Question entre laissez faire et l’autorité
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Un endroit fermé, est un endroit, comme un autre.
Nous nous savons qu'il est constitué de murs, d'un toit, et que c'est une construction artificielle car nous avons la capacité de l'appréhender dans sa globalité.
Le cheval lui explore les limites de cet espace et ne sait pas a priori que c'est un endroit clos, pour autant que "clos" ait une signification pour lui (il pourra très bien suivre une paroi rocheuse ou une haie naturelle sans en appréhender les limites dans un milieu "naturel" qui signifierait tout autant "endroit clos" pour lui). Le cheval a bien un programme d'exploration et c'est bien pour cela que les chevaux sont facilement "fugueur" soit passer par les interruptions du clos (un "porte", une clôture électrique interrompue, un passage dans les broussailles....).
Maintenant plus que le contenant c'est le contenu qui importe : ce qu'on fait dans cet endroit clos.
Mettez un seau de nourriture dans cet endroit et faites rentrer le cheval, une fois l'exploration des limites de cet endroit s'il trouve le seau il va très vite associer par contiguité le plaisir de la nourriture à cet endroit (c'est ce qui se passe avec le boxe).
Je crée des paddock de nourrissage dans le pré et les chevaux tentent à qui mieux mieux de se mettre entre les 4 piquets si je plante ceux ci indifféremment dans le pré. Le signal piquet fonctionne très bien, et mieux le signal entre les piquets. De toutes les façons ils sont très intéressés par les piquets qui sont aussi déplacés pour ouvrir les nouveaux espaces herbes dans les pâtures en été.
Bref, c'est bien ce qu'on y fait et non ce qu'il en est qui importe.
Message édité par: marit, à: 2010/12/18 22:11
Tout cela est plein de bons sens Nicole et je tiendrai compte à l'avenir de ne point demander à la jument quoique que ce soit qui l’inquiéterai afin qu’elle garde le même calme et la meme confiance qu'elle a dans le pré.
Quand à la nourriture Marit j’avais mis un peu de grain devant la porte dans un saut ce qui fit qu’elle n’hésita pas à entrer ne se préoccupant que du grain "surtout" mais c'est precisement avant d’achever son repas une fois rentrée dans l'arene que j’aurai du l'en ressortir… Ma faute…
Je n'ai pas dit qu'il ne fallait pas l'inquiéter ! Parce que de toute façon, même si vous faites très attention à protéger votre jument, il y aura toujours les imprévus. Ce que je voulais dire, c'est qu'il fallait préparer ces moments là et, au contraire lui proposer des sujets d'inquiétude (ce n'est pas difficile: la nouveauté en est un !), mais de petits, à sa portée, en les préparant bien pour établir entre vous les codes qui vous permettront de gérer cette situation de mieux en mieux.
Par exemple avec le seau que vous avez mis devant la porte, si elle marque une hésitation, dites lui "va voir" pour avoir un code vocal qui lui indique que vous voulez qu'elle aille vers ce qui l'inquiète, laissez la s'arrêter et même reculer quelques pas, mais empêchez la de dévier de la ligne droite. Laissez lui le temps de regarder, de sentir (on n'y pense pas, mais c'est important pour le cheval), mais recadrez la vers le but à atteindre si son attention se porte ailleurs. Attention, si vous voulez la rassurer, à bien différencier votre action d'une récompense: on a vite fait sinon d'apprendre au cheval le contraire de ce qu'on cherche. La récompense, c'est quand elle a fait ce que vous vouliez (en se contentant de peu au début), pas quand elle fait autre chose !
Marit, un endroit fermé (= avec un toit), n'est pas comme les autres pour certains chevaux qui n'en ont jamais connu. La jument de Viviane a de nombreux points communs avec la mienne, qui n'a connu que le pré et pas beaucoup la civilisation jusqu'à ce que je l'achète à 3 ans (elle était destinée à la boucherie). Elle n'apprécie toujours pas le box les rares fois où je l'y mets, elle ne s'inquiète plus dans un manège couvert (mais les premières fois, elle était très inquiète: crottins de stress, sursauts et écarts à chaque bruit), et se sent bien maintenant dans "son" camion (mais ça m'a pris une semaine d'exercices quotidiens pour l'y faire monter et une année avant de la sentir rassurée). Au pré, elle fréquente plus souvent les endroits découverts où la vue porte loin. Elle est avec des "copains" dont certains sont à la retraite après une vie plus classique de cheval de selle et eux, préfèrent les endroits plus abrités.
Message édité par: masterai, à: 2010/12/19 09:36
Message édité par: masterai, à: 2010/12/19 09:38
Un bosquet d'arbres est un endroit "couvert" pourtant les chevaux s'y tiennent avec plaisir pour échapper aux mouches.
Il est normal que le cheval apprécie les grands espaces ouverts, c'est un animal de plaine et ne serait ce que ses yeux, son cerveau sont en corrélation avec cette existence.
Il est normal que le cheval apprécie la présence d'autres chevaux, c'est un animal grégaire qui se fie aux autres pour l'avertir d'un danger. Comme il est dit "un cheval seul est un cheval mort".
