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De la main

243 replies [Last post]
KATZ Yves
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Joined: 17/03/2006

«Après avoir rendu la main, ce qui est l’action de la main légère, il faut la retenir doucement, pour rechercher et sentir peu à peu dans la main, l’apui du mors; c’est ce qu’on appelle avoir la main douce; on résiste ensuite de plus en plus, en tenant le Cheval dans un apui plus fort, ce qui provient de la main ferme : et alors on diminue dans la main le sentiment du mors, avant de passer à lamain légère» La Guérinière............
En son temps,Nelly valère avait initié un sujet sur la question des différents sentiments de la main, en prenant pour point de départ la réflexion de La Guérinière ci desssus reproduite.
Que doit-on en comprendre? qComment est ce que JE comprends ce conseil?
Rendre la main, pour obtenir une main légère: lorsque l'on éduque un jeune cheval dans la phase de débourrage, il est important que le cheval conserve la liberté de son encolure, pour retrouver un équilibre le plus naturel possible sous la selle.La main ne doit jamais s'opposer, ne jamais représenter un stress pour le cheval; Il est donc essentiel que la main "suive la bouche, en la précédant légèrement, mais sans jamais l'abandonner"(sauf durant les périodes de repos!)? Cela demande un cavalier, liant, à l'écoute de son cheval, de sa décontraction évolutive(décontraction que se traduit entre autre par un allongement musculaire et une disparition progressive de tous les noeuds musculaires que le poids du cavalier crée chez le jeune cheval).
Puis vient la leçon du mors et de la main:le cheval doit accepter de se poser sur le mors et  la présence de la main. A partir de ce moment, c'est le cheval qui va suivre la main, laquelle main attend que le cavalier sente la libération musculaire (et psychique!) pour laisser le cheval plus ou mois s'étendre, fonction de l'équilibre que le cavalier recherche.La bouche vient au contact du mors, la main sent le cheval se poser sur le mors et les résistances que le cavalier peut alors percevoir ont, si il a la fesse sensible, bien souvent leur origine dans l'arrière main et le dos du cheval.La main est douce; le cavalier n' a dans la main que le poids que le cheval veut bien y mettre.
Commencent ensuite les modifications plus importantes de l'équilibre pour assouplir de manière plus approfondie l'arrière main.La main devient un point fixe sur lequel le cheval se "réfère" pour mieux travailler son rein et ses hanches(c'est le principe de la cocotte minute: on veut faire monter la vapeur, ce qui n'est possible que si le bouchon est fermé). la main est fixe, résiste de ce que le cheval met comme résistance dans la main, mais jamais plus. Elle est ferme et au fur et àmesure que le cheval se délie dans ses différents segments et dans sa bouche, la main s'affine et s'allège en accord avec le cheval pour parvenir à LA descente de main et à la main légère.Laquelle légèreté diffère de celle de la première main, puisque étant autorisée par le cheval et non pas donnée par le cavalier.

Voici comment les chevaux m'ont appris à interpréter ce conseil. Que tous les cavaliers sachent déjà avoir la main légère, puis ferme, les chevaux ne s'en porteront que mieux.

petite digression rapide sur le sujet de quelqu'un qui a passé plus de temps à côté des chevaux que dessus (enseignement oblige!)


Amicalement, yves KATZ http://educaval.forum-pro.fr/

BERTRAND Jean-Michel
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Joined: 17/03/2006

C'est la raison pour laquelle, aujourd' hui (expérience), je ne fais plus (et ne fais plus faire) le travail de prédébourrage et débourrage (qui devient alors qu'un simple travail de portage) au caveçon. Cela préserve la bouche du cheval et lui permet d'apprendre à jouer avec un appui sur la main. Il a donc ainsi déjà acquis une expérience (désolé) pour le moment où il va devoir s'habituer au mors.
J'ajoute, qu'il y a dans les deux cas, prédébourrage et débourrage, une période pendant laquelle le cheval travaille mors en bouche mais toujours sur le caveçon.
L'avantage premier est de conserver la fraîcheur de la bouche et pour effet collatéral que le cheval est capable tout au long de sa carrière de travailler avec ou sans mors (voir démonstration de Pierre) et cela est parfois bien utile...
Ceci n'est bien sur que le résultat de quelques années de travail personnel de terrain dans lequel je ne dissocie jamais en tant qu'enseignant, le faire et le faire faire. 

 

Christopher Cunningham
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Joined: 24/06/2007

Sacré programe, Yves!

Mais avant que de se perdre (puis se retrouver avec bonheur) dans toutes ces subtilités, ne convient-il pas, en préalable, de revisiter le corps du cavalier des ongles de pied aux ongles de la mains?

Mon étude en selle m'a appris la chose suivante:

Si le corps du cavalier se compare à un store vénitien, qu'une seule lamelle se bloque et tout fout le camp. Il en est de même du corps du Cheval.

Je propose donc, pour éviter que le sujet ne devienne fumeux pour certains lecteurs, que l'on refasse la révision du store vénitien...

Pardonnez, Yves, mon intrusion qui risque de vous déplaire, mais je pense qu'il est urgent de commencer simple, au vu des derniers échanges.

Bien amicalement,

Christopher

KATZ Yves
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Joined: 17/03/2006

 Christopher, 
Je n'ai pas assez insisté il est vrai sur le cavalier. J'ai juste évoqué l'obligation qu'il soit liant. Mais il est exact que si le cavalier n'est pas totalement maître de sa gestuelle corporelle,s'il n'a pas la fesse sensible, la main intelligente et la jambe précise, s'il ne fait pas preuve de rigueur, de progressivité, d'écoute en tout, le cheval ne se livrera jamais et  la main restera ignorante.
Par ailleurs, ne craignez rien: rien n'est jamais fait pour me déplaire qui permette de se questionner et de réfléchir à sa culture équestre.

