Catherine Henriquet Championne de France de Dressage...
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« Ce qui est difficile, ce n'est pas cette race ou une autre, c'est d'arriver à dresser les chevaux à faire ce pourquoi ils ne sont pas doués….c'est plus compliqué et ce n'est pas pour tout le monde.
Que l'on aime la nuque très haute ou plus basse, … ca dépend des chevaux qui tolèrent cette position ou non sans creuser leur dos. Ca dépend comment ils sont dirigés dans leur bout de devant et quelle force ils ont dans le dos et les reins. Je crois que Decarpentry avait raison de prévenir les cavaliers d'y aller très doucement dans le relèvement et d'attendre que les chevaux en soient capables.
Les cavaliers de son époque ( Wattel) ne se préoccupaient pas beaucoup du dos et les modernes s'en préoccupent souvent trop dans le sens qu'ils oublient l'équilibre et la légèreté en troc. If faut trouver le milieu en tout et faire la part des choses.
Je pense que nos prédécesseurs faisaient de leur mieux avec ce qu'ils savaient a l'époque (et les chevaux qu'ils avaient), et bien que je meurs d'envie de voir un film de Beudant, j'espère encore qu'il n'en existe aucun :)). Ils nous on pavé la route, disons merci. »
Je me permets de relever les phrases qui me parlent parce que vécues à cheval: une lecture apaisante, à la mesure de la richesse de ce forum.
Merci à vous JP.
Pouvez-vous nous rappeler le lien vers votre forum ?
Catherine, merci de vos commentaires agreables.
Voila ma page Facebook (pas mal de photos et articles - pas tous de moi) sur ce qui ce passe a la ferme:
https://www.facebook.com/JPGiacomini
Et voici la page du forum (1100 membres d'un peu partout dan le monde anglophone). Vous pouvez lire sans vous inscrire, mais devez vous inscrire pour poster. Mettez un mot a Julie (moderator) que je vous ai tous invites a nous joindre si ca vous amuse de lire/ecrire en anglais sur les sujets qui vous passionnent:
http://groups.yahoo.com/neo/groups/1ArtofTraining/conversations/messages
Nous avons des membres epris de Steinbrecht et Decarpentry, d'autres "d'equitation naturelle" comme on dit ici, (une expression aussi fausse que "equitation ethologique"), mais tout le monde sait ce que c'est. Le trafic est tres important et nous avons des regles de politesse tres strictes (ma moderatrice est feroce si besoin est), comme ca tout le monde fait semblant d'avoir des manieres impeccables :)). Le format Yahoo est tres mauvais depuis qu'ils l'ont change et nous pensons passer a un format similaire au votre (beaucoup plus lisible) mais ce n'est pas encore fait.
Sur un autre sujet, Decarpentry disait "que nous sommes tous baucheristes sans le savoir" comme monsieur Jourdain faisait de la prose.
Patrice Frauchet d'Esperey a ecrit dans son eloge du regrette Jean Claude Racinet: "....... le système de pensée bauchériste est un système ouvert auquel chaque écuyer peut apporter son interprétation particulière et inventer sa propre technique. Tout est acceptable si le cheval se décontracte sous l'effet des interventions du cavalier. Le bauchérisme est à réinventer continuellement, sa renaissane est la condition même de son existence car il ne s'agit pas de reproduire mécaniquement des gestes standardisés sur des chevaux dont les allures extraordinaires ont été créées et développées en dehors de l'éducation aux aides et qui se déroulent indépendemment de ces dernières. Pour tout dire en un mot, la philosophie bauchériste permet la différenciation technique. C'est un humanisme soucieux du développement personnel des cavaliers enseignés, du bien-être et de la conservation du cheval."
C'est a dire l'inverse de l'integrisme de chapelle et du traditionalisme qui ne pardonne rien ni personne.
Si Baucher avait vecu 20 ans de plus en bonne sante, il y aurait surement develope une troisieme et quatrieme methodes, (en esperant qu'il se rappelle un peu de la premiere qui n'avait pas que des defaults, loin de la). Franchet d'Esperey a cite Rene Bacharach qui a dit une chose importante: il faut "retrouver le bien commun des equitations qui veulent le bien-etre des chevaux". Evidement, les ethiques personelles dependent de la personalite de chacun, du pays ou on vit, de la periode pendant laquelle on ecrit et de l'emploi economique et militaire (ou emotionel) qu'on a fait du cheval.
Ce que j'ai appris au Portugal ou j'ai vecu 5 ans et ou j'ai cotoye des cavaliers de tout genre, depuis les marchands de chevaux malins et doues, les erudits (certains beaux parleurs, d'autres plus sages et tolerants comme Bragance - et son ami Bacharach), les eleveurs experimentes comme Fernando Andrade et Guilherme Borba, les ecuyers de genie, certain connus de tous, d'autres tres discrets (comme Joao Lopes Aleixo qui est un baucheriste plutot de la premiere maniere, eleveur d'arabes "importes du desert" et d'une habilete extraordinaire) et les cavaliers d'obstacle d'une finesse etonnante (comme Henrique Callado, 5 fois olympique avec des chevaux tres mediocres ou Vasco Ramires qui avait une maniere unique de sauter les chevaux en sous-impulsion afin de leur donner un style remarquable demontre par beaucoup de resultats), c'est une certaine absence de dogmatisme, ou au moins la tolerance amusee pour le dogmatisme des autres.
ll y avait une tradition frequente au Portugal qui consistait a inviter d'autres cavaliers (souvent les jeunes comme moi et mes amis Graciosa et Cancella D'Abreu) a monter les chevaux qu'on dressait. Les ecuyers savaient tres bien qu'ils pouvaient redresser le cheval en 5 mn apres que nous l'ayons deregle et que nous avions tous une education commune basee sur un large degre de bon sens et une pratique saine. J'essaye de suivre cette tradition et donner a mes eleves une chance de sentir un cheval qui va bien de temps en temps. Avec un peu de chance ce sentiment leur durera toute la vie et ils (elles) auront une chance de reproduire ce feeling sur leur propre chevaux dans leur futur equestre.
