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Chevaux anxieux, phobiques, extatiques, .....

164 réponses [Dernière contribution]
Maryan
Déconnecté
Inscrit: 12/02/2007

Upwelling, vous ne pouvez mettre dans le même sac  un cheval se mettant en léger retrait craintif à un autre plongé en état d’inhibition de l’action.

Au premier qui est encore dans un processus anxiogène faible, une intervention appropriée, justement dosée, suffira à le sortir de cet état d’émotion légère. Distinguons l’intensité de la peur à l’intensité de la réaction physique. Un cheval peu produire un gros écart par surprise sans être réellement plus affolé que cela. Un autre peu juste sursauter tout en étant alors plongé dans un état anxieux bien plus profond et durable qui va alors altérer tout son comportement au point parfois de le plonger dans une inhibition de l’action. Il est alors incapable de réagir ou ses réactions sont complétement désordonnées, exagérées et il ne répond à plus aucune sollicitation habituelle.

On ne peut apporter la même réponse à ces 2 situations tout simplement parce que le cerveau suit 2 processus de sauvegarde différents.

J’ai à plusieurs reprises, hélas, assisté à des scènes terribles où des chevaux,  plongés dans une peur profonde, étaient confrontés à des personnes qui ne s’adressaient à eux que par des actions physiques, au point d’en arriver à des brutalités innommables sur des animaux totalement figés d’effroi au final. Cet état de sidération est une réalité que l’on observe chez tout animal violemment agressé (humain inclus) ou se sentant mis en danger et fait partie des réponses comportementales de survie naturelles.

La mise en retrait, la fuite, la lutte et l’immobilité font partie des défenses de l’organisme. A certains niveaux de peur, la conscience et l’action sont coordonnées, à d’autres non. Il suffit de s’instruire un peu sérieusement sur ces sujets pour mesurer alors la nécessité d’avoir une lecture un peu plus élaborée des comportements et des stratégies de gestion adaptées.

Tout cela dépasse bien largement une connaissance « hippiatrique » et quelques techniques équestres.

Je vais à mon tour essayer d’élargir votre horizon, Upwelling, car le temps où l’on accordait qu’anecdoctiquement et à titre intuitif de l’intelligence et de la pensées aux animaux est révolu depuis plusieurs dizaines d’années. Ne débattent de cette probabilité que ceux qui ne lisent pas les ouvrages traitant scientifiquement de cette question et ils n’ont rien de marginaux. Dans le milieu scientifique la marge ce sont ceux qui sont restés à Descartes. Il s’agit donc maintenant pour vous de vous rendre dans n’importe quelle librairie et de demander aux vendeurs de vous conseiller des lectures sérieuses, par des gens renommés sur ces questions. Il existe également quantité d’écrits très sérieux, scientifiquement étayés, sur le langage. Là aussi, désolé d’anéantir la surprise, vous y découvrirez que depuis bien longtemps il n’est plus le propre de l’homme. Il ne reste pas grand-chose de propre à l’homme d’ailleurs à par son anthropocentrisme qui le maintient dans un certain degré d’obscurantisme face au monde du vivant auquel il appartient.

Peu de cavalier connaissent le fonctionnement du dos dites-vous, Upwelling. Moi je regrette d’autant que peu connaissent le fonctionnement cérébral, comportemental, cognitif de l’animal qu’ils chevauchent quasi quotidiennement. Idem pour le chat qui dort sur le canapé et le chien qui courre dans le jardin. Ça donne le vertige parfois ! Pourtant tout est là, écrit noir sur blanc depuis des dizaines d’années par des chercheurs qui ont trouvés ! Sur ces points la science a une avance considérable par rapport à la croyance populaire qui persiste. Les animaux qui nous côtoient n’ont pas finis d’en souffrir !

