elevage
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L'élevage.
L'élevage intéresse peu : s'inquiète t'on de visiter une chaîne de montage du constructeur quand on achète une voiture ?
Les éleveurs (naisseurs) sont mis sous le feu de la rampe quand un de leurs produit tombe sous les projecteurs. Mais alors même la part belle est vite redonnée au cavalier, ou au propriétaire.
Car souvent il est vrai on les voit, les yeux papillonnant étonnés de se trouver là. Ne sachant expliquer comment leur poulain, fruit d'un long labeur a pu en arriver là.
Il existe bien sûr des éleveurs qui valorisent leurs chevaux, de la conception au produit fini, toutes options comprises, avec tous les boutons en place. Ici on paie le travail visible.
Le travail qui ne se voit pas, ou celui que l'on veut ignorer quand on est acheteur, le travail qui raconte, la patience, le prix du foin, les mauvais fanages, l'inquiétude à veiller un jeune cheval, la beauté que l'on sait déceler chez le petit rachitique, ... n'intéresse pas.
Le cheval incite au rêve, à l'espoir, à la gloire (le compagnon du paysan, n'est-il pas qu'un âne ?).
Donc pour plaire, l'éleveur devrait être incubateur d'espoir.
Quand on est pieds dans la terre, le mot simple "espoir" c'est celui de voir ses chevaux paisibles au petit matin.
Message édité par: marit, à: 2010/11/02 23:30
Un âne est solitaire et territorial, je ne suis pas certaine qu'il soit à même d'entendre, dans la compréhension de son espèce, l'ennui d'une absence.
Message édité par: marit, à: 2010/11/02 12:34
Si ce que vous dites est vrai, cela a dû leur permettre d'encaisser les cruautés des hommes.
Roméo avait refusé de se nourrir dès mon départ....
:)
Je suis triste de lire votre message, Marit…
Triste pour vous qui vous servez à votre guise dans les connaissance éthologiques : l’âne, dont l’éthogramme est certes différent de celui du cheval , élève son petit comme tous les mammifères supérieurs dont nous sommes.
Imprégnation, lien et attachement dont la science a déjà démontré que ces rapports existaient aussi bien intra que inter-espèces et encore plus facilement chez ces races qui servent l’humain depuis si longtemps.
Triste pour Bruno dont le récit émouvant pour tous ceux qui ont vécu cet attachement « mystérieux » avec un animal, sans eu avoir besoin de le légitimer, méritait une oreille amie.
« Je pleurerai » dit le Renard quand le Petit Prince lui annonça son départ …
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Message édité par: PODER, à: 2010/11/02 15:28
Je rapportais vos échanges sur le prix d'un cheval à mon mari, éleveur de Purs et d'Anglos depuis 40 ans et voici sa réponse:
" Le prix d'un cheval pour son éleveur ? 30 deniers:le prix de la trahison...Après...Tout dépend du cours du denier..."
:)
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Message édité par: PODER, à: 2010/11/02 17:45
Marit, pour avoir, depuis toute petite, passe mon temps libre a monter et a travailler chez des eleveurs, d'avoir eu la chance de veiller des naissances, d'avoir connu la tristesse des morts nes,d'avoir donne le lait toutes les 3 heures aux poulains orphelins, d'avoir natte et embels les yearling avant la presentation aux concours modeles et allures, croyez moi, je connais et j'apprecie le travail des eleveurs.....
et c'est parce que j'apprecie le travail des bons eleveurs (que je m'enthousiasme de voir dans leur yeux les etincelles d'une vision a l'idee d'un croisement entre deux lignees).... que je peux me permettre de critiquer les mauvais......
une petite anecdocte de ce matin:
j'ai ete donner leur grain ce matin a ma pouliche et a une autre pensionnaire.... la vielle appaloosa de 36 ans m'a suivie dans l'ecurie depuis le pre, a plante ses vielles dents dans mon sac de pansage a l'autre bout du couloir, y a pris une brosse drue, a transporte la brosse jusqu' a moi et la lachee dans mes pieds.....elle voulait que je la brosse et que je m'occupe d'elle... ce que j'ai fait, un bon pansage bien minutieux d'une demi heure, et elle est restee la, sans licol, ravie d'etre aux petit soins , sans doute un peu jalouse de toute l'attention que j'apporte aux jeunes pensionnaires a l'entrainement.
si les chevaux (anes , chiens, chats) n'ont pas de sentiment.... ah! que le ciel me tombe sur la tete!
Désolée, je ne vous suis pas dans la voie de l'anthropomorphisme.
Et nous ne devons pas avoir la même sensibilité à certains pathos.
:)
Marit écrit:
Désolée, je ne vous suis pas dans la voie de l'anthropomorphisme.
Et nous ne devons pas avoir la même sensibilité à certains pathos.
:)
bien, mais que cherchez-vous alors à démontrer ?
d'une part vous vous élevez contre les "mauvais" éleveurs préoccupés d'indices et de valeur marchande, d'autre part vous soutenez que l'animal est aussi dénué d'affect qu'un objet
c'est assez déroutant
J'ai séparé une pouliche de 18 mois (imprégnation pour le moins longue...) de sa mère et de sa grand mère et des autres juments (avec lesquels elle a vécu 18 mois donc) pour l'emmener dans une autre contrée.
2.5 mois plus tard, entre temps la pouliche a connu d'autres juments de tout âge, je représente cette jeune à son groupe d'origine.
Elle ne se précipite pas vers sa mère et sa grand mère, et les autres juments. Elle reste avec son dernier groupe.
Maintenant quelques mois étant passéS elle chasse sa mère pour manger.
Ah ! ingrate pouliche ! mauvaise graine !
Normal me direz vous... c'est ma pouliche.
:)
"aussi dénué d'affect qu'un objet" : ah si mes chevaux pouvaient vous lire ! Je suis proprement désespérée : mes chevaux sont fascinés par ma... brouette à grain.
J'étais persuadée que c'était moi qui retenais toutes les attentions !
Tant que je fais corps avec ma brouette tout va bien, mais si je m'en désolidarise, ... mon coeur se brise : c'est définitivement, ma brouette à grain qui prend le dessus.
Mes chevaux me portent moins d'affection qu'à un objet (brouette !).
:)
Message édité par: marit, à: 2010/11/02 23:26
Bonjour Marit,
"Le cheval incite au rêve, à l'espoir, à la gloire (le compagnon du paysan, n'est-il pas qu'un âne ?)."
je ne voudrais pas vous faire de procès d'intentions. mais l'Âne mérite plus que le dédain des hommes.
L'ânesse et son ânon ont eu un rôle de choix dans les textes bibliques. Cet animal est d'une intelligence exceptionnelle et d'une douceur sans égal.
Il fut ma première monture, il venait du Maroc, dans une caisse et est mort d'ennui lorsque je suis allé, pensionnaire, à l'école. Mais Roméo à toujours gardé une place de choix dans mon cœur.
Je ne sais si le "compagnon du paysan" qui était traité …… comme une bête, est encore présent dans sa mémoire.
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Pour être éleveur, il ne faut pas s'arrêter aux ingratitudes, ni compter les échecs et savoir se relever, l'espoir anime l'éleveur.
amicalement