou bien ils peuvent etre le renforcement inadequat des aides brutales inappropriees de certains, mais ca c'est vrai pour tout en equitation. Il ya des moments dans le dressage qui requierent la plus grande fermete, mais il faut savoir quand et comment (et avoir un ecuyer professeur a ses cotes si vous pouvez pour eclairer votre lanterne). Les eperons peuvent servir a ca, mais 99% de leur utilite reside ailleurs, dans la precision de nos demandes que les mollets, de par leur forme ronde et large - ainsi que leur mollesse - ne sauraient nous amener.
Oeufs mollets anyone?
JP
Ne faudrait-il pas, à l'égard de l'utilisation ou pas de l'éperon, faire preuve de la même réserve bienveillante que celle que vous demandez à propos de l'endotapping ?
Ainsi, par exemple, j'ai souvent lu sur les forums, de la part de cavaliers apparemment très sûr d'eux, qu'il n'y a avait pas d'équitation de haute école sans l'usage de la bride. Paradoxalement, j'ai entendu il y a quelque temps 2 cavalières françaises, et pas les moins douées, Jessica Michel et Alizée Froment, demander de pouvoir dérouler les Grand Prix en filet. Notez qu'elles ne prônent pas l'interdiction de la bride mais sa mise au rang d'accessoire falcutatif. Comme on ne peut pas dire qu'elles évoquent une problématique qu'elle ne connaîtraient pas, je suppose qu'effectivement, la bride n'est pas un accessoire aussi indispensable qu'on le prétend.
Partant de cette réflexion, pourquoi ne serait-il pas possible d'aller loin sans éperon ?
Où situez-vous la limite ?
À vous lire, j'ai l'impression, peut-être fausse, que vous n'envisagez même pas l'équitation sans une mise à l'éperon.
Olivier,
Je repondais (reagisssais?) a Upwelling qui lui disait que l'epron n'est pas necessaire a l'equitation parcequ'il a decide de faire une experience equestrre sans eux et en fait une regle generale pour nous tous. Je me souviens d'une periode de ma jeunesse ou Francisco et moi avins passe un mois avec les mains completement fixes pour experimenter avec les possibilites de l'assiette pour diriger le cheval. C'etait bon pour notre education (peut etre pas si bon pour nos chevaux de cette epoque) mais nous n'en avions pas fait une regle pour tout le monde.
Il ya notre recherche personelle du moment, et puis il y a l'equitation generale, appliquee a beaucoup de chevaux et beaucoup de cavaliers, avec des regles generales qui marchent le mieux statistiquement.
Bien sur qu'on peut monter sans eperons: ca dependra de la nature physique (propensite naturelle au rassembler) et nerveuse (sensibilite) du cheval. Ca depend aussi de notre niveau d'ambition equestre et de note fixite en selle (aides independantes). Les cavaliers qui n'ont pas cette fixite et ne peuvent pas encore se servir d'eperons, qu'ils choisissent de s'en servir ou non, n'iront pas loin dans le dressage de toute maniere.
Prenez la bride que vous evoquez: NO a dresse 95% ou plus de ses chevaux en bride complete. Pourquoi? Les Lusitaniens ont etes selectionnes par des cavaliers utilisant bride (et eperons) et ils les tolerent tres bien et en "ont besoin" pour etre bien dresses (pardonnez moi ca , je sais deja que certains vont me sauter dessus car un cheval n'a pas "besoin" d'etre monte). Il en a dresse quelques uns en filet (Ousado me vient a l'esprit) parce que c'etait plus pratique pour ce cheval la. J'ai moi meme dresse beaucoup de chevaux en filet simple, en fait grace aux eperons et a l'assiette (selle confortable pour le cheval qui l'encourage a monter le dos, donc a flechir l'encolure) car je n'ai pas besoin depuis tres longtemps du mors pour assurer la flexion de mes chevaux. L'usage du mors doit repondre a des questions d'equilibre et de relaxation, pas de simple flexion ou de controle.