Pour commencer de saines lectures je vous conseille « L’animal est-il une personne » de Yves Christen, qui synthétisent des centaines d’études et d’observations conduites dans les 30 dernières années par des scientifiques reconnus, à moins que vous n’ayez peur de bousculer vos convictions et dans ce cas je vous conseille une contre-flexion.

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Yves Christen, biologiste et journaliste
 L’animal est-il une personne, Une exploration scientifique de l'identité  – Flammarion

« Longtemps nous avons considéré les animaux comme ceux que la nature avait privés des qualités que nous, les humains, possédons : l'aptitude à raisonner, apprendre, communiquer, s'adapter, décoder, transmettre, enseigner, progresser... Les travaux scientifiques ont pulvérisé cette idée reçue, et depuis la dernière décennie, ils nous surprennent encore plus. Qui sont vraiment les animaux ? On les savait joueurs, blagueurs, rieurs, féroces parfois ; on les découvre tricheurs, menteurs, trompeurs, mais aussi aimants, mélancoliques ou encore émotifs, stratèges, sensibles aux intentions d'autrui, capables de respecter une morale ou d'élaborer une culture. La très grande ingéniosité des tests et l'extraordinaire diversité des observations scientifiques (éthologie, génétique, psychologie, zoologie, primatologie, neurosciences) nous révèlent les facettes de l'intelligence et de l'identité animales, et prouvent l'absurdité qu'il y a à réduire les compétences de la bête à la seule force de son instinct. Car en dépit des caractéristiques qui fondent l'homogénéité de son espèce, chaque animal est un individu à part entière, un être social unique, complexe, et par là même un sujet de droit. Des singes aux léopards, des éléphants aux antilopes, des baleines aux dauphins, l'auteur nous propose une approche de l'altérité qui apporte beaucoup au débat sur l'exploitation et la manipulation animales. Un plaidoyer fort documenté en faveur de la personne animale. »

 

 

upwelling
Déconnecté
Inscrit: 23/11/2011

 personne de sensé ne reste cinq dixièmes de seconde sur le dos d'un cheval qui présente les signes dont vous parlez , ni n'espère en faire un cheval de selle ... 

 

Hervé
Déconnecté
Inscrit: 07/03/2012

C'est tellement plus simple.

Olivier-A
Déconnecté
Inscrit: 23/12/2013

Il me semble qu'entre le cas un peu extrême que présente Maryan et le cheval un brin trouillard, il y a de la place pour tout un tas de cas différents.
Sans en arriver à la panique totale et au danger que cela représente, un cheval anxieux peut être problématique à travailler parce que la moindre chose le perturbe, parce qu'il reste contracté en permanence et que le moindre début de détente (et de souplesse qui va avec) peut être interrompu pour un rien...

Denis
Déconnecté
Inscrit: 03/01/2014

je ne sais pas si c'est l'idée d'Upwelling, mais une simple asymétrie peut déclencher de belles rétivités

Hervé
Déconnecté
Inscrit: 07/03/2012

Vous parlez par expérience personnelle ?

Denis
Déconnecté
Inscrit: 03/01/2014

une expèrience personnelle qui n'est pas allée jusqu'à la retivité mais qui m'a donné du fil à retordre, confirmé par de bonnes lectures.

Hervé
Déconnecté
Inscrit: 07/03/2012

Donc pas d'expérience personnelle d'une asymétrie qui déclenche une "belle" rétivité ?

upwelling
Déconnecté
Inscrit: 23/11/2011

Si vous avez de l'experience , un vous avez une bonne connaissance de la delicate question de l'assymetrie et deux , bien evidemment vous n'avez pas de cheval retif 
Vous avez eventuellement un cheval d'etude avec une nature difficile
sur lequel justement vous approfondissez encore plus votre etude de l'epaule en dedans et des flexions

Et c'est ainsi que les choses font sens

 

upwelling
Déconnecté
Inscrit: 23/11/2011

 Pour un cavalier , aucune etude de la nature du cheval  ne doit etre dissociee de l'etude de l'epaule en dedans et des flexions