Cavaliers de concours
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J'entends souvent dire autour de moi que l'on ne peux pas ET être cavalier de concours ET vouloir monter dans la légèreté. Pourtant, c'est mon cas. Je souhaiterais connaitre les avis des autres cavaliers dans mon cas, les difficultés qu'ils rencontrent, leurs frustrations et leurs joies.
Bien qu'il soit difficile, malgré un gros travail, de partir sur une épreuve en se disant que l'on n'accèdera pas au classement parce qu'on ne rentre pas dans le moule, quel plaisir de s'entendre dire que nos chevaux sont toujours bien dans leur tête et sont justes ("mais il manque toujours le petit plus qui...").
Sur ce sujet, je me pose des questions à propos de ma pouliche qui vient de prendre 5 ans mais qui est tardive. Elle est débourrée depuis un peu plus d'un an mais une chute et un terrain boueux à la maison, nous ont fait prendre un peu de retard dans le travail. Bien entendu, elle a une attitude horizontale et n'est pas encore stable. Je voulais la sortir doucement en concours de dressage pour jeunes chevaux première année pour lui faire voir autre chose et prendre doucement de l'expérience. Mais je me demande si je vais le faire. Je me demande si je vais pouvoir résister et accepter toutes les remarques et conseils que l'on va me prodiguer pour dresser "un cheval de concours" (entre autre, "tenir devant" et "pousser dedans"). Je précise que c'est le troisième cheval que je travaille et que je sors.
D'autres sont dans le même cas? Comment faites-vous passer vos idées de respect du cheval sur le long terme?
moi aussi j'y crois!!je suis dans le meme cas avec un poulain qui prend 4 ans, que j'ai acquis a 1 an.. jusqu'ici j'ai tout fait moi même et sans regrets!! a chaque fois que j'ai eu un doute j'ai demandé conseil et là on me resservait les mêmes poncifs vieux comme le monde; ce que je dis ,et ce que je crois c'est que 1: desolée!mais souvent les conseilleurs sont pas les payeurs! souvent ils voient une exploitation forcenée et précoce du jeune cheval,sans se soucier de notre investissement affectif,et du fait que notre "chéri" on y tient et on le gardera jusqu'a sa belle mort; que jusqu'a preuve du contraire les factures véto et le chagrin c'est pour notre pomme.mon vieux pote de 18 ans a été massacré au débourrage; j'ai pu rattrapper certaines choses; mais parfois ses émotions reprennent le dessus.. il a un antérieur gauche qui était "usé" a 3 ans!! a force de le faire sauter et ressauter sur des terrains durs pour le "montrer"; cet antérieur et la santé de mon cheval je les maintiens a bout de bras depuis 15 ans! merci a mon marechal michel le pape;et a mon véto le dr ridoux.. si je faisais le calcul de ce que m'a couté en sous et en larmes de voir mon pote boiteux; je crois que j'en serais ahurie! alors je me suis dit qu'en ce qui me concernait ,je ne laisserait plus jamais cela arriver, voila pourquoi je suis allée chercher quiz quiz a 1 an,et voilà aussi pourquoi je ne laisse personne me bourrer le mou avec des inepties!ça me fait penser aux curés qui donnent des conseils pour le couple ou élever les gosses.. qu'est ce qu'ils en savent? combien de moniteurs n'ont jamais débourré un poulain?ne possède pas de chevaux ,ou juste quelques mois pour faire un coup de commerce?pourquoi ce sont les stagiaires (donc a priori ceux qui savent pas et qui sont là pour apprendre, a qui on colle les "débourrages")je m'excuse platement auprès des moniteurs qui eux; font consciencieusement leur travail! dans ce cas ,cela prend du temps, de la science; et l'amateur doit accepter que le cheval soit ainsi plus cher!parce que les potentiels proprietaires veulent aussi des chevaux "pas chers" d'ou la tendance pour certains de bacler le travail... enfin!! tout ça pour vous dire :faites vous un peu confiance et quand vous ne savez pas demandez a ceux qui en ont une pratique éprouvée et reconnue;c'est plus cher, mais géneralement plus durable! amicalement, françoise
"Pourquoi est-ce qu'on colle les débourrages aux stagiaires"? Parce-que eux, ils n'ont pas encore conscience du danger d'un débourrage mené selon des principes trop aléatoires - ils sont ravis de se "bâtir une expérience" et en plus, "c'est en tombant que l'on devient cavalier". Et oui, et après? Et bien on se trouve un stagiaire pour lui "coller" les débourrages.
