De la construction de l'avant-main.
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MISE EN GARDE : je ne suis pas vétérinaire, je ne revendique que ma petite expérience, mes observations et mes conclusions que je vous livre pour en débattre.
La locomotion du cheval athlète ne souffre pas la médiocrité. Il sera toujours possible à un cavalier adroit d'améliorer la locomotion par un travail bien conduit, spécifique à un cheval donné, mais ceci que dans les limites physiologiques du cheval.
Un sujet récent, sur ce forum, faisait état du cheval "appuyé sur ses épaules". Il est vrai qu'une équitation peut être tératogène capable de "détruire" la locomotion ; il est vrai aussi que certains poulains ont des défauts de constructions et des amplitudes réduites que le travail, même bien mené, ne corrigera pas.
Par expérience, le cheval résistant au test de l'amplitude articulaire, ne peut pas donner le rassembler académique en raison de son physique.
Le garrot
Il est constitué des premières vertèbres thoraciques la 1ère est placée très bas et accessible au défaut de l'épaule. La partie visible du garrot commence à la 2e ou 3e thoracique et se termine avec la 9e. (cette segmentation est discutable)
Bien que le nombre de vertèbres soit fixe, nous parlons couramment de garrot court et de garrot long. Cette différence est donnée par la longueur des corps vertébraux et l'orientation des apophyses vertébrales (épine dorsale). Le garrot "long" augure souvent une bonne sortie d'encolure (noyant la T2) : les courts annoncent une prépondérance à l'encolure fausse.
En gros, on rencontre 4 types de chevaux :
2 types au garrot long avec un humérus long (correspondant à 2 types morpho-psychologiques)
1 type au garrot noyé (non sorti) avec un humérus court
1 type au garrot court (mais saillant) avec un humérus court
L'épaule
Elle est construite autour du scapulum dont la partie haute cartilagineuse est souple . La partie basse constitue la pointe de l'épaule et s'articule sur la tête de l'humérus. Dans le travail, le mouvement du scapulum se produit autour d'un point fixe placé environ à mi-longueur sous l'effet des muscles encrés sur l'acromion (arête saillante sur la longueur de l'épaule). Une épaule est plus ou moins oblique en raison de la longueur de l'humérus. Plus le pointe de l'épaule est saillante, plus l'épaule est dite "belle". Plus le garrot est long et l'encolure haut greffée, plus le pivot du scapulum est haut et donne un geste ample. Ce pivot est environ à la hauteur de la première vertèbre thoracique (T1)
Humérus
C'est un os long placé entre la base du scapulum et la tête du cubitus (devant le coude). A humérus court correspond une épaule droite, l'obliquité de l'épaule est définie par sa longueur mais aussi l'orientation de l'humérus qui doit être oblique et suffisamment long.
L'amplitude articulaire
Il existe des sujets aux articulations plus ou moins "laxes". Pour évaluer la laxité, il suffit de faire une pression au passage des sangles pour lever le garrot. Un cheval souple, "montera" facilement son garrot alors que les sujets "raides" s'y refuseront à moins d'utiliser un outil pour assister la main. Cette amplitude est détectable sur le squelette par la surface et l'orientation des condyles (surfaces articulaires).
Quelques conséquences
— Le phénotype attaché à la forme du garrot détermine la morpho-psychologie de l'être.
— Dans le rassembler, on demande l'ouverture de l'épine dorsale qui sera meilleure chez les chevaux qui par construction ont de grands angles articulaires.
— Les garrots longs permettent plus d'amplitude articulaires que les courts.
— Le travail bien dirigé permet la mobilisation des muscles de posture et pas plus. Structurellement, les angles articulaires (osseux) déterminent les limites de la posture maximale.
— Dans la locomotion saine, l'amplitude des antérieurs est égale à celle des postérieurs. Si les épaules sont libres et le geste ample, la propulsion sera juste, en cas d'épaule droite avec peu d'amplitude, les postérieurs seront limités. Le pas (très) allongé supporte que le cheval se méjuge.
— Le geste recherché dans la transition Arrêt-pas : 1 élévation du garrot, 2 projection de l'antérieur, 3 propulsion (postérieur). Lorsque la construction est défaillante, le garrot ne s'élève pas par contre le genoux se lève avec faible projection de l'antérieur, la propulsion est insuffisante, le cheval a tendance à tracter.
Pardonnez-moi cette longueur ... et pourtant, le sujet n'est pas terminé.
Merci de vos observations.
Désolé, je ne peux publier le schéma préparé !
Message édité par: BLB, à: 2008/06/30 16:15
Voici le shéma au format PDF :
Ne serait-il pas possible d'en faire un article à mettre dans les dossiers AI?
Ca me semble une excellente idée. Mais je trouve qu'il faudrait que ce début d'article soit complété par des photos de chevaux où on aurait dessiné en surimpression les rayons indiqués par Bruno. Si on avait beaucoup de modèles différents et en parallèle des photos du cheval au trot et/ou rassemblé(ou un lien sur une vidéo), ça permettrait de voir s'il y a effectivement un rapport entre le type morphologique et l'amplitude des allures ou l'aptitude au rassembler.
