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Main/légereté/enseignement

117 réponses [Dernière contribution]
Anonyme
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Inscrit: 28/08/2011

A bientôt Hervé

Amicalement

Serge

(par Serge)

Anonyme
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Inscrit: 28/08/2011

Cher Hervé,
Vous m’invitez à « m’expliquer » sur mes dires. Mais les mots… à quoi bon si l’on ne parle pas le même langage. Pour ma part, j’ai toujours été, je suis, et je serai toujours un empirique. Je ne crois que dans les faits.
Alors quand vous voulez, je monterai sur un cheval devant vous, tiendrai les rênes dont vous tiendrez vous-même les extrémités. Je me mettrai en équilibre avec le buste aussi penché que vous voudrez. Vous tirerez de toutes vos forces sur les rênes et si, malgré les muscles fatigués de mon grand âge vous pouvez faire avancer mes mains de deux centimètres … nous boirons ensemble la bouteille de Champagne que je vous offrirais.

(par Jean d´Orgeix)

Anonyme
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Cher Paqui,

Votre explication, comme d´habitude, est parfaitement logique. Pour qu´un cavalier (non assis) soit en équilibre il faut par définition que l´ensemble des forces qui s´exerce sur lui, ramenées à son centre de gravité, s´annulent.

Dans le cas où la traction exercée par le cheval sur les rênes est nulle (cheval léger !), les 2 forces qui s´exercent sur le cavalier sont d´une part, son poids et, d´autre part, la poussée qu´exerce l´étrier sur la plante du pied. Le poids est une force verticale dirigée de haut en bas appliquée au centre de gravité du cavalier. Pour que le cavalier conserve son équilibre il est nécessaire que la poussée des étriers s´exerce verticalement de bas en haut afin qu´elle annule la force de poids. Pour ce faire il est impératif que le centre de gravité soit placé sur la verticalité des étrivières. Votre conseil avisé de reculer les fesses en avançant les épaules prend toute son importance.

Dans le cas ou le cheval exerce une traction sur les rênes, le cavalier est soumis à une troisième force par l´intermédiaire des rênes, cette traction étant généralement dirigée plus ou moins vers le sol. Il faut donc alors, pour que le cavalier conserve l´équilibre, que la résultante des forces de traction du cheval et de poids du cavalier, puisse être exactement annulée par la poussée exercée par les étriers par l´intermédiaire des étrivières. Or la résultante du poids et de la traction du cheval est dirigée vers le sol et légèrement vers l´avant. Aussi, pour que cette force puisse être compensée il est nécessaire que la force exercée par les étriers sur la plante du pied soir dirigée de haut en bas, mais légèrement vers l´arrière. D´où la nécessaire légère inclinaison des étrivières vers l´avant pour pouvoir résister.

C´est pour cette raison que, comme vous le conseillez si logiquement, dès qu´un cheval rentre en résistance, il faut immédiatement prendre appui sur les étriers, car seul ce point fixe que constitue les étriers par l´intermédiaire des étrivières peut permettre de générer une force, en intensité comme en direction, susceptible d´annuler la force de traction du cheval, ou plus exactement la résultante de la traction du cheval et du poids du cavalier. Grâce aux étriers, le cavalier va pouvoir instantanément proportionner sa force de résistance à la traction du cheval, ce qui est strictement impossible sans point d´appui fixe. Le cavalier est ainsi capable instantanément de cesser toute action sur la bouche du cheval dès que celui ci cède à la résistance graduée et parfaitement controlée du cavalier. Encore une fois, votre analyse est prodigieusement logique, l´application de ce principe permettant de métamorphoser des chevaux très chauds, voire réputés dangereux.

Toutes mes amitiés,

Dominique

(par Dominique DURAND)

Anonyme
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Bonjour Dominique,
"Grâce aux étriers, le cavalier va pouvoir instantanément proportionner sa force de résistance à la traction du cheval, ce qui est strictement impossible sans point d´appui fixe. Le cavalier est ainsi capable instantanément de cesser toute action sur la bouche du cheval dès que celui ci cède à la résistance graduée et parfaitement controlée du cavalier"

- si la force de résistance du cavalier est dirigée vers l´arrière, la résultante avec le poids étant non nulle, elle tend à déplacer son centre de gravité dans le même sens. Si le cavalier ne cède pas en même temps que le cheval, ce qui est impossible, il tire nécessairement.

- Dans la position assise au contraire la résistance produite par les muscles du dos ne tend pas à déplacer le centre de gravité du cavalier et il bénéficie aussi d´un point fixe qui est son assiette, à condition qu´elle soit liante.

