attitude pour la décontraction
- Login to post comments
Petite réflexion du soir :
Sur le cercle (dans mon rond de longe), je demande souvent la décontraction de la mâchoire (avec la ou les mains) en épaule en dedans mais je ne l'obtiens pas à chaque fois.
Par contre, il suffit que je passe en renvers pour qu'elle ait lieu tout de suite.
Quelqu'un peut-il m'expliquer à quoi cela est dû ?
Et pourquoi j'ai plus de mal à l'obtenir en épaule en dedans (est-ce une question générale ou cela concerne-t-il que moi ou ma jument ???) ?
Merci d'avance !
Daniel,
La decontraction de la bouche s'obtient par l'effet diagonal, donc si vous faites un renvers (ou un travers d'ailleurs) votre action de la jambe gauche par exemple relaxera la bouche a droite et vice versa (Raabe). J'attribue ca a la rotation axiale du dos (jambe/eperon gauche poussant le sternum vers la droite, donc garrot a gauche, donc flexion facile, donc bouche relaxee).
Par contre, l'epaule en dedans obtenue par un effet lateral (jambe gauche poussant le cheval vers la droite, en fait une session a la jambe, facon La Gueriniere) a un effet de domination (controle la direction du cheval), mais n'est pas congruante avec la flexion du dos (sternum dans la mauvaise direction pour ca) donc pas de relaxation de la bouche (certainement moins facile a obtenir).
Je viens de monter un cheval de GP les 3 derniers jours qui avait un probleme de langue depuis longtemps (sortait la langue a droite, et avait un "rictus" de la levre droite - la soulevait emn contraction pour laisser voir la langue). Il avait une tres mauvaise education aux eperons (acculement) qui s'est resolu au bout de 2 jours par la longe et le travail a pied (relaxation generale, meilleure locomotion, prise de conscience du poser de ses pieds). Une fois qu'il est devenu generalement de bonne volonte et a commencer a se relaxer, la langue a disparu petit a petit, ne re-aparaissant legerement qu'avec une augmentation de stress (piaffer par exemple). Je me suis alors apercu qu'il avait le flanc gauche douloureux (ou avait simplement une memoire musculaire de la douleur) a cause de l'action de l'eperon gauche du cavalier precedent (tournait la tete et se plaignait quand je le touchait meme tres legerement). Ce genre de problemes locaux ne devient evident pour le cheval - et le cavalier - que quand les autres problemes plus grossiers commencent a disparaitre (acculement, raideur generale, etc., qui masquaient les details). Ca s'est ameliore avec des vibrations tres douces de l'eperon completement fixe, mais j'ai recommende a la proprietaire de le masser avec de l'onguent Traumeel (Arnica) et un vibromasseur tres rapide qu'elle a (elle est mariee a un veterinaire). Neamoins, sa bouche a commencer a bouger, sa langue est rentree completement et il a commence a avoir de la salive blanche et legere, ce qu'il n'avait jamais avant.
Conclusion: l'action bien appliquee de l'eperon relaxe la bouche tres effectivement mais la brutalite du meme eperon la durcit de facon durable, pire que si elle n'avait jamais etee "travaillee" comme il faut.
Bonsoir, JP
Merci pour cette analyse, j'étais moi sur la décontraction obtenue plus facilement par effet latéral comme l'explique Decarpentry il me semble alors c'était un peu contradictoire avec cette jument.
J'ai un peu de mal à tout réduire à l'ATM. Et je vois mal l'implication d'un "fonctionnement" de l'occiput (?) même holistique.
Je n'ai eu qu'un cas de pathologie d'ATM, créant des douleurs dans la mandibule, les contractions qui en découlaient étaient en effet nombreuses par effet boule de neige. Les soignants dédaignant l'ATM ont infiltré le garrot ($) et donné des traitements très honéreux ($$$) pour les ulcères d'estomac.
J'ai en outre un peu de mal avec les "vertus du fouet" qui bien appliqué aurait de bons effets.
La gestion de la douleur chez le cheval est très personnelle à l'animal. Seul un constat sur pied peut se faire. Comme ce cas de cheval douloureux en bouche (simple prise ne charge par un dentiste équin a suffit) qui a été diagnostiqué comme souffrant de "maladie neurologique". Certes il s'exprimait de manière très "feu d'artifice", jusqu'à frotter sa tête sur le sol, quand il avait le mors en bouche, se pointait etc....
