changement de pied
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je veux juste revenir sur le sujet de la page 62, changement de pied avec un ancien rider, et proposer à Monsieur Yves une position autre :
Yves, je suis tout à fait en accord avec vous, le Gal Decarpantry décrit de manière absolument incontestable la méthode, toute en progression savante.
Mais, nous parlons d´un réformé des courses, et le changement de pied, chez un coursier, évoque une accélération ultime dans les 30 derniers mètres avant le poteau d´arrivée ; le changement de pied est donc un signal très fort chez un tel individu, et je crois qu´il est exclu, sous peine d´explosion, de pratiquer de la sorte (allongement du galop.)
Rééduquer un galopeur pour en faire un cheval d´école est déjà, en soit, une entreprise épineuse ; elle ne répond pas tout à fait aux méthodes livresques, qui nous parlent de chevaux honorablement conformés ou éduqués...
Je suggère de suivre tout ou partie des propos du Gal, mais avant de chercher le changement avec un tel sujet, il convient, je le crois modestement, d´avoir au contraire et au préalable un galop et contre-galop plutôt ralentis et sur les hanches (ca parait presque paradoxal !) puis, d´aller chercher une pente montante !
Alors, si on n´a rien violé,tout se produit.
Autre, bien connu, l´appuyer (plutôt facile au galop avec un galopeur) avec inversion douce du pli de l´encolure procure des changements, mais alors, on aura du mal à aller chercher des rapprochements...mais pour l´éducation du changement isolé, même légèrement basculé, cela fonctionne aussi....
Mais espérer rapprocher, et droit, avec un réformé, relève de la chimère, sauf à trouver l´exceptionnel...contre-exemple.
(par warren)
mais, il me semble au contraire, pour avoir re-construit quelques de ces sujets, que le changement est un problème récurrent.
Surprenant, nous obtenons des airs relevés (sans, il est exact, atteindre toujours les canons de l´art mais en respectant l´esthétique, d´une part, et l´intégrité du cheval, de l´autre part) mais souvent, nous devons différer le changement.
il est d´une évidence que les protocoles dans la progression doivent être observés, mais allonger le galop n´a pas, chez nous, résolu le problème, c´est assoir l´allure qui a précisé le changement.
Quant à l´apprentissage du contre-galop comme le préalable nécessaire à tout changement de pied, il arrive des sujets chez qui il vaut mieux ne pas en passer par là non plus, le confort du contre-galop ne favorisant pas alors le changement de pied.
donc, pour reprendre la fin de votre intervention, je crois que sans les laisser jouer les apprentis sorciers nous devons apprendre aux jeunes à aller chercher, tenter, voir et sentir d´eux-mêmes. Aux enseignants de définir la limite à partir de laquelle il peut être trouvé le danger (relatif, après tout, si les principes essentiels ont été enseignés !)...
On retient bien davantage des succès issus d´erreurs que des succès appris et retenus comme un axiome. La portée réelle de tout enseignement n´est-elle pas de s´affranchir de tout enseignement?
Mais je vous rejoins sur beaucoup de points.
Très cordialement, et ravi de vous lire, en espérant votre réponse prochaine.
(par warren)
Bonjour,
Warren, dans quel pays êtes-vous ? (car si vous êtes à l´étranger, les pratiques d´entraînement des galopeurs peuvent varier, non ?)
StephE
(par StephE)
Bonjour Warren,
Les écuyers de la première moitié du XXème siècle montaient souvent, et de bien belle manière, des pur sang anglais. Il y a fort à parier que ces chevaux avaient couru avant de se retrouver entre leurs mains. A ma connaissance, aucun n’a évoqué de difficultés se rapportant à leur passé de « rider ». J’ai eu au travail plusieurs galopeurs « réformés des courses » qui, hormis les débuts de la «rééducation», n’ont pas présenté les problèmes dont vous parlez dans le travail des changements de pied au galop.
Je pense que si un galopeur n’a pas « oublié » sont ancien métier quand il aborde ce travail c’est qu’on a dû le commencer trop tôt ou qu’on a brûlé des étapes.
Sauf cas particulier, mais je veux bien admettre qu’ils existent, je ne vois pas qu’il faille adopter des techniques spécifiques pour accompagner un cheval qui a vécu « la course » dans les apprentissages de l’équitation d’Ecole.
Quant au changement de pied au galop enseigné à l’occasion d’un changement de main en appuyer, je n’en ai pas l’expérience. J’aurais, pour ma part, trop peur de ne pas savoir le transformer en changements de pied rapprochés sur la ligne droite ou sur le cercle. Je laisse donc cela à des écuyers plus fins que moi.
Votre expérience est la vôtre et, à ce titre, mérite le respect. Je m’exprime ici en pensant à tous les participants : Dans un forum qui, par définition, est ouvert à tous et qui ne permet pas de « suivi », je suis convaincu qu’il faut proposer des chemins bien défrichés qui évitent les errements équestres qui font toujours perdre un temps précieux quand il se sont pas simplement « dangereux ».
Bien amicalement,
Yves Delord
(par Yves Delord)