Entre la gentillesse des ecuyers que j'ai connu dans ma jeunesse et les chevaux que j'ai eu en stage, ca m'a permis de m'assoir sur des chevaux aussi varies qu'Orphee de Catherine, Dragon de Persin, le cheval de Jourdanne dont le nom m'echappe ou Liostro de Rehbein, ou Dutch Courage et d'apprendre quelque chose en passant. Beaucoup des dressages que j'ai observe quand j'etait jeune et pleins d'opinions sans (beaucoup) de fondement (Shultheis, Jourdanne me viennent a l'esprit) me sont revenus a l'esprit plus tard quand j'ai eu l'occasion de dresser des chevaux qui ressemblaient aux leurs. J'ai alors un peu mieux compris retroactivement pourquoi ces ecuyers faisaient ci ou ca et je suis devenu beaucoup plus tolerant et ouvert dan mes idees. Ma reponse frequente aux questions de mes eleves sur un point de doctrine ou un autre (dont ils sont si assures :) est : "ca depend" et ce qui etait vrai hier ne l'ait pas forcemment aujourd'hui car le cheval et les conditions de travail ne sont plus les memes.
L'equitation est un art qui se partage comme le bon repas de Thanksgiving auxquel nos stagiares ont pris part hier soir "en famille" pour notre plaisir commun. C'est dommage que certains participants du forum AI depensent toute leur energie a tout critiquer avec une intolerance complete et indiscriminee pour tout et sur un ton peremptoire. Rien n'est parfait en equitation (ou dans la vie) et presque tous le monde fait de son mieux, aussi faible soit-il. Si vous n'etes pas sur le cheval, vous ne saurez jamais combien d'effort de jambes il exige ou a quel point il peut etre incomfortable a monter.
Nuno montait des chevaux qu'il choisissait pour leur sensibilite (et malheureusement aussi pour leur faible constitution qui semblait l'amuser), donc it pouvait faire de l'equitation delicate et precher ce credo, tout en ne montrant que les mouvements pour lesquels le cheval etait le plus predispose. C'est l'avantage des presentations comparees avec les viccissitudes de la competition. Ce style d'equitation aurait moins bien marche sur une grande bourrique allemande avec une genetique lointaine d'attelage (pas trop interesse dans ce que le cavalier a a dire). Une observation generale, sans plus.....
En passant je l'ai vu dresser un pur sang alezan assez grand, qui s'appellait Mufurz (cadeau de l'ambassadeur de France au Perou) qu'il avait ramene en bateau de ce lointain pays. Mufurz piaffait tres bien pendant de longues reprises a X, tres engage et flechi derriere, avec la nuque au plus haut et completement immobile, renes relaxees, C'est une mecanique differente de celle de Rempart et que je trouve plus juste.
La raison pour laquelle NO etait un ecuyer si superieur aux autres venu avant lui, a part son talent inne, son experience enorme, son travail journalier d'une rigueur et d'une intensite rarement egalee (il etait un bourreau de travail, surement comme Baucher, et il montait au mieux - son mieux - tout le temps et beaucoup de chevaux chaque jour), c'est qu'il est arrive plus tard dans l'histoire et qu'il a pu lire et etudie tout ce qui c'est fait avant lui, comme Microsoft est venu apres IBM. Comme il n'etait pas dogmatique et essayait tout, il n'a ferme aucune porte, ni celles du passe, ni celles du futur. Nous avons la chance de pouvoir batir le futur de l'equitation sur lui parce qu'il represente plutot bien la sagesse accumulee et deja dissectee, selectionee, des 4 siecles de dressage qui nous ont precede, avec en addition, l'instinct millenaire de l'equitation iberique de combat qui connaissait le ramener et le rassembler naturel de leurs chevaux en 450 BC. Cette equitation fait partie de la genetique de ces chevaux comme de leur cavaliers et je l'ai vu dans la campagne du Costa Rica ou du Mexique, demontree par des enfants en short sur une jument maigre. C'est de la que vient la legende des Centaures ("HippoKentauros", a horse/rider prodding a bull, chasing a wild bull).
Comme nous disait si justement Rabelais: "Ouvrez le livre et peser tout ce qui s'y est deduit, puis par curieuse lecon et meditation frequente, rompre l'os et sucer la substantifique moelle". Lire un seul livre, connaitre une seule personne, monter un seul cheval, c'est perdre ce que le monde nous offre. Oliveira a fait ca avant nous et nous pouvons continuer avec des moyens, probablement plus modestes, mais certainement avec la meme curiosite et ouverture d'esprit. Qui sait, avec un peu de courage intellectuel, nous pourrons peut-etre decouvrir la prochaine frontiere equestre. La terre n'est plus plate :))
Concernant note nouvelle championne de France, Catherine Henriquet fait de son mieux avec le cheval qu'elle a (notoire pour ses difficultes occasionelles), et au jour du concours, elle a etee excellente et la meilleure devant les juges, donnons lui donc son du. I faut se rappeller qu'aujourd'hui une reprise est mieux recompensee pour un cheval qui "en fait plus" que pour un cavalier qui "en fait moins", donc la descente de jambes est un luxe tres cher que peu de cavaliers peuvent s'offrir sur le carre (Bernard Maurel, qu'en pensez vous?). Catherine a l'avantage d'avoir eu le courage de montrer son equitation en public, a heure precise et dans les tests les plus difficiles, avec des chevaux tres varies et pendant beaucoup d'annees. Rien de facile la dedans et elle merite notre respect meme si certains lui refuse leur admiration qu'elle merite bien pourtant.
