Valegro et Charlotte Dujardin

Maryan ,

désolée mais si vous avez raison dans le fait que bien sûr il y a en ailleurs du stress ( et j'ai pendant des années fait dans les débourrages et n'ayant pas d'argent j'ai toujours été par ailleurs abonnée aux chevaux "ayant eu une enfance difficile " donc souvent rock'n roll ) néanmoins je persiste à dire que c'est très différent !A la maison vous pouvez différer une figure ! pas en concours ! vous pouvez décider de ne pas faire un exercice tel jour parce que ce n'est pas le moment , pas en cocnours . 

Et quand aux applauses et au public qui porte au nues , euh il y a peu de cavaliers qui montent au niveau des jo , pour les autres , y compris au niveau grand prix , le plus souvent ce sont deux tondus et trois pelés autour de la carrière et pas forcément bienveillants toujours .

Ensuite on peut être un jour premier et le lendemain dernier , donc oui ça remet en perspective la "victoire " et peu de monde dans les compétiteurs que je cotoie en a une vision aussi restrictive ; La victoire n'est que celle de la donne du jour , des conditiosn du jour , de ce qu'on a réussit à gérer avec tous les éléments .. ou non d'ailleurs ! Et  en cela oui cela renforce l'humilité , parce que d'une part on ne maitrise jamais tous les éléments , que les moments de grâce sont rares , et que l'on mesure surement plus que chez soi combien c'est difficile
Je dis souvent en forme de boutade que moi aussi chez moi je suis la championne du monde de mon bac à sable ( c'est bien plus facile d'avoir la grosse tête à la maison avec les beaux gars qui s'arrêtent pour vous regarder monter en extase , lol ) mais prende le risque de se montrer de se confronter d'être jugée ( y compris par les spectateurs dont les 3/4 sont incapables de faire ce que vous faites mais qui eux de leur place de piéton spectateur on tout compris bien sûr !) c'est tout autre chose !!!
je ne dis pas que c'est la seule voie mais pour se permettre d'avoir un avis crédible dessus il faut savoir de quoi l'on parle .

Et de l'extérieur la vision n'est que partielle .

Alors oui je persiste à dire que ceux qui ne la pratiquent pas n'ont qu'une vision étroite de ce qui se joue là et de l'intérêt que cela peut avoir d'y participer ( et croyez moi je ne suis pas sectaire , les 3/4 de mes élèves se contrefichent de la compète ) et mes chevaux vont dans les bois et sautent .
Et  mon plaisir est 1000 fois plus grand à faire dans mes bois des lignes de changement de pied ou des transitions piaff passage qu'en concours .

Mais encore une fois le concours est un outil possible , utile parfois,  en tout ce qu'il oblige à gérer et travailler sur soi. Ce n'est pas une fin en soi. Cela ne doit pas être une fin en soi .
 En tous cas pour moi et si je la pratique c'est en la considérant comme un outil , mais je m'en passe.
Ce qu'il ne faut pas oublier c'est que c'est une vitrine aussi et qu'il serait dommage que personne ne désire y montrer de la belle équitation , sans autre prétention que de tenter de faire au mieux.
 

Juliette, c'est exactement ça. Je n'aurai pas dit mieux.

Bonnes fêtes de fin d'année à tous et vivez une année 2015 pleine de joie, de sensations et de rencontres grâce à nos équidés qui savent si bien nous les donner.

Pour rapprocher ce sujet de celui de Laura Graves, est-ce que Michael Eilberg tient trop sa (magnifique) jument dans cette video:

https://www.youtube.com/watch?v=oJlLTdSIcqQ

Je ne trouve pas personnellement, il la reprend doucement après le premier arrêt et dans le pas allongé plus loin dans la reprise.

Quelle jument expressive et quelles allures (pas rassemblé du début!)! Elle est encore jeune mais je ne pense pas qu'elle ait été aussi expressive mises entre d'autres mains.

Je ne monte pas à cheval pour vivre à travers le regard des autres. Je n’aime pas qu’il y ait quelqu’un au bord de la carrière quand je monte, beau ou moche garçon ou qui que ce soit d’autre, je m’en fiche, ça me gêne,  je ne fais pas cette activité pour me montrer, je la pratique parce que j’adore ce que je partage avec mes juments et elles seules. Je n’aime pas qu’on m’observe dans la vie en général et je me fous des apparences. Pour moi monter à cheval est un tête-à-tête. J’ai des chevaux comme j’ai des chats ou des chiens, c’est une histoire de famille multi-espèces qui ne regarde que nous. Je ne me donne pas en spectacle lorsque je passe du temps avec mon chat, pourquoi le ferais-je avec mes juments ? Parce que je leur monte dessus ? Pour moi ça ne change rien, c’est une relation entre elles et moi.

