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Chevaux anxieux, phobiques, extatiques, .....

164 réponses [Dernière contribution]
FARNAULT Philippe
Déconnecté
Inscrit: 25/07/2006

 

J'ai travaillé 1 an dans la clinique (principalement des pur-sang, venus de l'Europe) du docteur Pouret prés d'Argentan, où j'ai pu assister à des opérations chirurgicales remarquables et variées quelle que soit l'heure, veiller les poulinières en période de mises-bas, faire les boxes... Dès la naissance les poulains portaient un licol et marchaient à droite de la mère et franchissaient les portes matin et soir, au retour le poulain rentrant le premier dans le box. Tous les chevaux du yearling aux plus âgès étaient rentrés le soir. L'organisation faisait que les poulains repartaient ayant un comportement discipliné... J'en parle pour le plaisir du souvenir...
 
Vous proposez que les poulains connaissent la sangle à 1 an, je suppose qu'il s'agit d'un surfaix. N'ayant pas d'expérience, je pense que le poulain doit être assez avancé dans son éducation en main pour éviter toute complication de comportement de sa part...

Amicalement.


Bruno dLB.
Déconnecté
Inscrit: 24/11/2007

 
Philippe, en évoquant le regretté Docteur Pouret, pionnier en matière de gynécologie, vous réveillez aussi mes souvenirs, moins intances mais réels, l'ayant croisé régulièrement dans mes différents stages au volant de ses grosses berlines ..... souvenirs, souvenirs ... et là aussi poulains, juments, poulinages nocturnes, entrées-sorties selon la bonne technique (qui mérite encore quelques explications), soins pharmaceutiques, boxes, veilles, transports, joies et déceptions parfois ...
Un Haras, n'est pas un lieu ordinaire, c'est une dédicace.
Merci Philippe, je me sents compris,  en pays de connaissances ....

Connaitre la sangle, non la selle. Cette sangle, à cet âge peut être une longe (et non une corde) tenue en main et se faisant sentir par contact et non par constriction. Le sanglage constrictif sera envisagé ultérieurement. Le fait de ceindre un poulain sans avertissement, sans éducation , est une source d'appréhensions trop sous estimée

Les poulains trotteurs connaissent un premier débourrage équipé de brancards dès l'âge de environ 8 mois (après le sevrage, et s'en portent très bien .... Il parait que les phénomènes angoissants n'apparaissent pas avec cette méthode et que les jeunes sont alors très vite mis au travail sans difficultés.
Il existe des techniques non venues des "States" et qui fonctionnent bien.  A même titre, à l'époque où les chevaux étaient elevés "à la maison", les séances de débourrages n'existaient pas, elles étaient remplacées par un apprentissage de tous les jours non stressant et accompagnant le développement physique.
L'important est de conjuguer croissance (physique et psychique) avec l'éducation pour inclure progressivement les connaissances et la confiance.
Bien sur cela a un coût que les hommes ne veullent pas payer.
Un humain passe 1/4 ou 1/5 de sa vie à l'education 

Actuellement, le fait d'élever dans un lieu et travaillé ailleurs, augmente les angoisses qui deviennent de plus en plus préoccupante (en gros, elles affectent 1/4 de la production chevaline).
C'est plus qu'alarmant.

Amicalement.

 

upwelling
Déconnecté
Inscrit: 23/11/2011

vous ne pouvez en effet demander à votre cheval qu'il soit  "proche de l'homme " , que si l'homme en retour est  "proche de son cheval "

l'equitation est peut être une étude , le cheval est peut être la plus noble des conquetes de l'homme , 

mais le tout ne peut exister que , parce qu'au départ il y a un affect qui lie deux êtres vivants 


 

Maryan
Déconnecté
Inscrit: 12/02/2007

Temple Grandin a une vision relativement édulcorée de la psychologie équine et même des animaux globalement. Même si son parcours est hors normes et exemplaire, son ouvrage intéressant par sa vision personnelle et émouvante du monde, il faut aller au-delà pour évaluer les limites de son analyse. De plus, elle reste ancrée dans une vision totalement behavioriste qui réduit l’apprentissage à des conditionnements basiques tu type bâton /carotte. A aucun moment son livre n’évoque le monde infiniment plus riche des neurosciences qui ont permis d’apporter les preuves de la richesse cognitive du vivant.

Si c’est une première lecture sur le comportement, je comprends qu’elle séduise. Mais lorsque c’est une nième, on  en discerne rapidement les limites et les partis pris.

