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Bonjour à tous,
Si je me puis permettre, deux de mes bibles, qui en dehors de tout propos technique m'apportent énormément à chaque lecture, sont :
Comprendre l'équitation de Jean Saint Fort Paillard
Quelques aspects psychologiques de l'équitation de Feu JDO
Je pense (hors comportements nuisibles à l'intégrité psychique et physique de nos partenaires) qu'il ne faut pas sacrifier le sentiment sur l'autel de la technique...
Amicalement,
Ladykiller c'est elle
Fred, c'est moi...:)
pour ceux qui aiment
Belin a édité ce mois ci les oeuvres complètes de N.Oliveira
de quoi encore se poser quelques questions
Bonjour,
Le dernier ouvrage de P. Karl Dérives du dressage moderne
est exceptionnel et va devenir, à mon avis, un grand classique de la littérature équestre, de tradition française du moins, au même titre que L'école de cavalerie de La Guérinière ou du Dressage méthodique du cheval de selle de Faverot de Kerbrech.
Il y présente une critique de l'équitation pratiquée actuellement sur les carrés de dressage à la lumière de la connaissance actuelle du cheval, tout en présentant une alternative fondée sur la tradition française (La Guérinière et Baucher)...éblouissant!
Cordialement,
Hervé
Message édité par: Marcantoni, à: 2006/12/14 13:52
Bonjour,
A l'époque des auteurs anciens l'équitation n'étant pratiquement que militaire les termes équestres correspondaient au langage quotidien de l'armée. (Combattre les résistances, les défenses, attaquer des éperons…)
Les chevaux d'alors n'avaient pas subit les sélections de ceux d'aujourd'hui et certains étaient méchants, voire dangereux. Les cavaliers mettaient un point d'honneur à monter dessus pour les dresser. Et parfois ils se provoquaient, simplement pour un essai, les uns les autres pour tester leur courage et surtout, pour ceux qui relevaient le défi, pour montrer la force de leurs jambes nécessaire pour rester dessus et provoquer le mouvement vers l'avant. C'est de là que provient la mesure qui veut qu'un cavalier "a des jambes" ou 'n'a pas de jambes".
Ceci explique le décalage des écrits avec notre compréhension d'aujourd'hui.
Pour empêcher le cheval d'utiliser ses forces contre le cavalier, il fallait le dominer. Bien sûr lorsque le roi apprenait à monter à cheval, il disposait d'un cheval soumis et totalement dressé.
Baucher n'hésitait pas à monter deux ou trois fois par jour le même cheval pour obtenir des résultats plus rapidement.
Dans le livre d' Etienne Saurel ("PRATIQUE DE L'EQUITATION D'APRES LES MAITRES FRANCAIS") qui peut intéresser certains d'entre vous, on peut retrouver cette citation de Baucher disant:
"Il est rare que les défenses aient d'autres causes que la faiblesse du cheval ou l'ignorance du cavalier".
A cette époque, il existait un écuyer "célèbre par la délicatesse de sa monte" (Saurel): le commandant Rousselet. Il est présenté, entre autres écuyers, dans un autre livre qu'il faut absolument lire et écrit par le général Lhotte: "UN OFFICIER DE CAVALERIE".
A l'opposé Rousselet n'enfourchait un cheval qu'après l'avoir senti tout à fait en confiance: "On sentait qu'à son approche le cheval le plus impressionnable, le plus ombrageux (était) rassuré." "Rousselet était doté d'une légèreté de main tout à fait exceptionnelle…".
Un thème de débat peut être inspiré par Rousselet:
"Le tact est un sentiment sublime, auquel l'expérience et la réflexion prêtent leur concours. Le tact ne peut être le fruit d'habitudes routinières."
Le livre de Jean Saint Fort Paillard est remarquable et ouvre sans doute l'ère d'une nouvelle approche de l'équitation, à laquelle Jean d'Orgeix a totalement adhéré en préfaçant le livre.
Hervé,
vous m'avez donné envie de lire cet ouvrage !
Philippe,
juste pour l'anecdote,pouvez-vous confirmer, ma mémoire accusant le manque de sommeil, que ce fut bien le CDT ROUSSELET qui, ayant monté un cheval de Baucher (Partisan, Capitaine ?) déclara, en remettant pied à terre, "ce cheval est trop fin pour moi" ?
Bien évidemment, cette formule lapidaire peut être lue à différents degrés.
bonsoir
Donc je me mets à lire et ça donne ce qui suit:
"Malgré son talent indiscutable (…) Rousselet ne put tirer parti du cheval. "Capitaine" tout dérouté (…) finit par se mettre à pointer, et Rousselet mettant pied à terre dit dans sa modestie: "Le cheval est trop fin pour moi".
Certainement que la finesse du commandant Rousselet se retrouvait dans la qualité de ses relations humaines; et je peux vous affirmer, Mr. Xavier Kenaz que votre mémoire ne vous trahit pas du tout…
Le général Lhotte se soucie de défendre Rousselet ensuite:
A cette époque Baucher "enserrait ses chevaux dans l'embrassement de ses aides", à la différence de Rousselet "qui laissait si libres ses chevaux dans leur essor".