J'aurais du ajouter: "les fautes des jambes se paient dans la bouche" (Oliveira). J'ajouterais qu'ellese paient aussin dans les fancs et que ca se transmet dans le dos et l'arriere main. L'idee de Beudant (je paraphrase): "si la main fait bien son travail, on n'a plus besoin des jambes", d'ou son livre: "Mains Sans Jambes.....", n'entrait en jeu qu'apres un travail delicat et systematique des jambes et des eperons.
La "jambe fixe", c'est a dire la jambe qui bouge avec le flanc (et pas avec le dos en suivant l'assiette), demande un genou completement relaxe (une "jambe sans os" comme disait Oliveira). Le dos du cheval et son ventre fonctionnent comme un"pendulum inverse" (le dos avance et recule au dessus du ventre dans le galop et le pas, et vers le haut et le bas dans le trot). La difficulte pour le cavalier qui cherche une assiette fixe en relation au dos, est qu'il doit aussi eviter de perdre le controle de la jambe qui a tendence as promener toute seule d'avant en arriere en suivant les oscillations du torse. Si il n'y a pas de tension dans le genou et qu'il reste detache du cheval, le talon peut rester fixe sur la cheval (avec ou sans pression, en suivant les besoins des aides) en meme temps que l'assiette reste liante (fixe sur le dos). L'etrier est une aide fondamentale comme point d'appui pour la jambe fixe car il donne une reference qui ne change jamains de hauteur, donne a la plante du pied un point d'appui pour donner a la cheville autant sa puissance que sa legerete.
Cette technique a enormement d'avantages: effet sur la flexion dorsale, sur la relaxation de l'avant main (effet diagonaux), sur l'avance des anterieurs (effets lateraux), donc leur impulsion, leur equilibre et partant, sur leur brilliance, sur le calme et le controle du cheval et sur la cadence. Raabe a dit tout ca, mais n'a pas precise COMMENT le faire. Ca se commence au pas, puis au galop (sentir qu'on a un contact consistent - location et intensite - avec le flanc a travers la botte sur le talon/cheville) et finalement au trot, quelques foulees a la fois (du depart de l'arret, essayez de garder le contact 2 foulees puis 3, puis 4 et ainsi de suite). Les eperons "a boules" (pour les poulains) et a molletes lisses (pour les chevaux plus avances) sont les meilleurs car ils "roulent" sur la peau et contractent moins les muscles des cotes que les "Prince de Galles" car il ne pincent pas invonlontairement. Les eperons bien utilises, c'est de l'accupression avant la date, mais il faut apprendre a s'en servir, sinon ca sert uniquement a ennuer les chevaux et a les rendre plus resistant.
Les chevaux n'avancent pas au eperons sans education (sauf avec les eperons aceres des Classiques, et encore). Nous devons nous rappeler que toute l'equitation dite classique a etee faite en utilisant les eperons comme chatiment (DLG et tous les autres avant et apres), et que Baucher a commence a les utiliser comme un outil de relaxation et d'education mais c'est Raabe et Faverot qui ont vraiment explore leur possibilites. Ils reste encore beaucoup a faire dans ce domaine.
Les eperons trop doux utilises trop fort mettent les chevaux en arriere des jambes. Les eperoins trop aceres font fuir les chevaux en avant mais ne les relaxent jamais. L'equilibre tres assis des chevaux classiques (et l'obeissance a la guerre) n'etait possible qu'a cause de ces eperons souvent sanglants. Un cheval comme Rubi (Goncalo Carvalho) qui s'engage autant au piaffer et le fait sans eperons aceres est rare et tres doue. Maintenant que l'equipement a change (et les mentalites), nous devons trouver d'autres moyens plus doux, plus relaxants et plus efficaces de creer l'engagement par la manipulation de l'equilibre et l'impulsion de l'avant main (une idee qui a une enorme influence indirecte sur l'arriere main et que j'expliquerai quand je viens a qui ca interesse ).
Nous sommes de nouveau sous la neige, donc pas de chevaux pour moi aujourd'hui.
A plus, JP
Sur que si la main ne fait jamais de conne*** le cheval se porte volontiers en avant.
Pour arriver à ce que le genou relaxe ne s'ouvre pas à chaque mouvement de dos, cela demande tout de même un pré requis, et tout est dans ce pré requis.
Et pour l'obstacle le genou complétement relaxe, risque de poser quelques soucis tout de même.
Marit,
je ne parle pas des erreurs de main, mais des erreurs de jambes qui creent des problemes dans la bouche.