C'est beaucoup de travail pour une personne toute seule. Mais, grâce au forum, ça pourrait être une idée de "devoir de vacances" avec l'objectif d'aboutir à un article "collaboratif" où toutes les bonnes volontés peuvent participer.
Si l'idée vous plait, je vous propose de poursuivre ce post avec les éléments dont vous disposez et on en fera une compilation sous forme d'article en septembre par exemple.
Bonjour Nicole
Votre idée est excellente, il sera vite démontré ce que j'écris.
Photographiez un SF standard (épaule droite) au trot puis un PS standard (épaule oblique)même allure.
Il suffit pour se convaincre de regarder le parallélisme des canons des diagonaux.
A mon sens le plus important n'est pas le constat, mais les raisons premières de la locomotion dans chaque discipline.
Ce qui est plus intéressant encore mais plus difficile a mettre en évidence est la morpho-psychologie à partir de la forme du garrot. Par ce moyen, on peut évaluer le tempérament homéopathique du cheval et savoir par là ses faiblesses physiologiques et surtout sa psychologie pour lui demander le meilleur. Chacun connait l'influence de la santé sur le comportement.
Message édité par: BLB, à: 2008/07/01 14:00
Si cela permet une meilleure lisibilité.
Message édité par: Hebert, à: 2008/07/01 14:29
Message édité par: Hebert, à: 2008/07/01 14:33
Message édité par: Hebert, à: 2008/07/01 14:34
Merci Sabine, c'est mieux ainsi. (Que l'on me pardonne mes fautes de frappe !)
Autres conséquences.(1)
J'ai souvent entendu et je répète volontiers : "le cheval fait le cavalier".
Cet adage se comprend mieux au regard de la construction de l'épaule. Un garrot long aura toujours une propension à s'arrondir malgré une faute (grave) de main, alors que l'épaule droite réagira par une élévation de la tête, chanfrein horizontal.
Généralement, par les postures de fuite en liberté, on classifie les chevaux : les garrots longs partent le nez dans la poussière, les courts, nez au vent ...
Quant aux : "bas et rond", "haut et rond" ; l'étude de la construction du cheval donnera peut être des idées plus précises sur les premiers moyens à mettre en œuvre : un garrot court profitera beaucoup de débuter par "bas, rond et loin" alors que l'autre peut passer dans la classe supérieure sans difficulté.
A bientôt, je n'aime pas bien faire faire mes devoirs de vacances par mes camarades !
Message édité par: BLB, à: 2008/07/02 14:11
Message édité par: BLB, à: 2008/07/03 18:14
Autres conséquences.(2)
Les chevaux à garrot "court et saillant" sont assez difficiles à négocier et exigent (eux aussi) une bonne main.
Lorsque celle-ci est défaillante, notre cavalier inexpérimenté a plus recours aux artifices qu'aux conseils avisés.
Dans ces conditions, le cheval auquel l'on ne sollicite pas, a priori, l'élévation du garrot, (bas, rond et loin pour débuter) répond par une hyperflexion située entre la 2e et 3e cervicale afin de compenser. C'est alors que le garrot s'effondre plus encore et que le cheval s'appuie sur ses épaules.
Pauvres chevaux !
Mais que faire d'autre ??
Il est intéressant de constater la prolifération des enrênements et la production de chevaux médiocres dans la même période (XIXe siècle)
Message édité par: BLB, à: 2008/07/02 14:11
Autres conséquences.(3)
Par l'étude de la construction de l'épaule, nous avons considéré le cas de l'amplitude d'épaule insuffisante par rapport aux postérieurs. Le cas inverse existe aussi fréquemment chez certains ibériques.
Ce déséquilibre se manifeste par la gesticulation mais permet aussi de réaliser (au moindre frais) le pas et le trot "espagnol" pour cause!
Ce défaut de symétrie est souvent à l'origine de l'inconfort rencontré parfois chez eux.
Aussi, ces chevaux "piaffeurs" ont tendance à "croupionner" est-ce en raison d'une construction particulière ou seulement par fautes de main ?
Merci à ceux qui m'éclaireront sur ce sujet.
C'est extrêmement intéressant :
Je n'avais jamais vraiment réfléchi à cette histoire d'épaule oblique ou pas, mais si on prend la longueur de l'humerus qui en découle, tout s'éclaire !
Je dois dire que les faits vous donne raison : le cheval que je monte a l'épaule plutôt droite, fuit le nez en l'air, très peu de garrot et malgré ma volonté de lui relever l'encolure ne s'arrondi que assez bas (avec soutien du garrot et légèreté dans la main, mais la nuque reste très peu au dessus du garrot, beaucoup moins que d'autres chevaux).
Vous m'aidez à résoudre ce dilemne, merci Bruno.
A cela s'ajoute un site présenté recemment dans un autre fil de discussion concernant la position de la selle bien derrière l'épaule et pas dessus, je pense avoir amélioré sensiblement les conditions de mon travail.
Cordialement, M.R.
http://www.equimetric.ch/comment_choisir_une_selle.htm#La%20bonne%20posi...
voilà l'illustration de mon message precedent :
Ne serait-il pas possible d'en faire un article à mettre dans les dossiers AI?
[url]http://www.chevaux-legers-en-aquitaine.fr[/url]