Lacher le mors.
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Tenduba lorsque je vous pose la question de votre pratique équestre je veux parler de la méthode que vous suivez ( ex : plutot Decarpentry, plutot Baucher, plutot echelle de progression...?)
Bonjour,
Rien n'est plus instructif que d'observer les chevaux jeter leur feu en liberté dans un manège.
Nous les avons tous vus charger le menton rentré comme s'ils voulaient donner de la corne. Dans ces instants de grande parade, la nuque n'est pas forcément le point le plus haut.
S"en suit généralement une nouvelle parade, en mode grand cerf, chanfrein horizontal, queue en drapeau.
Il me semble que ces messieurs revisitent avec plaisir tout le spectre des postures qui leur font du bien.
Passés cabrioles et demi-tours, ont les voit tomber dans une sorte d'hébétude post-orgasmique.
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Finalement, nous recherchons le Cheval de Xénophon. Mais pour le trouver, il faut savoir quoi chercher et seul un cheval peut nous déniaiser et nous donner une étincelle de la connaissance du Vrai, basée sur une délicieuse sensation que nous n'avions pas forcément cherchée, puisque nous ignorions qu'elle put exister. Cette première expérience, qui marque le vrai départ d'une vie équestre se passe souvent en pleine campagne, loin des manèges, car l'impulsion naturelle s'y exprime naturellement. Tel cheval ne s'oubliera jamais, comme ne s'oublie jamais un premier amour.
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Nelly, je n'ai pas répondu à votre question et ne pense pas être ici le plus qualifié pour le faire, cependant, j'ai quelques idées. A plus tard.
Christopher
Christopher,
ce que vous écrivez là me parle beaucoup !
Jacques, faut-il vraiment que tout soit catégorisé? Avec un cheval, on peut/on doit(à mon sens) commencer par une méthode, poursuivre par une autre, prendre ici et là ce qui convient le mieux au cheval pour sa gymnastique éducative.
Une pratique que j'apprécie, que m' a confié il fut un temps un écuyer du Cadre, est: commencer D'Aure et finir Baucher(sur la main avant d'être en main, puis dans la main)... Cela demanderait bien sûr tout un développement, chacun comprenant différemment les auteurs qu'il peut avoir lu.
Ce que vous dites me plait bien : commencer D'Aure et finir Baucher, ça me parle un peu.
Mais la question que je posais à tenduba était pour m'aider à mieux comprendre ce qu'il voulait dire car je pense ( pet'à tord ) que selon par ex que l'on travail inspiré plus par Decarpentry on recherchera la cession de machoire alors que si on suit plutot l'échelle de progression on ne la cherchera pas.
Je crois etre d'accord avec vous : je pense qu'il n'y a qu'une seule méthode, celle que le cheval requiert, et qu'il y a donc une méthode par cheval.
Jacques,
Christopher nous livre ce sentiment:
Je l'ai à chaque fois vécue comme un moment de grâce et la distingue de la simple flexion de mâchoire.
c'est à dire la légéreté global, il ne s'agit plus de légéreté de la bouche, où de la main, où des aides, où... mais d'un instant de communion, d'unité.
qui ne peut avoir lieu que (on ne peut pas le faire, juste faire en sorte qu'il soit), lorsque ayant pris le bon chemin, la technique devient Art, le faire est remplacé par l'être...
et ben, on a du travail!
“Et le cheval va, comme de lui-même". …”l'impulsion naturelle s'y exprime naturellement”…”une délicieuse sensation que nous n'avions pas forcément cherchée”
"alors le cheval se retrouve tout à fait libre, sans bride". Baucher et La Guérinière main dans la main.”
Tout cela arrive en son temps mais il faut surveiller un tas de petits détails tout au long de notre apprentissage que l’on fait ensembles avec son partenaire ce qui demande aussi bien une grande sensibilité que d’être entièrement à l’écoute de ce que le cheval ressent sur le plan physique et moral car il s’agit bien d’être en unisson avec lui afin d'atteindre ces moments delicieux où il “lâche la poire” Parfois il faut savoir attendre ou le divertir afin qu’ il ne soit pas plus absorbé par l’idée fixe de prendre non pas le mords mais une grappe de gazon à pleine dents profitant d’une flexion d’encolure en pleine carrière pour ce faire par exemple!
