Emilie Haillot

Je suis avec interet son travail depuis quelques mois sur son site web
http://www.connivence.org/

C'est une cavaliere de tres grand sensibilite, vraiment a l'ecoute de son chevl, tres inspirant!

adrien m'avait dejà fait parvenir des images.. je trouve ça, effectivement beau, réconfortant, harmonieux..
je me demande si ce n'est pas la même jeune fille qu'on voit avec J L Sauvat sur une video.. le nom du cheval semble être le même..
par contre je souhaite poser une question d'ordre général, kelso, en servira d'illustration.. on le voit fonctionner très bas et très étendu..je suppose évidemment que c'est juste (vu le reste du travail présenté)et etant donné la qualité de sa cavalière.
j'ai entendu dire que les chevaux n'avaient pas de clavicules, et que donc leur garrot pouvait s'effondrer entre leurs épaules..sur du "bas et rond"
comment peut on le savoir ? a quel moment et par quels signes va t on pouvoir se dire "mon exercice n'est pas bon, mon cheval s'éffondre"
merci des réponses!
amicalement, françoise

L'intérêt est aussi de suivre le parcours de cette jeune cavalière ; elle a travaillé avec le Dr Pradier, un maître en ce qui concerne la locomotion et le fonctionnement du cheval, et suivi des stages avec je crois Jean-Louis Sauvat, Kathy Amos-Jacob, qui travaillent clairement dans l'optique légèreté ... même si chacun a un peu sa propre idée, insistant plus sur certains points et moins sur d'autres ... Des avis ou des questions des adhérents A I sont les bienvenus, pour qu'Emilie puisse y répondre !
Quant à la question de Françoise, vous en trouverez des éléments de réponse dans un petit bouquin qui s'appelle "le cheval juste", dont je parle puisque je participais hier au Salon du Livre de Compiègne et cet après midi à la Librairie du Saut Hermès à Paris ...
A très bientôt donc ,

Magnifiques vidéos, j'en redemande !!

Quelle merveilleuse cavalière, elle est la preuve vivante que l'équitation respectueuse du cheval existe, merci pour cette belle leçon...

J'aimerais connaitre son parcours de cavalière comment est elle venue à l'équitation légère ?

Aurait elle des conseils à me donner pour débuter un jeune de 5ans ? des erreurs à éviter ? des astuces ?

Merci par avance

Françoise, effectivement, il s’agit bien du même cheval sur la vidéo avec Jean-Louis Sauvat.
Au sujet du travail vers le bas, celui-ci est suivi par le vétérinaire Pierre Pradier car c’est un travail d’assouplissement et de musculature délicat, le cheval n’a pas de clavicule tout comme les animaux qui utilisent leurs antérieurs pour la station début, la clavicule permet (à l’homme entre autre) l’éloignement de l’omoplate et de l’humérus de s’éloigner du tronc en “conservant un axe articulé de soutien” autorisant une grande liberté de mouvement. Le cheval s’est adapté à son mode de vie, il broute la tête en bas, heureusement que le garrot ne s’effondre pas entre les épaules à chaque fois qu’il baisse la tête. Chez le cheval, le tronc est donc juste suspendu entre les jambes par des muscles, tendons et ligaments.
Pierre Pradier a écrit un livre intéressant au sujet de la locomotion équine “mécanique équestre et équitation”, il y explique l’intérêt de l’extension d’encolure par le fait qu’il provoque volontairement un déplacement du poids du cheval sur les épaules, déséquilibre qui va engendrer toute une biomécanique de compensation : la musculature des muscles de relèvement de l’avant-main (ce qui renforce le rôle des muscles compensant l’absence de clavicule) allégeant le cheval contrairement aux idées reçues sur cet exercice, des abdominaux, des mscles de la propulsion et ceux du rassembler (illio-psoa) ...sans rentrer dans les détails anatomiques, Jean-Marie Denois dans “la kinésithérapie du cheval” explique bien toutes les interdépendances musculo-squelettiques des mouvements du balancier.
L’extension d’encolure correctement employée (contact constant, lenteur du geste...) sur un cheval n’ayant pas de soucis aux antérieurs, provoque donc entre autre l’élévation du dos du cheval et la montée du garrot... Pour ma part je l’emploie quasi-quotidiennement mais de façon courte pour ne pas surcharger ses antérieurs fragiles.
Par contre, laisser descendre un cheval dans le vide, qui court après son équilibre en précipitant s’abîme, et n’apprend effectivement qu’à se mettre sur les épaules et à s’alourdir, d’où la complexité de l’exercice.