Ce n’est pas un hasard si mes juments sont dans une petite écurie perdue au fin fond de la campagne et aux portes de la forêt.  Je déteste les ambiances club bruyantes où l’on entend plus les gens que les chevaux. Alors les concours ! L

 Le plus joli son de l’écurie c’est celui des mâchoires des chevaux dégustant longuement leur foin, au retour du pré, tous en même temps et qui se mêle parfois  aux piaillements de quelques oiseaux. Ceci participe pleinement à mon bonheur équestre tandis que je regarde en silence l’œil paisible de mes juments ainsi occupées. Pas plus que lorsque je monte à cheval je n’aimerais alors que quelqu’un nous observe, ces instants nous appartiennent. A cheval je cherche la communion, je suis entièrement tourné vers ma jument. Et lorsque son bout du nez la gratte et qu’elle demande gentiment (car elle est bien élevée !) à pourvoir y répondre, je stoppe mon exercice et lui rend immédiatement les rênes… Alors je pense parfois au carré de concours où cela ne lui serait pas possible et je m’imagine alors moi-même avoir envie de me moucher et ne pouvoir le faire en l’instant. Cela n’est pas incompatible avec une progression technique, la recherche du geste juste. Je doute que sous l’œil des juges le cavalier oublie son environnement, les lettres du carré, le public qui le scrute, le nombre de foulées à produire prioritairement aux éternuements de sa monture… Nous ne nous donnons pas les mêmes priorités.  Non, je ne suis pas seule en mon royaume, encore moins championne chez moi, je ne suis jamais assez satisfaite de moi-même mais toujours de mes juments quoi qu’elles fassent. J’ai recours à des enseignants qui viennent à l’écurie ponctuellement et envers lesquels j’ai toute confiance car, eux, contrairement à vous, ils comprennent qu’ils existent plusieurs façons de s’épanouir à cheval et de progresser.

J’aime notre liberté totale à faire ce que nous voulons comme nous le sentons et à en discuter ensemble ! Ceci pour moi ne peut aucunement souffrir de quelconque compromis qui nous plongerait ensemble dans un environnement stressant, chronométré, noté, pour produire une équitation qui me déplait sous le regard de gens que je ne connais pas et dont l’avis m’indiffère.  C’est un système totalement étranger à mes valeurs humaines et équestres. Je sais pourtant me réjouir sincèrement de l’implication de ceux qui souhaitent faire progresser la qualité de l’équitation et le respect du cheval dans ce système qui leur convient.

Je comprends votre besoin et votre façon de vivre votre passion équestre, vous ne semblez pas comprendre la mienne puisque vous l’estimez incomplète. Tant pis  je crois finalement que c’est peut-être à vous qu’il échappe quelque chose. Je regrette cependant ce genre de position car elle coupe rapidement l’envie aux cavaliers non compétiteur d’échanger avec les compétiteurs qui portent sur eux un regard réducteur. Pourtant les compétiteurs sont une minorité de pratiquants  dans le monde du cheval (17% des licenciés…les licenciés représentant eux-mêmes moins de la moitié des pratiquants) et c’est assez dommage qu’ils se prennent ainsi pour les rois de l’équitation. eut-être que si je pensais de la même manière que  vous, je dirais qu’ayant commencé à monter à cheval à cru pendant 7 ans, j’estime que seuls les cavaliers ayant plusieurs années d’équitation sans selle sont autorisés à parler d’assiette et que les autres ne sauront jamais de quoi il s’agit réellement, heureusement je ne pense pas ainsi...

Oui la compétition est une vitrine, je suis d’accord avec vous. Que ceux qui, comme vous il me semble, souhaite y montrer de belles choses s’investissent à le faire. Sincèrement, encore une fois, je m’en réjouis. De mon côté, je ne me lasse jamais d’échanger avec les non-compétiteurs désireux de progresser, sur la beauté des chevaux, le bonheur du temps passé auprès d’eux et la nécessité, le devoir, pour nous, de les travailler avec intelligence et respect..aussi.

« La voie de l’homme sage s’exerce sans lutter » Lao Tseu

« Ce n’est pas la galerie qu’il faut épater, qu’il faut séduire, mais au contraire le cheval » Nuno OLIVEIRA

« …, l’art équestre ne se mesure pas au degré de difficulté de certains exercices, mais au seul degré d’harmonie entre le cavalier et son cheval…. » Kurt Albrecht