Ainsi, la technique progresse peu... personnellement, je n'ai jamais utilisé mes stagiaires de la sorte - j'en ai bavé, mais j'ai mené tous mes débourrages (arrivé à 100, j'ai arrêté de compter...) seule. Aujourd'hui, je me régale parce-que j'ai confiance en la technique que je me suis construite: ça fonctionne, et sans danger. Oh je n'ai rien inventé, j'ai juste compris l'ordre dans lequel il faut utiliser les procédés et lesquels - le pourquoi du comment... sans oublier que chaque nouveau cheval peut tout remettre en question!
Bon, c'était hors sujet, mais moi, la "viande fraîche" que l'on utilise pour débourrer les chevaux, ça me désole.
La question de Sabine Hébert est de toute première importante et la façon dont notre époque y répondra aura les plus grandes conséquences, positives ou négatives, sur le devenir de la discipline. Il serait d’ailleurs intéressant que ceux qui jouent actuellement les premiers rôles dans la compétition de dressage, entraîneurs, juges, ou cavaliers de haut niveau, échangent en toute sincérité et simplicité sur le sujet.
Pour ce qui me concerne je réponds : oui on peut et on doit monter dans la légèreté en compétition, et ce n’est pas incompatible que d’être concurrent et fana légèreté.
Pourquoi ? Parce que la compétition est encadrée par des règles simples et que celles-ci rappellent, article après article, que l’équitation pratiquée en épreuve doit être de l’équitation académique basée sur des racines classiques. Or cette équitation, qui prend une tournure légèrement différente selon les écoles, a la légèreté comme dénominateur commun, toutes écoles confondues.
La preuve : lisez les articles 401 et 419 du règlement international. Lisez-les mot par mot, ligne par ligne. Cela ne souffre pas la moindre objection.
Mais pourquoi en doute-t-on ? Pour différentes raisons dont j’évoquerai les principales.
D’abord parce que dresser c’est long et difficile avec la plupart des chevaux et que la compétition constitue un rendez-vous prématuré pour beaucoup. Alors, pour faire face aux difficultés des présentations en contrôlant un animal qui n’est pas toujours en équilibre, on force la soumission et on obtient un ramener dans la compression et l’appui. Ne peut être monté dans la légèreté que le cheval qui se soutient. Il faut un cheval qui se tient, pas un cheval tenu.
Ensuite parce que l’œil des protagonistes des concours s’est fait à ces attitudes contraintes et qu’elles sont souvent considérées comme juste…alors qu’elles ne le sont pas. Même au plus haut niveau. (Voir « Objection votre honneur » dans l’Eperon d’il y a quelques mois)
Enfin parce qu’on joue bien souvent à un jeu dont on ne connaît pas la règle ; et si on ne la connaît pas, comment l’appliquer ? Et me voilà revenu à l’article 401 : demandez à ceux qui prétendent que légèreté et compétition sont incompatibles s’ils connaissent cet article de base, et vous ne serez pas déçues ! Et, à ceux à qui il ne serait pas étranger, demandez pourquoi il est si souvent bafoué…la réponse m’intéresse.
Bonjour,
Si vraiment nous voulons nous donner une chance de ne pas « trahir » l’éducation de légèreté établie à la maison avec le cheval, il faut avant tout l’emmener travailler sur des carrières inconnues (clubs alentours, chez des amis…).
Puis avant de participer à une compétition, je suis d’accord avec l’idée qui consiste à aller sur différents terrains de concours pour « intéresser » progressivement le cheval à son travail dans cette ambiance particulière. Pour pouvoir profiter d’un paddock d’échauffement il faut être engagé dans l’une des épreuves du jour. Le « seuil » à franchir de la compétition apparaîtra plus facile.