La descente des aides n'est pas une condition constante du dressage, juste un test de sa justesse applicable dans les mouvements deja connus et au niveau de performance (energy) deja atteint. On doit faire ca de temps en temps (meme frequemment) pour voir si le cheval a bien compris. Si on veut plus de performance pendant un instant, ou assurer le resultat - dans une reprise par example - on doit appliquer les aides du moment que le cheval sait comment se relaxer a leur contact, mais la regle absolue c'est la diminution des aides a chaque fois que le cheval apprend quelque chose de nouveau: "le cavalier doit finir le mouvement avec moins d'aides qu'il n'a utilise quand il l'a commence" (NO). C'est une regle de bienveillance envers le cheval mais c'est aussi ce qui lui permet d'apprendre ce qu'on veut et d'y trouver le plaisir de son propre effort (une recompence "intrinseque"). Baucher nous a conseille ca et les scientifiques du "conditionement operant" y ont base leur regles: recompenser ce que vous desirer chez l'autre et il/elle vous en donnera plus tous les jours. Assez evident, non?
Bon, je vais monter, no rest for the wicked :)
JPG
Je reponds a ce post tardivement, mais j’etais en train d’ecrire un petit livre en preparation a mon stage en France. Je ne vois plus votre poste original, mais j’en avais garde des extraits. JPG1 c’est les citations de moi que vous mentionnez et JPG2 c’est mes commentaires actuels.
+++++
JPG1: "J’ai monte des chevaux de sport et de dressage toute ma vie qui était parfaitement en équilibre ou que soit leur tète"
V : ainsi vous et vos chevaux n'etes donc pas soumis à la "gravité" : alleluia !! vous devriez annoncer la Bonne nouvelle à l''académie des sciences.
JPG2 : vous assumez que l’equilibre n’existe que dans une seule position, ce qui n’est pas vrai du tout. Laissez moi vous expliquer ce qu’est un cheval en equilibre : c’est un cheval qui, une fois mis dans une certaine allure a une certaine vitesse, conserve son allure, sa vitesse (qui n’augmente pas, car si elle diminue, ce n’est pas une perte d’equilibre mais une perte d’impulsion), sa legerete relative (c’est a dire que le contact ne change pas pour plus lourd si la position change), ainsi que sa cadence (pour un cheval de dressage). Les chevaux d’exterieur, d’obstacles ou de tauromachie doivent conserver leur equilibre tout en changeant de tempo (voyez d’Orgeix, il explique ca tres bien).
Comme j’ai déjà explique, un bon cheval peut changer sa position (tete haute ou basse, tournee a droite ou a gauche) sans alterer son equilibre. S’il le fait monte, il est bien dresse. Donc un cheval de sport va elever son encolure a l’abord, la baisser pendant le planer, la relever a la reception, se ralentir de lui-même avant l’obstacle suivant (dans un double court par example ou le tempo peut devenir plus rapide mais la vitesse lineaire va rester la meme ou meme ralentir un poil). Donc, pour preparer un cheval et developer son equilibre, on doit le mettre dans toutes les positions (chacune a ses avantages mais aussi ses inconvenients) et lui donner les moyens de conserver sa vitesse (donc son equilibre) en s’ajustant au transfer de poids vers l’avant (quand l’encolure se baisse et s’allonge) en s’engageant plus (psoas, abominaux ET pectoraux) et en relachant sa ligne de dessus. Si le cheval n’est en equilibre que quand son encolure est « refoulee » en arriere, il n’est pas vraiment en equilibre sans le secours du cavalier (leger ou pas, cette position elevee a laquelle vous travaillez sans cesse n’est jamais maintenue par le cheval de lui-même parce qu’elle est inconfortable). Faverot rappele au cavalier de faire des demi-arrets pour equilibrer et de faire du ramener outre pour compenser les problemes de l’elevation. Meme Beudant qui était un genie de sensitivite et de tact, obtenait ce qu’il voulait eventuellement mais avec des chevaux desengages qui, par definition, n’etaient pas vraiment relaxe dans le dos. De toute faxon, nous n’avons pas de film, et personne n’a su l’imiter effectivement.
V : Notez que lorsque je vois comment vous préparez vos jeunes chevaux (encolure horizontale et RENES FIXES), je comprends votre réaction de déni :
http://youtu.be/TKzhtrWjusM
http://youtu.be/2TUI32XfnCc
Mais que vous parliez de legèreté pour des chevaux aussi lourdement sur les épaules et aussi coincé par les renes fixes, là cela dépense mon entendement.
JPG2 : regardez un peu mieux avant de dire n’importe quoi. Le cheval gris est monte avec un mors releveur, precisement parce qu’il a besoin d’etre releve et la cavaliere insiste pour qu’il ne baisse pas la tete plus que ca. Il est en effet sur les epaules parce qu’il est bati comme ca pour l’instant (il grandit encore a 5 ans) et que c’est tout ce qu’il peut faire. Vous l’auriez vu aujourd’hui, releve de la BASE DE L’ENCOLURE par un collier que j’ai dessine, et non pas par la tete, il avait l’encolure a 45 degres, la coupe plus baissee, mais si on s’y prenait comme vous en levant la tete par le mors avec l’encolure renversee, il se facherait tres fort et je n’ai aucune raison de l’ennuyer.
Le cheval bai qui a trois ans a une encolure déjà a 45 degres et est fait en montant. Il fait tout un travail au galop assez rassemble pour son age (serpentines, galop lent), trot moyen, etc. Pas besoin de l’elever plus que ca car il ne faut jamais, a mon humble avis, renverser l’encolure. Ce ne sont pas des renes fixes mais des renes coulissantes attachees au licol, qui ne serve qu’a encadrer le cheval et lui donner une idee d’un contact rassurant.
JPG 1: "En fait, l’encolure baissée et arquée, le cheval en cadence est la PREUVE de l’équilibre du cheval et le moyen le plus facile de l’améliorer correctement".
