Mettre un cheval sur les épaules
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Ce qui me révulse en fait, bien que le mot soit un peu fort, c'est finalement l'idée même du cheval "difficile" qu'il faudrait "redresser" par des trucs plus ou moins empiriques.
Ce n'est pas le cheval qui est la cause des problèmes, mais l'éducation qu'un être humain lui a donné, qui est défectueuse.
C'est bien.
Toute science est assise sur un empirisme séculaire dont elle ne saurait se passer. Cela s'appelle la Connaissance quand s'y ajoute la Sensation. Merci Hervé.
Nous ne savons faire autre chose que de bâtir sur le sable de nos erreurs passées.
Bonne soirée.
Pourquoi ce charabia ?
Prenons un exemple concret.
Le cheval se cabre, l'empirique lui met un coup de cravache entre les oreilles. Le cheval ne se cabre plus, l'empirique est content, c'est un truc qui marche. Mais pourquoi le cheval se cabre-t-il ? L'empirique nous dit que c'est parce qu'il est "rétif", ce qui ne nous avance pas beaucoup.
L'empirique n'a fait que punir un comportement, sans résoudre la cause, qui est que le cheval n'a trouvé que ce moyen pour se débarrasser de la pression que lui infligeait le cavalier. Le coup de cravache ne lui a pas du tout enseigné ce qu'il aurait du faire au lieu de se cabrer. Il ne sait toujours pas ce qu'il doit faire, mais maintenant il sait qu'il ne doit pas se cabrer. La prochaine fois il essaiera peut être de virer le cavalier...
Daniel,
J'ai lu toutes les solutions que l'on vous proposait et je me garderais bien de vous inciter à aller vers l'une ou vers l'autre.
Cependant, il me semble que, probablement, aucune solution ne peut répondre complètement à un problème qui n'est pas complètement posé.
En effet, sauf erreur de ma part, vous ne nous avez pas dit quel âge a le cheval, si son comportement a toujours été celui que vous décrivez, quel est le comportement de ce cheval lorsqu'il n'est pas monté, quels sont ses rapports avec ses congénères et/ou avec les piétons, comment il se comporte en liberté, si ses conditions de vie ont été modifiées à un moment ou à un autre...
Tous ces éléments pourraient peut-être aider les membres du forum qui ont suffisamment d'expérience à affiner leurs réponses ou à en proposer de nouvelles.
Olivier, merci pour vos questions.
Il a 5 ans, ce qui explique en partie ses soucis (à mon avis) est son "débourrage" façon polo (mais polo malsain, je me garde bien de généraliser sinon on pourrait dire la même chose de la fçon horse-ball je suppose...). Il est ultra-sensible de tout ce qui touche à la tête et aux oreilles en particulier, des sévices aux oreilles dans sa jeunesse ne sont pas à écarter... Il se laisse bien touchez et attraper les oreilles maintenant, mais de temps en temps, ça le fait encore paniquer, même quand le rituel est observé scrupuleusement (par exemple je le sors du boxe où il mange en le tenant par le toupet, et de temps en temps il panique, tourne d'un coup et se réfugie au fond avec la tête à une hauteur inimaginable).
Avec ses congénères, rien d'anormal d'après moi, en ce moment ils sont trois ensemble et il est au milieu dans le rapport de dominance. C'est un cheval qui vit toujours au pré depuis qu'il a été acheté par son propriétaire il y a environ un an.
Par contre à pied avec l'homme il peut être stressé comme à cheval.
Enfin, je l'ai vu stresser très fort une fois sans humain, en se prenant toutes les clôtures électriques de mon pré, sans raison apparente, il était complètement paniqué.
Pour le travail, on galope dans le champs de chaume depuis deux jours, en alternance avec du pas avec demande de pli prononcé. Ce n'est pas trop mal pour l'instant. J'arrive à peu près à l'avoir bas en écartant franchement mes mains au galop. Par contre ce qui est hallucinant c'est la vitesse à laquelle il peut galoper tout en ayant la tête assez relevée quand il est stressé ! Mais ce n'est arrivé qu'une fois aujourd'hui (sachant que je commence ce travail dans un endroit ouvert sans rien de très regardant, on confirmera plus tard dans la carrière pour voir).
A-t-il vu un ostéopathe ? Car le comportement de stress au pré peut s'expliquer par un blocage des cervicales et les défenses au travail peuvent provenir d'un blocage des thoraciques. Après un débourrage style polo comme vous le dites c'est tout à fait probable.
Oui il en a vu un. Mais son propriétaire va lui en montrer un très bon (de réputation en tout cas) de sa connaissance.
En parlant des oreilles, juste un détail:
Pour brider, je commence toujours par passer le frontal par-dessus l'oreille coté hors montoir (oreille droite) qui passe aisément. Je réserve la deuxième oreille (la plus difficille à passer) au coté montoir, étant plus à l'aise pour cette phase plus délicate.
Un détail parmi des milliers.
Bien sûr, un cheval éduqué baisse la tête et la tourne vers son cavalier dés que celui-ci présente le filet. On rencontre des sujets délicats de la tête et des oreilles, mais avec patience et méthode on y arrive toujours.
Un brossage doux de la tête est indispensable avant et après le travail. En été, la douche sur la tête demeure une très bonne chose, on y arrive à force de patience.
Je suis très à cheval sur tous ces détails. Notre ami nous le rendra toujours.
On rencontre des sujets délicats de la tête et des oreilles, mais avec patience et méthode on y arrive toujours.
On y arrive surtout en utilisant un procédé de désensibilisation...
Hervé,
Vous balayez d'un revers de main ce qui n'est pas de votre plume.
Toutefois, ce que vous avez écrit, depuis quelques années, je l'ai recueilli dans le creux de ma main et l'ai expérimenté, y trouvant parfois matière à élargir positivement mon savoir pratique.
Merci donc, Hervé!
Gardons-nous bien de confondre ouverture d'esprit et faiblesse de caractère... Une relecture dépassionnée des précédentes interventions autour de ce sujet ne saurait porter atteinte à nos dignités respectives.
Quant au doigt dans la bouche qui vous révulse, je crois savoir que certains latins massent les gencives et le couard de leurs chevaux, aux fins de les relaxer.
La relation avec le cheval se réduit pratiquement au tactile, à la sensualité, voire l'érotisme. Chacun demeure libre de le pratiquer ou de le rejeter.
CC