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de l'eohippus à l'equus

253 replies [Last post]
Bruno dLB.
Offline
Joined: 24/11/2007

Pour conclure dans le calme. (résumé)


A partir de la conception, on obtient une seule cellule qui contient un minuscule noyau au sein duquel se trouve l’ADN.
Cette cellule unique se divise en deux cellules filles, chacune contenant une copie de l’ADN de la première cellule. Ces deux cellules se sont divisées à leur tour pour produire quatre autres cellules, chacune avec sa propre copie de l’ADN de la première cellule, puis 8, 16,…….
L’œuf constitué de 16 cellules a l’aspect d’une masse arrondie ressemblant à une mûre. Il migre alors vers l’utérus, où la division cellulaire va pouvoir commencer sérieusement. A 128 cellules, la nidification permet à l’œuf qui ne peut vivre en autonomie, de se fixer et d’être nourri par la mère et continuer sa croissance. A la naissance, le petit devra compter… des milliards de cellules ! Toutes issues de cette même première cellule.
Pour que le poulain ait toutes ses fonctions vitales, il faut que les cellules se différencient, et qu’elles jouent chacune leur rôle : former le squelette, les muscles, les veines, le cerveau, les organes vitaux…
Les filaments d’ADN qui sont dans les cellules contiennent toute l’information nécessaire pour diriger le délicat processus de différentiation.
Cette information est contenue dans l’ADN sous une forme très proche de l’information gravée sur une mémoire d’ordinateur. L’ADN n'utilise pas un système d’information binaire mais un système quaternaire. Alors que les unités d’information dans un ordinateur sont le 0 et le 1, l’ADN est codé sous forme de T, A, C et G.

De l’ADN à l’organisme

L’ADN de cette seule cellule contenait toute l’information dans son code, composé uniquement de T, A, C et G, pour construire 70 000 à 100 000 milliards de cellules, de 200 types différents. (génome humain)
L’ADN permet aussi, tandis que l’organisme grandit et se développe, de créer une dizaine de « systèmes » vitaux. On les appelle des « systèmes » parce qu’ils sont composés de deux organes ou plus, fonctionnant ensemble : le système circulatoire comprend, entre autres, le cœur, le sang, et les vaisseaux sanguins. Le système digestif inclut, entre autres, la bouche, l’œsophage, l’estomac, les intestins.
(Ia notion de système est lourde de conséquence pour le devenir du sujet). Avoir un problème dentaire, concerne tout le système digestif.
Bien entendu, l’os n’est pas seulement défini par sa forme : votre ADN spécifie aussi l’itinéraire de tous les nerfs, les vaisseaux qui courent dans vos os ; il détermine la place de la moelle osseuse ; il fixe la place de chacune des cellules de cette moelle et son fonctionnement. 
Tout cela est écrit dans l’ADN de votre première cellule.
Les promesses de la génétique ?
Quand on observe un problème de fonctionnement quelque part, donc une maladie, il devrait être possible de le corriger en changeant l’ADN !
On inventa alors le terme de « thérapies géniques » comme s’il s’agissait d’une réalité et on promit à la fois :
• la fin des maladies ;
 
• le remplacement de n’importe quel organe, que l’on pourrait faire pousser en laboratoire ;
 
• l’éternelle jeunesse.
Ce n’était qu’une question de moyens financiers accordés à la recherche… et aux chercheurs. « Donnez-nous quelques milliards pour l’élixir de l’immortalité »….
La lumineuse idée de ces chercheurs fut d’utiliser un virus.
Les virus sont de petits agents infectieux capables de transférer leur propre matériel génétique dans les cellules humaines. De plus, ils sont capables de se propager très rapidement d’une cellule à l’autre.
Les chercheurs réussirent à sélectionner un virus, à éliminer dans son ADN les séquences associées à la maladie qu’il transmettait, et à les remplacer par les séquences du gène thérapeutique (le gène qui guérit). En inoculant le virus à la personne malade, ce virus allait rapidement « infecter » des millions de cellules mais, au lieu de leur inoculer une maladie, il allait leur donner le bon gène qui allait leur permettre de guérir ! La seule précaution à prendre était le contrôle du virus dans l’organisme de la personne traitée, et ne pas contaminer des milliers de personnes n’ayant rien demandé. (Les vérités de laboratoire ne sont pas universelles)
Plus les chercheurs progressèrent dans la recherche sur l’ADN, plus ils s’aperçurent que tout cela était en fait… effroyablement compliqué, les résultats assistés par les supercalculateurs, rendaient le problème encore plus obscur.
Alors qu’on imaginait au départ que l’information de l’ADN pouvait se lire par sections, et qu’il suffisait de remplacer un gène défectueux par un autre, on s’est vite aperçu que, en réalité :
• l’ADN n'était pas une simple « double hélice », mais pouvait prendre toutes sortes de formes variées (les formes B, A, Z, G…), beaucoup plus compliquées ;
 