Ce n'est pas bien de sortir une phrase de son contexte…Mr. Kenaz
Le marchand de paille est passé…Bonne nuit.
ah mais, Philippe,
:-)
je n'ai pas cherché à sortir la phrase de son contexte, j'étais certain que vous alliez vous-même préciser la suite...
:-)
c'est très amusant, en tout cas....
allez, je vous en donne une autre (peut-être le Colonel CARDE sera-t-il titillé et viendra se joindre à nous, voilà qui me plaît !)
A propos de d'AURE, ses élèves précisaient : " il disait ce qu'il ne fallait pas faire, mais il ne montrait pas ce qu'il fallait faire"
au plaisir, Philippe
Xavier,
Connaissez-vous Klaus-Ferdinand Hempfling et son livre "Danser avec les chevaux"?
Sa lecture demande beaucoup d'attention, et même le relire plusieurs fois est nécessaire.
J'ai été très influencé par son enseignement. On y expose des principes de "l'équitation rassemblée aux rênes flottantes ","de modification infime du centre de gravité" et ce "uniquement grâce à la pensée et aux sensations".
Le livre est déroutant, et tellement riche. Après l'effort d'une première lecture pour se laisser pénétrer par l'esprit de l'auteur, il faut (?), il convient de s'attacher à certains passages, ceux-là même dont le lecteur a besoin pour évoluer.
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Pour revenir à d'AURE: " il disait ce qu'il ne fallait pas faire, mais il ne montrait pas ce qu'il fallait faire".
Est-ce que cette histoire racontée sur la dernière page du livre de
Klaus-Ferdinand Hempfling peut se rapporter aux méthodes d'enseignement d'AURE?
(…) "Un jour, un vieux pêcheur, un sage, manifesta avant de mourir son intention d'indiquer l'emplacement des fonds marins les plus poissonneux. Un chevalier, sage également: -"Pourquoi veux-tu faire cela? A qui dois-tu ce savoir?
-"A mon expérience, surtout à mon intuition."
-"Et pourquoi veux-tu ôter aux jeunes de ce village la chance d'acquérir
par eux-mêmes une bonne intuition?. (…)" Klaus-Ferdinand Hempfling
Peut-être que cette citation donnera envie de lire ce livre à certains?
A bon lecteur, salut.
-"Et pourquoi veux-tu ôter aux jeunes de ce village la chance d'acquérir
par eux-mêmes une bonne intuition?. (…)"
Pas d'accord avec KFH! En équitation, hélas, le fait d'acquérir "par soi-même" une bonne intuition se fait toujours au dépens du cheval, qui esuie les plâtres...
Quiconque aime et connaît les chevaux se doit de transmettre ce qu'il sait aux autres cavaliers, le plus clairement possible, par l'oral ou par l'écrit. Et cet effort lui sera largement payé en retour, en lui permettant de mieux comprendre la logique de sa propre pratique. Enseigner, c'est apprendre!
De toute façon, le cheval est un sujet si complexe et si riche qu'il reste toujours à l'élève cavalier, même bien encadré, une large place pour exercer sa propre intuition...
WEAL Andy écrit:
Andy je pense comme vous. D'ailleurs il est de bon ton aujourd'hui de dire "toucher" de l'éperon au lieu du attaquer des éperons de l'époque de Fillis. Certains peuvent toucher violemment quand d'autres attaquent en douceur.
J'ai pu déceler aussi une grande part de machisme chez Fillis. Il n'hésitait pas à prendre le pari avec ses amis écuyers en donnant rendez-vous dans les starting bloc avec ses chevaux "mis".
De plus, une partie importante de sa "clientèle" était féminine et celle-ci montait exclusivement en amazone. Par conséquent il mettait un point d'honneur à leur livrer des montures parfaitement mises, faciles et agréables à monter. Une dame qui chutait et il perdait la face.
D'autre part on le sait, les chevaux difficiles et définitivement dangereux finissent au pré (trois lettres qui comme l'arbre cachent la forêt) le but de ce chemin n'est guère plus luisant.
Fillis en venait à bout avec succès. On imagine alors les moyens employés.
Au fil des siècles on compare facilement l'évolution de l'homme relative à sa taille moyenne, à son espérance de vie en oubliant de prendre en compte l'évolution des mentalités.
Depuis Fillis il y a eu des progrès. Notamment la manière dont il s'y prenait pour faire céder la nuque du cheval en cession directe avec la bride. Cette méthode un peu brutale est dépassée aujourd'hui grâce aux maitres qui lui ont succédés.
Tout évolue voilà la raison pour laquelle "attaquer le cheval" ne me fait pas réagir dans le contexte de Fillis et de son époque.
Cordialement
Sophie
Message édité par: Brocklehurst, à: 2006/11/23 09:42