Prétendre penser comme un animal me semble une affirmation tout aussi caricaturale car si la science a grandement progressée en apportant aux sceptiques (qui se donneraient la peine de lire un peu ) la preuve de la pensée animale dont la richesse n’a rien à nous envier, même si nul ne saurait affirmer à quoi chacun pense avec précision « mot pour mot », bien moins encore que de prétendre deviner parfaitement la pensée de votre plus proche ami.  L’humilité et la prudence ne devant pas être la négation de la chose mais plutôt la meilleure expression de respect quant à des formes d’intelligences simplement différentes de la nôtre.

Temple Grandin fait un parallèle entre son autisme et le comportement animal mais là encore c’est comparer l’animal à un humain émotionnellement handicapé ce qui n’est pas le cas. Pour prétendre se rapprocher la compréhension de l’animal il faut d’abord le considérer comme un être accompli  et non comme un humain amputé d’une vie émotionnelle conforme à la norme. Tout comme parfois nous sommes tentés de comparer l’animal à un enfant pour mettre l’accent, par exemple,  sur un temps de concentration court, ou une capacité à l’abstraction plus réduite que la nôtre, cela reste une indicateur et non une réalité. L’animal adulte adopte les comportements adultes de son espèce, non « réductibles » aux comportements enfantins de l’espèce humaine.

La lecture du comportement animal par le prisme de l’autisme est intéressante mais on ne saurait raisonnablement voir en l’animal un handicapé des émotions ou un ersatz de petit d’homme et prétendre en retirer des conclusions objectives.

Les mécanismes de la peur sont des mécanismes naturels de défense et engendrent des stratégies de sauvegarde. Chaque espèce, chaque groupe social, individu adapte ces comportements en fonction de son parcours, de son environnement, de ses ressources personnelles.

La rencontre de 2 espèces aussi différentes que l’homme et le cheval génèrent obligatoirement des malentendus, des incompréhensions et des comportements dérivatifs parfois si les possibilités d’adaptation sont dépassées. La question est pourquoi et comment en arrive-t-on à dépasser les limites, et,  puisque nous avons pris la responsabilité de produire et d’exploiter ces animaux, comment éviter cela ou y remédier.

En respectant le plus possible les besoins fondamentaux de l’espèce tant dans les modes d’élevages que dans la détention : préservation d’une vie sociale, accès à des espaces de liberté en temps et surfaces suffisants, alimentation naturelle et au long court, rythme de vie stable.

En intervenant judicieusement tout au long de la vie. Les interactions entre espèces différentes ne sont pas le propre de l’homme et de ses animaux domestiques. Beaucoup d’espèces ont des collaborations intéressées fructueuses. Il ne faut pas se substituer aux nécessités de la nature et encore moins croire que l’animal n’est là que pour nous servir et que ce que nous attendons de lui est un dû.

Il faut changer de regard sur le cheval et cesser de se convaincre qu’il a un problème. Son seul problème c’est nous. C’est donc de notre côté qu’il faut changer les choses.

… A même titre, à l'époque où les chevaux étaient elevés "à la maison", les séances de débourrages n'existaient pas, elles étaient remplacées par un apprentissage de tous les jours non stressant et accompagnant le développement physique. L'important est de conjuguer croissance (physique et psychique) avec l'éducation pour inclure progressivement les connaissances et la confiance.
Bien sur cela a un coût que les hommes ne veullent pas payer. Un humain passe 1/4 ou 1/5 de sa vie à l'education

 

CQFD ! C’est ça qui m’attriste le plus je crois, c’est que ce savoir faire, cette conscience de la nécessité de temps, de tact, de patience, est un savoir connu, su, pratiqué mais qui ne trouve pas assez de relais pour que tous les « problèmes » rencontrés avec les chevaux  deviennent anecdotiques.

Bruno dLB.
Déconnecté
Inscrit: 24/11/2007

 Merci Maryan pour cette saine critique.

Je vous trouve un peu optimiste. Les conditions d'élevage ont beaucoup évolué, les mentalités n'ont pas suivi. Déjà, vers 1965 je déplorai cette situation et  depuis ...
"ce savoir faire, cette conscience de la nécessité du temps n'existe plus (pas) dans l'esprit de nos contemporains.
Les grands élevages ont multiplié par 2, 3,et 4 leurs effectifs.
De ce fait, l'économie financière impose ses exigences ... et les chevaux sont très souvent élevés commes des animaux de rente parfois avec des anabolisants.

Il semble qu'il y ait un important travail d'information à faire mais les gros elevages (100 à 150 poulinières) ont, hélas, bien d'autres préoccupations.

Les quelques tentatives faites en leur direction n'ont pas trouvé échos;
D'autres et nouvelles pistes seront explorées en 2015 ..... je ne désespère pas tout à fait. 
De nouvelles conditions d'élevages touchent en profondeur la totalité des méthodes. Certaines sont inaccessibles car révolutionnaires et d'autres présentent plus d'intérêt à leurs yeux car le perfectionnement des moyens actuellement mis en cause semble accessible et compatible.

