Encore enseignement moniteurs

Bonjur Serge,

Une fois revenu à l'équitation après une (trop) longue absence, j'ai également constaté avec éffarement que la rêne d'appui (mais aussi tous les effets de rêne autrefois appelés directe d'opposition, contraire, contraire d'opposition, intermédiaire) avaient disparu de l'équitation "officielle". Non seulement elle n'est plus enseignée, mais elle est interdite !!! Si par malheur un(e) élève s'aventure - souvent bien inconsciemment- à en faire usage, la réprimande est immédiate, la rêne d'appui, c'est tabou. Et si par hasard je me risque à demander si nos grands auteurs doivent être vistimes d'un autodafé pour faire référence à presque chaque page de leurs ouvrages à cet effet de rêne, je constate avec plus de surprise encore qu'aucun de ces enseignants n'a jamais lu ni La guérinière, ni Baucher, encore moins Fillis, faverot ou Beudant pour ne siter que les plus élémentaires. Au mieux un peu decarpentry. La plus part ont entendu parler d'Alexis l'Hotte et de ses questions équestres ( ça doit sans doute faire partie d'un QCM à l'examen!)... Alors que dire de Steinbrecht et de tous les autres ! ( je fais ici état d'un petit sondage réalisé parmi les nombreux élèves BPJEPS que nous avons chez nous au fil des ans qui passent)
Donc, forcément,  point de rêne d'appui, encore moins des 4° et 5° effets ! puisque seule la rêne d'ouverture est désormais officielle ou académique, et que l'on ne leur a jamais parlé d'autre chose.
Tous les moniteurs/BPJEPS que je cotoie tiennent le même discours : "on ne monte plus comme ça aujourd'hui" ( c'est la thèse officielle - distillée même par la responsable du CRE local)  donc circulez il n'y a plus rien à voir et apprenez comme vous pouvez...

!

Serge,

il ya heureusement encore des gens qui se donnent beaucoup de mal pour enseigner convenablement, mais combien sont-ils, et surtout où sont-ils ?!! j'en cherche.

Vous parlez de "faire du fric". En fait combien de structures equestres gagnent-elles réellement de l'argent ? ( je veux dire sortent un bilan profitable toutes charges payées - enseignant/propriétaire inclus).

Pour ma part, je suis dans le milieu associatif, co-responsable d'une structure, donc pas de recherche de profit, mais simple gestion de bon père de famille pour garder la structure à flot. Mon constat le + consternant : ce que les gens viennent en fait chercher aujourd'hui dans un centre équestre... et donc bien souvent ( là encore ne pas généraliser), le fait que  le niveau de l'ensignement soit en fait  en adéquation avec la demande. 
Il s'agit d'encadrer des gamines qui viennent passer leur mercredi et leur samedi à jouer avec des poneys qu'elles considèrent comme de grosses peluches.
La plus forte demande chez nous ( selon les années entre 280 et 350 licenciés) : pony games et horse ball en tête, ensuite obstacle, cross et une petite dizaine d'aliens qui se tournent vers le " dressage ". résister est très difficile, car les parents veulent que les enfants " se fassent plaisir" (surtout pas trop d'éfforts, ces pauvres choux ont des semaines déjà si harassantes).
Comment expliquer à des parents exigeants mais ignards qu'avant de sauter... alors le cross vous pensez!! Mais il faut pouvoir rapidement "se faire plaisir"... En période de vacances scolaires, on nous droppe les gosses sur le parking du club en partant travailler pour les récupérer le soir après le travail; vous comprenez, pour une heure d'équitation ( pardon, de poney ou de cheval) on économise le centre aéré qui lui coûte bien plus cher. certain(e)s n'ont même pas toujours de casse-croûte pour le midi !! Donc les BPJEPS sont bien plus des animatrices ques des monitrices.

