attitude pour la décontraction

 Upwelling, je n'arrive pas a ouvrir cette page, (j'aimerais bien lire D'aure la dessus....). A quelle erreur possible faites vous allusion. Sur l'histoire de l'usage des eperons? Ou autre chose? Ma remarque etait juste generale a la vue des eperons anciens et des commentaires de DLG. et en les comparant avec l'education aux eperons de Raabe (qui est un grand pas dans le sens de la science de l'apprentissage). Je pense d'apres les descriptions de son equitation par L'Hotte et autres qu'il avait une idee de l'Effet d'Ensemble.
 

Sur un autre chapitre, j'ai toujours ete impressionne par le mors a la Nestier qui denote un progres de l'equitation car seul un cavlier qui sert mieux des jambes et de l'assiette peut diminuer la necessite de la puissance du mors (comme les gens le faisaient avant lui). Malheureusement, il ne semble pas que Nestier ait fait ecole, n'ayant rien ecrit comme les autres grands de Versailles (La Bigne, Neuilly, Salvert, d'Abzac, Lubersac, etc.).

JP

Peut être sur le site de l'ENE, il y a un ouvrage qui s'appelle Observations sur la nouvelle méthode d'équitation de 1842, je ne sais pas si c'est le même (cliquez dessus).

Il est là :
https://archive.org/details/traitdquitat00aure

Cher JP,

Ce genou un peu ouvert n'est-il pas une politesse élémentaire due au cheval, ce que d'aucuns nomment "assiette ouverte"?

 Christopher, 

absolument, c'est l'assiette ouverte que je considere, a l'instar de NO, comme la condition de base pour que le cheval leve le dos correctement (ou du moins que le cavalier ne le pousse pas vers le bas) et bougent bien avec les epaules.  

Quand j'habitais en Angleterre, nous allions nous entrainer chez un cavalier de concours hippique (Carmine Lanni) qui avait une methode interessante pour apprendre a sauter a certains chevaux qui ne reagissaient pas assez aux obstacles.

Il demandait au cavalier de serrer les genoux le plus fort possible dans les 3 foulees devant l'obstacle pour "enterrer le cheval", ce qui le faisait reagir en sautant plus haut car il se sentait un peu coince entre le sol et le cavalier. Ca marche tres bien et le cheval apprend vite a sauter mieux, et ce n'est plus longtemps necessaire apres quelques sauts reussis (et recompenses adequatement afin que le cheval identifie bien ce que nous cherchons qu'il fasse).

C'est donc la preuve "a contrario" que les genoux serres (meme legerement) enterre les chevaux et que les genoux ouverts, a l'inverse, leur permet de monter.

Meme chose pour les selles: celles au pommeau serre et aux panneaux trop etroits derriere les epaules ou aux sangles trop serrees (sur le contre-sanglon avant, parfois attache a la pointe de l'arcon pour empecher que la selle glisse vers l'avant), limitent les mouvements des epaules et rendent les chevaux "ras du sol". 

A plus, 

JP

Pas le temps  de débattre avec vous dans ces  échanges, très longs, très riches. Pour ce qui est de serrement du genou je partage votre point de vue mais vous rappelle que mon ami d'Orgeix y était totalement opposé et préconisait le genou serré en permanence. En équitation il est bien difficile de faire l'unanimité!

Merci,  peut etre D'Orgeix avait il la meme idee que Lanni (faire reagir le cheval devant l'obstacle) ou bien il pensait simplement a la solidite du cavalier a l'obstacle?

A bientot?

JP

Bonjour,

J'ai monté plusiurs fois avec Jean d'Orgeix en stage. Il voulait que la cuisse et le genoux serve de point de tenu ( avec une etrivière verticale) car pour lui le bas de jambe ne devait toucher le cheval que pour une demande impulsive. Et la seule façon que cela soit absolumnent clair pour le cheval était qu'on ne devait pas le toucher avec le bas de jambe en dehors de c'est demande et lorsqu'on rentrait dans la zone d'abord ou le bas de jambe venait au contact et se serrait de plus en plus fort pour scander les foulées et donner l'ordre de départ. Par contre il ne demandait pas d'"ecraser" le cheval entre ses genoux.

