Skip to main content

La loi tridimensionnelle du Dr Giniau.

21 replies [Last post]
Bruno dLB.
Offline
Joined: 24/11/2007

Bonjour Juliette,

Vous n'êtes pas la seule à manquer de temps en ce moment c'est pour moi aussi la saison de bilans.....
Je regarde un peu les échanges sur ce sujet, mais chacun arrive avec sa formation et ses convictions équestres.
L'équitation est le lieu des subjectivités, et je suis sensible à votre démarche : considérer le cheval dans sa construction pour déduire ce qui lui est nécessaire et possible.
Mais, le cavalier est d'abord un "dresseur" qui enseigne un mouvement et aimerait finir par apprendre aux chevaux à compter. (certains le font)

je vous remercie beaucoup de bien vouloir partager ce qu'apporte la loi tri dimensionnelle de Giniau.
A vrai dire : que des banalités dont le rappel peut remettre les cavaliers dans l'orthodoxie équestre.

Mais c'est le moyen de mettre en lumière, avec la volonté de rassembler, pourquoi le cheval se creuse ou s'arrondit et d'y remédier.
Jacques nous rappelle une vidéo de Nuno Oliveira qui avait compris cela.

Le temps est rare, je reviendrai avec un argumentaire. En attendant, on peut relire, J-C Racinet, Vers une équitation totale (pp 42-47)

Cordialement

 

OLRY Juliette
Offline
Joined: 17/03/2006

Bonjour Bruno ,

Oui je dois dire que ce qui m'interesse et me fascine est l'évolution par le travail du cheval qui semble alors advenir à lui même , et se révéler souvent bien audelà de nos éspérances . Et chacun est un nouveau défi , de nouveaux doutes et toujours un bouleversement lorsque la citrouille devient Pégase .

Je suivrai avec grande attention votre post , et si comme vous le dites ce sont des banalités , trop souvent nous les croyons comprises , intégrées , et il s'avère que nous sommes passés à côté .
Alors oui revenons à ces banalités , je gage qu'elle me seront utiles , et à d'autres aussi je l'espère . 
Je me réjouis de vous lire .

 L'Alsce est ensoleillée et vous souhaite aussi belle lumière en Anjou et ailleurs sur la terre .

juliette

Bruno dLB.
Offline
Joined: 24/11/2007

Bonjour Juliette,

Merci de vos encouragements, le ciel est bas ce matin en Anjou.
J'apprécie votre relation avec vos montures, plus on cherche le cheval plus on trouve le cavalier.

Commençons les banalités :
La Guérinière a codifié l'épaule en dedans pour perfectionner ses chevaux.
Nuno Oliveira la pratique en lieu et place d'aspirine
Les anciens disaient de toujours commencer le travail par le côté facile (souple)
Dr Giniau utilisait la posture pour débloquer les vertèbres. (alignement des corps vertébraux de la queue à la tête, décontraction du rachis)

Le rachis chez le quadrupède permet une flexion sagittale (verticale), une flexion transverse (latérale) et toutes les combinaisons intermédiaires mixtes (trois dimensions).
Ces flexions s'obtiennent moyennant la décontraction du côté externe et la contraction du côté interne.

L'incurvation mixte oblige à la décontraction du rachis dans les deux plans, le pont qui permet au cheval vivant de se tenir debout est affaibli et incite le cheval à l'engagement pour renforcer le soutien.

Le cavalier inexpérimenté veut influencer l'orientation du dos par l'encolure (usage de la main qui tire ou qui lève trop et de l'encolure basse) et l'emploi de la jambe intérieure (qui creuse). Tous ces moyens orientent le cheval vers le dos creux ou plat et contracté (l'amplitude en concavité étant beaucoup plus réduite qu'en convexité).
 


shéma du Dr Giniau.

D'un point de vue équestre, l'engagement est demandé à partir du mouvement,
de l'incurvation du rachis (de la tête à la queue sur les deux rênes ajustées mais pas tendues),
de la décontraction déduite de la posture (tri-dimensionnelle),
de l'action de la jambe extérieure pour pousser le postérieur externe et obtenir la convexité.
la posture obtenue est celle de la tri-dimension

Cette posture dans le mouvement est physiologique et incitative à la montée du garrot. La hauteur de l'encolure restant à la disposition du cheval selon ses moyens.

Je laisse à chacun de réfléchir sur ce qu'il voit ou ce qu'il fait.

Il y aurait-il une relation entre le besoin de soins ostéopathiques et la désaffection de la saine équitation ?

Voilà, trop rapidement exposé.
Cordialement, bruno

 

Bruno dLB.
Offline
Joined: 24/11/2007

Autres considérations :

Pour faciliter la convexité du jeune cheval, et pour aider le jeune cavalier à bien accompagner le mouvement, un peu de poids dans l'étrier extérieur sera bien vu.

Plus tard, l'appuyer sera un exercice apte à parfaire le rassembler. Mais trop souvent, le cheval est entravé par trop de poids sur l'épaule interne.

 

MAUREL Bernard
Offline
Joined: 17/03/2006

Tout ceci est fort juste, et je souhaite que ce sujet soit vu par le plus grand nombre possible ... merci de votre contribution et de vos échanges !

Maltosa
Offline
Joined: 19/09/2009

Bruno : de l'action de la jambe extérieure pour pousser le postérieur externe et obtenir la convexité.