Nous dressons tous les jeunes chevaux en cavesson pendant longtemps et ca va tres bien pour la majorite. Ca evite beaucoup de problemes de langue en evitant toute pression avant que le cheval ne soit suffisamment assoupli. Je leur mets tous un filet eventuellement car il seront vendus a des gens qui se serviront certainement d'un filet. Par contre, j'en ai eu 3 cette annee qui n'etait pas confortables en cavesson (en fait une chaine protegee d'une petite matelassure sur laquelle nous accrochons les renes). Ils sont montes avec le filet en une piece (mullen mouth, forme courbee), tres fin, et ils vont parfaitement avec, bouche tranquille, fermee, legere, etc. L'un d'entre eux qui etait tres raide en cavesson (pas de pli a droite) a decouvert le pli le jour ou on a mis le filet et est devenu "souple" (en fait il a reagit correctement au lieu d'ignorer la main comme il le faisait sur le cavesson).
Cetrtains continuent en filet pendant longtemps, d'autres passent en bride, puis retournent au filet plus tard, pas de regle absolue. Je suis sur que certains d'entre eux iront tres bien en simple licol une fois qu'ils seront dresses. Persin travaillait Dragon un jour en filet, un jour en bride et un jour en pelham. Il disait que ca verifiait l'etat de sa legerete.
Le dressage du cheval est une question de "levier" adequat (au sens large), donc bien choisi dans son pouvoir physique, sa duree et son application, ainsi que son association rapide et efficace a des notions cognitives. Un mur, une longe, un anneau d'attache, un manege ferme, sont tous des leviers qui re-enforcent les effets de notre influence. Nous sommes faibles, ils sont forts, pas toujours sensibles et pas toujours interesses a faire ce qui nous interesse tant, donc un peu (des fois beaucoup) de levier arrange souvent bien les choses.
Le levier psychologique a ses propres effets: respect, confiance, autorite, bienveillance mutuelle, fiabilite de notre technique, relation personelle bien etablie, sont tous des facteurs qui multiplient notre influence (ou la diminuent par leur absence). Ce levier psychologique (par exemple la bonne volonte du cheval) et son niveau de dressage acquis, diminuent instantanement notre besoin d'un levier physique.
Il peut etre necessaire par exemple d'utiliser un enrenement ou des longues renes pour equilibrer un cheval a la longe le premier jour de son dressage, et il pourra faire tout ce qu'on veut plus tard (spirales, transitions, pli, relaxation, petit galop, demi tours harmonieux, etc.) sur un simple licol et sans chambriere simplement en suivant notre language corporel et nos intentions a peine exprimees. Tous les moyens physiques et psychologiques utilises au depart du dressage a la longe deviennent obsoletes quand le cheval performe, comprend, accepte et aime ce qu'il vient d'apprendre a faire. L'encouragement positif et la recompense deviennent a un certain point les seuls "leviers" necessaires de la volonte du cheval de produire les exercices du dressage ("le cheval se plait finalement dans son air").
Venons en a l'eperon et a ses limites: si vous voulez ne faire que de la promenade, ou meme de l'obstacle, beaucoup de chevaux d'une bonne sensibilite peuvent etre montes sans eperons sans problemes dans leur equilibre naturel. Les chevaux tres chauds se calment meiux a l'eperon (bien utilise) que par n'importe quel autre moyen. Mon cheval Zhivago etati hyper sensible au depart (vous ne pouviez pas bouger une oreille ou le toucher avec la cavache par inadvertance) et il est devenu normal grace aux eperons (peut etre pas encore pour tout le monde, mais c'est pas grave, il reste chez moi pour l'instant).
Si vous voulez faire du dressage serieux (qui inclus le rassembler, donc le raccourcissement du corps du cheval - la concentration des forces), il est difficile de faire ca sans eperons parcequ'il es douteux que vous arriviez a engager les abdominaux et les muscles intercostaux simplement avec vos seuls talons.