Amicalement, yves KATZ http://educaval.forum-pro.fr/

Christopher Cunningham
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Joined: 24/06/2007

Yves,

Il faut que ce sujet prenne corps et j'ai un peu honte de retarder les choses. Mais j'ai passé tant et tant d'heures sur mon store vénitien...

Je résume:

Assiette à base tripode (ischions et périnée).
Rein soutenu dans les limites de compatibilité avec les fesses sous soi.
Jeu des articulations coxo-fémorales aux trois allures.
Sentiment latéral (reptation au pas et au trot), assiette en V.
Maîtrise des orteils (en éventail).

Abandon des épaules, refusées sans raideur.
Etirement de la nuque.
Fierté du ventre.
Ambition de la poitrine.
Elasticité des coudes, même sur des rênes ultra-courtes.
Jeu permanent des poignets, entre 0 et 15 degrés.
Pince du pouce, sans préjudice de l'ouverture - fermeture des doigts, dans le bon sens.
Respect du troisième temps du galop.
Prise en compte des invisibles mais réels mouvements de la tête au trot

Regard conquérant, orgueilleux, cherchant le sommet.
Fierté d'être à cheval.

Bis repetita

Regard conquérant, orgueilleux, cherchant le sommet.
Fierté d'être à cheval.

J'en ai terminé avec mes bêtises. Je laisse la parole aux amis.

Christopher

KATZ Yves
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Joined: 17/03/2006

 Tout ce que dit Christopher grâce à une respiration ample à laquelle tout le corps participe...........
Un seul désaccord: la pince du pouce; Pour moi, rien ne vaut une rêne posée dans le creux de la main et le jeu des cinq doigts sur cette rêne, moyen de communication et nullement point d'accrochage; La main tient un minuscule oisillon dans la main et joue comme avec une balle en éponge gorgée d'eau , dont l'eau ne s'évacue que goutte à goutte et au bon vouloir du cavalier.....

Amicalement, yves KATZ http://educaval.forum-pro.fr/

Christopher Cunningham
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Joined: 24/06/2007

Alors que l'oisillon prenne son essor! Je suis impatient de lire les uns et les autres!
En respirant profondément!

CC

nelly valère
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Joined: 10/09/2011

j'ai lu 2 fois l'analyse d'Yves et elle me semble vraiment correspondre à ce que dit La Guérinière. C'est apparemment son vécu. Merci Yves.
j'ai ici 2 positions à tenir:
      - celle de la chercheuse qui doit analyser les textes et trouver des praticiens qui peuvent témoigner d'un vécu correspondant ou non à l'analyse.
      -celle de la cavalière et observatrice qui reçoit et apprécie les propositions livrées sur le forum.
 
 Ce que dit Christopher sur la posture me va bien, avec la correction qu'apporte Yves pour la pince du pouce. 
 Les Gruss disent qu'il faut toujours chercher la solution vers le haut. C'est partout pareil.
 allez, Christopher, vous aviez commencé à me répondre...mais ne vous inquiétez pas, je suis d'une patience sans limite...

KATZ Yves
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Joined: 17/03/2006

La cession de machoire est un moyen pas un but ( CARDE, KARL mais je pense aussi RACINET car il en fait un préalable à tous mouvements ).écrit Jacques Voche.
Comme je l'ai écrit sur un autre forum,les moyens en équitation sont les gymnastiques que le cavalier propose  progressivement à son cheval.

Le but de l'art équestre / de l'équitation est d'avoir une relation plus intime avec le cheval, d'avoir un  cheval en équilibre, modifiable à la volonté du cavalier, aisément, rapidement, d'avoir un partenaire décontracté et dans le mouvement en avant dans toutes les directions.

La cession de mâchoire est une des composantes de cette décontraction et de cette disponibilité.....C'est aussi un des aspects sur lequel s'appuie l'équitation française.............
Tout le reste, à mon sens, n'est que "blabla".............

Amicalement, yves KATZ http://educaval.forum-pro.fr/

Solkasin
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Joined: 24/01/2012

Mr Katz

je n'avais jamais lu un exposé aussi clair des sensations et du travail de la main. En effet, ressentir et acquérir par l'expérience (heureuse ou malheureuse) est une chose, savoir faire ressentir et expliquer/découvrir en est une autre... Je vais faire lire votre exposé à ma fille qui monte en club 3 et 2 et à qui j'éssaie de faire comprendre depuis longtemps qu'elle tient un oisillon dans la main, si elle serre trop elle l'étouffe et il meurt, si elle ne  tient pas assez, alors il s'envole et elle l'a perdu. C'était ma méthode un peu imagée pour lui expliquer, le détail de votre exposé et tellement plus clair. La différence entre connaître et savoir sans doute.
Quant à l'attitude/position telle que décrite par hristopher Cunnigham, il conviendrait probabement de l'afficher à l'entrée de tous les manèges aujourd'hui.
A vous deux vous avez déjà presque tout dit ( tiens serais-je flatteur ce matin ??)

Solkasin

les chevaux loyaux sont légions.
Combien d'humains le sont-ils ?

Christopher Cunningham
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Joined: 24/06/2007

Bonsoir,

La "pince du pouce" fait tousser dans les gradins, alors j'essaie d'exprimer l'idée autrement:

Il appartient au cavalier de choisir, en connaissance, la longueur des rênes. En la matière, le cheval n'a pas voix au chapitre, je veux dire qu'il n'a pas à rediscuter de cette longueur, prise (répétons-le) "en connaissance" par le cavalier.

Le cavalier modifie cette longueur  selon les nécessités de l'instant, mais il reste maître de la décision.

Enfin, c'est mon petit avis...

Christopher