L´enseignement dans la légèreté
- Login to post comments
502 Bad Gateway
Voilà quelques mois maintenant, que je suis adhérent de l´association et que je lis des témoignages de cavaliers sur leurs expériences en club.
C´est triste effectivement de voir à quel point mon impression en tant que moniteur se trouve confortée !
Le niveau équestre du corps enseignant est de plus en plus bas, et les demandes du public de plus en plus importantes (compétitions et résultats).
Supposons que nous puissions proposer une alternative...
Qui voudrait de nos services?
L´équitation de légèreté requiert une grande humilité, une capacité de remise en question permanente, de la patience, de l´amour, de la rigueur, de la persévérance,etc...
Qui de nous peut prétendre à répondre tous les jours à ces critères???
Ce qui veut dire que les principes, du loisirs, de se faire plaisir de profiter, de se régaler disparaitraient... Au profit du DRESSAGE phisique et mental du cavaliers!!!! Qui après de nombreuses années de partiques assidus, finirait par apprécier (un peu) le fruit de son dur labeur.
Avouez que tous de suite, comme ça, c´est pas très vendeur!!!!!
Je compare souvent la légèreté du couple homme-cheval, à celle d´une danseuse étoile. C´est léger!!! En moyenne 8 heures de travail acharné par jour et tous les jours!!!
Sans prétendre à faire partis de l´élite équestre qui parmis nous seraient prêt à réaliser cet idéal?
Pour ce qui est de mon cas personnel, j´essaye d´être en phase avec mes idéaux mais bon c´est pas encore çà...
(par Auteur anonyme)
Bonsoir,
Je partage plutôt votre avis, la réussite économique ne rime pas toujours avec "belle équitation".
Cependant, mon expérience me laisse souvent à penser que les choses peuvent peut-être évoluer autrement.
Je monte dans un petit centre équestre à la campagne, dans une région où l´équitation est orientée très obstacle et tourisme...!!!
Mon ami et moi avons commencé à monter il y a environ 8 ans( à presque 30 ans), avec un moniteur jeune féru de CSO, et se souciant peu de ses élèves au profit de la préparation de ses concours.
J´étais sur le point de laisser tout tomber quand un nouveau moniteur est arrivé.
Très jeune, mais passionné de "belle équitation", notre reprise d´adultes débutants avait enfin des réponses à toutes les questions qu´elle se posait. Une discipline sans faille, des explications techniques et historiques précises, des chevaux remis à niveau pouvant servir de véritables professeurs, n´hésitant pas à prendre nos chevaux pour les mettre en avant afin que nous puissions sentir ce qu´est l´impulsion... Des apprentis cavaliers aux anges, en redemandant encore toujours plus, les adultes comme les ados.
Les reprises étaient pleines, les stages de perfectionnement complets...
Un vrai succès.Et nous en avions vraiment pour notre argent !!
Le moniteur est parti et aujourd´hui nous nous sentons bien seuls, nous avons l´impression de ne plus rien apprendre.
Tout celà me laisse toujours perplexe et je me dis que réussir économiquement est peut-être compatible avec "belle équitation".
Il faut y croire.
Amicalement.
Sandrine.
(par Sandrine)
Bonjour,
(je reprends entre guillemets certains passages du message initial)
"Le niveau équestre du corps enseignant est de plus en plus bas, et les demandes du public de plus en plus importantes (compétitions et résultats)."
Je pense que les cavaliers qui restent dans un club sont ceux qui y trouvent leur bonheur. C´est un cercle vicieux : les cavaliers qui veulent faire de la compétition sont souvent très actifs. Le club participe à des compétitions pour satisfaire ce public mais souvent au détriment des autres cavaliers (moins expansifs) qui abandonnent ou sont moins assidus. Du coup, la demande du public qui reste est effectivement uniquement de la compétition...
"Supposons que nous puissions proposer une alternative...
Qui voudrait de nos services?"
J´en connais tout plein : des adultes qui viennent pour se détendre dans une ambiance conviviale, pour oublier leurs soucis au contact des chevaux, pour retrouver des rêves d´enfant, etc.
Ce qu´ils n´aiment pas :
- les séances de mise en selle si longues qu´on en sort tout cassé
- les reprises où ils se sentent complexés au milieu d´une bande d´ados (sympas au demeurant mais tellement plus souples et plus à l´aise !)
- les moniteurs qui crient sans rien expliquer
- les moniteurs qui font leur reprise sans discuter un peu avant et après
- les chevaux avec lesquels ils ne se sentent pas bien et qu´on les force à monter pour les faire progresser, les selles cassées pas confortables du tout
- la routine
"Qui après de nombreuses années de partiques assidus, finirait par apprécier (un peu) le fruit de son dur labeur."
