Nuno OLIVEIRA
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Merci Bernard d'avoir pris le temps et le soin de me répondre.
Je suis tout à fait convaincu que vous ne prescrivez pas l'emploi simultané des jambes et des mains.
Cependant et concernant toujours l'échelle de progression, j'ai trouvé quelque traduction en française de "The Official Handbooks of the German National Equestrian Federation" :
- " Cession et actions des renes sont toujours utilisées en conjonction avec des aides appropriées de poids et de jambes. Elles sont utilisées par exemple : dans toutes les demi-parades, et donc dans les transitions entre les allures ou dans une allure ( allongements et raccourcissements des foulées ) " ( Livre 1 : The Principales of Riding, Edition 1997, p 65, Band, Seite 78 ),
- " Les demi-parades sont utilisées :
- dans toutes les transitions entre les allures
- pour raccourcir les foulées dans une allure donnée...
Note : La demi-parade consiste à enfermer un peu plus et brièvement le cheval entre les aides d'assiette, de jambe et de main, puis à céder à nouveau de la main.
Note : La demi-parade n'est pas une action isolée, elle doit etre répétée aussi souvent que nécessaire, jusqu'à atteindre son but." ( L 1, pages 86 et 87 )."
Il ressort donc de " l'échelle de progression" allemande ( et l'allemagne est à ma connaissance la créatrice de cette méthode de dressage ) que l'on doit utiliser les jambes avec les mains.
Il y a donc différente application de l'échelle de progression puisque vous vous ne pratiquez pas de cette manière.
D'autre part sur le forum il a été fait état que, toujours dans l'échelle de progression, l'encolure se revelait d'elle meme par l'effet de l'engagement, de la poussée des postérieures qui augmente ( " en lui mettant du gaz, quand il sera delié " a meme dit un intervenant ).
C'est cela que je ne comprends pas ( je précise qu'il ne s'agit pas pour moi de jetter l'anathéme sur cette méthode mais de comprendre ) : si on active les postérieurs ( la propulsion, le "schwung" ) on le fait avec les jambes ( peut etre aussi avec l'assiette ) ? cette action propulsive des jambes fait que le cheval va vouloir accélerer ( normal on lui a enseigné que les jambes c'est pour avancer ) et en accélerant, un cheval normal va plutot avoir tendance à etendre son encolure ? donc comment l'en empecher et faire qu'il se releve de lui meme si l'on s'interdit d'agir avec les mains puisque l'on active le moteur avec les jambes ?
Beaucoup trop de questions cher Jacques pour qu'il soit possible d'y répondre de façon argumentée ...
Disons déjà que l'échelle de progression est un outil pédagogique ( effectivement initié en Allemagne ) mais devenu international pour récapituler les étapes et buts de la formation d'un cheval de dressage . Ce n'est pas une méthode, puisque n'y sont indiqués que des objectifs .
La méthode allemande telle qu'explicitée entre autres ci dessus comporte quelques lacunes comme la non-prise en compte de la psychologie animale, et comme l'idée de tenir plus et pousser plus pour "rassembler" les chevaux .... d'où les caricatures de piaffer et autres dévoiements de l'équitation"de rectangle" dont ce forum se fait plus que l'écho ... Car à A I nous défendons une équitation de tradition française et n'adhérons pas aveuglément à une méthode qui parfois s'en éloigne ...
Cependant, il ne faut pas "jeter le bébé avec l'eau du bain" et dénier à l'échelle pédagogique ses vertus oecuméniques !
Cela dit, pour parler technique, rappelons d'abord que les aides peuvent agir, résister ou céder, ce qui donne une large modulation à leurs actions .
Lorsqu'on commence à rassembler un cheval, il va se grandir et ralentir, avec le risque de passer derrière les jambes, puisque leur action élémentaire qui était de le porter en avant se transforme en une action plus élaborée ( d'où le risque de ratatiner, figer, emboutir, voir faire rétiver des chevaux mis trop vite dans de faux rassembler ) ; cette action des aides impulsives vise à le faire se redresser, grâce à une réponse graduée et moelleuse de la main, qui oriente et canalise l'énergie fournie par les postérieurs et transmise par la ligne du dessus sans jamais la contrarier . On passe ainsi de l'équitation élémentaire ( vitesse , direction ) à l'équitation secondaire ( équilibre, impulsion ) puis à l'équitation supérieure ( rassembler, mobilité en tous sens d'un cheval qui se porte de lui-même ).