Dans un autre registre lorsqu’on va voir une compétition de CSO de 6 ans, on peut constater que sur le paddock tous les cavaliers s’identifient les uns aux autres. Rares sont ceux qui font montre de leur personnalité. J’exagère un peu volontairement : mais tous les chevaux sont « manœuvrés » de façon identique. L’expérience de chacun semble être celle du voisin à cheval… Progressivement c’est la personnalité des chevaux et leur niveau d’éducation qui différencient chaque couple et cela devient très clair sur le parcours. L’un –cheval- et l’autre –cavalier- se révèlent.
L’idée qui doit ressortir de cet exemple est que dans la discipline du dressage le cavalier qui souhaite donner l’exemple doit se forger une individualité forte « pour ne pas avoir honte » d’être différent. Il faut tenir et c’est l’amour que l’on porte à son cheval qui établit la base de la légèreté. Haut les cœurs ! Bye.
"Le spectateur du rectangle olympique" par Denis Bogros dont je salue ici le neveu, remy Bogros:
http://www.miscellanees.com/b/bogros23.htm
.
Merci à Catherine pour ce rappel de documentation présent sur le web (signalé antérieurement par Yves Katz).
Je me souviens de l’hommage du colonel Christian Carde à la mort du colonel Denis Bogros en 2005. Il est je crois sur ce site.
Ces quelques pages à imprimer (10 sur Word) sont un véritable vade-mecum. Elles représentent à la fois et un guide et une image finale précieuse à posséder lorsqu’on éduque un cheval.
On ressent au travers du texte toute l’importance de la liberté laissée au cheval dans l’exécution de ses gestes. Laisser faire le cheval, c’est auparavant « écouter la réponse du cheval au travers de son corps, après avoir usé d’une aide » (voir le très intéressant dossier d’A.I. : « Connaissance parle, mais sagesse écoute » de Gigi Nutter).
Concernant le jeu de l’encolure et de la tête (qui « … prolongent les mouvements du dos du cheval ») je crois qu’il est capital d’attirer l’attention du cavalier en formation dans la discipline du dressage sur cette notion. Et de même d’exagérer l’acquisition de cette notion de balancier avant d’aborder le relèvement de l’encolure du cheval !
La définition de la « perméabilité » du cheval est à lire, et à relire. Il me semble que les échanges nombreux sur la tension des rênes, à donner ou ne pas donner, trouvent leur source dans la manière de comprendre cette définition et aussi certainement à partir de son ignorance. Bye.
je suis tout a fait d'accord avec philippe!pourquoi ceux qui utilisent toutes sortes de méthodes "exotiques",pourraient eux "se balader" sur les paddocks de détente, et nous devrions avoir honte de notre recherche de légereté?qui n'est pas une mode récente qui plus est; donc qui ne devrait même pas a avoir a faire ses preuves.. finalement!?ce qu'on cherche (la légereté) on y croit! on est convaincus! on a la foi!bon ; ben aucune raison de se faire des complexes! d'accord avec la "personnalité forte"... par contre a savoir si on y gagnera des points.... ça c'est LA BONNE QUESTION, et là je suis plus que dubitative, même si je crois que certains juges vont sincèrement dans ce sens.Ceci dit a moins d'en vivre.. quelles sont les réelles motivations pour faire de la compétition? en amateur j'entends. personnellement, j'ai fini par considerer cela comme une reunion conviviale entre habitués, et ça discute ..et c'est sympa.. chacun sait a peut près s'il a été bon ce jour là,on prend des nouvelles les uns des autres ,les petits potins..ça aussi c'est de la légerté , humaine cette fois! de toutes façons ,léger ou pas en compétition se greffera toujours le problème intrinsèque des possibilités physiques de notre cheval, et là forcément tout le monde ne peut pas (financierement) ou ne veut pas (affectivement) partir dans "la course a l'armement" alors...? quid? qui plus est, si l'on considère l'equitation comme un art, a t on besoin de la compétition pour s'évaluer? ou de l'oeil aguerri d'un maitre?est ce que les peintres faisaient des concours? j'ai pas la réponse ,mais je me suis souvent posé ces questions! le plaisir de la légereté partagée, du sentiment d'harmonie si fugitif qu'elle procure vaut bien plus cher que les rubans a 2 balles qu'il y a dans mon bureau...et après moi le déluge! françoise
Je crois aussi que si l'équitation est une art, on n'a pas besoin de la compétition pour s'évaluer.
