Discussion de fond
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Marit, votre réponse qui par son humour est un long pied de nez, m'a ce matin pris au pied levé et remis les pieds sur terre, ce dont je vous sais gré.(Souvenir). Je n'avais qu'à dire "le pied!" et Faenza levait le pied à curer. Pour faciliter la compréhension, je prenais place près du bon pied, en commençant toujours par l'antérieur gauche, car nous avions tous deux nos habitudes, pour ça et bien d'autres choses...
Vous aimez donc curer ?
On me demande souvent pourquoi, aimant tant les chevaux, je ne les laisse pas tranquillement au pré... Mais j'avoue avoir besoin de cette sensation de fusion entre lui et moi. Il faut bien avouer qu'il est grisant d'avoir tant de force à disposition, de dominer, de voir plus loin et de se dire qu'il n'y a pas de limite à la course... Et puis, le cheval est un fantastique camarade de jeu, un éternel gamin qui adore faire le fou. Je me dis souvent que je suis plus à l'aise avec les pieds dans les étriers qu'au sol. Je crois que le cheval crée son propre univers dans lequel il nous invite.Mais aussi, c'est un confident et une épaule solide contre laquelle pleurer. Enfin, c'est l'amour tendre, exclusif, la jalousie, aimer avec ses tripes. Mon Dieu quelle question difficile ! On pourrait écrire un roman...ou tout taire parce que finalement tout cela est très intime;-)
Bien à vous,
Sylviane Nivelle
Pas si vite!... Le verbe "curer", tout seul ne veut rien dire, donc impossible de conclure si j'aime ou n'aime pas "curer" tout court. On cure toujours quelque chose, par conséquent distinguo :
- curer les pieds des chevaux de même que refaire la beauté de ma jument entre autres étaient pour moi (cf. ci-dessus) un plaisir, un bonheur et un rite,
- ce que ne saurait être la corvée de curer une fosse septique ou une conduite d'eaux usées,
- curer ma pipe, il y a très longtemps, était un moment de bonheur simple,
- me curer les dents, les ongles ou les oreilles sont de ces tâches à quoi m'oblige l'éducation et que j' accomplis machinalement sans y prendre un plaisir particulier quoique le brossage des dents me laisse une impression de confort dont je me passerais difficilement.
Distinguo satisfaisant ?
Pas très distingué !
Cela nécessite une dose d'élévation :
Curé vous dirait certainement que curer en génuflexion est très proche d'idolâtrie.
(Que de délicieux souvenirs par contre à l'évocation de la pipe...)
En ce qui me concerne je monte à cheval parce que c’est le seul moment dans la vie je me sens le plus libre, (le cheval symbolisant la liberté!) et cette liberté est vraiment partagée avec ma monture lorsque nous ne faisons plus qu’un… La liberté comme en politique compte plus que la sécurité dans la limite où la sécurité n’existe que lorsque la “liberté” existe car sécurité sans liberté n’est que prison paradoxalement…
A cheval nous entrons dans le jeu de l’apprentissage des accords mutuels basés sur la confiance et la réciprocité des connivences obtenues dans un travail autant intellectuel que physique qui demande beaucoup d’amour, de sensibilité et de tact…
Dans sa réponse si intéressante du 22 octobre, Philippe Farnault, évoquant la haute sensibilité du cheval, précise et approfondit sa pensée en ces termes : "une sensibilité dont l'esthétique évidente permet de conserver intacte chez l'homme la faculté de l'émerveillement, une faculté qu'il faut protéger s'il en est conscient".
Or, "... s'il en est conscient..." laisse entendre qu'il peut ne pas en être conscient ou en être insuffisamment conscient. D'où question : comment et/ou auprès de qui l'homme peut-il acquérir cette pleine conscience quand elle lui fait malheureusement défaut ?
Autre question à propos de cette si précieuse faculté d'émerveillement : puisqu'il faut la protéger, qui peut se charger de cette protection nécessaire et avec quels moyens ?
Que Philippe Farnault veuille bien excuser mon retard à donner suite à son propos.
Ces propos honorent et embellissent grandement notre forum.
Merci.
Vous voullez voir un exemple où la conscience fait cruellement défaut chez l’homme? Voici un gouvernement censé protéger le mustang, cet animal en voie de disparition et voilà comment il s’y prend en l’acculant jusqu’à lui rompre la nuque contre la barrière…Le round-up du 9 novembre 2010 dans l’Oregon: http://www.youtube.com/watch?v=pM_V4TIGrrA
Curer les pieds.
On peut dire que vous mettez les pieds dedans !
Déjà il faut concevoir de se voir descendre de son piédestal, de se retrouver sur ses deux pieds et pour finir de se prosterner.
On devrait aimer, ne dit on pas "pas de pied pas de cheval"?
Mais non, on n'aime pas.
D'abord, comment prend t'on son pied ? Pas à cheval, puisqu'on est piéton. Difficilement donc. Pas d'artifice, la seule arme possible, un vulgaire cul-re pied (on est loin là des envolées techniques des postérieurs).
On n'a pas dans les brainstorming des fabricants de matériels équins inventé des accessoires qui rendraient la chose élevée, intéressante,... moins ridicule.
Donc le preux cavalier doit toujours prendre son pied, de la plus simple façon qui soit, avec le risque que le cheval lui, ne le prenne pas.
Message édité par: marit, à: 2010/11/02 09:55