C'est cela que je ne comprends pas ( je précise qu'il ne s'agit pas pour moi de jetter l'anathéme sur cette méthode mais de comprendre ) : si on active les postérieurs ( la propulsion, le "schwung" ) on le fait avec les jambes ( peut etre aussi avec l'assiette ) ? cette action propulsive des jambes fait que le cheval va vouloir accélerer ( normal on lui a enseigné que les jambes c'est pour avancer ) et en accélerant, un cheval normal va plutot avoir tendance à etendre son encolure ? donc comment l'en empecher et faire qu'il se releve de lui meme si l'on s'interdit d'agir avec les mains puisque l'on active le moteur avec les jambes ?
Jacques, si vous utilisez vos jambes pour mettre en avant et la jambe isolée extérieure (reculée) sur le grand cercle pour engager un postérieur, votre cheval ne cherchera plus à allonger en baissant l'encolure, au contraire, son bassin s'inclinera, son dos donnera l'impression de monter derrière la selle et vos rênes seront détendues.
L'inclinaison du bassin raccourcit la base sans tirer le devant et freine l'allongement. Cherchez à travailler d'arrière en avant.
Notez que la jambe isolée intérieure, à la sangle, risque de ne pas donner le résultat escompté. Rappelez-vous la loi tri-dimensionnelle de Giniau !
Ce que je vous ai vu faire (timidement) le mois dernier proche de saumur.
cordialement
euh Bruno vous etes sur de ne pas confondre avec un autre cavalier, je n'étais pas le mois dernier à Saumur.
Effectivement Jacques, je suis imprécis
c'était le 10 ou 11 décembre (le temps passe) aux écuries Mercier en stage avec le colonel Carde.
Ah oui super stage avec le Colonel CARDE ou je pense avoir beaucoup appris : CARDE est une personne que j'apprécie énormément ( je crois l'avoir déjà dit sur le forum ) et c'est un peu pour moi un " reve" que je réalise de pouvoir monter quelques heures sous ses ordres ( Quant j'étais ado, j'admirai les photos du Colonel sur son cheval Solitaire et plus récemment celles qui illustrent le livre d'OLIVIER " La vérité sur l'équilibre" et pour moi monter avec lui me semblait inacessible ).
Je fais d'ailleurs le prochain stage à la fin du mois. J'espère vous y revoir.
Oui vous avez raison, un cercle avec hanches en dedans bien fait ( j'ai encore du mal au trot avec ma jument ) produit ce résultat : c'est d'ailleurs ce que m'a fait travailler Mr BELAUD ( éléve de P.KARL et instructeur de l'école de legerét ) ce week-end ( la scéance a d'ailleurs été filmé sur DVD mais je n'arrive pas à l'enregistrer sur mon ordinateur et donc à la mettre sur Youtube pour vous la montrer; je vais cependant tenter encore la manipulation pour y arriver ).
Amitiés.
Emmenez si vous le voulez bien votre Dvd au stage Jacques , des fois que nous ayons le temps de le visionner .
A très bientôt .
Avec plaisir, mais j'ai un peu peur d'etre mal compris car c'est quand meme une équitation bauchériste.
Jacques , La Gueriniere explique tres bien qu' on rassemble les chevaux par la pratique des arrets ( parades) et des demi arrets ( demi parades) , rien de neuf sous le soleil !
il ajoute aussi que les arrets ( parades ) sont plus efficaces , peut etre mais qu'ils ruinent plus vite les chevaux !
Apres Baucher a cru bon de " reinventer" la notion de demi arret en en faisant une action que fait le cavalier pour relever uniquement le devant...parce qu il travaillait a l arret ! Le demi arret a alors perdu son effet " global" sur la locomotion et l equilibre qu' il avait sous La Gueriniere, avec tous les ecueils que cela peut comporter pour des moins experts que Baucher lui meme.
En complément :toujours chercher le meilleur équilibre possible du moment .
Souvent au début du dressage , avec de jeunes chevaux , oui des chevaux altérés par un mauvais dressage ou un souci de conformation , il faut beaucoup intervenir mais si on le fait en étant très attentif à laisser le cheval "en liberté surveillée"(descente des aides ) dès lors que l'on obtient le bon équilibre on arrive très vite à obtenir que le cheval une fois mis dans le bon équilibre se meuve de lui -même en gardant cet équilibre .
C'est rendre au cheval la pleine mesure de son propre corps et créer ainsi un véritable dialogue dans lequel notre but sera de géner le moins possible notre monture tout en l'aidant à se prendre en charge , développant ainsi sa capacité à se mouvoir en harmonie , affinant sa sensibilité aux aides en affinant nos propres demandes visant toujours à plus de précision pour en faire moins tout en obtenant plus .
Toujours chercher à les rendre libres .