Je n'ai jamais dit qu'il n'y a pas d'equitation sans eperons, mais simplement qu'il n'y a pas d'equitation sophistiquee sans eux. Ce site s'interesse a l'equitation de tradition francaise et nous nous devons d'en lire l'heritage et de l'ameliorer, pas de l'ignorer ou le reecrire completement. De dire que l'eperon es la marque des "cavaliers souffreteux" est ou de la provocation amusante, ou de l'ignorance consternante (j'espere que c'est le premier cas et pas le deuxieme dans cette conversation).
Les chevaux d'amazone (montes sans jambe droite, donc sans eperon droit) etaient generalement dresses par un homme a califourchon avec des eperons.
Vous pouvez (peu etre) faire avancer un cheval retif par une grande attaque des mollets (si ils sont utilises tres en avant et adressent l'action des anterieurs, pas des posterieurs) comme l'a dit Upwelling. Generalement la flexion du rachis qu'il recherche viendra plus facilement de l'eperon (ou de la cravache a pied) que de la main seule (effet tres superficiel). C'etait le point de Raabe et de Barroil: les flexions obtenues par un engagement de tout le corps du cheval (vibrations de la cravache/Endostick), pression des eperons sur le tronc, ont un effet profond sur la posture et la locomotion du cheval sous la selle qui est - peut etre - quand bien fait, indispensable a son equilibre monte.
Les eperons ont leur limites, comme tout, surtout les eperons aceres de DLG: trop ennuirat ou blaserat le cheval, pas assez sera inneficace. Trop d'effet d'ensemble mal fait aura comme nous a prevenu Decarpentry, des effets nefastes sur l'impulsion, d'ou ma technique basee sur l'assiette comme moyen fondamental de celle-ci.
Je doute qu'un cheval soit jamais bien dresse san un usage (au moins temporaire et bien compris par cheval et cavalier) des eperons, comme des autres leviers equestres. Je demande a mes cavalieres de monter de temps en temps sans moyens autres qu'un simple filet et sans eperons pour verifier le progres du dressage.
Je ne monte pas sans etriers (et je ne concois pas un dressage raffine sans eux pour des raisons d'aides. d'equilibre, d'allegement de l'assiette. etc.), mais c'est un bon exercise de le faire de temps en temps pour voir ou on en est. Klimke le recommendait avant une epreuve.
Je considere tous les jours dans ma pratique des points d'influence nouveaux (ou utilises d'une facon inedite) sur le cheval (menton, coudes, milieu de l'encolure, flancs arriere, etc.), des formes de contacts differents (tapotement des doigts sur la figure du cheval par example pour les flexions), mais je n'ai pas encore trouve de moyens ni de raisons de me passer des eperons. En fait, c'est plutot le contraire: plus j'avance en equitation et dans son enseignement et plus je trouve de valeur aux eperons.
Meme si Beudant avait dresse la chatouilleuse Vallerine a repondre au frolement du pantalon pour l'effet d'ensemble, il avait commence avec des eperons aceres (car lui etait souffreteux :),
Voila, JP
Message déplacé là :
http://www.allege-ideal.com/content/jeunes-chevaux-et-dominance#comment-1774893
Pour ramener ce débat à un niveau qui n'effraye pas les cavaliers moins confirmés, je souhaite redire qu'à A I nous sommes bien d'accord qu'à partir d'un certain niveau, et dans la discipline du dressage classique, l'usage de l'éperon est un passage obligé . Cela n'exclut en rien le fait qu'on peut pour un dressage de loisir ou de plaisir se donner le challenge de le faire sans éperons ; cela n'exclut en rien le fait que pour le saut d'obstacles et l'équitation courante ils ne sont absolument pas indispensables . Et j'ajoute que le dressage de compétition nous présente souvent des chevaux au poil usé, voir de petites (anciennes me dit-on toujours) blessures à l'endroit des éperons, prouvant que leur emploi a été pour le moins excessif, et que l' usage de cette aide est singulièrement méconnu voire parfois perverti ...
Completement d'accord avec Monsieur Maurel. J'ai eu cete annee 2 chevaux de GP completement retifs sur lesquels l'eperon avait ete use et abuse. Un venait d'Allemagne (cavalier international) et avait des cicatrices aux flancs, mais s'acculait quand il voulait (particulierement en concours, et en tournant a gauche).