V : Mais de quel équilibre parlez vous? j'ai le sentiment que vous n'avez pas compris qu'il y a autant d'équilibre que de posture : à chaque posture correspond un équiliibre particulier qui lui est associé. Evidemment que votre cheval le nez par terre est encore en équilibre : en effet tant qu'il ne tombe pas, il est en équilibre mais dans quel équilibre ? le plus désastreux qui soit à savoir sur les épaules, le dos rigidifié tel une poutre !
JPG 2: vous avez le droit d’etre ignorant, mais pas de m’insulter. J’ai déjà explique ce qui fait l’equilibre, relisez et essayez de comprendre. Un cheval le nez par terre a le dos souple par necessite absolue, pas le contraire, tandis qu’un cheval releve a toutes les chances d’etre raide dans la ligne du dessus si ca n’a pas été fait par un expert.
V : Ce qui vous sauve, c'est que vous avez les moyens de ne monter que de trés bons chevaux, les chevaux de prédilection de l'ancienne Ecole, à savoir des Ibériques qui sont naturellement dans une posture relevée. Alors effectivement aprés les avoir mis le nez dans la poussière, lorsque vous leur demandez de se relever ils se relèvent sans trop de difficulté : cela ne leur pose pas de probléme car la nature les a doté de cette posture relevée qui rend leur rassembler facile et aisé.
Mais moi qui ne monte que des mauvais chevaux pour le travail d'Ecole (des PS, des AA longilignes et élevés pour la course ou le saut), si je commence à les mettre le nez par terre ou seulement l'encolure horizontale (et meme Ramené, cela ne change rien) je surcharge leurs appuis antérieurs et il n'y a plus rien à en tirer pour le travail d'Ecole (je le sais, c'est comme cela que je montais mes chevaux avant que je rencontre OLLIVIER.).
JPG2 : Merci du compliment : j’eleve en effet de bons chevaux (quoiqu’ils ne soient pas tous parfaits, loin de la) comme ca je peux me reposer dans mes vieux jours sur des chevaux agreables qui sont des artistes, mais j’en ai monte plus de 10 000 (dix mille) dans ma vie, qui, sans etre tous mauvais, avaient tous des problemes (c’est pour ca qu’on me paye), y compris quelques mules, des etalons tres dangereux et au moins un zebre, un vrai, a rayures) et je suis bien connu pour regler ces problemes rapidement et d’une facon durable. Je fais encore ca tous les jours sur des chevaux de toutes disciplines. J’emploie donc des methodes qui sont les plus efficaces et les moins contraignantes pour les chevaux afin de les faire fonctionner au mieux de leur bio mecanique et comportement naturels.
Si vous pensez que les chevaux iberiques soient si faciles, allez au Portugal ou en Espagne : en ce moment, vous trouverez des dizaines de gens qui seront heureux de vous en donnez des gratuits. Les pur sangs ne sont pas tous longilignes, loin de la. J’en ai un en ce moment qui est tres court de dos, long en jambes et fait comme un cheval d’ecole. Il etait aussi gratuit a la sortie des courses, alors arreter de pleurer J). Je vous est déjà dit que j’ai beaucoup d’experience de dresser des chevaux de sang jusqu’au GP (au moins 3 dont je me souvienne), mais vous ne retenez que ce qui vous convient.
V : Je ne comprends pas votre vision caricaturale du rélèvement d'encolure qui à vous entendre est la position du "stress et du manque de fonctionnement du dos" et creuse automatiquement le dos. Et avec toute l'honneteté et la rigueur intellectuelle qui vous caractérise, vous montrez des vidéos caricaturales de mauvais relévement d'encolure.
G2 : Merci du compliment. La tete haute EST la position du stress et de l’alerte. Un cheval tranquille broute la tete en bas, 15 heures par jour, rien de desastreux par la. En fait, c’est la position la plus naturelle du cheval. La tete haute, c’est l’alerte, la bataille, la peur, donc le stress. Toutes les photos que j’ai rassemblees de chevaux avec un pelvis engage, un dos tendu, des hanches et jarrets flechis (en liberte) sont en general encapuchonnes d’eux-mêmes, l’encolure arquee, certains se touchant le poitrail avec le menton. Beaucoup de choses ont etees dites sur la « position naturelle du cheval », mais il faut regarder mieux, et etudier beaucoup de races differentes pour bien comprendre tout ca.
V : Enfin qui peut croire que le rélèvement des ces malheureux chevaux (American Saddlebred Horse) bousculé au trot, le cavalier s'agitant comme un" sac à patate" sur leur dos, à quelque chose avoir avec le relèvement de l'encolure de l'équitation d'école ??? : http://youtu.be/bEOTI5B9w7k
JPG2 : c’est peut-etre caricatural, mais le relevement a le meme effet mecanique sur tout les chevaux, quelque soit la facon dont montent les cavaliers. Celui la (qui appartient a « Captain Kirk » de Star Trek) est eleve, leger, les oreilles en avant, anime devant (trot espagnol ?) et pas si mal derriere, meme si l’equitation vous fait vomir (moi aussi).
JPG1 : le relèvement "évite au cheval tout travail avec son dos (qui ne se développe jamais correctement)" , "développant la force du dos qui est une nécessite fondamentale du cheval de selle"
V : le dos ne se muscle pas pour la bonne raison qu'un muscle (l'ilio-spinal en l'espèce) qui travaille en étirement ne se muscle pas; pour muscler un muscle il faut le travailler "en intensité de contraction".
On ne travaille pas le dos en contraction car alors, effectivement, il se creuse en se raccourcissant et en se contractant.
G2 : Le dos se muscle si le cheval pousse. La premiere qualite d’un bon cheval de selle est d’avoir une bonne musculature autant qu’une bonne flexibilite de la ligne de dessus.