 Les plus accroché(e)s des élèves ( peut-on encore les appeler ainsi), celles qui regardent " grand galop" à la TV,  s'orienteront vers le BPJEPS, pour reproduire ce qu'elles auront connu étant élèves, la boucle est alors bouclée. Une année de formation théoriquement, plus souvent palfrenière, deux ou trois ans comme ponytrice, enfin, ecoeurées, des années vendeuses au rayon équitation chez décathlon, terres et eaux ou PADD. C'est vrai aussi, l'élite, si elle en a les moyens ira vers la compétition. Là on assiste alors à ce que vous avez décrit dans votre post, car à l'origine, les bases auront été partagées avec ceux que j'ai décrits plus haut!

Désolé, mon constat est très amer, il est aussi quotidien. Alors que je m'en ouvrais au CRE, la réponse fut (SIC): "Vous savez l'équitation de tradition militaire est morte, il faut vous adapter. Vous devez vendre le produit que les gens veulent acheter ou disparaître". J'ai vu ce club sortir de terre il y a plus de quarante ans. J'y ai monté moi même je n'avais pas dix ans. Le laisser partir à la dérive me ferait mal au coeur, mais j'avoue que certains jours...

Cordialement

 !

bonjour

J'ai vu ce club sortir de terre il y a plus de quarante ans. J'y ai monté moi même je n'avais pas dix ans

belle constance !

en résumé vous dites que les moniteurs ne savent plus enseigner ni même monter

on le lit si souvent qu'il doit y avoir un peu de vrai

d'où quelques questions :
- comment est formé un BPJEPS ? (niveau requis pour entrer en formation, durée de la formation, qui la dispense, conditions de délivrance du diplôme...)
- fait-on le même constat dans les pays voisins ?

Qui forme les BPJEPS ?

des enseignants - tuteurs en entreprise.
Bees 1 ou bees 2 qui ont mettons, entre 35 et 65 ans...et qui sont donc mauvais si j' en crois ce que je lis!

Par qui ont  étés formés ces bees? par les gens de la Génération précédente donc à la louche agés de +15 ans

cela donne par des gens qui ont entre 50 et 80 ans aujourd hui.....qui étaient donc mauvais , si j' en crois ce que je lis..............

 qui avaient eux mêmes été formés par des gens qui ont entre 65 et 95 ans aujourd hui....donc par des anciens.......qui étaient donc mauvais.......

Alors jusqu' ou on remonte pour savoir qui n' a pas fait son boulot? :) c ' est peut etre pas si simple que ça !

Je crois aussi que c'est un tantinet plus compliqué mais bon c'est un fait que l'on peut se poser pas mal de questions sur la formation , maintenant je ne pense pas que l'on puisse détacher le questionnement de celui sur l'évolution du milieu , qui est bien réelle et fidèle miroir de la société , qu'on le veuille ou non .

Oui les gens ( pas tous !) veulent du plaisir et tout de suite . Bien ... c'est un état de fait , et si on veut les garder c'est à nous de réfléchir à comment les amener à plus de profondeur ( à nos yeux) plutôt que de se lamenter .

Je  crois qu'il y a une chose qui n'a pas changé , c'est que la "formation" officielle c'est une chose , et la formation "réelle " une autre : à savoir que si l'on attends comme un poussin qui reçoit passivement la becquée de sa mère , que le savoir nous tombe dessus , on va rester de toute façon dans un univers très étroit!

De tous temps c'est la curiosité et le  désir d'apprendre , de chercher par soi même , de tester , qui a permis d'apprendre vraiment .

Il faut cesser de tout attendre des institutions et se prendre en charge ! Et se faire son expérience propre , et chercher partout ce qu'il y a à apprendre .

et je finirais par une chinoiserie " quand l'élève est prêt , la maître paraît" .

!

Il y a beaucoup de pays ou le systeme qui consiste a definir les  effets de renes en 5 effets distincts n existe pas, et les cavaliers n y sont pas pour autant plus mauvais !

Il y a beaucoup de pays ou le systeme qui consiste a definir les  effets de renes en 5 effets distincts n existe pas.

Il est probable qu'en l'absence de cet enseignement, les cavaliers aient une meilleure assiette