Equitation Ethologique & Equitation ne font qu' 1
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Bonjour Yasmine,
Pour moi (je ne prétend pas être un expert, seulement un étudiant), l'équitation éthologique est une équitation qui a vise à établir une relation naturelle et une communication authentique avec le cheval.
Elle exclut l'utilisation de la peur, de l'intimidation et de la force pour atteindre ses objectifs.
Cette approche me semble novatrice par l'application systématique et pratique qu'elle fait de concepts éthologiques (c'est la raison pour laquelle le terme d'équitation éthologique ne me paraît pas absurde).
Les "anciens" ne nous ont pas légué une méthode d'équitation éthologique, ce qui règle pour moi la question d'un point de vue pratique.
Mais on peut débattre de la question d'un point de vue historique. Voici trois citations, à titre d'exemples :
Quel que soit cet emploi, le point de départ de l'obéissance du cheval est le même. Il ne saurait, évidemment,se trouver dans le désir de nous être agréable, et encore moins dans l'accomplissement du devoir. Il réside uniquement dans l'instinct de conservation de l'animal, qui le porte à éviter la douleur, en répondant à l'avertissement venant des agents qui peuvent la provoquer et, au besoin, la produiraient jusqu'à l'obtention de l'obéissance. Nos moyens de domination n'ont pas d'autre base.
Général L'Hotte, Questions équestres
Les aides n'étant, comme nous venons de le dire, qu'un avis qu'on donne, au Cheval, qu'il sera puni, s'il ne répond pas à leur mouvement, les châtiments ne sont par conséquent que la punition qui doit suivre de près la désobéissance du Cheval à l'avis qu'on lui donne ; mais il faut que la violence des coups soit proportionnée au naturel du Cheval ; car souvent les châtiments médiocres, bien jugés et faits à temps, suffisent pour rendre un Cheval aisé et obéissant ; d'ailleurs, on a l'avantage de lui conserver, par ce moyen, la disposition et le courage, de rendre l'exercice plus brillant, et de faire durer longtemps un Cheval en bonne École.
Le Pas d'École est différent de celui de Campagne, en ce que l'action du premier est plus soutenue, plus raccourcie et plus rassemblée, ce qui est d'un grand secours pour faire la bouche à un Cheval, lui fortifier la mémoire, le rapatrier avec le Cavalier, lui rendre supportable la douleur et la crainte des leçons violentes qu'on est obligé de lui donner pour l'assouplir et le confirmer à mesure qu'il avance dans l'obéissance de la main et des jambes.
La Guérinière, Ecole de Cavalerie
Message édité par: Marcantoni, à: 2008/05/23 16:07
Autre citation :
"On agite la mèche doucement et près de terre en fixant les yeux avec bienveillance sur ceux de l'animal qu'on immobilise comme nous l'avons dit, quand il s'inquiète.
Dès que le calme se montre, on caresse et on agite plus vivement le fouet. On doit arriver à le faire claquer aux oreilles du cheval tranquillisé et rassuré.
Le regard est d'une importance extrême dans toutes ces pratiques.
C'est par une progression semblable qu'on accoutume les caractères les plus sauvages et les plus farouches à tous les objets qui les effraient, et qu'on amène les animaux les plus irascibles et les plus méchants à se laisser ferrer sans difficulté."
Faverot de Kerbrech
Ce n'est pas parce que les anciens n'ont pas écrit grand chose sur le sujet qu'ils ne le pratiquaient pas. Ils n'ont pas écrit pour nous mais pour leurs contemporains. Et ils ne notaient peut être sur le papier que les connaissances les moins partagées.
Bonjour,
On se place d'abord sur la piste à main gauche. Le cavalier fait marcher le cheval à la cravache. Au bout de quelques pas, il l'arrête par un coup de caveçon d'une force modérée, mais suffisante pour faire comprendre à l'animal la puissance de l'instrument qu'il a sur le nez.