D' un autre auteur, mais deux conceptions assez proche finalement......de quoi preciser les choses.
dans la decontraction de la bouche .......la machoire inferieure ne s' ecarte de la superieure que dans la mesure necessaire au mouvement de la langue........
Tout soulevement excessif ou trop prolongé, tout mouvement convulsif, toute torsion de la langue est une forme de contraction ou de décontraction incomplete. Il en de meme pour toute ouverture exagérée, saccadée, spasmodique ou persistante de la bouche.
La tete doit rester fixe sans meme esquisser un mouvement d aucune sorte fut ce un " oui" quand la machoire inferieure se detache moelleusement et seulement dans la faible mesure indispensable au cheval pour mobiliser sa langue.
C est sans hesitation et mauvaise grace que le cheval doit donner sa bouche, mais il doit le faire sans enervement, ni ostentation de telle maniere que ce temoignage de parfaite entente avec son cavalier reste un discret murmure sans devenir un fastidieux bavardage.
Bonjour à tous,
j'aimerais rebondir sur ce que nous demande Nelly ... il n'y a pas eu encore de réponse franche à ses questions.
Ce que je peux répondre à Nelly par rapport à mon expérience.
Depuis quelques années (2 ans), je me suis, après de nombreux questionnements, retrouvée à penser que:
Je pars du postulat qu'un cheval qui est crispé dans la bouche, bouche fermé, encolure un peu ou (beaucoup) durcie, est un cheval qui n'est pas en équilibre.
Alors j'ai décidé (après réfléxion) de demander/donner, non plus par la main (ce que je faisais avant) mais par les hanches l'équilibre nécessaire au cheval pour donner cette fameuse cession de mâchoire, cette bouche qui mâche son mord.
Lorsque le cheval se durci/ perd l'équilibre, je n'hésite pas à travailler avec une bonne impulsion et à rester patiente le temps que le cheval me revienne. Je lui laisse le temps de comprendre qu'il doit de lui même abaisser ses hanches car c'est le plus simple pour lui.
La sensation que j'ai, c'est un cheval qui pousse jusqu'à sa nuque, chanfrein vertical ou légèrement ouvert, bouche qui mâche son mord ( que mes rênes soient tendues ou pas ). La sensation d'un cheval qui reste avec moi car en équilibre et qui du coup bouge avec une certaine facilité.
Dans la pratique: lorsque je sens le cheval contracté, je lui demande automatiquement un travail de 2 pistes (souvent une contre-épaule en dedant) jusqu'à ce que je sente qu'il se cadence à nouveau, s'équilibre... suit toujours derrière une cession de mâchoire que j'arriverais à conserver sur quelques foulées ou plus celon le cheval et son niveau de dressage..
Comment j'explique cela: par l'abaissement des hanches (retour à l'équilibre) le cheval me donne sa bouche (mâche son mord). L'énergie qui se transmet tout le long du rachis et l'abaissement des hanches (il y en a plusieurs il n'est certainement pas le même pour un piaffer qu'un trot allongé), permet au cheval de gainer son rachis jusqu'à la nuque et alors de ce faite il mâche son mord (puisqu'il est en équilibre il n'a pas besoin d'être appuyé ou au contact constant avec la main!) !
Isa Danne
Ce que vous décrivez, si j'ai bien compris, C'est un peu la transition piaffer / Passage lorsque le cheval s'est donné dans le piaffer, a laché son mors, et que l'on sent la transition dans le dos du cheval ( qui passe d'une contraction abdominale à une contraction plus dorsale), sans que rien ne change dans le contact main/bouche alors qu'on reste en descente de main. Magique...!
Solkasin
les chevaux loyaux sont légions.
Combien d'humains le sont-ils ?