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de l'eohippus à l'equus

253 réponses [Dernière contribution]
Marit
Déconnecté
Inscrit: 23/12/2008

Tant de savoir partagé, c'est vraiment exceptionnel.

 

Cat Poder
Déconnecté
Inscrit: 28/04/2012
Ce résumé du comportement alimentaire du cheval est tiré des travaux de Jean Claude Barrey et de Marthe Kiley-Worthington : mécanisme de la nutrition chez le cheval dans son milieu naturel, mode d’alimentation imposé par l’humain, réaction du cheval privé de la liberté de dérouler son éthogramme alimentaire.
 
 L’appareil digestif du cheval est adapté à un comportement herbivore et granivore dans un environnement d’abondance fourragère. L’herbe, aliment encombrant par rapport à l’énergie qu’elle fournit, nécessite une longue chaine de traitement correspondant à une ingestion régulière et de longue durée de quantités modérées. C’est pourquoi la sécrétion de bile est continue et non stockée. Ce qui explique aussi l’absence de vésicule biliaire chez le cheval.
L’appareil digestif du cheval est conçu pour digérer les substances nutritives d’une nourriture riche en fibres et relativement pauvre en substances telles que les protéines et les féculents
La dentition est faite pour broyer les plantes afin que la cellulose puisse être écrasée : les dents sont plates et la mâchoire effectue un mouvement latéral.
Ainsi dans son milieu naturel, le cheval est génétiquement programmé pour marcher environ 16h par jour,  en effectuant quelques 15 à 16 000 coups de mâchoire.
 
Manger en marchant, marcher en mangeant, en continu.
 
Le mode d’alimentation imposé par l’humain se présente souvent sous forme de « repas » à heure fixe et en box, avec les conséquences suivantes :
-         Au cours de ces « repas », le « goutte-à-goutte » de bile est insuffisant et en dehors des « repas », cette sécrétion continue est inutile et irritante, provoquant éventuellement des troubles digestifs.
-         En box, le besoin de déambulation du cheval  ne peut s’exprimer : son manque de locomotion trouve alors une dérivation dans un grattage au sol avec un antérieur, simulacre de la marche... Lorsque le cheval vit enfermé, surtout s’il est nourri avec des granulés (plus énergétiques que l’herbe mais nécessitant moins de coups de mâchoire), sans avoir ni paille ni foin à disposition (comme on le voit de plus en plus) il n’a pas l’occasion de donner suffisamment de coups de mâchoire pour se nourrir selon la programmation de son éthogramme.
-         Il lui faut combler ce manque et tout moyen est bon pour mastiquer. Le déficit de coups de mâchoire dérive vers des activités de substitution (mordiller et ronger son auge, la porte du boxe…) vers des tics (déglutition d’air avec appui des dents : tic à l’air) vers des pathologies (ulcère à l’estomac, coliques, allergies…)
 
Le stress provoqué par cette « inhibition de l’action » peut entrainer une baisse des défenses immunitaires avec son lot d’allergies par exemple…On tombe alors dans un cercle vicieux : le cheval montre des symptômes d’allergie que le vétérinaire « soigne » en supprimant paille et foin, aggravant ainsi la cause de la maladie : un environnement de moins en moins adapté aux comportements du cheval.
 
Les fabricants d’aliments pour chevaux se contentent d’évaluer le taux de croissance par rapport à tel ou tel aliment, en faisant abstraction des données comportementales.
La plupart des régimes alimentaires conseillés par les spécialistes et les fabricants doivent, selon eux, être systématiquement additionnés de compléments : c’est ainsi que l’on voit de plus en  plus de chevaux obèses et combien d’éleveurs qui se flattent d’avoir des trois ans qui ressemblent à des cinq ans, sans s’interroger sur les conséquences articulaires et circulatoires à long terme.
 
 
J’emprunte la conclusion à Marthe Kiley-Worthington :
« C’est sans doute l’essor considérable qu’a connu la compétition, qui a rendu les propriétaires de chevaux aussi crédules et influençables. De puissantes techniques de vente sont là pour convaincre les naïfs qu’avec « Equi… » leur cheval gagnera telle course ou telle épreuve. Résultat, ils craignent, s’ils ne donnent pas ces aliments et autres compléments miracle, de voir leurs chevaux désavantagés par rapport à ceux qui en consomment… »
 
 
 
Bruno dLB.
Déconnecté
Inscrit: 24/11/2007

Ce résumé expose avec beaucoup d’à-propos ce que nous avions dû partager sur l’alimentation des chevaux.
Je me réjouis d’une telle réflexion.

