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La littérature équestre...

56 replies [Last post]
Christopher Cunningham
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Joined: 24/06/2007

Je comprends Juliette.

Je n'ai plus envie d'user mes yeux pour rien.

Mais userai mes bottes et mes culottes jusqu'à plus soif de sentiments équestres.

Denis
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Joined: 03/01/2014

c'est aussi ce mélange de reflexions et de sensations qui fait l'interêt de la chose pour moi.
Quand les deux s'accordent quelques secondes, unité corps- esprit , et si le cheval se met de la partie aussi, alors c'est le graal et on s'endort heureux....heu...je m'égare du sujet

OLRY Juliette
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Joined: 17/03/2006

Beaucoup lu Denis oui mais pas forcément compris ce que j'ai lu  à ce moment là et maintenant que je comprends mieux ( ou au moins ait le sentiment de ) ce ne sont plus les livres techniques qui m'intéressent ... l'état d'esprit et tout un tas de considérations "périphériques" m'intéressent davantage que de savoir que faire de mes mains où mes jambes à tel ou tel moment et quel doit être l'angle exact de l'abaissement d'une hanche pour le piaffer .
Ces considérations là m'ennuient profondément . Trop détaché du vivant sans doute ...

Mais quand un Manolo Mendez dit "quand je m'occupe d'un cheval je demande de l'aide ( à vous , à l'univers , à Dieu , appelez le comme vous voulez ) " quand une Linda Tellington Jones vous dit l'importance de la respiration pour elle , de la cohérence cardiaque , et même de vos pensées à vous , public , cela m'interpelle! .... car je vois avec ces gens là ( et quelques autres , dont par exemple Michel Robert , rencontré également, grand pratiquant de yoga ) les chevaux se libérer , s'épanouir , donner le meilleur d'eux mêmes , en étant totalement respectés .... je me dis que là oui il y a quelque chose de supérieur à comprendre apprendre devenir ..
Il y a là quelque chose d'autrement important dans la compréhension du lien cheval cavalier et de ce qui se joue dans ce dialogue interespèce.
Et même quelque chose d'essentiel dans le rapport des humains entre eux .

Et bien sûr il y a les livres ...mais qui disait déjà qu'ils ne servent qu'à ceux qui savent ? ils ne viennent qu'après l'expérimentation , en complément ( et sont alors utiles sans doute pour ceux qui en ont le besoin  à formaliser pour l'esprit les sensations vécues)

Pour moi la pratique,  le vécu direct, resteront supérieurs , car intimes à chacun et en partie impartageable car les mots ne servent qu'à mesurer la distance de compréhension entre les êtres , quand la symbiose est là , ils sont superflus.

Aristote le disait déjà au 4e siècle avant JC "Ce que nous avons à apprendre nous l'apprenons en le faisant "

Donc pratiquons pratiquons ... et lisons oui si on en a besoin , ou si cela nous fait simplement du bien . :) Non non Denis vous ne vous égarez pas , au contraire .

Denis
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Joined: 03/01/2014

5/5 Juliette

Olivier-A
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Joined: 23/12/2013
quand je m'occupe d'un cheval je demande de l'aide ( à vous , à l'univers , à Dieu , appelez le comme vous voulez

S'il faut en référer à Dieu ou aux dieux pour s'adresser aux chevaux, nous autres, les mécréants, sommes dans une situation bien inconfortable ! ;-)

En revanche, s'il ne s'agit que d'avoir les sens en éveil, alors nous voilà à armes égales avec ceux qui ont une relation directe avec "les puissances supérieures". :-))

Et comme je ne vois pas de contradiction entre développer des facultés sensitives et développer l'intelligence de l'équitation, alors je me sens rassuré. Comprendre et sentir sont indissociables. Les écuyers que nous admirons avaient tous une immense culture équestre... Prenons l'exemple d'un N.O. qui fait référence ici. Sans les aléas qui lui ont laissé le temps de découvrir dans les livres une équitation à laquelle il n'avait manifestement pas (en tout cas selon ses propres dires) été "éveillé", aurait-il été celui qu'il est devenu ? Les heures passées à cheval dans sa prime jeunesse n'avaient pas suffit à faire de lui ce qu'il est devenu par la suite, après cet intermède "livresque".

