Embouchure et Contact
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oui! merci bien! et nous sommes nombreux je crois a vouloir que celà change!et nous y arriverons! amicalement FS
Piotr,
j'évoquais la peur dans un précédent message ;
l'expérience de (tenter de ) réparer des chevaux est inestimable, elle vous donne quelque chose, sinon de plus, du moins de différent.
Et avant tout, elle vous donne cette distance par rapport au résultat à obtenir ; à dire vrai, je n'ai jamais, jamais, réussi à réparer complètement, juste à reculer le seuil de défense.
La chose la plus délicate, c'est la réparation morale, je devrais dire "mentale", du cheval. La réparation technique l'est moins.
Une fois, je suis allée techniquement assez loin avec un cheval très abimé ; lorsque je l'ai donné à une autre personne, le cheval s'est délité, est re-devenu quasiment impropre au travail, sans que le nouveau cavalier y fût pour quoi que ce soit ; ce fut mon plus "beau non-sens équestre", et je suis certaine que M. Henriquet commenterait longuement cette situation-là, au regard de ce qu'il a pu écrire précédemment.
Très honnêtement, j'aurais aimé rencontré un de ces "réparateurs" qu'on nomme "nouveau maître", parce qu'il n'y a aucun risque à explorer le problème selon un angle différent ; je ne dis pas un angle nouveau, je dis un angle différent.
Car, même si on prouve par A+B que la méthode "nouvelle" est nocive au cheval, silencieusement nocive, j'ose dire qu'elle sera toujours moins nocive pour le cheval abimé que le couteau du boucher ; c'est à dire, faisons tout ce qui peut être fait pour rendre le cheval "exploitable", car sa survie en dépend.
c'est un autre sujet.
Prendre des risques à cheval, des risques qui ne dépendent pas de notre volonté, vous avez raison, ce n'est pas amusant.
A ne monter que des chevaux abimés, on en vient à modifier son propre comportement ; évoluez constamment dans l'adversité, vous devenez méfiant.
Alors, votre technique devient méfiante.
Donc, réparer, oui, mais avec modération, et en étant capable de distinguer ce qui est au dela de nos limites (qui ne sont pas forcément les limites d'un autre re-dresseur.)
Vous travaillez seul, c'est encore plus difficile ; il vaut mieux travailler en binôme dans la réparation ; un à pied, qui mène le travail, et un assistant en selle.
En revanche, nous trouvons des chevaux très abimés en surface, mais en surface seulement, et ces chevaux-là sont de vrais trésors (y compris économiquement...)
je finis par la peur ; elle est salutaire ; je prends pour inconscience le fait d'aller à l'obstacle, surtout à l'obstacle modeste, avec un cheval mal préparé, ou d'aller en promenade avec un cheval qui ne connaît pas l'épaule en dedans ;
d'une manière générale, j'ai peur pour tous les cavaliers de club, car en club, la "sphère d'incertitude" n'est que rarement réduite.
Le dressage (l'éducation) est la mère des disciplines, parce qu'il réduit la sphère d'incertitude ; le cavalier qui a peur réduit toujours la sphère d'incertitude, ce qui est très bien.
Jane Aériks
je me permet d intervenir pour simplement poser une question qui en fait concerne l'attelage. je travaille avec un ami son cheval il est attelé avec un mors liverpol soit au banquet soit à la premiere passe. Ce cheval qui est un haflinger a une bouche tres tres delicate qui reclame un contact tres leger. Au jourd hui nous recherchons a avoir le cheval en place tout en gardant une bouche legere. La difficulté est de provoquer l'engagement des posterieur sans pouvoir avoir recours aux jambes. Le probleme c est que quand le cheval est en place avec des guides tendues la moindre action directe de main provoque quelques foulées de galop.
Peut etre pourriez nous nous aider pour trouver les actions juste.
Merci
Pas facile de répondre en quelques lignes !
Je pratique aussi l'attelage (avec une jument comtoise) et je crois que ce qu'il faut chercher, comme dans les autres disciplines d'ailleurs, c'est l'équilibre : équilibre horizontal pour éviter que le cheval ne se mette sur les épaules et équilibre latéral pour avoir un cheval droit qui pousse de façon égale avec ses deux postérieurs.
Avec le cheval attelé, je ne sais pas travailler ces aspects là : on n'a pas l'aide du corps (assiette, jambes) et pas la possibilité non plus de jouer avec la position des guides dans le plan vertical.
Donc ce travail d'équilibre, je le fais en selle ou à pied : flexions latérales, épaule en dedans, travail sur le cercle hanches en dedans, en dehors, transitions, jusqu'à ce que la jument réponde à la plus petite indication de la main et reste droite (un cheval pas droit a tendance à partir au galop si on essaie d'allonger le trot). J'utilise aussi beaucoup la voix, et ça m'épate toujours de constater que la voix peut être aussi efficace que les jambes quand le cheval est à l'écoute.
Je ne cherche pas spécialement à mettre le cheval "en place" : il s'y met tout seul !
Message édité par: masterai, à: 2008/07/30 17:06
Jane , j'apprécie beaucoup vos interventions mais il y a un point avec lequel je ne suis pas d'accord : la peur .
Il ne faut pas relâcher l'attention certes , prendre en permanence la mesure du risque , mais si on laisse entrer la peur en nous , on se fige , on se prive d'une bonne partie de nos ressources et de plus on transmet cette peur au cheval , avec ceux qui ont eu "une enfance malheureuse " je pense qu'au contraire nous avons besoin de toutes nos capacités , et que donc il faut arriver a se détacher de la peur qui annihile .
je suis d'accord juliette! mais parfois a cause d'une chute violente, la peur devient difficile a "mater", surtout si l'on ne remonte pas de suite.. j'ai beaucoup de connaissances qui ont laché l'équitation a cause de ça, et d'autres qui sont devenus des petits tyrans pour leur cheval parce qu'ils s'imaginent qu'en bloquant tout avec une embouchure archi coercitive ,ils ne se feront plus "gicler", combiens de chevaux ne vont plus en exterieur? alors que j'estime que c'est partie integrante de la formation de n'importe quel cheval...les enseignants pourraient avoir d'ailleurs une formation a ce sujet? qu'en pensez vous?amicalement FS (ça va chez vous?)
Assis en tailleur simplement et discret, je voulais être là auprès de vous deux à vous écouter.
Merci, pour ce grand moment. Ph. F.