• la plupart des informations liées à des maladies ne se trouvaient pas sur les parties d’ADN codant des gènes, mais sur les sections intermédiaires, dont on pensait pourtant qu’elles ne servaient à rien ;
 
• que les gènes, déterminant la fabrication des protéines, étaient tantôt actifs, tantôt inactifs, sans qu’on sache pourquoi (entre deux personnes porteuses du même gène d’une maladie, l’une peut être gravement malade, l’autre se porter comme un charme) ;
 
• que les gènes interagissaient entre eux d’une façon si embrouillée qu’il est la plupart du temps impossible de retracer le rapport entre un gène et un trait particulier de la personne (ainsi par exemple, contrairement à ce que des millions d’écoliers ont appris, il se peut parfaitement que deux parents aux yeux bleus donnent naissance à un enfant aux yeux marrons).
Aujourd’hui, la totalité des thérapies géniques ont conduit à l’échec, et ce n’est pas faute d’avoir essayé.

La grande nouveauté d’ENCODE

On imaginait jusqu’à présent que seule une petite partie de l’ADN servait à coder des gènes, et contenait donc des informations utiles pour le développement de l’organisme. Or, ce nouveau projet de recherche, ENCODE, a découvert qu’une très grande partie de l’ADN considéré comme inutile sert en fait à réguler l’action des gènes. Certains chercheurs parlent de 80 % de l’ADN qui serait porteur d’information, alors qu’on pensait jusqu’à présent que ce n’était que 1 à 3 %.
En particulier, des parties de l’ADN très distantes d’un gène se retrouvent tout près lorsque l’ADN est roulée en pelote, et servent d’interrupteur pour le mettre en route ou l’arrêter.
Cette fonction est évidemment aussi essentielle que le gène lui-même. Mais, les chercheurs ont recensé pas moins de… quatre millions d’interrupteurs sur l’ADN, alors qu’il ne contient que 20 000 gènes.
Autrement dit, l’incroyable complexité de la génétique vient d’être multipliée à nouveau par un facteur 200 (au minimum).
Pour faire bonne figure, les chercheurs en génétique annoncent que tout cela est formidable, que le projet ENCODE leur a apporté des tonnes de nouvelles informations pour mieux comprendre les maladies.
Mais leurs capacités d’analyse sont en fait très rudement mises à l’épreuve : des moyens supplémentaires encore plus considérables sont nécessaires pour voir clair dans ce fatras d’informations de plus en plus complexes, sans aucune garantie que cela débouche sur des thérapies réelles.

Conclusion pratique

De la culture des salades au développement embryonnaire, même processus.
Cette découverte de l’étude ENCODE indique que le mystère de l’ADN est encore très loin d’être percé. Mais cela ramène au premier plan de la recherche médicale moderne : la question environnementale.
En effet, la découverte d’ENCODE prouve l’importance de l’alimentation, du stress, de l’environnement, des bruits, des vibrations, des ondes et de l’activité physique.
L’ADN n'est pas un « simple » brin fourni par les géniteurs sur lesquels se trouvent des gènes qui décideraient de l’avenir d’un champion, de ces maladies, du déterminisme génétique.
Le fait que le gène lui-même soit contrôlé par tant de facteurs externes, prouve que c’est bel et bien l’environnement (dont l’intervention humaine) qui détermine l’expression génétique par le bon déroulement du programme de l’ADN. Il faut prendre conscience que le "bagage" génétique, le programme de l’ADN peut aussi être amputé par un environnement défavorable.

Il y avait quelques malentendus à dissiper.

 

FARNAULT Philippe
Offline
Joined: 25/07/2006

 Le nom d'Éric Ancelet a été indiqué dans ce sujet... Je ne pense pas trahir les propos de Bruno en mettant ce lien en rapport avec les livres de ce vétérinaire qui remet de l'ordre dans notre façon (trop éloignée des conditions naturelles de vie du cheval) de voir l'entretien quotidien du cheval. Vous serez facilement séduits et convaincus par ses écrits dont le but est de ne pas nuire au cheval. Amicalement

http://www.ohm-bioalternatives.com/index.php?option=com_content&view=article&id=21&Itemid=7

Bruno dLB.
Offline
Joined: 24/11/2007

Merci Philippe pour ce complément d’information.

La santé de nos chevaux est primordiale.
Elle commence par :
— l’état des sols
— la flore des prairies (santé des plantes)
— les qualités des aliments distribués au box (grains germés, foin de prairie)
— la santé des géniteurs (état général, poil, parasitisme contrôlé…) avant la procréation
— le contrôle du développement anténatal, postnatal jusqu’à la fin de la croissance
elle peut s'évaluer inversement proportionnelle aux thérapies d'élevage.

Les stades de vie, commencent avec l’embryon et se terminent avec la mort.
Chaque stade a des exigences spécifiques qui ne seront jamais compensées par les stades suivants.
Chaque échec informe l’ADN et limite irrémédiablement le futur compétiteur.