V : Souvenons nous de ce que disait Jean Saint Fort Paillard à propos du travail "le nez par terre" (si cher à Pradier et tant d'autres ) :
"il s'agit, dit-on, de muscler la ligne du dessus, tout spécialement de développer les muscles du dos, de faire remonter le dos...C'est ce que qu'on apprenais jadis à Saumur, et peut-etre encore...
Ce n'est tout simplement pas vrai, mais il y a là un bon exemple de ces théories baties sur des sensations ressenties mais facheusement analysées, théories dont l'équitation esr si facheusement encombrée.
Quand, étant en selle, on demande une extension d'encolure bien profonde, on sent le dos qui remonte un peu sous soi. Meme chose d'ailleurs quand, arreté dans un endroit herbeux, on laisse son cheval brouter un peu...
Pourquoi? tout simplement parce que le réseau de ligaments qui enrobe le système vertébral et en particulier les apophyses dorsales, très fort et à élasticité assez réduite, arrive à limite d'extension et se tend donc comme un cable entre deux mats, ici entre croupe et garrot, meme si celui ci est plus ou moins affaissé.
Au point de vue du fonctionnement musculaire...la réalité est toute simple : cette attitude (la nature l'a voulu ainsi) est celle du relachement de la détente, du repos, et meme du sommeil mais pas du travail. Les muscles renverseurs de l'encolure et extenseurs du dos et du rein à la limite d'extension ne travaillent pas pour la bonne raison, qu'il est presque embarassant d'avoir à rappeler, qu'un muscle ne se développe que dans un effort soutenu de contraction qui tend à le faire se raccourcir... le travail qui tend à obtenir une plus grande élongation de certains muscles est un travail d'assouplissement et non de musculation. Prétendre muscler par un assouplissement qui, de surcroit est parfaitement inutile, c'est simplement absurde, non ?" (p159-160)
JPG2 : pendant 3 ans, j’ai eu mes chevaux dans la meme ecurie que Jean Saint Fort Paillard (Pebble Beach, California) et je l’ai vu dresser son dernier cheval Hustler qu’il avait achete a mes amis Di Grazia. Bien que presque aveugle, il montait tous les jours. Il relevait, rassemblait, etc. etc., mais ca n’a pas abouti trop loin. Un peu de relaxation de la ligne du dessus et de trot en avant aurait peut etre aide son cheval. Chacun ses gouts, mais je me suis pas precipite pour lui demander conseil. Sa description est correcte de la tension du dos mais son manque d’appreciation pour le travail en extension d’encolure n’est pas logique. C’est une idee du travail de dressage qui est maintenant depassee car les chevaux doivent relaxer leur dos et l’allonger pour travailler correctement. C’est la difference entre la « tension positive » dans laquelle le cheval s’allonge vers l’avant depuis le garrot et vers l’arriere depuis la selle. Cela tend le dos en etirement, arque l’encolure et flechit la croupe. En opposition, la « tension negative » est celle dans laquelle l’encolure se renverse et ses muscles superieurs se contractent. Cela a le meme effet sur la croupe. Il n’est pas possible d’avoir une tension negative devant (encolure renversee) et une tension positive (abaissement de la croupe) derriere. C’est l’un ou l’autre, mais pas les deux.
V : Le relèvement dite vous "ne correspond qu’a une attitude dite « d’école » complètement artificielle" : oui c'est une des trois composantes de l'attitude dite "rassembler" (ou posture relevée) mais elle n'a rien d'artificielle puisqu'elle est inscrite dans la coordination motrice héréditaire (tous les chevaux du monde dans tous les prés du monde adoptent cette attitude qui correspond au jeu, à la parade nuptiale, ...) Pour vous le relèvement creuse immanquablement le dos.
G2 : j’ai de nombreux etalons et nous faisons saillir 50 ou 60 juments par ans. Je peux vous guarantir qu’un etalon en pleine parade sexuelle est pratiquement inmontable parce que son dos est raide comme une brique, son encolure relevee ne repond a aucun signal et son esprit est ailleurs (a moins qu’il soit dresse comme les notres qui sont calmes a volonte J). Je regardais un de mes etalons en train d’admirer une jument dans mes stalles de pansage : il avait l’encolure elevee au maximum, arquee, le nez devant la verticale et son dos était tendu en contraction avec une croupe plate et une queue levee. Il aurait été impossible a monter dans une pareille position (qui ressemble beaucoup a celle de Vallerine)
V : Il ne s’agit pas non plus de porter la tête (haute) du cheval avec ses mains : le cheval doit se soutenir seul dans cette attitude relevée de la grande encolure (rênes demi tendues).
(c'est ce que l'on voit sur la vidéo de votre ami qui au surplus a effectivement oublié qu'il faut fléchir les hanches lorsque l'on prétend à un travail abouti : http://youtube/3gEF9XvxaL8 )
JP2 : Quand vous remarquez que mon ami Eitan qui monte avec une encolure relevee et flechie qui devrait vous plaire n’obtient pas de flexion des hanches, vous avez relativement raison : ce que vous souhaitez n’est pas possible sans un haut degre de compression par ecrasement des posterieurs. Cela dit, il ne monte pas si mal pour quelqu’un en train d’avoir un arret cardiaque. Beudant ne flechit pas les hanches beaucoup non plus.
V : http://youtu.be/DBZgUj627zs vidéo de Patrice Franchet d'Esperey sur un PS réformé de course car ne voulant plus entrer dans les stalls de départ; on voit bien le cavalier suivre les oscillations de l'encolure sur des renes assez longues et détendues. Nul trace de violence, de forçage, de cheval en souffrance ou stressé (meme si la queue fouette : les mouches?) Le cheval se soutient seul sans appui ou "contact franc" avec la main.