« Finalement, le résultat de la partie est résumé par quelques nombres, le sport est réduit à un score. Face à la réalité du jeu, ce score est aussi réducteur qu'un squelette face à un être vivant.
Si cette attitude de compétition permanente se bornait au sport, ce ne serait qu'anecdotique ; hélas, dès l'école primaire, elle est présentée comme une nécessité, elle serait seule conforme aux leçons de la nature. Un darwinisme simpliste est même utilisé pour la justifier : l'amélioration des espèces est présentée comme le résultat d'une implacable « lutte pour la vie » qu'il faudrait perpétuer. En réalité, l'arbre de l'évolution comporte des bifurcations qui doivent beaucoup plus au hasard qu'à la nécessité. Rien ne nous oblige à prolonger cette lutte au cours des événements qui sont la part spécifiquement humaine de notre vie : les échanges. »

Albert Jacquard

 Bien amicalement, réellement, sans ironie aucune. Car il est évident que notre objectif profond et partagé, quelque soit la voie empruntée et l'activité choisie, est l'amour et le respect du Cheval.

juste un petit rectificatif à l'attention de Maryan , un complément plutôt : ce "système " ne me convient pas mais il n'y a pas autre chose ou mieux comme "vitrine '
pour ce qui est de ma rélité du quotidien elle ressemble plus à la vôtre ( descendue de cheval à 21h30 dans une carrière déserte et dans la nuit , et à cheval ce matin à 7h il faisait nuit encore , pas un chat dans les écuries hors moi et les chevaux .. )
quand à la façon de le  vivre ..20 ans au milieu des bois entre chevaux chats et chiens ... on ne dois pas être très éloignées !

Bonjour Renard, et bonjour aux autres ...
Comme je viens de jeter un oeil sur la reprise libre de Farouche, cette ancienne championne en Jeunes Chevaux, je vous confirme qu'elle a beaucoup de qualités naturelles, que son cavalier la connait très bien, puisqu'elle a fait toute sa carrière avec lui, et qu'ils sont donc de très bons compétiteurs. Sur la question équestre, on pourrait cependant la souhaiter un peu moins tenue devant, ce qui laisse le dos un peu dur ( on le voit au pas rassemblé et au départ au galop qui suit ); mais il faudrait sans doute pour cette jeune jument un programme plus fluide et de niveau plus simple pour pouvoir la présenter dans une attitude plus agréable à l'oeil ...

Afin de préserver la visibilité des deux sujets évoqués ici, les messages traitant du fonctionnement de cavaliers présentés en vidéos sont transférés là :

http://www.allege-ideal.com/content/fonctionnement-de-cavaliers-en-concours

 J'ai subi une téléportation modératrice de mon appréciation du cheval vers un ailleurs improbable :)

Voilà Juliette, je sentais bien que nous avions de nombreux points communs et j'en suis heureuse.

La compétition est la seule vitrine pour les aficionados de l'équitation de compétition.
Pour ceux qui aiment l'équitation de spectacle, il peut y avoir la famille Gruss, Jean-François PIGNON, les carroussels du Cadre Noir,  ou Zingaro, ou...

Chacun ses choix, chacun ses modèles, chacun sa vitrine :-)

Moi aussi j'en suis heureuse !

oui pour Grüss et Pignon je partage pour Zingaro aussi parce que j'en aime la créativité et la recherche , si j'avais 20 ans j'aurais tenté l'académie ( ancienne théâtreuse j'ai gardé le goût des activités mélant le corps et l'esprit) 

Pour le cadre noir par contre même si ça doit faire grincer sur ce forum ci .. je les ai vu en représentation à Strasbourg il y a quelques années , une matinée réservée aux professionnels avec commentaires au micro de leur travail , et questions possibles !

eh bien j'avoue avoir été très déçue ! muserolles verrouillées ,chanfreins en arrière de la verticale ,et  même sur des transistoons de base c'était brouillon !

Le discours au micro était top , équitation de tradition française blabla bla tout collait ... mais après la 3e question de fan sans discernement qui s'extasiait sur le seul fait que c'est le cadre donc c'est bien , j'en ai eu assez et ai demandé le micro .... j'ai dit mon accord sans réserve avec le discours, absolument parfait et mon trouble profond du décalage flagrant entre ce discours parfait et ce que je voyais sur la piste , qui était indigne de cette instance .
la réponse m'a sidérée : "je suis d'accord avec vous mais il faut faire avec les limites des chevaux " .. sachant que ces chevaux là quand même sont rompus aux spectacles et connaissent toute la gamme des figures et que le travail présenté était un travail simple!!!

Pour exemple je n'ai pas vu une seule transition simple trot de travail trot moyen et inversement correcte , il ne fallait pas plus de 3 foulées pour que les chevaux effondrent le garrot ,voire soient irréguliers , transitions contre la main , encolure figées .

j'en suis restée très attristée  (autant du travail vu que des arguments pour en justifier l'insuffisance à ce niveau ) et j'espère qu'entre temps mes choses ont changé dans le bon sens même si j'ai quelques doutes sur la question.