L'autre "dresse" ici, que j'ai deja mentionne l'autre jour, avait une douleur sous la jambe/eperon gauche, se defendait contre les jambes et aussi contre la main (sortait la langue de cote, etc.).
Ces 2 chevaux n'avaient pas etes eduques a l'eperon, il avait simplement ete utilise avec une force croissante a cause de son manque d'efficacite percu. C'est comme si quelqu'un vous donnait des ordres en chinois et se mettrait a crier de plus en plus fort parce que vous ne faites pas ce qu'il/elle veut. Ca ne va marcher tres bien sans l'usage d'un dictionaire et d'un professeur bienveillant. Dans les 2 cas, une rapide re-education a l'eperon *relaxant* a regle le probleme de leur reponse en quelques jours.
Ce probleme de manque d'impulsion sous l'eperon s'etend au mauvais usage des jambes nues qui peuvent creer exactement le meme probleme, mais la on dit: ce cheval n'est pas en avant, tandis que quand c'est le mauvais usage de l'eperon qui est visiblement en cause, c'est facile de le declarer coupable. Cependant le cheval qui n'avance pas sous l'eperon n'avancera pas non plus tres bien sous la jambe seule.
La pression des jambes, qu'elle soit rapide ou longue, contracte les flancs d'apres le principe absolu de la resistance du cheval au contact quel qu'il soit. C'est un probleme quand on adresse la retivite et une solutrion quand on veut rassembler (engager le cheval), mais il n'y a qu'un pas entre l'un et l'autre si on n'est pas tres vigilant. Le passage pratique vers l'avant dans des departs clairs, sur des cercles et des tournants develope l'impulsion dans le rassembler. Le cheval qui se retient dans un appuyer en prenant un trot passage non desire par le cavalier est en train de s'acculer discretement. les deux se rassemblent et s'engagent par l'effort des muscles de la ligne du dessous, un pour une bonne raison (obeissance), l'autre pour une mauvaise (resistance aux jambes par trop de contraction). Mettez ca a n'importe quelle sauce au niveau de chaque cheval et de chaque cavalier comme vous l'entendez, mais c'est bien la meme chose qui sera en train de se produire (resistance a la jambe ou a l'eperon).
Si le cheval est monte d'une facon "opportuniste", c'est a dire en s'accomodant de la resistance naturelle du cheval, alors la technique de la jambe electrique (et pendante) de d'Orgeix ou de Racinet sert tres bien, une jambe/eperon utilisee tres vite et rarement, creera de l'energie par un effet de surprise et "d'inquietude" du cheval qui reagira par son instinct naturel de fuite en avant. La traditionelle "lecon des jambes" qui consiste a utiliser les jambes puis la cravache 1/10eme de seconde plus tard est basee sur cette anticipation que la fuite en avant peut etre demandee a n'importe quel moment. Cette approche est basee sur un cheval qui avance par l'effet de la cravache d'abord. Dans ce scenario, les eperons a molletes acerees d'antan marchaient tres bien car leur effet psychologique (base sur la peur atavique de "la morsure du loup") est encore plus efficace que les eperons ronds ou les jambes a fortiori.
Si on veut utiliser les jambes (donc l'eperon) d'une facon progressive, rationelle et relexante, il faut se rappeller de mon principe de la progression des reactions a n'importe quel stimulus: resiste, ignore, relaxe, avance/ameliore la locomotion. C'est pour ca que 50% des cavaliers admettrons que leur cheval flotte souvent entre "resiste' et "ignore" aun degre ou un autre. La question de l'obeissance aux jambes, c'est "le fantome du commandeur" de l'opera equestre.