G2 : Patrice FE fait ca tres bien, c’est l’equitation qui l’interesse, le tout sera de savoir ou il aboutit. Comme vous dites, chacun son equitation
V : Voici le plus bel exemple que j'ai trouvé :
http://www.youtube.com/watch?v=hZwu5EF1pfs&feature=share&list=UUV-lyCOmN...
le cheval ne peut avoir le dos creux car la ligne du dessous est constamment raccourci par l'effet de la flexion des hanches : au piaffer et passage, le postérieur à l'appui pousse toujours (se lève) alors qu'il se trouve le ventre du cheval; ce cheval a la ligne du dessous constamment flechi (raccourcie) : en conséquence, la ligne du dessus est simplement étirée comme elle doit l'etre, sans excés mais jamais creuse.
Mais je suis certain que vous allez me répondre que cette présentation c'est de la m.... car pour vous ce cheval ne peut avoir que le dos creux compte tenu de son relèvement (parfois sans ramener, horreur des horreurs!) : en fait votre réponse sera IDEOLOGIQUE ...
JPG2 : Si j’etais ideologique, je continuerais a admirer Wattel comme une icône de notre culture sans en analyser la realite. Malheureusement, je dois peut-etre vous dire la verite en depit du respect que je dois a la mémoire du general. Le dos du cheval n’est pas techiquement creux, mais il est dur comme du bois, c’est pour ca que le general se tape un peu les fesses dans toutes les allures qu’il nous montre. Ca arrive a tout le monde, mais ce n’est certainement pas une demonstration de la decontraction du dos. Le cheval fini doit etre avant tout comfortable a monter
Les premiers passages au trot vont assez bien et sont brilliants, mais dans le piaffer, le cheval est en arriere de la main a laquelle il se soustrait en elevant sa nuque vers l’arriere. Il se souleve avec son encolure au lieu de ses epaules. C’est pour moi tout ce que je ne veux jamais voir chez aucun cheval. Par contre il rebondit bien devant, ce qui est difficile a faire. Dans cette mecanique la, le cheval n’est pas conduisible facilement. Ce n’est pas de la legerete car le cheval a abandonne son cavalier en se soustrayant a son influence et ce n’est pas vraiment de la mise en main car sa tete ne reste pas en place. Bien sur le cheval est engage, mais l’un n’exclut pas l’autre (dos crispe et abdominaux engages). C’est une tension isometrique qui est l’inverse de la fluidite du mouvement. Les fouaillements de queue ne sont jamais une bonne chose quoi que vous en disiez et c’est toujours de l’enervement. Je suis sur que le talent du general lui aurait permis d’obtenir des resultats plus complets si il avait été interesse a des parametres equestres differents.
Chaque epoque a ses interets equestres propres et les parametres se compliquent plus on avance dans l’entendement qu’on en a. La legerete ne peut pas etre une excuse pour un manque de connection avec la main : quand la main avance, la bouche doit aussi avancer d’une distance egale, ca n’a rien a voir avec le degre de contact physique. Si le cheval est un centimetre derriere la main, si il est devant les jambes il sera un centimetre derriere la main avec l’encolure allongee ou descendue. Un piaffer correct permet de partir a n’importe quelle allure depuis une main qui rend: pas allonge aussi bien que le galop et je vois mal ce cheval partir dans un galop rond de ce piaffer la.
Aujourd’hui, le dynamisme des allures devient l’excuse pour l’absence de legerete, donc d’equilibre propre (self-carriage). Il faut viser a tout obtenir : des allures qui avancent souplement avec un dos relaxe, un cheval qui reste en equilibre quelle que soit la position de la tete, la legerete en reponse a TOUTES les aides (assiette, main, jambes), la mobilite instantanee dans toutes les directions a toutes les allures a tous les instants (ma definition preferee du rassembler qui est ce qu’il permet plus que ce qu’il est suppose etre). Rien de tout ca est facile a faire, surtout si on essaye de completer le programme du GP.
Nous faisons tous de notre mieux pour dresser les chevaux avec les moyens que nous avons et une perception personelle du but que nous choisissons. Chacun ses verites et chacun ses erreurs.
L’elevation de l’encolure n’est pas forcement une mauvaise idee. Je m’en suis encore servi aujourd’hui avec 2 chevaux pour modifier l’appui exagere qu’ils prenaient sur l’un de leur anterieurs (la vraie source de la resistance aux actions de la main). Avec l’un il s’est finalement debloque et a accepte de faire une petite jambette avec une flexion associee de la nuque et machoires (a pied). Avec l’autre, il s’est mis naturellement au trot espagnol a la longe (il est doue, et comme vous dites, j’ai la chance d’avoir de bons chevaux).
Le tout avec l’elevation de l’encolure, comme avec le reste d’ailleurs en equitation, c’est de se demander : POURQUOI, COMMENT, QUAND ET POUR COMBIEN DE TEMPS et surtout, qu’est ce qu’il faut eviter ? La reponse n’est jamais : TOUJOURS, mais plutôt quand on en a besoin et pas plus.
Dans « A River Runs Through It », Norman Mc Lean nous dit (je cite de mémoire): « La difficulte quand on suit un maitre, c’est que des qu’on a appris une de ses techniques, il est déjà en train de faire quelque chose d’autre ». C’était certainement le cas pour Baucher : tout le monde suivait sa derniere idee quand et il était déjà ailleurs a faire quelque chose d’autre de plus efficace. L’equitation c’est comme un onion, il faut eplucher sans cesse et pleurer de temps en temps, mais bien cuisine, c’est tres bon J
JPG
J'espère que nombreux seront les passionnés qui auront la disponibilité pour lire intégralement la prose de JP, voir les images, et en tirer la "substantifique moelle" ... cela en vaut la peine, et éclaire beaucoup de débats
Quel plaisir de lire cette experience ce concret cette connaissance ....et ce partage ....
je sais je me répète mais volà un homme de grande experience qui prend son temps de nous faire partager son experience
Remerci JP
Oui, on se régale en vous lisant. Merci JP
vous retrouvez là aussi une manière de présenter son travail ( à l'américaine ! ) à laquelle nous ne sommes pas habitués dans notre dressage français ... nous allons essayer à A I d'informer sur la venue de JP ( et d'autres intervenants potentiels ) en temps réel ...