Cordialement,
Hervé

(par Hervé)

Anonyme
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Cher Hervé,

Question très intéressante. Il nous force en effet à aller au fond des choses selon le vieil adage : ce qui se conçoit bien s´énonce clairement.

Quand un cheval exerce une traction sur les rênes du cavalier en suspension, celui-ci, en schématisant, est soumis a trois forces :
son poids, la force de traction des rênes sur la main du cavalier et enfin la force qu´exerce la semalle de l´étrier sur la plante du pied.

NB : pour l´étude de l´équilibre du cavalier, il faut considérer les forces extérieures à celui-ci qui s´exercent sur lui, et non pas les forces que le cavalier exerce sur son environnement.

Le poids est une force de direction totalement verticale et dirigée de haut en bas. La traction des rênes sur la main est une force généralement dirigée vers l´avant et vers le bas. Donc la résultante de ces 2 forces sera une force dirigée vers le bas et légèrement vers l´avant. Je dis légèrement car en général l´intensité du poids du cavalier est beaucoup plus grande que l´intensité de la traction des rênes.

Donc pour que le cavalier conserve son équilibre, il faut que la troisième force exercée par la semelle de l´étrier sur la plante du pied puisse annuler la résultante des 2 autres. En conséquence cette force sera dirigée de bas en haut et légèrement vers l´arrière. D´où cette légère avancée des étrivières du cavalier.

Pour conserver son équilibre, le cavalier n´a aucune possibilité d´agir sur son propre poids, ni sur la traction des rênes qui est déterminée par son cheval. Par contre il a l´entière capacité de déterminer ,en intensité comme en direction, la force de réaction de l´étrier pour annuler la résultante du poids et de la traction des rênes. Concernant l´intensité, il exercera un appui plus ou moins fort sur les étriers pour ajuster la force de réaction de l´étrier et concernant la direction, il inclinera plus ou moins les étrivières vers l´avant.

Remarquons et c´est fondamental que si les étrivières sont solides, le cavalier aura une capacité de résistance pratiquement infinie en augmentant l´appui sur les étriers en fonction de la traction du cheval.

Au moment où le cheval cède, la force de traction exercée par le cheval sur les rênes disparait et immédiatement l´appui du pied du cavalier diminue de telle façon que la force de résistance de l´étrier redevienne exactement égale à la force de poids. Parallèlement les étrivières redeviennent parfaitement verticales afin que la force de résistance des étriers soit dirigée verticalement de bas en haut pour annuler la force de poids dirigée verticalement de haut en bas. Le cheval est ainsi récompensé de sa cession, ce qui l´incite à obtempérer.

Prenons maintenant le cas du cavalier assis dépourvu d´étrier. Les forces s´exercant sur le cavalier sont toujours son poids et la traction des rênes, mais cette fois ci la force de résistance de l´étrier est remplacée par la force qu´exerce la selle sur l´assiette du cavalier. Notons au passage que la force de résistance du dos du cavalier n´a pas de sens puisqu´il convient de considérer toutes les forces (extérieures) qui s´exercent sur le cavalier.

Or la grande différence avec la position en suspension avec appui sur les étriers est que le cavalier assis n´a aucun controle sur la force exercée par la selle sur son assiette. Donc quand un cheval tire, comme nous l´avons vu précédemment, la résultante du poids et de la traction des rênes est une force dirigée de haut vers le bas et légèrement vers l´avant. Donc pour que le cavalier assis conserve son équilibre il faut que la force exercée par la selle sur son assiette soit dirigée de bas en haut et légèrement vers l´arrière. C´EST POUR CETTE RAISON QUE LES CAVALIERS ONT TENDANCE A RECULER LES EPAULES QUAND UN CHEVAL TIRE. Mais dans cette position la capacité de résistance du cavalier a vite des limites car la force de résistance exercée par la selle est directement fonction du poids du cavalier et que celui-ci ne controle pas cette force de résistance de la selle. C´est la raison pour laquelle une cavalière de 50 kg assise ne résiste pas longtemps à un cheval qui tire, si elle n´est pas appuyée sur ses étriers.

De plus, à partir de cette position où le cavalier assis a reculé ses épaules, quand le cheval cède, supprimant ainsi toute force vers l´avant, le cavalier penché en arrière va être brusquement soumis à son propre poids et à la force de résistance de la selle, dont la résultante est dirigée vers l´arrière et que le cavalier NE MAITRISE PAS MAIS SE CONTENTE DE SUBIR. Le cheval qui a cédé va alors recevoir une brusque traction sur la bouche du fait que le cavalier est entrainé par son poids vers l´arrière. Il aura ainsi vite compris que la cession est synonyme de sanction, ce qui l´incitera à continuer à tirer pour échapper à la douleur.