Ce serait plus la privation sensorielle qui inquiéterait le cheval dans un endroit humain "clos" (manque de repères visuels, de congénères, de bruits...).
“Malheureusement ce ne sont pas des chevaux à mettre entre toutes les mains” Quote: Marit
Vous avez raison et c’est précisément une des raisons que sous la suggestion de la propriétaire des lieus qui s’inquiétant (pour tout le monde) du fait que la jument avait cabrée avec elle un matin qu’elle la sortait au pré que j’ai emmené pour un mois ou deux ma jument à 20 minutes ici chez un couple de traineurs qui font dans le “natural horsemanship” et qui débourrent les poulains , travaillent avec des chevaux à caractères ou même travaillent les chevaux pour le cinéma se servant de certains trucs qu’utilisaient déjà je soupçonne les cowboys et les indiens au début du 19eme.
Ils utilisent également le round pen se servant d’un autre cavalier à cheval pour faire diversion ce qui rassure l’ instinct grégaire du premier.
Hier la traineur qui monte aussi en dressage a fait une petite session de 20 minutes avec le “sugar string” et une autre aujourd’hui avec le “war bridle” Les moyens jusqu’à présent sont humains et servent en même temps à obtenir les effets de soumission que les chevaux au sein d’un troupeau réclament entre eux mais bien entendus nos moyens sont différents que celles utilisés par les chevaux …
J’espère avoir trouver pour l’instant les mains qu’il faut pour instaurer un minimum de fondation nécessaire à ma jument pour entreprendre un jour son débourrage.
Le "round pen" par son seul dénominatif "rond" est un tueur de chevaux.
Et il n'y a pas de "soumission" entre chevaux, donc pas d'effet de soumission ni toutes ces fariboles que l'on entend chez certains hommes (et femmes) qui se prétendent "de chevaux".
Les chevaux sont égo-centrés, sans hiérarchie hors accès aux biens de consommation, sans chefferie, ils fonctionnent en réseaux : tout le monde surveille tout le monde.
Cordialement.
C’est avec anxiété que je l’ai changé de lieu même si cela ne s’avère être qu’un mois mais il y avait plus d’insistance que de suggestion de la part de la proprio.
Et comme je ne voulais pas contrarier… j’avoue que toutes ces approches sont tout à fait nouvelles à ma connaissance . Hier j’ai remarqué une petite blessure à la commissure des lèvres qui ressemble à une brulure de ficelle, maintenant j’angoisse …Ceci dit j’ai un plan B…
Cordialement
Le "round pen" par son seul dénominatif "rond" est un tueur de chevaux. (quote: Marit)
J'angoisse car je ne vois pas comment ni pourquoi ?
vous n'avez pas expliqué en quoi le round pen est un tueur de chevaux?
Il y en a partout... Ce n'est pas fait pour en abuser c'est tout il me semble?
Un cheval n'est pas un homme. La structure de l'espace ne s'appréhende pas de la même façon pour ces deux espèces.
Pour les effets physiologiques étudiés pour la méthode dite du join-up (celle qui se pratique dans un round pen):
Je pense qu'il s'agit de réactions de peur: rien que le fait d'être dans un lieu fermé, pour un cheval qui a toujours vécu dehors, est un facteur de stress.
Pour l'instant, vous n'avez pas beaucoup de moyens de gérer les situations de peur. Ces moyens, il faut les préparer avant, dans le calme, en lui proposant des exercices à sa portée pour établir des règles entre vous. Et ne pas lui demander plus que ce qu'elle peut donner: si vous n'êtes pas obligée d'aller vers l'endroit qui l'effraie, n'y allez pas pour le moment.
Comme la peur est un caractère normal chez un cheval, apprenez lui les réactions autorisées et celles qui ne le sont pas. Par exemple, avec ma jument que j'attelle, j'autorise l'arrêt ou la fuite sur quelques foulées de galop, mais pas l'écart ou le demi-tour. Et retour au calme dès que possible, si bien qu'au fur et à mesure que la confiance s'établit, le retour au calme est de plus en plus facile à obtenir. Et je n'ai pas dans la tête de passer à tout prix l'endroit effrayant mais mon objectif est d'obtenir ce retour au calme rapidement et dans la rectitude.
Le travail de la rectitude (sur le cercle, pli interne, pli externe, flexions, épaule en dedans) et la qualité du contact (physique par les rênes ou les guides, mais aussi mental) m'ont donné les moyens, petit à petit, de gérer les situations difficiles.
Et c'est ce que j'entends aussi dans les stages du Colonel Carde:
"La nouveauté provoque l'inquiétude et l'inquiétude engendre des résistances."
"C'est seulement une fois que la phase d'inquiétude est passée que le cheval peut passer à la phase de compréhension"
"Il faut obtenir dans l'ordre le calme, la rectitude puis faire comprendre"
Et le classique:
"Se contenter de peu, redemander souvent, récompenser beaucoup"
Nicole LAHM - Webmaster