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Journées de Saumur 18-19-20 Avril 2008


Sommaire de la catégorie "Compte-rendus" 

Compte-rendu de Sylvia Loch

Le dressage est-il nocif à la monte anglaise ?

Par Sylvia Loch   -   Traduction par Yves Katz 
 
Une des motivations essentielles à ma visite à Saumur en avril 2008 était l’opportunité de rencontrer le colonel Christian Carde.
Malheureusement, comme souvent lorsque la personne enseigne face à un public, il est difficile d’avoir une discussion poussée; mais souvent de petites remarques relevées ça et là ont autant de portée.
Sur mon site « classical Riding site », je n’ai fait que quelques remarques, inspirées par une meilleure connaissance du Colonel au milieu de ses élèves. J’ai trouvé un enseignant curieux du détail et respectueux des chevaux. Et ce que j’ai vu influencera mes écrits pour les années à venir.
Au cours du dîner, une de mes réflexions retint son attention ; et il me demanda de lui écrire un petit mot qu’il publierait sur le site de l’association. » Trois petites réflexions seraient suffisantes ! » ; il m’excusera, je le souhaite, d’en écrire plus.
Qu’avais-je dit : que les anglais appréciaient leurs chevaux et avaient une grande aisance à parcourir la campagne. Ils n’étaient pas « académiques », mais montaient légers et avec une assiette liante. Et leur aisance et leur confiance dans le mouvement en avant étaient naturels. Ils avaient le sens de l’équilibre ; et leurs chevaux étaient très heureux.
Mais dans les derniers temps, les chevaux paraissaient plus tristes ; et j’en tenais pour responsable la discipline du dressage. Cela me navre depuis des années (et pourtant je ne suis pas de celles qui pensent toujours que c’était mieux avant !) ; mais selon mon expérience, la vie des chevaux en Angleterre était plus agréable il y a 30 ou 40 ans.
Bien sûr, il existe des exceptions, mais après de nombreuses discussions avec le corps vétérinaires de « dos endommagés » et de blessures diverses faites aux chevaux, je sais que je suis dans le vrai !
Je vais essayer d’en donner quelques raisons.
1/ l’influence de l’équitation militaire et ses pratiques.
2/ il n’existe plus aucune unicité de méthode ; chacun enseigne différemment.
3/ les poneys clubs s’intéressent plus à la compétition qu’à un enseignement de qualité.
4/ les écoles pour adultes sont souvent dirigées par des enseignants à faible niveau technique.
5/ de faibles connaissances sont plus néfastes que l’absence de connaissances ; les idées fausses pullulent.
6/ la campagne a été envahie par les engins à moteur et les cavaliers ne sont pas incités à monter en extérieur.
7/ Beaucoup pratiquent une équitation de manège; ils ne peuvent acquérir un équilibre correct comme lors d’une pratique en terrain varié ou en suivant des chasses.
8/ il ya pléthore de gourous et de coachs qui interviennent dans toutes les disciplines.Beaucoup ont pris leurs distances d’avec les écrits des grands maîtres.
9/ il y a profusion de magazines équestres, plus intéressés par de « belles photographies » de chevaux qui gagnent que par le classicisme des exécutions.
10/ les gens veulent tout tout de suite; peu sont conscients qu’une saine pratique demande connaissances, feeling et un travail rigoureux, long et empreint de patience.
11/ la grande majorité des cavaliers ne prend pas le temps de se former correctement.
12/ Ils veulent des résultats immédiats et briller en compétition.
En conséquence, les chevaux souffrent !

 

For me, a childhood of ponies and the opportunity to hack, jump, and hunt was very precious and educational. Over several years and many different circumstances, I learned the art of balance. I learned the art of riding in the stirrups. I learned things that later, I found in the writings of the Masters and particularly La Gueriniere, who wrote “the aid of putting weight in the stirrups is the subtlest of all the aids; the legs then serve as counterweight to straighten the haunches and to hold the horse straight.”
I learned that sitting behind the movement, seriously impedes the horse’s back and stymies the engagement of the hindlegs – not just for jumping but for flatwork too.
My Pony Club instructor, who had been taught by a Polish cavalry officer, taught me the importance of a light hand. There was no question of trying to fix the horse on the bit, you interfered as little as possible and anyone seen pulling on the reins was immediately demoted to the bottom ride. Nevertheless, because we rode in balance and with light hands, most of our ponies soon learned to flex and round naturally.
Respect was all, and so we learned respect for the horse in everything we did - from meticulous stable management to good balance, riding without stirrups, jumping without reins and learning to move seamlessly forward – at one with our horse.
 
Aujourd’hui mon cœur se serre à la vue de ce qui se passe dans certaines écoles d’équitation.
Les cavaliers ne montent plus avec légèreté et avec une bonne assiette; ils manquent d’équilibre.
Comme sur le continent, l’Angleterre pratique peu le travail à la longe avec les débutants. Il est difficile de trouver des enseignants compétents. En plus de leur absence de connaissances, de technicité et d’aisance, ils veulent forcer le cheval «  à faire du dressage ».
Actions de mains permanentes et jambes omniprésentes sont le lot quotidien et personne ne dit mot ! Comment s’étonner alors de voir des chevaux tristes, ouverts, en arrière de la main et froids aux aides.
A mon sens, hors l’équilibre il ne peut y avoir ni légèreté, ni rondeur. La position est la première chose à travailler (mais ceci est un autre sujet !).
Il y a une grande différence entre une assiette profonde et le fait d’être assis lourd et en arrière de son cheval.
Heureusement, les maîtres français(et tout particulièrement La Guerinière) ont été à l’origine de notre compréhension ; prochainement j’écrirais sur ceux qui m’ont inspiré et qui m’ont donné le courage d’écrire.
 
Pour en revenir à la question de savoir en quoi le dressage a-t-il altéré la monte en Angleterre, je dirais que nous sommes tous conscients que le dressage doit aider les chevaux et non pas altérer leurs allures naturelles. Mais j’ai bien peur que pour beaucoup de cavaliers de base, ce ne soit le contraire qu’ils obtiennent.

SL

    
(photos Josette Bleschet)
 
Please visit Sylvia’s personal website www.classical-dressage.net or that of the Classical Riding Club www.classicalriding.co.uk. . . . . . . . . . . . . . . . . . or that of the Classical Riding Club .
 

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