quelle est la bonne embouchure ?
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Bonjour à tous,
Lectrice de ce forum depuis quelques temps, j'avoue y aimer le ton et le contenu riche des débats....Puis la légèreté y étant à l'honneur, il m' apparrait indispensable d'y adhérer, étant une adepte invétérée depuis quelques années déja.
Propriétaire de 3 chevaux, j'ai la chance de les avoir à la maison et la "malchance" de monter seule : difficile à mon niveau et dans ma région de trouver un enseignant alliant légèreté et compétition...Bref, je me soigne en me cultivant auprès de lectures et forums, et ne désespère pas de rencontrer un jour celui ou celle qui m'aidera à progresser...
Aujourd'hui cependant je rencontre une difficulté avec mon 7 ans, hongre espagnol, Nocario, et c'est cette raison qui me pousse à franchir le pas de lectrice à participante...
Acquis depuis moins d'un an, Nocario était au départ "difficile" : s'acculant, précipitant, se pointant au moindre contact avec un simple filet... mais heureusement la magie du coup de coeur avait opéré, et aujourd'hui je ne le regrette pas.
Après avoir rencontré un enseignant adepte de la légèreté, j'ai troqué mon filet pour un pelham sous ses conseils, et là changement radical :Nocario décontracté, plus de défenses, attentif, conscienceux....Nous avons travaillé avec pendant 6 mois, dans le calme pour lui redonner confiance au cavalier. Puis ayant un concours dans 2 mois je suis repassée en filet, le pelham étant interdit par la FFE.
Et là de nouveau contracté, passant soi au dessus soi au dessous de la main, se remettant à précipiter, à devenir inconfortable...J'insiste, pensant qu'il fallait qu'il s'habitue, mais rien ne change...
Sous les conseils d'une amie je le passe en bride, et là je retrouve un peu les sensations d'avant, avec le pelham : un cheval sous moi, léger, décontracté, attentif. Je dis un peu car le cheval n'est pas aussi à l'aise qu'avec le pelham, mais me semble bien mieux qu'en filet.....
Toutefois, ayant une phrase gravée en moi : "seule l'ignorance du cavalier est la cause de résistance et non la amauvaise volonté du cheval" de Pluvinel.
Je ne cesse de me remettre en question, et de culpabiliser:
1)La bride me parrait cohercitive de part sa structure imposante, je culpabilise de ne pas obtenir le même résultat en filet, ai je raison ?
2)Le mors de filet est un releveur, et j'ai eu oui dire que du temps de la Guérinière ce mors ne servait que pour manipuler les chevaux au sein des écuries : Il ne serait jamais venu à l'idée des écuyers d'alors de dresser avec une telle embouchure.
Pensez vous qu'une embouchure puisse être la cause de résistance, si oui laquelle me conseilleriez vous ?
Nocario semble être mieux en bride, me conseilleriez vous tout de même d'insister avec un filet ? Si oui pour quelles raisons ?
Désolée pour la longueur de mon message mais il me parraissait impoli de poser une question sans me présenter préalablement.
Merci de m'avoir lue jusqu'au bout, et d'avance merci pour vos réponses.
Bien cordialement
Nathalie
Bonsoir Sophie et merci pour votre réponse, ça fait du bien de voir que je ne suis pas la seule à me questionner sur les mystères de l'embouchure !...laquelle est la bonne, pourquoi celle ci semble t il l'appréciée, alors que celle là semble le déranger... mystère probalement lié comme vous le soulignez, à un passé déja bien lourd... D'ailleurs quand Nocario est arrivé à la maison, il était terrorisé à la vue d'une cravache ou d'une chambrière : ça le mettait dans une intense exitation !...
Pour en revenir à mon problème,j'ai oublié de préciser un détail qui à son importance : en bride je ne me sers que du mors de filet, comme avec le pelham, la rène de bride étant toujours détendue. Et, comme je le disais plus haut, cette embouchure semble avoir sur lui un effet canalisant, "indicateur", à l'instar du filet...
Pour ce qui est de réapprendre à communiquer avec la main, c'est ce que nous avons fait au commencement. Pendant 2 mois, en pelham, nous n'avons fait que du pas rènes longues, en gardant l'incurvation sur des cerles, et en racourcissant l'allure au maximum tout en gardant l'impulsion : de lui même il venait se posait sur le mors, dans une bonne attitude. Quand je l'ai senti prêt à accepter une tension sur son mors, mes mains ont davantage agi, uniquement sur le filet, et il a commencé à monter son garrot. D'abord au pas puis au trot (nous n'avons pas galoppé).
Une certitude dans tout ce questionnement : en pelham nous avions obtenu de bons résultats.
Finalement, peut être qu'en raison d'un changement d'embouchure il est normal de tout reconsidérer, et de redémarrer à zéro...?
Cependant ma main elle, n'a pas changé....
Quel casse tête, et quel dommage que le pelham ne soit pas accepté en compétition...