Je ne suis pas d´accord avec le fait que la légèreté demande de nombreuses années de pratique assidue. J´ai vu plusieurs exemples où, quand le COUPLE cavalier-cheval s´entend bien, le cheval OFFRE à son cavalier ces quelques instants magiques où on comprend enfin que ce qu´on cherche dans le dressage c´est de retrouver plus souvent cette relation privilégiée et pas de briller sur le rectangle.
(par Nicole Chanal)
Rebonjour,
Je complète mon message précédent avec ces deux réflexions :
- pour moi, un "bon" club doit proposer des chevaux bien dans leur tête et respectueux (donc suivis et repris quand il faut par le moniteur)
- l´une des causes fréquentes du découragement des débutants et du manque de coopération de leur monture blasée est l´acquisition douloureuse de l´indispensable assiette. L´utilisation de simulateurs comme celui proposé par Peteris (avec la connaissance de l´usage qu´on peut en faire !) est peut être une piste à explorer sérieusement pour ménager les chevaux et faire progresser plus vite les cavaliers.
(par Nicole Chanal)
Et bien moi, il m´est arrivé l´opposé d´une des interventions précédentes. Je montais dans un centre équestre ou le moniteur de l´époque n´était pas très orienté dressage mais, qui petit à petit s´y est mis. Il a fait découvrir à bon nombre de cavaliers, le feeling, puisqu´il fonctionnait sur le ressenti. Ce moniteur est malheureusement parti. Le nouveau quant à lui est à pleurer ! Il n´y connait rien du tout, mais est persuadé de son savoir : ne surtout pas baisser les mains, mon dieu pour quoi faire !
Petit exemple : 15 jours après son arrivé, alors qu´il ne connaissait ni les cavaliers ni la cavalerie, voici la séance à laquelle j´ai eu droit. Début de séance avec détente individulle, puis, cession au galop (rien au pas ni au trot, pas d´épaule en dedans, rien !) et uniquement à main droite !
On pourrait croire que les cavaliers en serait choqué ? Et bien pas du tout, au contraire. Ce nouvel inculte connait l´adhésion de tous, puisque finalement avait l´ancien moniteur, "on se faisait chier !". Au moins avec celui la, ça bouge. A quel prix.
Tous ça pour dire qu´il y a aussi une éducation des cavaliers qui seraient nécessaire. Avec un bon moniteur on est d´accord... Le chien se mort la queue....
Il m´apparait évident qu´à partir d´un certain niveau, il faut passer à autre chose, puisque comment apprendre quelque chose lorsque vous en connaissez plus que le gu-gus au milieu du manège.
La légèreté dans un club est donc a mon avis une belle utopie, puisque les moniteurs eux-mêmes n´ont pas idée de ce que c´est ! Comme l´apprendre à leurs cavaliers.
pierro
(par Auteur anonyme)
La légèreté peut s´enseigner dans un club. Parole d´enseignant! Il est cependant essentiel de bien définir ce dont on parle.
La première étape vers la monte en légèreté est la prise de conscience par le cavalier de ce qu´est un cheval, de comment il fonctionne; le rôle essentiel pour l´enseignant, à ce stade, est de donner ces connaissances à ses élèves: il doit les éduquerà la compréhension de l´autre.
Parallèlement, l´ enseignant va devoir enseigner à son élève la perception de son corps et la façon de le gérer.
Ensuite, il amènera le cavalier à se sensibiliser aux messages que transmet le cheval par du travail à pied et sous la selle.
Il permettra ainsi de former un cavalier à l´écoute de son cheval, disponible dans son corps et donc physiquement léger.
Pour ceux qui voudront aller plus loin dans l´art d´éduquer les chevaux, dans une optique de complicité ou de compétition, il faudra qu´il soit honnête avec ses élèves et les informe des contraintes( temps, argent, écoute, réflexion) que cela sous- entend; mais il saura aussi leur expliquer les grandes joies qui découlent de ces contacts privilégiés avec son cheval.
Ainsi convaincus, ses élèves sauront l´écouter;
Et cela est faisable dans un club, économiquement rentable, si l´enseignant est convaincu, passionné , persuasif et en recherche permanente d´améliorations; mais ceci est une autre question; amicalement; yves katz
(par yves katz)
vos propos font honneur à l´enseignant que vous êtes ; cependant, votre discours est plutôt rarement retenu dans les centres équestres.Je doute que vous soyez, ne vous déplaise, de toute première jeunesse (et moi non plus !)