Bonjour ,
il y a tout de même quelque chose qui me chipote fort ; je n'ai regardé que les deux dernières vidéos et me choquent surtout sur la dernière le fouaillement de queue digne de Matinée... hors le fouaillement est bien toujours considéré comme un signe de gêne voire de souffrance ?
donc cela m'interroge ...
Juliette, si vous parlez de la video de Wattel, les fouaillements sont surtout de l'enervement du a la tension. Il faut cependant dire que certains purs et warmbloods ont la queue agitee (ca vient de l'arabe qui porte haut et fouaille facilement), comparee avec les iberiques qui ont en general une queue basse et tranquille. Il y a des photos publiees d'un iberique monte dans l'esprit d'elevation et qui fouaille et ouvre la bouche, tout ca du a trop de tension en general et compression des hanches en particulier. Un de mes vieux chevaux de GP (Oldenburg) fouaillait toute la journee, monte ou non et j'ai du m'y faire. Les grincements de dent sont du meme type: un peu trop de tension dans le moment. La majorite des chevaux que j'ai vu grincer le faisait quand leur dos avait un effort inhabituel a faire et ca s'arretait avec la relaxation due a l'habituation a ce niveau d'effort (gain de force ou de relaxation).
J'ai eu un jeune cheval cette annee, monte sur le licol qui a developpe l'habitude de se debarbouiller la figure avec la langue du cote gauche des qu'il stressait un peu. Ca a disparu tout seul au bout de quelques semaines, meme avrec le mors et il a maintenant une bouche tres tranquille qui estg venue quand son dos s'est relaxe et est remonte (B Maurel: c'etait le 4 ans gris - Zorba - que vous avez vu faire le travail au galop hanches en dedans sur le cercle). Nuno ne se preoccupait pas trop de ce genre de problemes avec ses jeunes chevaux car il savait que les jeunes iberiques (surtout a cete epoque de mauvais elevage) etait nerveux a cause de leur faiblesse combinee a leur bonne volonte (ils faisaient beaucoup d'efforts genereux pour porter le cavalier mais n'en avait pas toujours les moyens).
Les chevaux les plus forts sont souvent les plus calmes mais aussi les plus volontaires, donc vous devez etre sur qu'ils sont sur le meme plan que vous. Les espagnols avaient selectionnes beaucoup de chevaux faibles (Bocado/Terry) parce qu'ils etaient moins emmerdants mais ils avaient souvent des bouches agitees a cause de leur manque de force.
Si ces defauts de queue ou de bouche subsistent dans l'education du cheval, le cavalier doit se poser quelques questions et diminuer la demande. Si je vois un jeune cheval qui apprend le piaffer par example se tordre la langue dans la bouche, je le travaille en licol pour ne pas associer cette marque de stress temporaire avec les mors, puis j'observe que ca diminue generalement quand le travail devient plus facile (le cheval devient plus fort/equilibre/organise dans ce mouvement particulier).
Rien n'est jamais parfait au depart et il faut casser les oeufs (Orth?) pour faire une omelette. Les 3 derniers jours, j'ai decide de socialiser mon etalon Orion qui a toujours ete tres chaud avec les autres (en main). Il s'est pas mal calme avec l'age et les contacts limites qu'il a, mais tout le monde avait peur quand il s'approchait du boxe d'un autre a cause du bruit effrayant qu'il faisait. Je l'ai donc attache a la grille d'un autre etalon (a l'exterieur du boxe). Les premiers moments ont etes bruyants et agites et puis il se sont calmes et le stress est descendu. Je l'ai mis pres de 4 chevaux qu'il ne deteste pas (comme son pere avec qui il a une rivalite qui ne s'en ira surement jamais) et je l'ai detache, demander de revenir a moi avec un appel de langue, retourne en voir un autre et ainsi de suite jusqu'a ce qu'il me donne plus d'attention qu'a eux. Le tout c'est de confronter la difficulte de face et repeter jusqu'a la relaxation. Toutes les petites manifestations de stress disparaissent ainsi (bouche, queue, hennissement) tant que le cavalier descend le niveau des aides (quelqu'elles soient). Le cheval devient alors "proprietiare" de la situation ou du mouvement et ca devient une habitude comme une autre.
Bon , je dois aller reparer les clotures de mes juments qui insistent a sortir pour aller faire un tour.
JP
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J'ai ete un peu occupe sur mon propre forum pour avoir le temps de lire celui-ci, mais la video de Wattel m'a beaucoup interesse et j'ai pense a ajouter mes 2 ronds la dedans (ou mettre de l'huile sur le feu, comme on voudra :).
D'abord, disons quelque verites. Les pur sangs ne son pas plus difficiles que les autres races du moment qu'ils sont bons. J'en ai dresse beaucoup, tant en france qu'en Angleterre. Quand j'etais jeune, les PSA et les trotteurs etaient les seuls chevaux qu'on pouvait monter. Ma premiere jument que j'ai mise au GP etait une pur sang qui avait couru en plat et en steeple. Elle etait d'une grande facilite en dressage, tres sensible, superbe dans les changements au temps (bien que je ne sois pas tres experimente dans mes 20 ans). J'ai monte quelques anglos dont une bonne jument, mais je ne l'ai eu que jusqu'en reprise 4 a l'epoque. Tres froide au depart, elle s'est reveille ensuite (comme beaucoup d'anglos qui sont froid aux jambes).