Il redemande de nouveau la marche par la cravache, puis il arrête encore par un léger coup de caveçon.
Quand le cheval semble éprouver une crainte salutaire et se montre convenablement soumis à l'homme, un aide s'approche et se place à l'épaule gauche. Le cavalier flatte le cheval sur l'encolure et le regarde avec bienveillance.
Faverot de Kerbrech, Dressage du cheval de selle.
Si ce n'est pas de l'intimidation visant à soumettre le cheval en lui inspirant de la crainte, je me demande bien ce que c'est ...
Mais, entendons nous bien, je ne veux pas dire que les "anciens" étaient brutaux, mais simplement que l'usage de la peur, de l'intimidation, et de la force, dans des limites raisonnables, ne leur semblait pas inacceptable (le dressage du cheval était une nécessité vitale et il fallait bien faire avec les moyens du bord). Je pense que s'ils avaient pu s'en dispenser comme nous le pouvons aujourd'hui, ils l'auraient probablement fait.
Message édité par: Marcantoni, à: 2008/05/23 17:45
Merci Nicole!
Sans parler de Mounty Roberts qui utilise principalement la peur pour assujettir les chevaux, je propose à Hervé de relire ceci, nous avions déjà amplement débattu sur le sujet.
www.allege-ideal.com/index.php?option=com_joomlaboard&Itemid=37&func=view&id=8361&catid=2&limit=6&limitstart=0
Si vous avez quelque chose à rajouter...
Bonsoir,
Personnellement, je pense qu'on fait la même chose aujourd'hui mais qu'on le décrit avec plus d'hypocrisie.
Les instruments d'aujourd'hui ne sont pas plus anodins et certaines techniques dites douces utilisent des actes "durs" en les décrivant avec des mots "doux".
Chez les anciens point d'hypocrisie puisqu'il n'y avait point de tabou sur l'usage de ce que nous qualifions aujourd'hui de "violent".
J'ai cité Faverot de Kerbrech parce que j'ai trouvé récemment le "Dressage méthodique du cheval de selle" sous forme numérique :
www.chevalenpage.info
Cliquer sur Menu puis Sous les sabots.
C'est sûr qu'on peut y trouver des passages qui ne sont pas très tendres avec les chevaux. Mais la discussion tournant autour de l'aspect novateur de l'éthologie, le passage que j'ai cité me laisse à penser que le concept n'est pas si nouveau que ça.
J'ai remarqué que dans les textes anciens, il est souvent dit que l'éducation du cheval avant d'être monté ou au début de son débourrage était confiée à des aides. Ce n'était peut être pas un public pouvant s'offrir un livre (peut être même ne savait-il pas lire) ce qui pourrait expliquer aussi le peu d'écrits disponibles sur cet aspect du travail du cheval.
Bonjour à tous
Jusqu'à le 2me guerre mondial il y avait des chevaux et plein d'autre animaux un peu partout. Le cheval faisait partie de la vie courante dès la petite enfance et ce qui nous semble aujourd'hui être des nouveautés n'était que le quotidien de nos anciens. De nos jours tout le monde parle voiture, dans le passé tout le monde parlait cheval.
pierrex
Pierre X, j'adhère 100% à ce que vous dites!
Bonjour Yasmine,
Si vous avez quelque chose à rajouter..
Les résultats montrés par Pat Parelli, John Lyons, par leurs élèves, et par tous ceux qui suivent cette approche, parlent d'eux-même, donc je n'ai rien à ajouter.
Bonjour Hervé,
Pouvez-vous me décrire précisément ce que c'est que "l'équitation éthologique" et ses composantes "novatrices"?
A part l'aspect commercial de l'étiquette, je n'ai toujours pas compris d'autant plus que moi aussi, les gens me disent que je fais "de l'éthologie" - pour eux, du moment qu'on essaie de comprendre le mental des chevaux, on est dans ce bateau là - mais pensez-vous que les anciens travaillaient différemment?
Merci.
http://www.chevaux-de-regagnas.com