J´espère ne froisser personne, cela n´est pas mon intention, en avançant que d´une manière générale, le recrutement ab initio des moniteurs d´aujourd´hui souffre du niveau intellectuel insuffisant pour passer le message inhérent à l´équitation fine.
Il suffit pour être convaincu, de scruter le vocabulaire choisi par Monsieur KATZ ;
On ne peut donner de portée à des idées qu´au travers de la valeur des mots que l´on emploie, n´est-il ?
Maintenant, écoutons le vocabulaire choisi dans les manèges, et posons-nous la question de la qualité du message !
Il y a déjà un problème de forme !
Quant au fond, je me souviens d´un jeune candidat moniteur qui me dit un jour que lire DECARPANTRY lui donnait mal à la tête...Quel dommage d´en être là à son âge...
Je crois pour ma part que la découverte de l´équitation fine est souvent (ok, pas toujours) le fruit d´une rencontre "hors système."
Ainsi, un vieux monsieur solitaire qui traîne dans un village encore plus solitaire que lui, mais qui a un magnifique cheval et qui accepte d´apprendre au gamin qui vient d´arriver par hasard...Un vieux monsieur sans complaisance qui fait lire toutes les oeuvres, qui en discute avec le gamin, qui lui botte le derrière mais le couve du regard...Un vieux monsieur qui montre tout ce qui est lu, et puis, qui fait faire, et refaire, et refaire encore...
(par warren)
Je suis pour ma part tout à faire d´accord avec l´intervention de warren et j´irais même plus loin.
En ce qui concerne le recrutement des moniteurs, le choix s´oriente plus souvent vers des "spécilistes" de l´obstacles, probablement pour les raisons commerciales évoquées précédemment.
En ce qui concerne Decarpentry et les grands maitres, la formation des élèves moniteurs me fait doucement rire. En fréquentant beaucoup je peux vous dire, que si on les écoute, baucher et l´hotte ne sont que des noms de mors, la guérinière et pluvinel, ni plus ni moins que d´illustre inconnus. Alors inutile de leur demander qui a dit "calme en avant et droit", "mains sans jambes et jambes sans mains" !
Je rejoins warren dans son dernier paragraphe. Moi j´ai heureusement eu la chance que ce vieux monsieur solitaire soit monsieur Henriquet, et chaque jour je l´en remercie.
(par Auteur anonyme)
Intervenants, vous avez tous tout à fait raison de faire le même constat; mais, tout en étant conscient de l´état de l´enseignement actuel( ou plutôt le non enseignement), si l´on ne cherche pas à faire changer les choses, en sachant que la tâche sera longue, mais que tout arrive, autant aller vers d´autres loisirs; amicalement; yves katz
..............
Speakers, you have all completely reason for making the same report; but, while being conscious of the state of the current education (or the not education), if we do not try to make change things, by knowing that the task will be long, but that everything arrives, so much to go towards other leisure activities; friendly; yves katz
(par yves katz)
Bonsoir à tous,
Yves, je partage tout à fait votre analyse et votre avis.
Et les choses peuvent évoluer, c´est un travail que chacun peut entreprendre à son humble niveau, en communiquant, en démontrant, en expliquant, en mettant certains livres entre certaines mains....
Amicalement.
Sandrine.
(par Sandrine)
il y a une nécessité économique inhérente à tout business, les centres équestres n´échappent pas à cette règle.
La légèreté s´enseigne rarement, vraiment rarement dans les centres équestres ; vous payez une heure pour monter une heure, ce qui est étranger à toute notion de travail équestre raisonné, n´est-il ?
Populariser n´était pas vulgariser, ce qui est fait depuis 30 années au moins en France.
A trop vulgariser, les standards ont été bafoués, puis jetés aux oubliettes.
Alors, en désespoir de cause, on finit par vendre au citadin une nouvelle philosophie qui n´a rien de nouveau mais qui a la fragance de la Nature, celle de "l´équitation naturelle" (je n´ose pas employer l´usurpateur épithète "éthologique", je vais réveiller des cadavres !)
elle n´est qu´un autre business.
Business qui va faire autant de dégâts, avec le temps, qu´Amstrong sur les pentes alpestres...Trop d´apprentis sorciers lâchés en solo sans avoir toutes les bases...
Il faut être débarrassé des contingences économiques pour commencer à pénétrer dans l´équitation savante ; certes, un cavalier anonyme sur une pauvre haridelle qu´il a payé dix sous, (pardon, dix euros) pourra toujours revendiquer la légèreté, je reprends alors Madame Henriquet qui disait à peu près, il y a peu, que "Nuno Oliveira n´aurait pas été ce qu´il est devenu sans les lusitaniens"...
En fonction du cheval, il y a loin de la coupe aux lèvres.
(par warren)