Amicalement,
Nathalie
bonjour ! il est drôle de voir que les mêmes sujets interressent tout le monde! nous en discutions samedi soir avec des cavaliers, un sellier , et le colonel Carde au diner; il a dit je cite "c'est la main qu'il faut changer, pas le mors" je vous laisse a vos reflexions là dessus; pour avoir essayé l'un et l'autre(les changements de mors, puis les changement de main) je vous avouerais que je suis plus convaicue par le changement de main! plus c'est simple, mieux ça marche! seulement il faut beaucoup de patience pour que le cheval se re-confie a vous, mais je crois cela plus vrai qu'une illusion donnée par une embouchure ou X ou Y ,qui va rapidement etre percée a jour par le cheval si le travail n'est pas juste; je préfère savoir ,quand a moi , quand je ne suis pas juste. cependant il faut que le mors aille physiquement a votre cheval; et je vous conseille Decarpentry, qui l'explique fort bien:le choix d'après l'anatomie du cheval. j'ai aussi un iberique qui a une petite bouche, pas très fendue, donc pour le gener le moins possible , j'ai mis un filet simple double brisure . si votre cheval est confortable avec, il vous le fait savoir très vite! bon courage et patience! amicalement FS
Bonjour Françoise
Bien entendu, vous pensez bien que dans mon questionnement, j'ai immédiatement et en premier lieu, remis "ma main" en question, pensant comme je le soulignais précédemment, qu'une résistance rencontrée est majoritairement liée au cavalier...cependant, Nocario semble se contenter de ma main en bride et en pelham, pourquoi pas en filet ? Le filet nécessiterait il davantage de tact ?
Pensez vous qu'il me faille maintenant le rééduquer en filet ?
Merci pour m'avoir conseillée le livre de De Carpenty, ça tombe bien je cherchai hier à en commander un sur les liens, mais je ne savais pas leqel choisir...Pourriez vous svp me précisez le titre?
D'autre part si les embouchures faisaient parti de votre discussion samedi, auriez vous évoqué la place du filet, appelé alors bridon, au XIII ème Siècle ?
Je reste très étonnée que personne n'en parle. Mr de La Guérinière a pourtant imprégnée toute la littérature équestre, et cependant il ne lui serait jamais venu à l'idée de se servir du bridon pour chevaler et encore moins pour dresser....?
Pourquoi cette embouchure est elle autant plébiscitée pour sa soi disant douceur, quand on voit bon nombre de cavalier "cisailler" pour mettre le cheval rond... ?:(
Ce mors reste et fait parti des releveurs, comment ce fait il qu'il soit conseillé comme le n°1 des mors, quand on sait que très vite on empèche au cheval de relever son chanfrein...?
Amicalement,
Nathalie
Message édité par: EcoleDesChevaux, à: 2008/08/03 22:49
Je pense que le livre de Decarpentry dont parle Françoise est l'"Equitation académique". Il y a un chapitre complet (illustré en plus) sur le choix de l'embouchure en fonction de la bouche du cheval.
Il se peut que comme les canons d'un filet de bride sont plus fins que ceux d'un filet seul, votre cheval soit moins gêné par le filet fin s'il n'a pas beaucoup de place dans sa bouche.
Pour l'aspect releveur du filet, la contradiction que vous relevez (!) vient du fait que souvent quand on parle de cet effet, on oublie de dire à quoi il s'applique. Le filet sert à élever l'encolure pas le chanfrein.
Mes maîtres m'ont souvent mis en garde contre le filet:
C'est une embouchure complexe.
Le filet ne s'appuie pas dur les barres mais les "pince" et a un effet sur les commissures.
Pour le cheval, il semble qu'il soit très complexe : c'est un releveur utilisé aussi en lieu et place d'un mors.
Il m'a toujours été enseigné de brider le plus tôt possible les poulains afin de clarifier la communication.
Yasmine.C écrit:
Pour progresser, il faudra apprendre à monter en filet... sans filet! (jeu de mot)
J'y ai pensé hier soir après notre conversation au téléphone.
Bon courage!
Bonjour Yasmine. Moi aussi j'ai repensé à notre conversation...Et avec le recul je me rends compte qu'il m'a été difficile de vous transmettre ma pensée, car je vous sens convaincue sur le fait que le filet est le mors de base idéal...
Prenons le cas de Mr de La Guérinière qui ne serait jamais monté en bridon :
Pensez vous qu'il aurait eu besoin d'apprendre à dresser en filet ? Quel en aurait été pour lui, et surtout pour le cheval, l'intêret? Pourquoi se serait il compliqué la vie en créant autant de mors à branches, si un simple filet eût fait l'affaire...?
Pourtant son respect du cheval transpire dans ses écrits....
Bien sûr loin de moi l'idée de me comparer à lui, mais c'est simplement pour exprimer le fond de de ma pensée, et surtout celui de mes doutes : je ne suis pas sûre que le mors idéal, soit un filet releveur, dés l'instant ou l'on agit pour mettre en place...?