Voilà qui m'interpelle ! j'avais toujours appliqué la jambe int. pour incurver ; je serais donc totalement dans le faux ? Pourriez vous me décrire plus précisément cette action de la jambe ext. ? Quand, pourquoi et comment ?

Pousser le post. ext.  Bien, mais où, comment, c'est à dire ?

 

Pardon si ma question semble stupide, mais.... je ne comprends plus !  :(    et j'aime comprendre, surtout en équitation, et surtout quand je suis sur ma boulette à lui demander des choses ; j'aimerais que mes demandes soient les plus cohérentes possibles...

Bruno dLB.
Offline
Joined: 24/11/2007

Maltosa, vous avez pour illustration du propos,

le dessin du Dr Giniau.

et pour réalisation la vidéo de Piaff (que je recherche en vain, hélas).

On y voyait de dos, un magnifique appuyer, la cavalière avait la jambe extérieure reculée, peu de poids sur l'épaule intérieure (normal avec la jambe reculée) et les hanches fléchies.

Pour ne pas perturber les mouvements et l'équilibre de son cheval, il est parfois bon d'imaginer que la colonne du cavalier prolonge l'apophyse verticale du cheval. C'est pour moi une façon de "rester avec son cheval" ou de "suivre son cheval".

Je ne suis pas instructeur et je laisse aux professionnels la liberté de commenter les affaires équestres avec précision.

NB. Sachez que j'ai pratiqué aussi la jambe intérieure, mais ce n'est pas le mieux.
Au trot, à l'instant où l'antérieur intérieur s'avance, que votre jambe extérieure reculée agit pour l'engagement du postérieur ext. Si le cavalier surcharge l'étrier extérieur, le cheval sera aussi déséquilibré.

Si votre cheval conserve son engagement, il ne peu faire autrement et Piaff nous donne aussi cette démonstration.

 

MAUREL Bernard
Offline
Joined: 17/03/2006

Si j'ai bien compris, ce que dit Bruno s'applique au "jeune cheval" ou au "jeune cavalier" qui débutent l'appuyer ; il s'agit "d'un peu de poids dans l'étrier extérieur", et il ne s'agit pas de plus ; l'idée est qu'en forçant dans la jambe intérieure, ou en exagérant l'assiette dans la direction du mouvement, on risque dans l'appuyer de mettre le jeune cheval sur son épaule intérieure, donc perte d'équilibre, de locomotion, etc... ; pour le jeune cavalier, il faut évidemment qu'il soit dans le sens  du mouvement, mais que son poids reste réparti équitablement d'aplomb dans la selle ... en raison de la différence entre statique et dynamique toujours essentielle dans la technique équestre !

Maltosa
Offline
Joined: 19/09/2009

Merci M. Maurel pour cette réponse.  :)

Christopher Cunningham
Offline
Joined: 24/06/2007

Bonsoir,

Essayons de trouver un consensus:

La majorité des auteurs reconnaissent que la jambe du dedans n'a pas le pouvoir d'incurver le cheval.

N.O. dit que le cheval doit s'enrouler autour de la jambe intérieure, ce qui ne signifie absolument pas que cette jambe intérieure soit déclenchante de l'incurvation. Au mieux, elle devient une référence par effet d'éducation.

Le pincer de l'éperon intérieur ne saurait être qu'anecdotique et en aucun cas érigé en système.

Le Dr Giniaux explique qu'une infime rotation du garot vers le dehors (imaginons que nous placions une barre de navire entre deux coupes axiales au niveau des premières thoraciques) favorise une incurvation vers le dedans. Ceci parait assez facile à comprendre (Bruno s'est décarcassé).

Racinet prône le poids à l'intérieur, gageant que le cheval, par réflexe (pour remettre le barda en place) va orienter la barre vers le dehors et se soumettre à son insu à la loi tri-dimentionnelle (s'incurver). Subtil.

Mais! Il a déjà été exposé ici que selon leur nature et leur humeur, les chevaux cédent ou prennent le contrepied des actions latérales de poids.

Nous pouvons en déduire que seul le sentiment du cavalier peut orienter son choix vers la pesée en dedans ou en dehors, ou encore vers la stricte neutralité.

Selon moi, nous ne sommes pas plus avancés et, cependant, le sujet demeure passionnant.

Désolé, je cale.

Christopher

Webmaster
Offline
Joined: 16/05/2011

Le Dr Giniaux explique qu'une infime rotation du garot vers le dehors (imaginons que nous placions une barre de navire entre deux coupes axiales au niveau des premières thoraciques) favorise une incurvation vers le dedans. Ceci parait assez facile à comprendre (Bruno s'est décarcassé).

Racinet prône le poids à l'intérieur, gageant que le cheval, par réflexe (pour remettre le barda en place) va orienter la barre vers le dehors et se soumettre à son insu à la loi tri-dimentionnelle (s'incurver). Subtil.

Ce que dit la loi tridimensionnelle c'est que la rotation du garrot vers le dehors sur une incurvation a lieu si la courbe de la colonne vertébrale est convexe (garrot soutenu). Par contre, la rotation a lieu vers l'intérieur si la courbe est concave (garrot affaissé) et les apophyses épineuses peuvent se toucher ce qui est douloureux. Donc dans ce cas là, le cheval va chercher à s'incurver vers l'extérieur (important à savoir avec les jeunes chevaux dans certaines phases de leur croissance. Donne aussi l'idée de l'importance de la position de la selle pas trop en avant et de sa bonne adaptation au dos du cheval).

 

Nicole LAHM - Webmaster