Beaucoup d'amateurs sortent en compétition avec des chevaux aux capacités moyennes pour tout le côté rencontre, moi la première.
Mais je crois réellement à la légèreté dans l'objectif de respect du cheval. A ce titre, sortir compétition permet de montrer que l'on peux faire du beau avec du respect. Car, bien souvent, on est, sans le vouloir, un exemple et une référence pour certains novices, parce que l'on sort en compétition.
Je crois que si l'on n'obtient pas de résultats, il est difficile de faire comprendre aux jeunes que certaines méthodes sont nocives pour le cheval et ne le respectent pas. Et c'est parfois ce qui est frustrant. S'entendre dire "oui, tu me dis de faire comme ça mais ça marche pas, l'autre il fait autrement et il gagne".
J'espère avoir pu exprimer de façon correcte ma pensée.
Bonjour à tous
La légèreté je n'y crois pas (la croyance c'est pas mon truc) mais j'estime qu'elle est primordiale, c'est une condition incontournable pour une équitation de qualité et ce, dès le début. Le reste n'est que contention, illusion.
La compétition surtout à haut niveau, n'est que du business (il faut que les cavaliers représentant les plus gros sponsors soient aux premières places sinon ... ) et comme les petits imitent les grands.
pierrex
Je suis persuadée que l’on peut monter en concours dans la légèreté.
Un mouvement juste (qui rentre des les critères du concours) est toujours bien noté,… même léger ! :)
C’est ce que j’aimerais bien prouver mais, la route est longue et difficile parce, si on veut présenter une reprise en concours, on rajoute un certain nombre de paramètres à liste habituelle.
Et, il faut passer par cet apprentissage indépendant du type d’équitation.
Il faut donc faire, réfléchir, et avancer sur cette route. Faites vous filmer, observez, décodez les protocoles sans vous laisser dérouter, gardez votre objectivité et travaillez. La différence se fera à long terme.
Oui c’est difficile, mais c’est difficile aussi pour les autres ! Le contrôle et la gestion des paramètres générés par le concours sont les mêmes pour tout le monde, et, je pense que la différence au classement se fait plus sur cette assimilation que sur le type d’équitation.
Pour reprendre le cas de votre jument de 5 ans, vous dites qu’elle n’est pas stable, or, on sait que c’est un des critères pour les notes. Donc, il ne faut pas s’attendre à un classement. Mais, vous pouvez la sortir pour lui faire prendre de l’expérience dans l’ambiance concours. Ce sera le seul objectif de ces sorties à ce moment. De toutes façons, il faudra prendre le temps de le faire (pour la suite), et, quand vous construisez son mental, le résultat (dans le concours) importe peu.
Les concours sont un bon terrain d’expérience, il faut les utiliser !
Ce qui compte c’est la relation de communication entre son cheval et soi, c’est cette relation qu’il faut affiner dans les concours (comme à la maison évidemment !) et, à un moment donné, ça va correspondre avec vos souhaits et d’un coup aussi avec ce qui est bien noté.
Les difficultés :
Tous les paramètres auxquels on est confronté dans cette situation et qui se mélangent à ceux habituels.
Les joies :
- Constater une évolution positive par rapport à la sortie précédente
- Faire un bon mouvement qui sera bien noté
- avoir des gens que vous ne connaissez pas et qui vous arrêtent pour vous dire que c’était beau !
Je vous soutiens moralement dans cette démarche. Alors, il faut y aller, y retourner, réfléchir et faire, encore et encore… comme d’hab ! :)
Message édité par: BLESCHET, à: 2008/02/02 11:49