Merci pour votre réconfortante intervention.

Amicalement

 

FARNAULT Philippe
Déconnecté
Inscrit: 25/07/2006

 

 

Bonsoir,

Concernant Temple Grandin, elle a fait modifier les conditions d'abattage des animaux pour leur éviter le stress de l'attente et les mauvais traitements de leur manipulation par les humains qui les considèrent comme de la viande sur pieds. Et aujourd'hui, la moitié du bétail aux États-Unis est abattu suivant ses préceptes. " Parce que celui-ci ressent la peur et la douleur, il importe de favoriser autour de lui un contexte apaisant et confortable ", comme l'accès à l'eau.

" Pour ceux qui ne seraient pas touchés par la dimension éthique du bien-être animal au moment ultime de la mort, Temple Grandin spécialiste en zootechnie (professeur en sciences animales) signale à quel point les cinq dernières minutes de vie sont cruciales pour la qualité de la viande, puisqu'une bête stressée donnera une viande plus dure." (Presse)

« Du point de vue du bien-être de l'animal, la considération première pendant l'abattage est surtout la méthode stressante et cruelle de rétention utilisée dans plusieurs abattoirs. » T.Grandin

Temple Grandin " regarde le comportement des animaux et pointe des éléments à améliorer ".

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Maryan, vous écrivez : " La lecture du comportement animal par le prisme de l’autisme est intéressante mais on ne saurait raisonnablement voir en l’animal un handicapé des émotions ou un ersatz de petit d’homme et prétendre en retirer des conclusions objectives."
C'est une phrase impressionnante et brutale dont vous êtes seule responsable.

Temple Grandin soutient et on peut la croire, que les mammifères (cheval et humain, pour ceux qui nous intéressent) éprouvent " les mêmes sentiments fondamentaux ", avec l'avantage que les animaux n'éprouvent pas "de sentiments mitigés" comme les humains en sont capables.  
" Leur biologie émotionnelle est si proche de la nôtre que la plupart des recherches en neurologie affective s'effectue sur des animaux".

http://www.grandin.com/         http://www.grandin.com/inc/animals.make.us.human.ch1.html     

Olivier-A
Déconnecté
Inscrit: 23/12/2013

Dans le sujet qui nous intéresse, nous sommes bien d'accord, je l'espère, que notre préoccupation n'est pas le stress du cheval au moment de son abattage ?
À lire la dernière intervention, j'ai comme un doute...
Dès lors, aussi admirables que puissent avoir été les prises de positions de Temple Grandin sur les conditions d'abattage des animaux, je ne crois pas qu'elles soient en rapport avec le sujet qui nous préoccupe.

Par ailleurs, on peut croire ou pas ce que soutient Temple Grandin.
Rien n'oblige cependant à s'arrêter à son opinion.
Rien n'interdit de s'intéresser à des travaux venant d'autres horizons.
La science ne s'arrête heureusement pas à un seul chercheur, fut-il admirable. Au contraire, le science impose la confrontation d'idées et de points de vues argumentés.

Tout comme Maryan, je suis toujours très étonné de ce parallèle fait entre l'autisme humain et le comportement animal. Il y a là une vision assez "curieuse", en tout cas pour le moins réductrice, de l'intelligence animale. Je ne suis pas certain que les avancées faites dans la compréhension de l'intelligence et du comportement animals valident un tel schéma de pensée. J'ai même plutôt tendance à penser, moi aussi, et comme beaucoup d'autres, le contraire.

Une chose est certaine : la question n'est pas close.

FARNAULT Philippe
Déconnecté
Inscrit: 25/07/2006

 

Après la surprenante phrase de Maryan...

Encore une phrase excessive et anormale...

 
Olivier-A a écrit :
"Tout comme Maryan, je suis toujours très étonné de ce parallèle fait entre l'autisme humain et le comportement animal.
Il y a là une vision assez "curieuse", en tout cas pour le moins réductrice, de l'intelligence animale.
 
Que se passe t-il ici ?
Olivier-A
Déconnecté
Inscrit: 23/12/2013

Soyez plus précis.
Qu'est-ce qui vous dérange dans l'expression de ces opinions ?
Je ne comprends pas votre intervention.
À mon tour de me demander ce qu'il se passe ici...

FARNAULT Philippe
Déconnecté
Inscrit: 25/07/2006

 

Concernant l'autisme :

« Les autistes sont des hyperperceptifs. Ils perçoivent dans leur environnement beaucoup plus de détails que nous, ce qui fait qu'ils sont continuellement assaillis par une masse d'informations sensorielles supérieure à celle que nous recevons et devons traiter »

Fabienne Cazalis, chercheuse en sciences cognitives et spécialiste de l'autisme

Excusez-moi, Bruno.

Amicalement.