Stéphanie,
je suis cavalière amateur et j’ai commencé en centre équestre avec un parcours classique jusqu’au galop 8, petits concours d’entraînement CSO et dressage, parallèlement je passais toutes mes vacances scolaires chez Georges Malleroni au Portugal, élève de Ataïde et très bon pédagogue. J’y montais tous ses chevaux dressés et poulains et ce fut très instructif. J’avais aussi comme professeurs un entier lusitanien et mon père passionné, j’ai dû passer par toutes les méthodes possibles mais le cheval fut résistant, 24 ans aujourd’hui.
J’ai passé avec mes deux chevaux 8 ans en pension chez Michel Henriquet et Catherine Durand, où l’observation du dressage des chevaux ainsi que leurs conseils au quotidien furent très instructif aussi. Je travaille Kelso depuis 7 ans avec Jean-Louis Sauvat,élève d'Oliveira, un vrai puriste de la légèreté, et je pense que nous en sommes qu’au début ! Je suis aussi allée chercher quelques conseils de Kathy Amos Jacob, Pierre Pradier qui sont parfaitement complémentaires avec mes recherches puisqu’associant la rigueur et la technique de la compétition sans altérer la quête de légèreté et les exercices biomécaniques précis et adaptés aux faiblesses de l’animal.

Pour un jeune de 5 ans, je conseillerai du temps et de la patience, l’obsession première de la locomotion juste avant toute chose, quelques lectures, de bons maîtres peu gourmands... je regrette de ne pas avoir l’expérience de dresser beaucoup de chevaux pour pouvoir me permettre de donner des conseils en la matière.
« …le jeune cheval doit être monté pour lui, et non pour faire briller celui qui est dessus. Il était encore passé en proverbe dans les académies, que, plus on veut grandir les jeunes chevaux, plus on les abaisse, pour exprimer cette vérité, qu’en exigeant trop de leurs ressorts et de leurs forces, on use bientôt les premiers et on épuise les secondes. », Aubert

merci beaucoup émilie!
je vais relire ce livre de mr Pradier de plus près!!
en tous cas ; vos explications sont simples et me parlent!
en esperant vous revoir souvent sur le forum! j'avais énormément apprécié ce petit bout de film avec JL Sauvat!

Merci Emilie pour votre réponse !!

J'ai vu vos vidéos de travail dont celle en liberté, de quelle influence éthologique vous servez vous ? parelli ? lyons ? de Corbigny ? Boots ?

Bonjour,
au sujet de l'éthologie, j'ai beaucoup lu mais je pense être d'avantage sous l'influence de la méthode Parelli et Andy Booth car j'ai reçu des conseils d'une élève d'Andy, Madgalena Pommier, et nous passions beaucoup de temps au haras de la Cense, à observer. J'ai ensuite fait ma sauce, mais suis restée sur ma fin, j'aimerai approfondir cette approche. J'en connais d'avantage les notions de philosophie que les exercices précis qui mènent à passer des niveaux dans cette discipline.
Finalement, la sagesse des grands écuyers peuvent mener progressivement à ce que vous avez vu en vidéo, car la descente des aides peut amener à travailler en cordelette, la finesse et la discrétion des aides, si l'on fait l'effort de les minimiser à chaque demande, le cheval peut réagir à la moindre sollicitation.

Merci à toutes de ces échanges, qui montrent bien que "tous les chemins mènent à Rome" à condition d'avoir la foi ... je m'explique :
- l'extension d'encolure est un moyen gymnastique utile fort bien expliqué par Emilie ; elle en expose aussi très bien les dangers si ce moyen est mal utilisé ou mal compris
- l'équitation éthologique est une avancée pédagogique récente en France, mais revient à l'application de principes de dressage et de connaissances "d'homme de cheval" classiques ; mal utilisées ou mal comprises, certaines de ces "méthodes" peuvent aussi compromettre la pratique sportive
Ces deux exemples pour montrer que la relation au cheval est fondamentale dans le dressage ( c'est pourquoi, comme le dit Emilie, chacun en vient à "faire sa sauce" ) et que les combats d' Allège ideal pour le respect du cheval et son travail sur le plat sans contraintes rejoignent ceux de beaucoup d'enseignants actuels.
Des livres comme " Mécanique Equestre et Equitation " sont particulièrement précieux pour aider à la compréhension de la bio mécanique ; des compétences comme celles d'Andy Booth sont essentielles pour faire évoluer nombre de cavaliers .
Nous essaierons que ce site continue à en donner des exemples .