Dans cette perspective, il faut acquerir l'impulsion generale par la chambriere puis la cravache/Endostick et les renes (vers la gauche et vers la droite), puis l'assiette (actions laterales) et commencer l'usage des jambes quand cette impulsion est obtenue, afin que le cheval soit d'accord avec notre idee quand tout cela est fait, les jambes deviennent effectives (avec une cravache vigilante et l'option de la chambriere toujours disponible). Apres ca, si le cavalier en est capable comme nous l'avons deja defini, commencer une educaiton a l'eperon non-agressif, non-douloureux, et basee sur la progression que j'ai presentee qui develope l'idee de Raabe et Barroil pour en eviter tous les ecueils. Oliveira mentionne "les attaques" apres l'effet d'ensemble, car il ait mieux que personne que l'erpon utilise trop toit et trop fort est contre productif. Les poulains que j'
L'impulsion et l'equilibre sont les problemes fondamentaux du dressage. Si on comprend la question de la "symmetrie dynamique" que j'ai expose dans ces pages (probleme d'impulsion d'un cote, generalement le gauche, probleme d'equilibre de l'autre, generalement le droit), la premiere solution du dressage est simple. Apprenez au cheval a tourner a droite et a gauche a la moindre solicitation de chaque rene en mobilisant l'anterieur du cote concerne et les problemes fondent comme neige au soleil. Les 2 anterieurs qui servaient de freins se mobilisent a la moindre pression de la rene de chaque cote. L'equilibre en resulte facilement car le cheval n'a pas le temps de s'appesantir ("mettre du poids" etymologiquement) sur un cote ou l'autre.
C'est une idee nouvelle (pour moi du moins) que Baucher avait esquissee en parlant de tournants rapides d'un cote et de l'autre (par la rene exterieure? Monsieur Voche me corrigera). Je longe des chevaux depuis des decades et je me suis repenche sur la question a la lumiere de ma recente decouverte. J'ai reconsidere l'exercice de la longe parce que je dois eduquer les poulains et que je cherche toujours la maniere de faire ca qui est la plus efficace (le moins de resistance, donc le plus d'acceptance, donc le moins d'accidents). Mais c'est un autre sujet que je mettrais ailleurs avant que le moderateur ne le fasse pour moi :)).
JP
il faut quand même ne pas tomber dans un piège ( malgré tout sérieux ) qu'est l'esthetisation des relations de force entre le cavalier et sa monture ... quand attaques , aides fortes et autres tours de force , qui sont loin d'être des choses anodines , sont enveloppées dans une esthetique d'ensemble , la prudence est souvent la bienvenue ...
Bonjour Upwelling,
Nous pensons comprendre votre appel . Toutefois, pourquoi assimiler attaque d'éperon à "aides fortes"?
Dans mon jeune temps, j'ai étudié la guitare classique comme un forcené. Quand un peu de pulpe du doigt bordé par l'ongle tire la corde de bas en haut dans un mouvement précis et décidé avant que de la lâcher cela s'appelle une attaque. Cette attaque qui met en vibration la corde peut revêtir bien des formes. Dans tous les cas, bien sûr, sa qualité est dépendante de la stabilité de la main du guitariste.
Le bref "tirer" du doigt sur la corde augmente la tension ce celle-ci avant que le "lâcher" n'en provoque la "relaxation", la libération du son. Cela est-il suffisamment évocateur?
Bien des années plus tard, j'ai découvert que NO comparait l'usage de l'éperon au "pincer" d'une corde de guitare. Je n'eus aucun mal à comprendre. Il ne restait plus qu'à affiner le geste. Et partant à travailler le liant de ma jambe. Les récentes remarques de Giacomini sur le genou vont encore m'aider.
L'aide forte, je la vois plutôt comme l'attaque fulgurante pour châtier un cheval "qui teste" son cavalier. Mais, pour ce dont nous parlons, je préfère "aides précises".
A bientôt.
CC
prenez vous bien la précaution alors , de n'utiliser le pincer délicat de l'eperon que sur le coté exterieur de la flexion ?
Personnellement je n'utilise plus d'éperons depuis plus de 10 ans , mais c'est un choix personnel , dicté par le fait que mon parcours equestre n'a pas de but , ne cherche pas de résultats , mais cherche à approfondir du mieux que je peux la question des flexions . Et plus j'avance dans mon étude , plus les moyens forts ou coercitifs me paraissent inutiles (dans le cadre de mon étude) , sauf d'etre pressé , et ce n'est pas mon cas .