Sentir est en effet irremplaçable... mais celui qui ne comprend pas ce qu'il doit tirer de ce qu'il sent, celui qui n'a pas la curiosité intellectuelle, peut tout aussi bien passer à côté de la justesse que celui qui s'imagine qu'il suffit de lire pour savoir. Je suis persuadé que nous avons tous rencontré des exemples de cavaliers qui, après de nombreuses années de pratiques, semblent être passés à côté de certaines "évidences".

C'est pourquoi opposer culture et pratique me semble inapproprié.

france
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Joined: 06/03/2007

Un sujet qui semble vous préoccuper beaucoup Olivier

Je ne crois pas que les réponses opposent culture et pratique : personne n'a dit refuser de lire ou n'avoir jamais lu

C'est plutôt une opposition de modes de fonctionnement : la réflexion pour anticiper le ressenti ou la réflexion à partir du ressenti. A mon sens on ne peut pas dire qu'une approche soit meilleure dans l'absolu mais que l'une ou l'autre est mieux adaptée à une personne à un moment donné

C'est aussi une question d'objectifs.
Vous parlez des "cavaliers qui, après de nombreuses années de pratiques, semblent être passés à côté de certaines "évidences" "" sous-entendant que s'ils avaient lu ils aurait évité cet écueil
On peut vouloir progresser encore et toujours, c'est un challenge personnel
On peut aussi se satisfaire d'une pratique jugée moyenne, voire médiocre, mais suffisante dans le cadre d'un sport-loisir. C'est peut-être le cas de ces cavaliers
Et puis il y a des cavaliers qui font état d'une vaste culture mais refusent parfois l'évidence, surtout quand elle risque de les mettre en cause. Ils ont tout bien compris mais...c'est la faute du cheval, son passé, son caractère

Lire ou pas est enfin une question d'encadrement : si on n'en a aucun il faut bien aller chercher les infos quelque part. Mais s'il y a un c'est à lui de les fournir, de les adapter à celui qui les écoute, de préciser s'il est incompris. Toutes choses qu'un auteur ancien ou moderne ne peut faire quelle que soit la technologie employée
Libre au cavalier de lire ou scruter des vidéos en parallèle, avec le risque de ne pas y reconnaitre ce que fait son enseignant, d'en être perturbé, de se retrouver dans le doute et de perdre tout le bénéfice de l'enseignement reçu...sans forcément gagner en savoir-faire

Olivier-A
Offline
Joined: 23/12/2013
Un sujet qui semble vous préoccuper beaucoup Olivier

Je ne sais pas trop comment il me faut comprendre ça...

Je ne crois pas que les réponses opposent culture et pratique

Même pas un peu ? Il faut que je cite ?

Moi, ce qui m'étonne, c'est que ma lecture des diverses interventions vous étonne plus que l'idée même d'en appeler à Dieu, par exemple. L'idée de rationaliser le ressenti par la culture vous fait réagir, mais celle d'en appeler au surnaturel ne provoque pas la moindre réaction sur ce forum... Bon... que dire... j'en prends note... Chacun son truc, après tout.

Mais pour en revenir à la suite de votre intervention, France :

On peut aussi se satisfaire d'une pratique jugée moyenne, voire médiocre, mais suffisante dans le cadre d'un sport-loisir. C'est peut-être le cas de ces cavaliers

On peut... Peut-être... Effectivement, toutes les hypothèses peuvent être envisagées.... les vôtres, mais d'autres aussi.

Et puis il y a des cavaliers qui font état d'une vaste culture mais refusent parfois l'évidence

N'est-ce pas exactement ce que je dis ? Je pensais avoir exprimé clairement l'éventualité de plusieurs hypothèses. Peut-être n'ai-je pas été assez clair ? Si c'est le cas, vous avez raison de m'aider à préciser mes propos. Il peut effectivement y avoir des gens "cultivés", qu'ils pratiquent ou non, qui passent à côté d'évidences comme des gens "incultes", même avec une grande pratique, qui passe à côté de certaines évidences. Mais il me semble que celui qui combine pratique et culture est malgré tout mieux armé.

s'il y a un encadrement, c'est à lui de les fournir, de les adapter à celui qui les écoute, de préciser s'il est incompris.