Rappelons que les conditions environnementales permettent l’expression, la réalisation de la génétique.
Pour preuve, les reines dans la ruche qui sont nourries de gelée royale mais aissi, les différences entre jumeaux et l'échec des clones (même génétique mais performances différentes)

Vouloir élever un champion, c’est d’abord réaliser un environnement favorable.

 

Daniel Reyssat
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Joined: 23/04/2011

Un peu étonnant de voir dans le même message les louanges des conditions environnementales saines et des aliments distribués au box, non ?
Ca ne me paraît pas très conciliable...

Bruno dLB.
Offline
Joined: 24/11/2007
Un peu étonnant de voir dans le même message les louanges des conditions environnementales saines et des aliments distribués au box, non ?
Ca ne me paraît pas très conciliable...

Peut-être comme moi et d'autres, avez-vous un cheval ?
Etes-vous alors coupable de domestication ?

Pour ma part, il est inévitable qu'il ait un box (bien que je le regrette) . Je dois assumer et donc trouver l'alimentation la meilleure.
Au box ou au paddock, le cheval est restreint.

Si non, il faut rendre le cheval à son état primitif et ne pas le monter ni le faire travailler.
Tout cavalier doit assumer ses choix.

 

upwelling
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Joined: 23/11/2011

dans le monde du cheval les prophètes de la rusticité sont aussi vieux que le monde , je les ai toujours connu ... Quand j'étais gamin on trouvait toujours des personnes pour venir vous faire la leçon sur votre cheval qui n'était pas assez ceci , pas assez cela ( votre Portuguais il était trop grand  , il avait les membres trop fins , il était trop chaud , ... mis tout bout à bout ,  il ne risquait pas de passer l'année ..)

... aujourd'hui les donneurs de leçons ont legèrement varié de registre , la croisade maintenant c'est le box , les fers et que ne sais je , mais c'est tout autant brasse coulée que c'était à l'époque ... 

 

PODER Catherine
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Joined: 17/03/2006

Ignorons le troll…

Daniel, je peux vous donner les exemples suivants :

Nos 14 chevaux vivent au pré ou ils disposent d’une grande stabulation. Foin l’hiver.

Nous avons un troupeau de  purs sang et d’anglos, de la poulinière de 20 ans au poulain de 6 mois, des jeunes en croissance, des entiers, des juments allaitantes et trois chevaux ( KWPN, trotteur et anglo) au travail ou en cours de débourrage.
Tous les chevaux sont rentrés en box, une heure, matin et soir pour recevoir une ration personnalisée de grain germé.
Le troupeau ( pas les chevaux au travail)suit la courbe d’état des chevaux dans la nature : pleine peau en fin d’été et cotes visibles en fin d’hiver (ce qui a pu nous valoir certaines critiques de la part de visiteurs « cavaliers » « trentenaires et urbains » pour lesquels un cheval ne se conçoit qu’obèse et toiletté comme le poney de Barbie…)
Mon mari suit les travaux du Dr Ancelet depuis plus de vingt ans et a passé une semaine avec Jean Claude Barrey…

Nos chevaux n’ont pas besoin de complément alimentaire et se passent fort bien du véto.

Récemment, j’ai vu des chevaux de « professionnel » nourris d’un floconné à la mode, dilué dans un litre d’eau…Comme dans la chanson de Jacques Brel «  ils bouffaient leur soupe froide en faisant des grands splashs » Il y en avait autant sur les murs du box car la bouche d’un cheval n’est pas adaptée à ce mode d’alimentation.
Et sous prétexte que l’un deux était allergique (à quoi ???) et toussait, ces chevaux étaient privés de litière…Chevaux obèses dont certain tiquait…

Alors, oui, « je fais, moi aussi, l’éloge de conditions environnementales saines » SURTOUT au box (taille, vue sur l’extérieur, contact avec les congénères, bienveillance du personnel, aliment et litière adaptées à l’éthogramme du cheval…)

Un bon sens que l’on trouve chez « l’homme de cheval », espèce en voie de disparition °)

Qui a vu la série sur Equidia, cet été, « les écuries extraordinaires »?
Surtout  celle ou des toiles de peintres célèbres sont accrochées au mur de la rangée de boxes grillagés vers le couloir, donnant directement sur un manège fermé, tandis le commentateur signale qu’il n’y a pas de paddock…

upwelling
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Joined: 23/11/2011

ce qui vaut pour les chevaux d'élevage ne vaut pas pour les chevaux d'école , et dire qu'il aurait une vérité dans une mode de vie rustique 
est une contre vérité . Il n'y a pas de vérité sans contexte . 

 

FARNAULT Philippe
Offline
Joined: 25/07/2006

 Bonjour Catherine, " rentrés en box, une heure, matin et soir pour recevoir une ration personnalisée de grain germé.", si ce n'est pas trop long à expliquer... quelle quantité donnez-vous ? Merci à vous

upwelling
Offline
Joined: 23/11/2011

Pour un cheval mis , dont le dos est toujours à preserver , le box est un excellent mode de vie . 

le monde de l'élevage - quand à lui - est soumis à un autre cadre et à un autre contexte .