Sincères salutations

Didier

A l'obstacle les genoux serrés me donnaient la sensation d'un axe autour duquel le cheval s'articulait.

Plus cette sensation était forte plus le (les) cheval s'équilibrait correctement devant l'obstacle et moins l'action des mains étaient nécessaire... L'arrière main devait être pour cela fortement musclée...

Sur le plat l'impression, à cet instant, que le cheval allait s'échapper était sensible, mais comme il avait l'habitude de rester toujours sous moi (c'est très important dans tous les sens de déplacement) cela n'arrivait jamais...

J'ai monté un petit cheval en classe B (obstacle 1m20 ou +)  en plus de cet articulation de l'oscillation de son corps autour des genoux, je faisais monter et descendre le poids de mon corps à chaque foulée forçant ainsi son engagement devant les obstacles droits (qui me paraissaient importants) sur lesquels il s'enroulait comme un chat...

Amicalement.

 Je me souviens qu'il voulait les chevaux tres alertes aux jambes. Son idee d'une jambe qui ne touchait pas le cheval (si je comprends bien), cree l'impulsion mais ne permet pas de rassembler le cheval sur la pression de la jambe .

Pour moi, nous utilisons la jambe en "petites attaques" pour l'impulsion (associees a la main qui ouvre le contact) et en pression pour les transitions descendantes (qui contracte un peu l'epaule, donc elle monte plutot qu'elle ne s'etend), en association avec un redressement du buste. Le posterieur diagonal mimique l'anterieur et "se tient" aussi un peu et le posterieur au sol pousse moins. C'est un "effet d'ensemble" en mouvement sans la main, qui peut etre meme considere comme un demi-arret (par son effet) sans la main, sans report de poids vers l'arriere et sans elevation notable de l'encolure.

Les equitations francaise (Raabe), allemande (Lorke) et hollandaise (dans ce cas juste Gal et Totilas,

( https://www.youtube.com/watch?v=NOtOkL6FFAc ), car je n'ai pas d'opinion sur les autres que je regarde beaucoup moins par manque d'interet :) se rejoignent dans ce genre d'action. La Gueriniere parle aussi du cheval dans "la Balance des Talons", pour des effets de controle du mouvement lateral, mais ca peut etre utilise pour le pli (pression de la jambe exterieure comme je le fait pour creer la rotation axiale dans le pli), la remontee du garrot (attaques des 2 jambes), l'amplitude et la cadence des anteriers donc du cheval (pression pres des sangles pour ralentir l'anterieur au soutien -  Decarpentry faisait ca avec la main pour ralentir le lever de l'anterieur au sol dans la preparation du piaffer, si je me souviens bien de mes notes pour la re-edition de "Piaffer et Passage" en anglais).

C'est une vison plus complexe de l'usage des jambes (sur le modele de Raabe), mais ca donne beaucoup de resultats sans se servir des mains. Ca aide l'equilibre, donc la legerete. C'est une forme de "Jambes sans main", evoquee par Diogo de Bragance quand il parle de l'equitation tauromachique du maitre Joao Nuncio. Je me souviens de l'avoir vu, deja age, lors de mon premier voyage au Portugal (sans comprendre encore le niveau de son art) et de m'etonner du fait que ses chevaux touchaient a peine la bride tout en faisant tout ce qu'il voulait. C'etait l'effet de jambes "savantes" que le cheval ecoutait avec une attention infinie malgre la "distraction" du taureau furieux (ne discutons pas ici ni la fascination des chevaux tauromachiques ni l'anachronisme de la torture du taureau). C'etait une equitation tres portugaise mais marquee par le baucherisme primitif, ou bien est ce que toutes les equitations de bon sens (definies par "le bien commun des equitations qui veulent le bien-etre du cheval" si je me rappelle la formule de Bacharach) se rejoignent'elles un jour dans la recherche de solutions pratiques?

Voila une question interessante a mon avis ...

JP (sous la neige, on achete des pelles pour deneiger 100m de route, ca va etre drole :)