Toute la différence entre la position avec appui sur les étriers et la position assise est que, dans le premier cas, le cavalier a toute capacité de controler la force de résistance exercée par l´étrier par maitrise de l´ appui sur celui-ci, alors que dans le second cas, le cavalier est totalement impuissant a controler la force exercée par la selle sur son assiette.

L´application systématique de ce principe inculqué par Jean d´Orgeix que je ne renercierai jamais assez, m´a personnellement permis d´éduquer des chevaux entiers parfois caractériels et des chevaux très dans le sang en vue d´épreuves de saut d´obstacle de haut niveau. Je suis d´ailleurs personnellement persuadé que la plupart des chevaux jugés inéducables, voire dangereux, par des cavaliers techniquement limités, pourraient être facilement réhabilités aux mains de cavaliers plus experts pratiquant une équitation plus rationnelle comme celle préconisée par Jean d´Orgeix.

Bien amicalement,

Dominique

(par Dominique DURAND)

Anonyme
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Bonjour,

Dominique a fait l´explication mécanique que je n´ai pas voulu faire, pensant que se serait trop long. Dominique l´a fait et je l´en remercie.

Tout est là !

action, réaction, appui, etc ( il ne manque plus que le schèma des couples résistants et la modélisation des forces en présences )

Hervé, je pense parfois qu´il faut admettre certaines choses, surtout venant de Cavaliers avec une carte de visite que peu de gens ont ( je pense bien sûr à Monsieur D´Orgeix )

Je pense qu´il serait bon d´arrêter là ( c´est mon avis perso ).

Trés cordialement

Serge


(par Serge)

Anonyme
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Inscrit: 28/08/2011

Bonjour Dominique,
Vous définissez parfaitement les données du problème.
Cependant une chose me perturbe dans votre raisonnement.
Vous considérez que la résistance du cavalier sur ses étriers va s´annuler instantanément lorsque le cheval cède. Le problème est que cette force de résistance TEND A DEPLACER LE CENTRE DE GRAVITE du cavalier. Si vous me tirez en avant et que pour résister je crée une force vers l´arrière en m´arque-boutant sur mes pieds, en utilisant la résistance du sol, il vous suffit de ma lâcher brusquement pour me faire perdre l´équilibre.
Pour résister en restant fixe lorsque le cheval cède, il faut au contraire créer une force qui ne tend pas à déplacer le centre de gravité du cavalier. Si en étant assis le cavalier penche son buste en arrière pour résister vous avez parfaitement raison de dire que lorsque le cheval va céder, il va tomber en arrière – déplacement du centre de gravité. Par contre si le cavalier se contente de résister avec son dos sans tirer ses épaules en arrière, la cession du cheval ne provoque aucun déplacement. Les muscles du dos utilisés sont accrochés d´un coté aux omoplates et de l´autre aux lombaires. Pour que leur action soit efficace il faut que les lombaires soient fixées. Dans la position assise avec les cuisses, le bassin et les épaules alignés, les lombaires sont fixées par le poids. Dans la position en équilibre sur les étriers les lombaires ne sont pas fixées et lorsque le cavalier résiste il creuse son dos et peut se faire mal. Vous pouvez faire cette expérience en portant une barre d´haltères suffisamment lourde dans les deux positions pour voir la différence.
Le problème de la position assise est qu´elle n´est efficace que si le cavalier reste collé à la selle, si non, effectivement il n´a plus de point fixe.
Je ne prétend pas qu´un cavalier suffisamment athlétique et agile ne puisse pas résister dans la position en équilibre, tout en restant fixe, avec les étrivières verticales, mais rien de ce que j´ai lu sur ce forum ne m´a encore convaincu qu´un cavalier ayant une bonne assiette ne puisse pas le faire non plus en restant assis.
Cordialement,
Hervé

(par Hervé)

Anonyme
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Inscrit: 28/08/2011

Bonjour Serge,
"Dominique a fait l´explication mécanique que je n´ai pas voulu faire, pensant que se serait trop long"
Je crois qu´il n´est pas trop tard pour vous y "coller" car l´explication de Dominique ne m´a pas tout à fait convaincu comme vous avez pu (ou pourrez) le lire dans ma réponse.

"Hervé, je pense parfois qu´il faut admettre certaines choses, surtout venant de Cavaliers avec une carte de visite que peu de gens ont"
Le problème avec l´argument d´autorité est qu´il ne prouve rien, si non, nous aurions toujours la mécanique d´Aristote, l´astronomie de Ptolémé, et la médecine d´Hippocrate. Selon le même type d´argument, je vous dirais que j´ai du mal à croire que les maîtres écuyers du passé ne parvenaient pas à "tenir" leurs chevaux parcequ´ils ignoraient la position en équilibre.

