Pensée de la semaine 24
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Bonsoir,
« ... parce que l'équitation est restée un art, n'ayant d'autres guides que la fantaisie personnelle, l'instinct, le sentiment, la mode, ses règles sont changeantes et contradictoires. Il en fut de même pour l'alchimie jusqu'au moment où elle devint la chimie. Il en sera ainsi pour l'équitation, jusqu'au jour où les méthodes scientifiques auront établi ses bases d'une façon inébranlables. »
Gustave Le Bon 1841-1913
Monsieur Le Bon est idéaliste ou rationaliste je ne sais pas vraiment.
Mais, l'univers vivant ne peut pas fonctionner rationnellement. L'homme et le cheval ne peuvent pas à l'image d'une mécanique se conformer à des règles fixes quelqu'en soient les preuves apportées.
Oui, l'équitation est et restera un art !
L'alchimie n'est pas la chimie ; l'équitation est-elle une science exacte ?
Message édité par: BLB, à: 2009/06/09 21:33
Bonjour, Philippe,
Depuis monsieur Gustave Le Bon 1841-1913, le discours a heureusement évolué, les formes ont été graduées : on ne parle plus de sciences sans les qualifier : exactes, naturelles, formelles, empiriques, sociales, etc.
Je pense que le propos lapidaire de G. Le Bon est suranné. Hélas, nous sommes tous "enfants de notre temps".
D'ailleurs, G. Le Bon, prolongeant l'alchimie par la science, nous en donne la preuve. Toutes nouveautés, à cette époque, étaient qualifiées de "science".
Cela n'avait probablement pas facilité l'exposition des théories de Baucher.
Amicalement
Bonjour,
Bien sûr le propos de G. Le Bon est excessif, il correspond bien au scientisme de son époque.
Mais regardons comment il a utilisé uen version améliorée de la chronophotographie (inventée par Marey), et offre des planches réalisées avec 12 images par seconde; regardons comment il a analysé les allures du cheval, et a pu décrire (entre autres) 7 catégories différentes de galop; regardons comme il contribue à l'analyse rationnelle de la position, en particulier celle des jambes, etc.
Le Bon n'excluait pas les sentiments me semble-t-il, il condamnait une équitation qui ne se fonderait que sur eux et la fantaisie, etc. Je ne crois pas qu'il rêvait du cheval-machine, de la mise en équation. Mais il pensait qu'on avait beaucoup à gagner à des connaissances techniques précises.
Comme on ne se refait pas, je réitère ma méfiance envers les oppositions trop marquées du type «art ou technique», et ma préférence pour l'équitation comme artisanat.
Amitiés,
Jean M
Merci Bruno, bonsoir.
Il me semble que si l’adjectif « vivant » est rajouté après le mot « art », … », la fin de la citation ne pourrait être aussi catégorique ( ?).
Le débat a eu lieu, je sais.
Je serais intéressé de découvrir quelle catégorie (formation, métiers …) d’hommes aspire à vouloir mêler la science à l’équitation.
A quel niveau de compréhension de l’art de l’équitation en sont-ils ?
Et quels aboutissements pouvons-nous envisager, espérer ou même éventuellement redouter ?
Quel sens donnent-on à l’expression « méthodes scientifiques » ?
Pourquoi vouloir y avoir recours ?
S’agit-il d’aspects autres que l’observation du cheval dans la nature, individuellement ou au sein d’un groupe ?
Est-ce que le mot « machine » ne va pas apparaître, ce que Jean d’Orgeix ne disait plus à la fin de sa vie, je crois ?
Je me plais à rappeler cette pensée de Jean-Claude Racinet :
“Un jeune homme, mathématicien, s’est amusé à calculer le nombre de paramètres qui existent dans un geste, dans une opération équestre. Ce nombre de paramètres est de 10 000, l’endroit où on tourne, la température peut être… ! Il y a tellement de variables qui peuvent influer, l’équitation ne peut pas être scientifique.
Si on me disait, voila le bouquin, avec toutes les formules et quand vous connaissez toutes les formules, vous savez sur quel bouton appuyer, je ne monterai pas à cheval, s’il n’y avait pas cette recherche permanente, ce ne serait pas intéressant, ce serait une machine à laver compliquée !
Il faut quelque chose de plus : il y a des sentiments en plus.” Jean Claude Racinet
Si l’ignorance me fait écrire, je garde bien présent à l’esprit qu’il y a en plus des sentiments mis en jeu à respecter, du côté de l’homme et du côté du cheval avant tout.
Amicalement.