Chevaux anxieux, phobiques, extatiques, .....
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J'ai une approche un peu particulière des soucis de comportement chez les chevaux, je recherche toujours le signal de douleur associé, douleur qui peut aller d'un choc désagréable qui s'associe à un lieu ou facteur quelconque (objet, situation, personnage...) à une douleur pathologique réelle.
Pour les chevaux montés c'est aussi parfois les contractions du pilote qui se transmettent au cheval et communiquent un signal d'inquiétude associé ou non à une gène/ douleur (les mains qui se crispent et qui heurtent en bouche....).
Pour avoir du monter des jeunes pur sang arabe à peine débourrés seuls en extérieur et leur faire passer toute sorte de terrains variés (rivières, bosquets...) il est évident que l'usage de l'attitude total zen liant style guimauve est très convainquant sous la selle pour informer le cheval de la non dangerosité d'une situation.
Concernant les problèmes de machoire et de stress peut être faut il se pencher sur les mécanismes de stress qui réduisent par des actions chimiques endocrines, la salivation (et augmentent le rythme cardiaque). Ainsi on peut rapprocher cela de la remarque faite sur le refus de friandise dans un état de stress et généralement le cheval ne va pas manger s'il est stressé,
A l'inverse manger permet de faire baisser le stress ; et activer la salivation par l'action sur la machoire permet aussi de baisser le niveau de stress un peu artificiellement en imitant un acte de mastication et provoquer une salivation qui bloquera les effets pervers du stress (système parasympathique).
Pour les contractions, ce que j'ai pu observer sans pousser plus loin (j'ai demandé un changement de comportement du cavalier avant agravation/ mais je reste disponible pour essayer de suivre la chaine des contractions avec un cheval témoin) sur un cheval exempt de contractions durables (ie +12H00) : une simple séance de travail avec un cavalier possédant une mauvaise main met en contraction d'abord les muscles profonds de l'encolure (ceux qui courrent le long du rachis cervical). Une sorte de torticolis.
Concernant le "machouillement" les scientifiques ont défini celui ci comme un signe de désactivation de l'agressivité, on trouve aussi ce type de signal chez l'humain quand le nourrisson sourit à l'adulte qui se penche vers lui sur son berceau... si vous trouvez un adulte qui peut faire du mal à un nourrisson qui lui sourit ainsi vous avez surement affaire à un psychopathe dangereux.
Ce type de signal désactivateur de l'agressivité peut perdurer longtemps chez le cheval et il est très répendu : ainsi j'avais une brave jument qui a maintenu ce signal jusqu'à avoir été sailli par l'étalon. Elle avait 6 ans. C'est normal et ces observations sont corroborées par les scientifiques.
J'ai toujours vu mes poulains utiliser ce signal vis à vis de poulinières du groupe, et parfois un peu plus grand en âge venir chipper quelque chose chez une "adulte" et sortir l'argument du machouillement pour ne pas se faire rabrouer avec sévérité :)
Sans préméditation dans l'utilisation de l'argument anti-agressivité, mais face à l'adulte montrant des signes d'agressivité, ce signal ressort.
Bonjour,
Tout cela est passionnant et merci à Daniel pour le distingo apporté entre stress, anxiété et peur.
Pour le cheval, l'environnement le plus immédiat est le cavalier demandeur de tel ou tel mouvement dans un cadre fixé par lui. Le cheval à le droit de "penser" avec raison ou à tort qu'il n'a pas les ressources nécessaires pour satisfaire la demande (stress) et de réagir en conséquence (anxiété et son corollaire contraction).
Le tact équestre ne consiste-t-il pas à discerner si le cheval à raison ou tort dans son sentiment de discordance entre la chose demandée et ses ressources physiques? Et à doser la demande en conséquence?
Le tact équestre ne consiste-t-il pas à discerner si le cheval à raison ou tort dans son sentiment de discordance entre la chose demandée et ses ressources physiques? Et à doser la demande en conséquence?
Pour moi c'est une évidence et à la notion des ressources physiques j'ajouterais la disponibilité mentale.
Un cheval peut avoir la capacité physique mais une référence mentale faussée par une mauvaise expérience, une mauvaise compréhension, un environnement défavorable.
Merci Marit,
Toutefois, ce qui est une évidence pour vous ne l'est pas forcément pour quiconque tombe par hasard sur notre forum...
A ne pas oublier.
Merci Christopher, si on s'arrête à se faire comprendre de tous cela limitera considérablement l'échange. J'espère que VOUS m'avez comprise ;)
Je vous ai compris. Hélas.
J'ai pu également observer que la noblesse de l'équitation sait se mettre à la portée des plus humbles, pour peu que ces derniers soient d'honnêtes demandeurs.
On arrête là.
Christopher j'ai pu également observer que la noblesse des individus les exonérait du lynchage (gratuit) public.
"Hélàs" la noblesse se perd.
Rien ne vous obligeait monsieur Cunningham.
Je suis allé rechercher dans un vieux cours de licence, si ça peut apporter de l'eau à votre moulin :
Stress : Processus déclenché par la perception d'une discordance réelle ou imaginée entre les demandes d'une situation et les ressources de ses propres systèmes biologique, psychologique et social.
Anxiété : Menace ressentie à partir de stimuli peu identifiables (incertitude par rapport à une situation menaçante).
Peur: Menace ressentie à partir de stimuli facilement identifiables.
On différenciait aussi l'anxiété-trait (caractéristique de la personnalité permanente) de l'anxiété-état (à un moment précis).