Cordialement,
Hervé

(par Hervé)

Anonyme
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Inscrit: 28/08/2011

Bonjour Hervé,

Je ne fait pas d´autorité, loin de moi cette pratique.
Mais , si je peux me permettre, beaucoup d´intervenants ont expliquès ce qui se passe physiquement et mécaniquement sur ce problème de cheval qui tire et les moyens de tenue que nous pouvons opposer.

Il faut, et c´est ce que je pense, à un moment donné "accepter" l´avis de plusieurs personnes et ESSAYER.
Votre connaissance des Anciens est toute à votre Honneur, mais montaient-ils ou demandaient-ils à leurs chevaux ce que nous leurs imposont maintenant ?
Qui peut le dire ?( pas de photos ni films pour affirmer ce qui est écrit ).

Trés Amicalement

Serge


(par Serge)

Anonyme
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Cher Hervé,

Tout d´abord, votre première remarque ne manque pas de pertinence. En effet, par exemple dans un concours de tir à la corde, si tout à coup la code casse, les concurrents partent brusquement en arrière et ont toutes les chances de se casser la figure. La raison est facile à comprendre. Pour résister à la traction exercée par la corde, il se sont inclinés vers l´arrière, de façon à ce que la force exercée par le sol sur les pieds annule, en intensité et direction, la résultante du poids du tireur et de la traction de la corde. Cette force résultante est dirigée de haut en bas et vers l´avant. Plus la traction de la corde est forte, et plus l´inclinaison vers l´avant est importante, et plus le tireur doit s´incliner vers l´arrière pour annuler cette résultante (aspect directionnel). Si la corde casse, le tireur est alors brusquement soumis à son poids, force verticale dirigée de haut en bas, et à la résistance du sol, dirigée de bas en haut et inclinée vers l´arrière. La résultante de ces 2 forces est donc franchement dirigée vers l´arrière, ce qui explique la chute inévitable.

Dans le cas du cavalier en équilibre sur ces étriers, les choses sont différentes pour la raison suivante : pour résister à la traction du cheval, l´articulation de l´étrivière au niveau des couteaux de la selle va permettre à l´étrivière de s´avancer de telle façon que la force de réaction de la semelle de l´étrier, qui s´exerce sur la plante du pied du cavalier (dans la direction exacte de l´étrivière), puisse, puisse prendre la direction adéquate permettant d´annuler la résultante du poids et de la traction des rênes. Ce qui n´est absolument pas le cas pour le tireur de corde arque-bouté sur le sol qui ne va pas s´incliner. D´ailleurs, pour cette raison, si le sol est glissant, le tireur ne pourra pas résister, ce qui n´est pas possible à cheval du fait de l´inclinaison des étrivières. Quand le cheval cède et que la force de traction disparait, le cavalier ne sera plus soumis qu´à son poids et à la poussée des étriers sur la plante de ses pieds, et l´étrivière va reprendre son orientation verticale permettant d´avoir le centre de gravité à la verticalité des étrivières. C´est la condition pour que la poussée de l´étrier puisse annuler le poids du cavalier, condition requise pour que le vavalier non soumis à un cheval qui tire conserve son équilibre.

Concernant la seconde partie de votre propos, j´insiste sur le fait qu´IL CONVIENT DE PRENDRE EN CONSIDERATION UNIQUEMENT les forces EXTERIEURES qui s´exercent sur le cavalier. Le cavalier assis aura beau se tortiller pour solliciter les muscles du dos ou fixer ses lombaires, SEULE la force extérieure exercée par la selle sur ses fesses, en plus du poids et de la traction des rênes, est a prendre en considération. Or l´intensité de cette force de réaction de la selle sur l´assiette du cavalier est pratiquement uniquement conditionnée que par le poids du cavalier, tandis que sa direction est presque toujours verticale. En conséquence , le cavalier n´a pratiquement aucune capacité à faire varier son intensité ou sa direction pour annuler la résultante du poids et de la traction des rênes et ainsi conserver son équilibre, et cela quelque soit les efforts musculaires qu´il peut produire.

Au contraire un cavalier en équilibre sur ses étriers aura toute capacité d´augmenter la force EXTERIEURE qu´exerce le plancher de l´étrier sur la plante du pied en s´appuyant davantage et pourra adapter aisément la direction de cette force par l´inclinaison appropriée de l´étrivière. Il aura ainsi toute capacité, en jouant sur l´aspect intensité comme directionnel, d´annuler aisément la résultante de son poids et de la traction exercée par le cheval sur les rênes.

Bien Amicalement,

Dominique

(par Dominique DURAND)