Mystic Minstrel (7/8 pur 1/8 poney, la partie plus difficile :) etait au GP et a concouru internationalement en petit tour avant de devenir Champion d'Europe de complet (4 medailles or dans sa vie) donc du cote cheval d'exterieur, il etait OK. Le pur sang Lord Randolph que j'ai aide avec son piaffer (qui etait tres faible avec la methode allemande mais s'est bien reveille quand j'ai convaincu sa cavaliere de ne plus se servir de ses jambes, fausait un bon GP et a fini comme cheval de chasse apres sa retraite des internationaux. Gamble (Olympic 1980) etait un presque pur sang qui m'a laisse un souvenir indelibile par l'energie de son rebond, aurait fait un fabuleux cheval de dressage. Speculator a Mary Gordon Watson que j'avais monte durant un stage, aurait aussi fait un bon cheval de dressage, mais il a ete gagner Badminton avec Richard Meade un an plus tard. J'ai eu un 7/8 PSA de 185 cm au garrot qui avait ete qualifie de "machine a piaffer" par Chris Bartle et que Le Rolland avait bien aime a Goodwood. Malheureusement, il a ete vendu avant que je le sorte. Donc je ne vois pas de probleme avec la race.
Les PSA s'enervent quand ils sont assis parce qu'ils ont des grassets et des jarrets tres forts pour la vitesse mais pas vraiment souples et cet equilibre "leur monte a la tete", mais bien dautres races reagissent pareil dans cet equilibre que tout le monde a abandonne grace a Baucher (et D'Aure) pour de nombreuses raisons, en particulier qu'il ne convient pas aux transitions vers les allures larges et que pratiquement plus personne ne fait de levades. Meme Vienne a tous les chevaux a l'horizontale (et plutot creux d'ailleurs).
Ce qui est difficile, ce n'est pas cette race ou une autre, c'est d'arriver a dresser les chevaux a faire ce pourquoi ils ne sont pas doues. Faire qu'un pur sang ou un arabe aux allures rasantes piaffe un peu haut, qu'un andalou sans pas se mejuge ou allonge le trot, qu'un trotteur galope et change pied comme il faut, qu'un cheval hannovrien a l'ancienne aux grandes allures flottantes se rassemble et se mobilise, qu'un lusitanien gagne des GP de CSO, c'est plus complique et ce n'est pas pour tout le monde.
Quand au piaffer, il a ses regles qui sont les memes que pour le reste du dressage: la base de l'encolure doit etre soutenue, l'encolue arquee dans le bon sense (celui de la relaxation de la ligne du dessus plutot que de l'inversion/gorge de pigeon du a la tension) et la nuque ne doit jamais se soulever par a-coup, quelque soit sa hauteur (haute ou basse) et "les oreilles dovent toujours avancer au dessus de la bouche", donc l'encolure ne doit pas se retracter pour soulever les membres.
Que l'on aime la nuque tres haute ou plus basse, c'est une question de gout et ca depend des chevaux qui tolerent cette position ou non sans creuser leur dos. Ca depend comment ils sont diriges dans leur bout de devant et quelle force ils ont dans le dos ete les reins. Je crois que Decarpentry avait raison de prevenir les cavaliers d'y aller tres doucement dans le relevement et d'attendre que les chevaux en soient capables. C'est pour ca qu'il preferait Raabe a Faverot et je suis bien d'accord avec lui (j'ai les 2 livres sur ma table de chevet et je compte bien faire une comparaison point par point un de ces jours, juste pour voir ou ca mene).
Cela dit, Wattel etait une idole de jeunesse et je suis un peu decu de sa presentation (de la photo a la video, il y a un grand pas qui peut decevoir). J'aimerais bein traduire son manuscript en anglais si ses heritiers n'etaient pas contre....... Challan Belval, Decarpentry, Danloux, Lesage ne disaient que du bien de lui et j'imagine que ce n'etait pas du qu'au grade :). Bien que les tempos soient fausses sur le film, on voit qu'ils sont reguliers et on ne voit aucune faute derriere comme on constate souvent aujourd'hui (en passant, son piaffer avance aussi). La descente de main et de jambes est evidente, le passage est "de gazelle" comme disait Beudant et le trot espagnol est ce qu'il est, mais ca c'est une question de race, pas d'equitation. Il n'y a que cette histoire de tete qui monte et qui descend qui me chagrine beaucoup, quoi qu'on veuille en dire savamment pour l'excuser. "Lets not throw the baby away with the bath water", comme on dit ici.
Les cavaliers de son epoque ne se preoccupaient pas beaucoup du dos et les modernes s'en preoccupent souvent trop dans le sens qu'ils oublient l'equilibre et la legerete en troc. If faut trouver le milieu en tout et faire la part des choses.
En ce qui concerne le film d'equitation militaire des annes 20, c'etait le contribuable qui payait les chevaux alors on pouvait y aller et en casser en veut tu en voila. Les contrebas avec receptions dans des pentes qui remontent, c'est fait pour degouter un cheval de faire du cross et peter des tendons (j'ai eu un cheval qui a paye de sa vie a Badminton sur un trakehner mal dessine: fracture d'epaule a la reception). Heureusement que la mode en a passee a la fin des annees 80 et que la profondeur des gues a etee amoindrie pour que les gens (et les chevaux) tombent moins. Le film du cross de 36 est a vous faire vomir et montre que certains de ces cavaliers montaient plutot mal et que les chevaux etaient assez mal dresses dans l'ensemble (sur le plan technique, en comparaison avec ce que nous voyons aujourd'hui). Voila pour la nostalgie mal placee. N'oublions pas que ces braves gens allaient encore au casse-pipe a cheval et que les considerations morales vis-a-vis des chevaux etaient tout autres.
Je pense que nos predecesseurs faisaient de leur mieux avec ce qu'ils savaient a l'epoque (et les chevaux qu'ils avaient), et bien que je meurs d'envie de voir un film de Beudant, j'espere encore qu'il n'en existe aucun :)). Ils nous on pave la route, disons merci.
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JP Giacomini
Lexington Kentucky USA
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