"L'oeuvre des écuyers français" M.Henriquet
Sommaire de la catégorie "Nouveautés 2010"
Le mer, 19/10/2011 - 10:09
L'Oeuvre des Ecuyers Français
Un autre regard
Michel Henriquet
Editions Belin
La présentation du livre de Michel Henriquet le mercredi 13 octobre à la Librairie du Cheval a été l’occasion pour les passionnés de dressage et de littérature équestre d’écouter l’auteur expliquer avec verve comment il a appliqué aux oeuvres écrites des plus grands écuyers français « un autre regard » .
L’érudition, le talent équestre du dresseur et l’humour furent de la partie pour deux bonnes heures de causerie .
Cet ouvrage, dont le sérieux est garanti par la qualité d’une préface signée de Daniel Roche, professeur au Collège de France, donne un éclairage nouveau sur les écrits des écuyers de référence .
Si l’on écoute Michel Henriquet, et qu’on se délecte avec lui des nombreuses citations dont il émaille son livre, on devra tout d’abord réhabiliter Salomon de la Broue, un grand écuyer et un honnête homme, qui resta toujours éclipsé par l’ombre de Pluvinel, écuyer du Roi . Notre auteur va jusqu’à en faire le père de l’équitation de tradition française .
Il reconnaît cependant qu’en un siècle cruel les procédés recommandés étaient parfois discutables, voire empiriques, comme celui de couper la langue aux chevaux qui la sortent ( ce qu’on retrouve d’ailleurs dans La Guérinière ) mais ce qui aurait aussi été conseillé par un vétérinaire contemporain … .
Lorsqu’il aborde la vie de Charles Alexandre Thiroux, écuyer autorisé avant la Révolution à ouvrir un « manège bourgeois », il y aurait de quoi en faire un film !
Il se permet de renvoyer dos à dos d’Aure et Baucher, avec tout le respect dus à ces grands hommes de chevaux, qui ont énormément apporté à notre équitation, mais dont la querelle en leur temps était plus sociale que technique …
L’admiration pour les grands écuyers passe bien sûr par l’hommage au Général Lhotte, auteur exceptionnel à qui il n’y a pas grand chose à reprocher, si ce n’est d’avoir souhaité que ses derniers chevaux ne lui survivent pas !
Enfin le livre se complait à citer le journal de dressage de James Fillis, laissant à cet auteur le soin de se décrédibiliser lui même, à l’image de la brutalité qu’il appliqua au travail des 3 chevaux mentionnés . Michel Henriquet en profite pour signaler qu’il voit encore parfois autour des rectangles de dressage des cavaliers du même acabit, ce qui est hélas exact ; on ne saurait lui reprocher cette défense actualisée de la belle équitation…
L’oeuvre des écuyers français par Michel Henriquet mérite donc amplement son sous-titre « un autre regard », et devrait donner envie à tous ceux pour lesquels la culture équestre n’est pas un vain mot de s’y plonger avec délices .
Bernard Maurel
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