Je n’ai jamais lu les auteurs cités, mais les chevaux m’ont "raconté" cela….
Pourquoi me faire tant de griefs ? tant de reproches, serait-ce de ne pas avoir le référentiel commun ? ou le plaisir de casser ?

Après les pénibles déchirements sur le choix du "bon" maître, je demande à rester à l’écart !

Il est plus enrichissant, de faire converger des idées des réflexions que de s’aligner sur la pensée unique, j'aime trop ma liberté, elle me comble.
Cependant, ces lignes me semblent occulter certains aspects du comportement alimentaire, je crois que la lecture du texte m’en dira davantage.
Auriez-vous le titre de l’ouvrage ?

Concernant le rationnement, l’INRA qui reste la référence et que l’on m’oppose pour me faire taire (qui suis-je face aux jeunes "scientifiques") transpose l’étude alimentaire des animaux de rente (porcs, bovins, poulets, etc.) à ceux qui produisent de l’effort (traction) et pire encore à eux qui doivent se concentrer (dressage particulièrement et aussi CSO dans une moindre mesure).
Les métabolismes sont trop différents pour transposer "bêtement".

A conclusions convergentes, cheminements parallèles ?

 

Marit
Déconnecté
Inscrit: 23/12/2008

Je me joins à votre réjouissance !

 

Bruno dLB.
Déconnecté
Inscrit: 24/11/2007

Bon vent !

 

...
Déconnecté
Inscrit: 29/01/2011

De plus en plus d' ecuries essaient d' accorder ces données avec la réalité de terrain en offrant:

des repas fractionnés
le choix de son alimentation
des paddocks en herbe ( si possible)
un calcul des rations au plus " juste"
de bons fourrages ( en libre service quand possible)
un avis serieux sur l etat du cheval 

aller au delà en ville ( ou periphérie) n ' est pas facile......

Il existe je crois un centre equestre qui a mené une experience interessante sur le changement de mode de vie des chevaux ( poitiers ? )
Les tableaux de rationnement de l inra ( sans atteindre la perfection ) ont au moins permis a de nombreux professionnels de se rendre compte des exces de proteines dans leur rationnement....c est un bon pas en avant non?

Bruno dLB.
Déconnecté
Inscrit: 24/11/2007

Ce que vous dites Pierre est très encourageant
et notamment :

un calcul des rations au plus "juste".

quel bonheur d'apprendre que les tables de rationnement ne font plus référence.

Il y a peu encore, on étalait ces titres de librairie, faute de connaissances.

Le meilleur triomphera.

 

Cat Poder
Déconnecté
Inscrit: 28/04/2012
Bien entendu ce résumé est incomplet…
 
L’éthogramme du cheval le décrit comme un être herbivore, nomade et social, chacun de ces comportements, imbriqué aux autres, participant à l’équilibre général du cheval.
 
Le meilleur ouvrage est, à mon avis, le livre co-écrit par Jean Claude Barrey et Christine Lazier : «  Ethologie et écologie équines : étude des relations des chevaux entre eux, avec leur milieu et avec l’homme »
 
france
Déconnecté
Inscrit: 06/03/2007

Les tableaux de rationnement de l inra ( sans atteindre la perfection ) ont au moins permis a de nombreux professionnels de se rendre compte des exces de proteines dans leur rationnement....c est un bon pas en avant non?

un peu inquiétant quant au professionnalisme, non ?

ensuite la question est de savoir comment utiliser ces tableaux : en les suivant servilement ou en s'en servant de base à adapter ?

...
Déconnecté
Inscrit: 29/01/2011

Un des moyens de s en servir est comme outil d analyse de ce que l on donne effectivement, pour deceler les desequilibres des rations que nous donnons a nos chevaux et trouver des moyens d y remedier.
En ce sens on peut beaucoup en apprendre...le livre de Wolter est une bonne base de travail......

Vous savez France,  la transmission des savoir dans la filiere cheval c est le  bouche a oreille , le compagnonnage, et on ne transmet pas toujours les meilleres pratiques