Peut être trouverais je une piste pour me convaincre chez Mr Decarpentry.
Bien amicalement,
Nathalie
PS: je ne dispose pas de film interessant à ce jour mais je pense me faire filmer bientôt pour pouvoir vous envoyer une vidéo ou la mettre en ligne ici.
Webmaster écrit:
Je pense que le livre de Decarpentry dont parle Françoise est l'"Equitation académique". Il y a un chapitre complet (illustré en plus) sur le choix de l'embouchure en fonction de la bouche du cheval.
Il se peut que comme les canons d'un filet de bride sont plus fins que ceux d'un filet seul, votre cheval soit moins gêné par le filet fin s'il n'a pas beaucoup de place dans sa bouche.
Pour l'aspect releveur du filet, la contradiction que vous relevez (!) vient du fait que souvent quand on parle de cet effet, on oublie de dire à quoi il s'applique. Le filet sert à élever l'encolure pas le chanfrein.
Merci Nicole je m'en vais vite le commander !
Quelle contradiction en effet de se servir d'un mors releveur d'encolure, lorsqu'on demande à un jeune cheval de travailler bas et rond : ne trouvez vous pas cela paradoxal ??
bonjour tout le monde! bien d'accord! ceci dit n'importe quel mors dépendra de l'utilisation qu'en fait le cavalier, un bistouri dans la main d'un singe peut etre néfaste, alors que dans la main du chirurgien, c'est theoriquement salvateur! ce qui est interressant a rechercher c'est pourquoi votre cheval est faché avec cette embouchure, ou est son confort, après évidement qu'on s'en fiche! sauf si vous voulez sortir en officiel; et là il faudra se limiter a ce que le reglement prévoit! mais je n'ai aucun a priori sur la bride non plus, je l'utilise aussi,selon ce que je fais.. mais reflechissez et cherchez!c'est passionnant! amicalement FS
Bonjour,
Il y a des personnes bien plus compétentes que moi sur ce forum pour vous répondre, ceci dit, j'ai eu un peu le même problème que vous.
J'ai moi aussi un hongre ibérique, il a 13 ans maintenant, je l'ai depuis 2 ans.
Quand je l'ai acheté, il avait déjà été monté d'abord en mors releveur car selon sa propriétaire il s'encapuchonait beaucoup quand elle l'avait eu jeune, puis en pessoa, tentative en mors simple qui avait été un échec, le cheval se mettant à tirer, retour au pessoa, anneau intermédiaire.
Pour moi, le pessoa, j'étais pas trop chaude, surtout que j'avais tendance à avoir trop de mains à l'époque, et je le savais. Il s'est vite avéré qu'effectivement, avec le pessoa, il s'encapuchonnait, fuyait la main, tirait et accélérait même sur le gros anneau.
Pas de surprise.
Comme votre cheval, il était très sensible, difficile par exemple de reculer, il se mettait debout, difficile aussi d'avoir de vraies allures, soit il précipitait, soit il désengageait complètement. Il n'y avait pas le juste milieu.
Avec le recul, je dirais qu'il avait été monté un peu en dépit du bon sens, avec des éperons et une cravache pour le faire avancer et d'un autre côté, un mors dur devant pour le contrôler. Il a donc appris à s'éteindre ou à fuire la main en accélérant et en tirant plus fort.
On l'a d'abord passé en mors simple, fait aussi un gros travail sur la décontraction de mâchoire et sur les alures : travail rênes longues pour lui réapprendre à s'étendre sans avoir peur de se prendre un coup dans la bouche.
Mais le mors simple n'a pas fonctionné à long terme, il a fini par se battre contre, encolure à l'envers. Sur les conseils de ma monitrice, on a encore changé de mors, pour un verdun à rouleaux, plus décontractant qu'il a toujours. Il est très bien avec ce mors, très léger, et pour peu qu'on soit juste dans la main, il ne tire absolument plus et ne cherche plus non plus à fuire en avant, au contraire, il a beaucoup d'impulsion et d'énergie mais dans e bon sens.
Je ne suis pas une spécialiste de la bride, je l'utilise très peu car j'ai peur seule de ne pas l'utiliser correctement. C'est d'ailleurs plutôt ça, le souci, l'utiliser correctement à mon avis.
De cette expérience, j'ai tiré la conclusion suivante : il faut trouver le bon mors, certes, mais aussi en fonction du passé du cheval, lui réapprendre la communication avec la main. Souvent avec les ibériques, sans faire de généralité, on se retrouve avec des chevaux très sensibles qui ont été monté avec des mors très durs et qui n'ont plus confiance dans la main de leur cavalier.
Donc leur trouver le mors qui leur conviendra le mieux est une chose, réapprendre à communiquer avec la main est parfois nécessaire aussi.
Voilà, si j'ai dit des âneries, les autres participants me reprendront j'espère.
Bon courage à vous,
sophie