Ça, c'est une vision qui fait de l'élève un récepteur passif. J'avoue préférer l'idée de l'élève actif et de l'interaction entre enseignant et élève, l'interaction ne relevant pas simplement du rôle de l'enseignant.

Libre au cavalier de lire ou scruter des vidéos en parallèle, avec le risque de ne pas y reconnaitre ce que fait son enseignant, d'en être perturbé, de se retrouver entre deux chaises et de perdre tout le bénéfice de l'enseignement reçu

Ou de s'apercevoir que l'enseignement qu'on lui prodigue est finalement bien restrictif et/ou limité.

OLRY Juliette
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Joined: 17/03/2006

Je n'ai pas eu le sentiment non plus d'opposer , juste de donner un mode de fonctionnement , pour ma part je suis à dominante kinesthésique puis visuelle et olfactive ... le ressenti vient donc en premier . Il faut se connaitre bien et avancer selon ce qui fonctionne le mieux pour nous.

Quels sont Olivier les évidences dont vous parlez ?
 

Pour ce qui est de la transmission des connaissances  je pense à l'instar de Khalil Gibran que "Nul homme ne peut vous révéler quoi que ce soit qui ne sommeille déjà dans l'aube de votre connaissance.
Le maître qui marche à l'ombre du temple, parmi ses disciples, ne donne pas de sa sagesse mais plutôt de sa foi et de sa tendresse.
S'il est vraiment sage il ne vous invitera pas à entrer dans le logis de la sagesse, mais il vous guidera plutôt jusqu'au seuil de votre esprit.
L'astronome peut vous parler de sa propre compréhension de l'espace, mais il ne pourrait vous la donner.
Le musicien peut vous chanter le rythme qui palpite dans tout espace, mais il ne pourrait vous donner l'oreille qui saisit le rythme ni la voix qui lui fait écho.
Et celui qui est versé dans la science des nombres peut vous parler des confins du mesurable, mais ne saurait vous y conduire.
Car la vision d'un homme ne prête pas ses ailes à un autre homme.
"

Denis
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Joined: 03/01/2014

Est-ce rationnel ou pas de penser que le cheval va percevoir notre état émotionnel ?
car je crois que les exemples donnés par Juliette (M Mendez,, L Tellington ,M Robert) ne font qu'illustrer cette idée.

Olivier-A
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Joined: 23/12/2013

Juliette,
Il n'est pas difficiles de voir des actes et des comportements stupides de la part de cavaliers expérimentés (brutalités, nature des équipements utilisés, actions et réactions dans la pratique, affirmations péremptoires sur la nature des chevaux...), les exemples d'évidences qui n'ont pas été perçues ne manquent malheureusement pas. Si pour certains ces actes ou comportements sont concscients, pour combien de cavaliers ne s'agit-il que de la reproduction de ce qu'on leur a appris ou montré, ou simplement des habitudes acquises par la pratique, sans qu'ils se soient interrogés sérieusement sur le bienfondé de ces pratiques ou idées reçues. La culture peut éviter cela.

Que vous vous retrouviez dans les paroles d'un mystique ne me surprend pas plus que ça. Nous n'avons pas les mêmes références, voilà tout. Le mysticisme, comme esthétique philosophique, cela peut paraître tentant, mais concrètement, dans la réalité, ce peut devenir bien inquiétant. Je préfère faire appel à la raison qu'à la foi, pour ma part.

Denis,
Oui, il est rationnel de penser qu'un mamifère perçoit notre état émotionnel. Nous avons suffisamment de choses en commun pour qu'il puisse y avoir des ressentis inter espèces, d'autant plus quand ces epèces cohabitent et interagissent fréquemment.
En revanche, je ne crois pas qu'il soit nécessaire ni très rationnel d'en appeler à Dieu ou au surnaturel pour expliquer cela.