Laissez le genou s'ouvrir car pour etre bien a cheval il faut toucher avec le creux poplite et pas la face interne du genou (qui oblige a serrer la cuisse meme sans en avoir l'intention) et qui pousse le bas de la jambe loin du cheval. Les cavaliers qui savent ouvrir un peu le genou ont des chevaux ronds (Oliveira), les cavaliers avec la jambe forcee vers le bas et le genou a plat ont des chevaux creux. En fait, quand un cheval est sur les epaules, il vous fait descendre les cuisses et vous entrez en contact avec les bourrelets de la selle avec le devant des cuisses. Des que le cheval monte le dos et porte le cavalier, les cuisses tournent un peu et le cheval supporte le cavalier par leur dessous, ouvrant ainsi un peu les genoux.
Je ne vois pas de quel prerequis vous voulez parler (ne restons pas trop mysterieux pour que je puisse vous comprendre :).
A l'obstacle, il faut AUSSI avoir le genou relaxe (un peu moins qu'avec l'etrier plus long) si on veut rester pres de la selle. Les gens avec le genou tendu monte et descende au dessus de la selle et ne sont jamais en harmonie avec la foulee du cheval. Quand j'etais gamin, on travaillait en suspension avec les fesses a 2 cm de la selle sans ni les monter ni les descendre. C'est plus de travail que de faire du "galop enleve" comme les cavaliers de polo, mais ca aide les chevaux. Les mouvements d'assiette ont un effet meme si on ne touche pas la selle.
En fait il est plus facile d'avoir la jambe fixe quand on monte en suspension que quand on est assis. C'est pour ca que la resolution d'un des connundra de l'equitation est de s'asseoir moelleusement dans la selle pour laisser le dos monter, garder le genou souple pour que le flanc reste relaxe et que les epaules du cheval soient libres d'avancer et reculer et d'avoir AUSSI la cheville fixe pour avoir le cheval "dans la balance des talons" (DLG et al) et avoir des aides precises (surtout pour la relaxaion du bout de devant et l'effet d'ensemble).
Les pré requis d'avoir la sensation du cheval sous ses fesses, d'absorber instinctivement les mouvements du cheval par son corps, une bonne assiette en somme.
Marit, je vois ca a l'inverse: relaxez les genoux et vos chances d'avoir une assiette relaxee augmenteront considerablement. Un genou serre empeche de s'asseoir et de sentir le dos du cheval.
L'exercice de base de la mise en selle est de se pencher en arriere et de s'equilibrer sur le coccyx, les genous ouverts et en l'air. Des que les jambes ne sont plus sur le cheval, rien n'empeche plus le poids de l'assiette d'etre a plein sur le dos car c'est les jambes serrees qui empechent l'assiette de descendre. Donc le genou ouvert moderement est une des conditions necessaires pour developer une bonne assiette.
JP
sans vouloir entrer dans le fond du débat , je crois qu'il est interessant , pour éviter de possibles erreurs concernant l'histoire de l'équitation de manège
de lire et étudier le mémoire qu'avait fait le comte d'Aure au milieu du 19e siecle , en préambule de son traité d'équitation ( son traité étant un des grands ouvrages de référence de l'équitation de manège )
Aperçu des diverses modifications et changements apportés dans l'équitation depuis le 16e siecle jusqu'à nos jours
on le trouve sur un site web - bibliothèque des universités Américaines : https://archive.org
sous rubrique : American libraries
je vous mets cet extrait d'un colloque , d'autres diraient plus simplement que tout vient de derrière, le savoir ne suffit pas toujours hélas ;-)
La vérité sortirait-elle de la bouche des chevaux?
Mobilité et décontraction de la mâchoire en équitation - Leurs incidences sur la locomotion du cheval, son bien-être et son emploi.
Xe Colloque de l’Ecole Nationale d'Equitation à Saumur, le 16 juin 2007. "
Jean Servantie: Docteur en Médecine vétérinaire. Ostéopathie et acupuncture sur chevaux de courses pricipalement.
" En médecine holistique, l'interconnexion des différentes parties du corps est une évidence, et une action sur l'une d'elles va interagir sur l'ensemble des autres. La sensibilité de l'articulation temporo-mandibulaire
(ATM) à la palpation, ressentie comme une résistance dans la main du cavalier du même côté, s'accompagne très souvent d'une dysfonction de l'articulation coxo-
fémorale opposée, associée à une dysfonction sacro-iliaque homolatérale, se traduisant par un défaut d'engagement de ce postérieur.
Différentes pathologies peuvent être rencontrées, et plus tôt ces résistances sont perçues, plus tôt on agit et plus vite l'équilibre est retrouvé.
Un fonctionnement harmonieux des mandibules, donc des ATM, donc de l'occiput, va favoriser un fonctionnement harmonieux du sacrum et donc une bonne propulsion, et inversement. "
http://blog-equitation.fr/